• Homélie de l’Assomption de Marie - 15 août

    Homélie de l’Assomption de Marie

    Abbé Jean Compazieu

     

     Textes bibliques : Lire

    En ce jour de l’Assomption, de nombreux chrétiens sont rassemblés dans les divers sanctuaires dédiés à Marie. Chaque année, les pèlerins à Lourdes sont plus nombreux que d’habitude. Ces sentiers où l’on conduisait les troupeaux sont devenus des lieux où cheminent des chercheurs de Dieu. De même à Fatima, Notre Dame du Laus, Pontmain et jusque dans nos petites chapelles de campagne, on organise des pèlerinages en l’honneur de Marie. Où que nous soyons, nous sommes invités à nous unir dans une même louange.

    Pour ceux qui n’ont pas l’habitude, la première lecture est un peu déconcertante. Mais les théologiens sont habitués à voir dans cette « Femme ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds et sur la tête une couronne de douze étoiles » une figure de Marie.  Mais la vision de la femme gémissant dans les douleurs de l’enfantement et confrontée avec le dragon prêt à dévorer son enfant dès sa naissance cadre moins bien avec l’image que nous nous faisons de Marie. Le voyant de Pathmos qui a écrit ce récit voit deux grands signes dans le ciel : la femme et le dragon. Ces signes ont une signification. Cette femme représente l’Eglise. Le dragon signifie le pouvoir oppresseur et persécuteur.

    En effet, au moment où ce texte de l’Apocalypse a été écrit, plusieurs chrétiens sont mis à mort parce qu’ils osent confesser publiquement leur foi et refusent de renier le Christ lorsqu’on veut les y forcer. L’auteur affirme que la victoire finale sera celle de l’Agneau, c’est à dire celle du Christ. C’est donc un message d’espérance pour tous les chrétiens persécutés. Cette vision de l’Apocalypse englobe toute l’histoire de l’humanité et l’humble fille de Nazareth se situe au beau milieu de cette histoire.
     
    Dans la deuxième lecture, saint Paul ne parle pas directement de Marie. En quelques lignes, il célèbre la résurrection de Jésus. Elle est le premier acte d’une longue lignée d’êtres humains. Tous sont appelés à la plénitude de la vie en Dieu au-delà de la mort. Toutes les puissances du mal seront détruites. Ce sera un très beau cortège et, bien sûr, Marie y occupera une place de choix. Elle sera la première à bénéficier en son corps et en son âme des fruits de la résurrection de Jésus, premier-né d’entre les morts.

    L’évangile de ce jour nous rapporte le récit de la Visitation et la prière du Magnificat. Marie se rend chez sa cousine Elisabeth devenue enceinte du futur Jean Baptiste. Elle y va bien sûr comme aide ménagère, mais aussi pour communier avec elle au merveilleux bonheur de la vie. Elle rend grâce car dans le monde de Dieu, les premiers sont les derniers. Les exclus, les petits, les humbles ont la première place dans son cœur. Marie se reconnaît proche d’eux. Elle le montre dans sa prière mais aussi dans son engagement. C’est cet amour qui l’a poussée à faire ce long déplacement pour se rendre chez sa cousine Elisabeth.

    La Vierge n’a pas changé. Si nous l’appelons, elle accourt vers nous. Et Jésus est toujours en elle ou à ses côtés. Oui, bien sûr, nous ne sommes pas Elisabeth et Marie n’est pas notre cousine. Mais elle est encore plus puisqu’elle est notre mère. C’est Jésus qui l’a voulu ainsi lorsqu’il était sur la croix. S’adressant à Jean, il dit : « Voici ta mère ». Et à Marie : « Voici ton fils. » A partir cette heure-là, le disciple la prit chez lui. A travers lui, c’est toute l’humanité que Jésus confiait à sa mère. Alors n’hésitons pas à prendre Marie chez nous et à lui donner la place d’honneur. Nous pourrons toujours compter sur elle. En ce jour, nous rendons grâce à Dieu pour ce merveilleux cadeau qu’il nous fait en nous donnant Marie pour Mère.

    Aujourd’hui, nous célébrons Marie qui a été la première des croyants à accueillir la Parole de Dieu. Elle nous a ouvert un chemin qui est emprunté par tous ceux et celles qui ont décidé de lier leur vie  à celle de Jésus. Cette fête nous annonce que nous sommes tous appelés à devenir des saints. Si nous voulons aller au ciel, il nous faut devenir des saints car au ciel, il n’y a que des saints.

    C’est vrai qu’en regardant nos pauvres vies, nous reconnaissons que nous sommes loin du compte. Comprenons bien : Dieu nous appelle à être saints comme lui-même est saint. Alors là, il y a de quoi donner le vertige. Mais nous devons nous rassurer : ce n’est pas par nos seules forces ni par notre vertu que nous y parviendrons. C’est absolument impossible. Nous ne pouvons compter que sur la miséricorde du Seigneur et sur son pardon. Pour parvenir à la sainteté, il n’y a pas d’autre chemin que d’accueillir son amour et nous laisser transformer par lui. Rappelons nous ce que dit saint Paul : « Là où le péché a abondé, l’amour a surabondé. »

    En ce jour, nous nous tournons vers toi Seigneur : que cette fête de l’Assomption fasse grandir en nous le désir d’imiter la Vierge Marie. Fais grandir notre confiance en sa prière maternelle pour partager un jour sa gloire. Amen

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse – Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye) – guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot) – la Parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia)

    Source http://dimancheprochain.org

     

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