• Homélie du 33ème dimanche du temps ordinaire (17 novembre 2013)

    Homélie du 33ème dimanche du temps ordinaire (17 novembre 2013)

    Abbé Jean Compazieu

     

    Le jour du Seigneur

    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche sont un appel à l’espérance. Malachie (1ère lecture) écrit pour des croyants qui ne savent plus très bien où ils en sont. Tour le monde a l’air de perdre la foi,  y compris les prêtres de Jérusalem. On en vient à se demander où est Dieu. Que fait-il ? Pourquoi ne fait-il rien contre ceux qui se nourrissent goulument de la corruption ? Ces questions sont aussi celles des croyants d’aujourd’hui. Pourquoi ces guerres ? Pourquoi ces prises d’otages ? Pourquoi toute cette violence ? Pourquoi la misère ?

     

    Mais Dieu a une bonne nouvelle pour nous : il nous annonce que le mal n’aura pas le dernier mot. Les croyants ne doivent pas désespérer. Malachie nous rappelle que Dieu est juste. Son projet d’instaurer la justice progresse irrésistiblement. Le jour du Seigneur vient. Le croyant attend impatiemment cette venue. Il a compris une fois pour toutes que Dieu est Père. Cette annonce de la venue du jour de Dieu est pour lui une bonne nouvelle. Le prophète nous précise que ce jour est « brûlant comme une fournaise ». Non, ce n’est pas une menace. C’est au contraire une manière de dire l’amour passionné de Dieu pour l’humanité. C’est une invitation à nous exposer tout entier au « soleil de l’amour ».

    Une image peut nous aider à comprendre cela : quand le fondeur purifie l’or ou l’argent, il le passe par le feu : ce n’est pas pour détruire le bijou. Bien au contraire, c’est pour qu’il rayonne de toute sa beauté. D le même manière, ce qui est amour, partage, service, solidarité sera grandi et transfiguré. Encore une fois, nous n’avons rien à craindre du jour de Dieu. C’est de cette espérance que nous avons à vivre et à témoigner dans le monde d’aujourd’hui. Notre Seigneur n’abandonne jamais ceux qui se confient à lui. Il est leur force, leur courage, leur soutien jusqu’au bout.

    Dans la seconde lecture, saint Paul s’adresse à des chrétiens qui attendaient cette venue du Seigneur. A l’époque, on pensait que ce serait pour bientôt. Les chrétiens se disaient alors que cela ne servait à rien de faire des projets, d’entreprendre ou de travailler. Ils pensaient qu’il valait mieux se consacrer totalement à cette venue. Mais Paul désapprouve « ceux qui vivent dans l’oisiveté, affairés sans rien faire ». Si nous regardons de près les évangiles, nous découvrons que le Seigneur a appelé les apôtres quand ils étaient au travail. Il se présente comme un maître qui attend des journées bien remplies. Nous devons préparer le   retour du Royaume de Dieu par l’application par l’application sérieuse à notre travail.

    L’Evangile qui vient d’être lu a été écrit pour des chrétiens persécutés à cause de leur foi au Christ. Il veut les ramener à l’essentiel : « Ne vous laissez pas égarer par les prophètes de malheur… ne marchez pas derrière eux…  Ces gens ne parlent pas au nom de Dieu. Ils ne représentent qu’eux. Il ne faut pas chercher le Christ dans ce qui affole ni dans ce qui dramatise l’histoire. Nous le reconnaîtrons dans la paix qu’il donne au milieu des épreuves. Quand tout va mal, il est celui qui donne le courage de vivre et de travailler à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel.

    Et pourtant, certaines paroles du Christ ont de quoi faire peur. Il avertit les siens qu’ils seront détestés de tous. Mais si nous regardons les évangiles de plus près, nous voyons bien que lui-même a été détesté à cause de ses engagements. Nous aussi, il nous arrive d’être critiqué à cause de notre foi et de l’amour que nous avons pour le Seigneur et pour les autres. L’Eglise est souvent tournée en dérision. Alors nous pouvons faire nôtre cette prière de Saint François : « Seigneur, que je ne cherche pas tant à être aimé qu’à aimer. »

    Les lectures bibliques de ce dimanche visent donc à réveiller notre foi. Trop souvent, nous ne voyons que ce qui va mal. On se lamente mais on ne bouge pas. Le Christ nous invite aujourd’hui à vivre une vie digne de l’alliance dans laquelle nous sommes engagés. Quand nous regardons vers la croix, nous comprenons qu’il s’est donné entièrement et jusqu’au bout. C’est sur cette route que nous sommes invités à le suivre. Les épreuves seront au rendez-vous. Mais ceux qui les endureront au nom du Christ seront sauvés. C’est là que le Seigneur nous attend pour témoigner de l’espérance qui nous anime. Inutile de chercher les mots : Le Seigneur lui-même s’en charge. Et là, nous en avons de nombreux exemples : Bernadette de Lourdes qui était la plus ignorante de sa ville a eu des réponses extraordinaires devant les policiers qui l’interrogeaient. Si Jésus nous envoie son Esprit Saint, c’est pour que nous puissions témoigner de la foi et de l’espérance qui nous animent.

    En ce dimanche, nous sommes venus vers le Seigneur. Nous voulons l’accueillir et lui donner la première place dans notre vie. C’est avec lui que nous pourrons travailler à la construction d’un monde plus humain. Oui, Seigneur, tu es là au cœur de nos vies. Pour toi, nous restons en éveil car « c’est un bonheur durable de servir constamment le créateur de tout bien ». Elargis nos cœurs aux dimensions du tien. Que par notre prière, nos paroles et notre solidarité, nous soyons de vrais témoins de l’espérance qui nous anime. Amen

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse – Pour la célébration de l’Eucharistie (Feder et Gorius), Lectures bibliques des dimanches C (A. Vahoye), L’intelligence des Ecritures (Marie Noëlle Thabut

    source http://dimancheprochain.org

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