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Homélie de la fête du Saint Sacrement - 2 juin 2013
Homélie de la fête du Saint Sacrement
Abbé Jean Compazieu
Fête du Saint Sacrement
Textes bibliques : Lire
Pour comprendre le sens de cette fête, il faut se rappeler que le mot Eucharistie signifie Action de grâce. Quand nous venons à la messe le dimanche, c’est d’abord pour rendre grâce que Seigneur. Nous lui disons merci pour toutes les merveilles qu’il réalise tout au long de notre vie. La fête de ce jour met à l’honneur la présence réelle de Jésus Christ sous les espèces du pain et du vin consacrés. C’est une occasion pour nous de méditer sur ce cadeau miraculeux qu’est le Corps du Christ offert pour notre salut dans l’Eucharistie. Quand nous entrons dans une église, c’est lui qui nous accueille et c’est d’abord vers lui que nous devons nous tourner et non vers le voisin de droite ou de gauche. En Jésus, c’est Dieu qui est présent pour nous combler de son amour.
La première lecture est là pour nous rappeler que le culte « selon Melkisédek » est d’abord une louange. Cet épisode de la Genèse était une préfiguration de l’hommage que le peuple élu rendrait plus tard à Dieu en reconnaissance de son amour et de sa protection. Nous connaissons le chant : « Tout vient de toi ô Père très bon. Nous t’offrons les merveilles de ton amour. » Il est important que nous apprenions à relire notre vie pour y reconnaître ce que Dieu a remis entre nos mains. Nous pouvons penser à telle joie que nous avons éprouvée dans la semaine, telle rencontre qui nous a aidés à avancer. A travers ces événements, petits ou grands, c’est Dieu qui est là. Nous n’aurons jamais fini de lui rendre grâce.
Quand nous lisons l’Evangile, nous découvrons que toute la vie de Jésus est une action de grâce. En ce jour, notre regard se porte principalement vers le soir du Jeudi Saint ; « Il prit du pain, puis ayant rendu grâce, il dit : Ceci est mon Corps livré pour vous » (2ème lecture). Ce geste manifeste la générosité du cœur de Jésus. Il a su saisir les circonstances les plus douloureuses pour aller jusqu’au bout de l’amour. C’est ce que nous indique le chant : « Le Seigneur nous a aimés comme on n’a jamais aimé. » Quand nous allons communier, nous recevons en nous le dynamisme de l’amour qu’il a manifesté lors de la dernière Cène. L’Eucharistie nous introduit dans le Royaume de l’Amour. Elle nous rend capables de vaincre toutes les circonstances les plus injustes, les plus douloureuses et les plus humiliantes. La joie de Jésus sera dans notre cœur si nous sommes unis à lui.
C’est pour cette raison que la fête du Saint Sacrement doit être pour nous une « école d’action de grâce ». Tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons vient de lui, nous l’avons reçu de lui. En dehors de lui, nous sommes comme des sarments secs qui ne peuvent donner du fruit. Au cours de la messe, nous rendons grâce au Seigneur pour l’alliance qu’il a conclue avec nous en son sang. Au jour de notre baptême, nous sommes entrés dans la grande Famille de Dieu ; nous sommes devenus les membres de son Corps. Rien ne peut nous séparer de son amour car il nous considère comme son bien le plus précieux.
L’Evangile de la multiplication des pains nous donne une autre raison de rendre grâce : il nous montre la surabondance des dons de Dieu. Avec cinq pains, il nourrit tout une foule affamée ; plus tard, il donnera la signification de son geste : « Si vous na mangez pas la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. » Quand le Christ nous dit : « Prenez et mangez », c’est sa vie que nous recevons pour la faire nôtre. C’est LE grand événement de la semaine. Il est vraiment dommage que pour des raisons futiles ou par négligence, nous nous privions de l’Eucharistie. Cela montre que nous ne mesurons pas vraiment l’immensité du don que Dieu nous fait.
Dans certains pays, les chrétiens font des dizaines de kilomètres à pieds pour prendre part à la célébration eucharistique. Un jour, l’un d’entre eux disait : « Nous avons faim de messe. » Pendant ce temps, d’autres chrétiens qui vivent près de l’église ne se dérangent pas et s’installent dans l’anorexie. En ce jour, nous sommes invités à accueillir dans la joie ce merveilleux cadeau de Dieu. Rendons-lui grâce pour la merveille de son Eucharistie. En elle, il y a de quoi faire de l’Eglise « un seul Corps » (Saint Paul). Que cette nourriture sanctifie notre vie de tous les jours et nous conduise aux joies éternelles.
Chaque dimanche, nous nous sommes rassemblés pour nous nourrir de la Parole et du corps du Christ. Le Curé d’Ars disait que nous n’en sommes pas dignes mais nous en avons besoin. Il s’agit d’une nourriture absolument essentielle. Comme les juifs au temps de Jésus, nous avons peut-être du mal à comprendre. Mais comme Pierre, nous pouvons dire : « A qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle. » Soyons dans la joie chaque fois que débute une Eucharistie. Et surtout, ne nous y habituons pas.
En célébrant cette Eucharistie, nous nous tournons vers toi Seigneur. Aide-nous à entrer plus pleinement dans ce mouvement de don total de nous-mêmes avec toi et par toi. Que notre don soit de plus en plus à la mesure du tien, toi qui as tout donné de lui-même pour notre vie et pour la gloire du Père.
Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Pour célébrer l’Eucharistie (Feder), Lectures bibliques des dimanches (Vanhoye), missel communautaire (Rebré)
Source http://dimancheprochain.org
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