Homélie de la fête de l’Assomption de Marie
Abbé Jean CompazieuMon âme exalte le Seigneur
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En cette fête de l’Assomption, les chrétiens se réunissent nombreux dans les sanctuaires dédiés à Marie. Nous sommes tous en communion de louange pour remercier le Seigneur. Marie est entrée corps et âme dans la éternelle de Dieu auprès de son Fils ressuscité. C’est une fête exceptionnelle à laquelle tous les chrétiens sont invités.
La première lecture est tirée du livre de l’Apocalypse. Ce livre a été écrit pour des chrétiens persécutés. Pour des raisons de sécurité, il est rédigé dans un langage codé que seuls les chrétiens peuvent comprendre. L’auteur nous parle d’un signe grandiose dans le ciel : « Une femme ayant le soleil pour manteau, la lune sous ses pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles ». Marie n’est pas directement nommée mais nous comprenons que c’est d’elle qu’il s’agit.
Nous avons un deuxième signe ; celui-là est négatif : « Un grand dragon rouge feu… Il vint se poster devant la femme qui allait enfanter pour dévorer l’enfant à sa naissance ». Nous pensons au massacre des innocents ordonné par Hérode après Noël. L’enfant Jésus est recherché pour être tué. Il s’agit d’une action diabolique. Mais Dieu a protégé son Fils incarné qui doit accomplir la rédemption de tous les hommes.
En nous donnant ce signe, l’auteur pense aux chrétiens persécutés à cause de leur foi au Christ. On veut les forcer à le renier mais ils refusent. Ils savent qu’ils ne doivent pas craindre ceux qui peuvent tuer le corps. L’Apocalypse est un message pour tous les chrétiens, ceux d’autrefois mais aussi pour ceux d’aujourd’hui. Il nous invite à tenir bon dans l’épreuve : le mal n’aura pas le dernier mot. C’est l’amour qui triomphera. Par sa fidélité, Marie a échappé aux pièges de l’ennemi. Elle nous montre ce que Dieu veut pour chacun de nous.
La deuxième lecture ne parle pas directement de Marie. Mais en choisissant ce texte l’Église nous invite à voir ce qui lui est arrivé. Marie est la première à avoir bénéficié en son corps et en son âme de la résurrection de Jésus, « premier né d’entre les morts ». Marie est le premier acte d’une longue lignée d’humains. Cela signifie que nous sommes tous appelés à la plénitude de la vie en Dieu au-delà de la mort. Tout ce qui s’oppose à Dieu sera anéanti. Ce sera la victoire de l’amour sur la violence et la haine. Et Marie « Mère de miséricorde » est là pour nous montrer le chemin.
L’Évangile de ce jour nous a rappelé l’épisode de la Visitation. Nous y entendons aussi la prière du Magnificat et une partie du « Je vous salue ». Aucune autre page de l’Évangile ne contient autant de paroles de Marie. Son premier cri dans le Magnificat est une louange. La fête de l’Assomption est une invitation à l’action de grâce. Nous y célébrons la réussite du grand projet de Dieu qui veut sauver toute l’humanité.
Marie se souvient. Elle chante Dieu qui se souvient de « la promesse faite à nos Pères ». L’Évangile de Luc nous dit qu’elle conservait tout cela dans son cœur et le méditait. En célébrant l’Eucharistie nous nous associons à cette louange de Marie. Chacun de nous peut dire merci pour tous les bienfaits de Dieu qui ont marqué nos vies. Tout au long de notre existence, il n’a jamais cessé de déployer « la force de son bras » en notre faveur.
La fête de l’Assomption nous révèle l’avenir qui nous attend. Comme Marie, nous sommes appelés à connaître la gloire auprès du Père. La glorification de la Vierge nous annonce la nôtre. Comme elle, nous pouvons rendre grâce à Dieu qui s’est penché sur ses pauvres serviteurs et servantes pour les élever jusqu’à lui. Voilà cette bonne nouvelle qu’il nous faut crier au monde à temps et à contre temps.
Mais nous ne devons pas nous nous faire illusion : cette gloire n’est réservée qu’à ceux qui ont un cœur de pauvre, ceux qui, comme Marie, ne disposent d’aucun autre appui que la tendresse et la miséricorde du Père : « Déployant la force de son bras, il disperse les superbes, il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides ».
Marie nous adresse un appel de la plus haute importance : Si nous voulons partager la gloire qu’elle reçoit de son fils, il nous faut aussi partager sa pauvreté. C’est ce même message que nous trouvons dans l’Évangile des béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur », ceux qui sont entièrement ouverts au don de Dieu. Cette fête de l’Assomption doit raviver notre désir de suivre le Christ qui veut nous conduire vers la Maison du Père. Marie, Mère de miséricorde, est toujours là pour nous adresser cette recommandation : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Amen
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Sources ; Revues Signes, Feu Nouveau, Homélies pour l’année b (Amédée Brunot, Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye)
source http://dimancheprochain.org
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