• Homélie - 5ème dimanche du temps ordinaire - 10 fév. 2013

    Quand Dieu appelle

     

    Abbé Jean Compazieu

     

    appel des disciples Textes bibliques : Lire


    Ce dimanche, on pourrait l’appeler « dimanche des vocations ». Nous y avons entendu l’appel de Dieu à Isaïe (1ère lecture). La lettre aux Corinthiens (2ème lecture) évoque la vocation de Paul. Enfin l’Evangile nous a rapporté l’appel de Jésus aux premiers disciples. Depuis toujours, le Seigneur a appelé des gens pour une mission bien précise. Et il continue aujourd’hui. Nous, chrétiens baptisés et confirmés, nous ne pouvons pas nous contenter d’être des consommateurs. Nous sommes envoyés dans le monde tel qu’il est. Notre mission, c’est d’y témoigner que le Christ est vivant.

     

    Le prophète Isaïe a vécu cette rencontre avec Dieu. Pour lui, cela a été une expérience absolument bouleversante. Il a découvert le Dieu trois fois saint. Quand la Bible affirme cela, c’est pour dire qu’il est le « Tout Autre ». Il est étranger à nos imperfections, nos péchés, nos limites. Il n’entre pas dans nos catalogues. Tout ce que nous pouvons dire de lui sera toujours très au-dessous de ce qu’il est en réalité. En même temps, cette sainteté de Dieu nous fait prendre conscience de nos péchés. C’est ce qui est arrivé à Isaïe : « Malheur à moi, dit-il, je suis un homme aux lèvres impures. » Mais le plus stupéfiant c’est que le Dieu très saint nous appelle à partager sa propre vie. Il ne se montre jamais plus saint que lorsqu’il nous aime et nous pardonne.


    Cette lecture biblique nous rejoint. Si nous avons perdu le sens de Dieu c’est que nous ne l’avons pas vraiment rencontré. Contrairement à Isaïe, nous le réduisons souvent à notre mesure. Nous le prions quand nous avons besoin de lui. Mais comme il l’a fait pour le prophète, Dieu ne demande qu’à nous purifier de nos péchés. C’est ainsi qu’il nous introduit dans la sphère divine. A la suite d’Isaïe, nous pouvons répondre : Moi, je serai ton messager. Envoie-moi. » Notre mission c’est de témoigner aux yeux du monde que Dieu, le « tout autre » se fait aussi le « tout proche »


    Dans sa lettre aux Corinthiens, Paul nous donne son témoignage. Au départ, il était un violent persécuteur des chrétiens. Puis un jour, il est devenu apôtre du Christ. Ce qui l’a motivé ne vient pas de ses qualités d’orateur ni de son brulant désir de faire des voyages missionnaires. Son projet de vie n’était pas non plus la libération des pauvres et des opprimés. Tout cela aurait pu faire de lui l’apôtre d’une cause humaine mais cela ne suffit pas pour être l’apôtre du Christ. L’événement fondamental c’est ce qui s’est passé sur le chemin de Damas : ce jour-là, Paul a rencontré le Christ ressuscité. Ce Jésus s’est montré à lui et l’a appelé à le suivre. C’est grâce à cette rencontre que Paul deviendra un grand témoin du Christ.


    En ce jour, nous pouvons nous interroger : Le Christ est-il vivant en nous ? Lui-même nous assure qu’il est toujours présent, mais le plus souvent, c’est nous qui sommes ailleurs. Mais le regard de la foi nous apprend à le reconnaître quand nous sommes réunis en son nom. Il est également présent au cœur de ce monde à travers les chrétiens qui s’engagent pour répondre à son appel : des catéchistes, des animateurs accompagnent les enfants et les jeunes. Des équipes s’organisent pour visiter des personnes malades. D’autres accompagnent les familles en deuil. A travers tous ces gestes de solidarité et bien d’autres, c’est le Seigneur ressuscité qui se manifeste à nous. Il compte sur nous pour que, à notre tour, nous devenions des apôtres. Comme Paul et bien d’autres, nous avons la responsabilité de transmettre ce que nous avons reçu.


    Dans l’évangile, c’est Jésus qui appelle ses premiers disciples. Il compte sur eux pour que la Parole de Dieu atteigne tous les hommes. Cette aide, il va la demander aux pêcheurs qui ont mis leur barque à sa disposition. Il commence par leur demander d’accomplir un coup de filet merveilleux. Nous savons qu’ils avaient passé toute la nuit sans rien prendre. Mais en agissant sur la parole du Seigneur, le résultat est inespéré. Alors, ils se mettent à suivre le Christ. Ils comprennent qu’avec lui, ils seront efficaces pour annoncer l’Evangile.

    A la suite de Pierre et des apôtres, nous sommes tous appelés et envoyés pour être des pêcheurs d’hommes. Comprenons bien : cette pêche n’a rien à voir avec une capture. C’est d’un sauvetage qu’il s’agit. Nous sommes un peu comme ceux qui se jette à l’eau pour ramener celui ou celle qui risquait de se noyer. A travers nous, c’est le Seigneur qui agit car il veut que tous les hommes soient sauvés.


    Mais nous ne devons jamais oublier que sans Jésus, ces filets resteront vides. Si nous abandonnons la prière et les sacrements, nos efforts resteront vains. On va peiner des jours et des jours pour rien. Le Christ nous invite à nous raccrocher à lui et à accueillir la nourriture qu’il nous propose pour nourrir notre foi, notre espérance et notre amour. Il nous assure de sa présence tous les jours et jusqu’à la fin de notre vie.


    Nous t’en prions, Dieu notre Père, répands sur nous ton Esprit ; qu’il nous oriente sans cesse vers la Lumière. Qu’il nous donne la force de conformer notre vie à la Parole de ton Fils Jésus Christ, lui qui a été envoyé pour les pécheurs comme pour les justes. Amen


    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse, Lectures bibliques des dimanches année C (Albert Vanhoye), Commentaires du missel communautaire (Père André Rebré), dossiers personnels

    Source http://dimancheprochain.org

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