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Homélie - 2e dimanche de Pâques - 3 avril 2016
2e dimanche de Pâques
abbé Jean CompazieuJésus Christ, visage de la miséricorde du Père
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« Dimanche de la Miséricorde… » Parlons-en ! Nous vivons dans une société qui est sans pitié pour ceux qui, à un moment donné, ont fait preuve de faiblesse. Malgré les efforts qu’ils font pour s’en sortir, on continue à les enfoncer. On leur rappelle leur passé, on le leur laisse aucune chance. Ils continuent à être considérés comme irrécupérables. Chacun de nous peut penser à toutes les paroles et aux écrits qui peuvent causer bien plus de dégâts que des coups. C’est toute une vie qui finit par être brisée.
Or voilà que l’Évangile de ce 2ème dimanche de Pâques nous parle de miséricorde. Rappelons-nous : Jésus venait d’être trahi par ses plus proches amis. Tous sauf Jean l’ont abandonné. Ils l’ont laissé seul face à la violence et à la mort. Ils avaient trop peur d’être arrêtés et condamnés en même temps que lui. C’est aussi pour cette raison qu’après la mort de leur Maître, ils se sont cachés et enfermés en un lieu secret. Pour eux, c’était une question de vie ou de mort.
C’est alors que Jésus les rejoint là où ils en sont. Et ses premières paroles sont un message de paix. Il aurait pu leur rappeler leur abandon, leur manque de foi, leur infidélité. Pierre avait même renié Jésus. Trois fois de suite, il avait dit qu’il ne connaissait pas cet homme. Mais Jésus ressuscité n’a pas cherché le punir ni à lui faire des reproches. Il n’a pas exigé des excuses. Bien au contraire, sa grande préoccupation a été de pacifier leur cœur. Il porte sur eux un regard miséricordieux. Tout l’Évangile nous le montre relevant celui qui est tombé. Il veut le libérer de ce mal dans lequel il s’est enfoncé. Lui-même a dit, un jour, qu’il était venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus.
Dans un deuxième temps, Jésus montre ses plaies à ses disciples, celles de ses mains, de ses pieds et de son côté. Il ne les montre pas comme un reproche mais comme une preuve d’amour. Jésus a été « blessé d’amour ». C’est en contemplant ses blessures que nous comprenons à quel point Dieu nous aime. « Là où le péché a abondé, l’amour a surabondé » (Saint Paul aux Romains). Nous n’aurons jamais fini de rendre grâce pour cet amour inépuisable qui est en Dieu.
Voilà un message de la plus haute importance pour nous aujourd’hui. Nous reprochons à l’autre les blessures qu’il nous a faites. Parfois, cette rancune dure des mois et des années. On se dit que rien ne pourra effacer ce mal dont nous avons été victimes. Mais Jésus ressuscité nous apprend un amour bien plus fort que toutes les traces infligées. Avec lui, ces traces deviennent le signe d’un amour qui se laisse toucher. Elles nous montrent à quel point Jésus nous a aimés : « Le Seigneur nous a aimés comme on n’a jamais aimé… Son amour était si fort qu’il en mourut sur une croix. »
En continuant la lecture de cet Évangile, nous découvrons que Jésus fait une chose encore plus incroyable : il envoie ses disciples en mission. Il aurait pu dire : « Non, je ne peux pas compter sur eux… ils ne sont pas fiables. » Or voilà que, malgré leur trahison, il leur redit toute sa confiance. Il leur donne son Esprit Saint. Et surtout, il les institue comme ministres de son pardon. Il aurait pu commencer par régler ses comptes. Il aurait pu également vérifier s’ils avaient bien compris la leçon. Rien de tout cela, bien au contraire : il s’adresse à des pécheurs pour leur confier ses richesses. Il les envoie pour donner son pardon. La miséricorde ne connaît pas la méfiance ni la prudence. Elle espère contre toute espérance.
C’est grâce à cette rencontre avec Jésus que les apôtres ont pu annoncer la bonne nouvelle. Les grands témoins de la foi sont des pécheurs pardonnés. La première lecture nous montre le témoignage d’une communauté de chrétiens qui a bénéficié de cette miséricorde de Jésus. Le livre de l’Apocalypse (2ème lecture) nous dit que cela n’a pas été facile. Les premiers chrétiens ont été persécutés à cause de leur foi. C’est aussi ce qui se passe tous les jours dans de nombreux pays. Mais le Seigneur est toujours là : il nous rejoint dans nos épreuves et nos doutes. Le mal, la haine et la violence qui accablent de nombreux chrétien n’aura pas le dernier mot. Et si nous venons à tomber, le Seigneur est toujours là pour nous relever et nous remettre en route.
Nous avons tous besoin de réapprendre à vivre de cet amour miséricordieux qui est en Jésus. Et surtout, nous sommes envoyés pour en être les témoins et les messagers dans ce monde qui en a bien besoin. Beaucoup ne connaissent pas la miséricorde. Les coupables sont enfoncés dans la honte et l’échec. Nous, chrétiens, nous sommes invités à nous ajuster à Jésus qui veut à tout prix sauver tous les hommes, même ceux qui ont commis le pire. Comme il l’a fait pour les disciples, il nous envoie. Mais le principal travail, c’est lui qui le fait. Il est à l’œuvre ; nous, nous ne sommes que les manœuvres.
Pour conclure, voici une parole du pape François : « Dieu ne se lasse jamais de pardonner… le problème, c’est que nous, nous nous lassons, nous ne voulons pas, nous nous lassons de demander pardon. Dieu ne se lasse jamais de pardonner… Le nom de Dieu est Miséricorde ». « O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre. » Qu’il soit avec nous pour annoncer au monde qu’un pardon est toujours possible.
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Sources : Revues signes, Feu Nouveau, Homélie de Mgr Brouvet, Pape François, journaux locaux
source http://dimancheprochain.org/
-----------------------------------------------« Vidéo - ''Glorious'' interprète un Notre Père en cette veille de Pâques.Être vrai devant Dieu pour développer une Vie authentique. - Bruno »
Tags : jesus, c’est, qu’il, bien, paques
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