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    HOMMAGE – Berta Caceres, celle qui faisait barrage

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    Connaissiez-vous Berta Caceres ? Son assassinat, le 3 mars dernier, la met, un peu tard, sous les lumières de l’actualité. Une de ces femmes qui préserve la dignité de notre monde et de nos sociétés. Jusqu’au prix du sang

    Activiste très engagée au Honduras, Berta Caceres, 43 ans, est une indigène Lenca qui a obtenu l’année dernière le prix environnemental Goldman pour son combat de protection du fleuve Gualcarque et des populations locales contre le projet du barrage Agua Zarca. Elle a été tuée chez elle, à La Esperanza, par des hommes de main. Malgré les menaces, elle avait toujours refusé une protection rapprochée, alors que dans ce pays la violence contre les militants environnementalistes est monnaie courante.

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    Berta dérangeait, c’est évident. En 1993, elle avait participté à la fondation du Conseil national des organisations populaires et indigènes du Honduras (Copinh), qui lutte notamment contre la déforestation illégale. Un conseil dont deux autres membres ont déjà été tués. Au moment de la réception de son prix, l’activiste avait expliqué

    «Au Honduras, 30% du territoire a été confié aux multinationales de l’industrie minière pour des projets guidées par une optique néolibérale, selon laquelle l’éngergie n’est plus un droit fondamental pour l’humanité.»

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    En octobre 2014, elle était venue à Rome, participer à la Rencontre mondiale des Mouvements populaires, en présence du Pape François au Vatican. Elle avait appelé à prendre urgemment soin de la Création. Radio Vatican a interrogé un de ces amis, Billy Kyte, du Global Witness, une organisation qui dénonce la corruption et les abus environnementaux à travers le monde. 

    «Je l’avais rencontrée à diverses occasions, je la connaissais bien. Nous avions écrit ensemble l’introduction à un rapport qui a été publié l’an dernier sur le meurtre d’activistes environnementaux. (…) Elle laisse l’héritage de la lutte pour les droits des indigènes au Honduras, et pas seulement. Elle reste une icône et un phare de cette lutte dans un pays dans lequel, malheureusement, les droits des indigènes ne sont pas reconnus, ni appliqués ni diffusés. Bien que le Honduras ait signé diverses conventions au niveau international qui garantissent aux populations indigènes le droit de décider de leurs terres, en pratique cela ne s’est jamais concrétisé. La nouvelle de sa mort a maintenant fait le tour du monde. La cause qu’elle soutenait est désormais connue du monde. Nous, comme organisation, nous demandons une enquête internationale et indépendante sur sa mort, et une protection légale pour sa famille et ses collègues. (…) Une des causes les plus importantes qu’elle était en train de mener était l’opposition à la construction d’un barrage hydroélectrique sur le Rio Blanco, sur les terres des indigènes. Elle avait reçu de nouveau des menaces de mort, parce qu’elle avait repris sa lutte pour défendre le fleuve sacré du peuple Lenca, unique source d’eau potable pour beaucoup. Sa lutte avait repris fortement : ensemble avec d’autres activistes, ils protestaient encore, et encore, contre ce barrage, que l’on veut construire sur leurs terres sans la moindre consultation de la population.

    Le jésuite Ismael Moreno, directeur de la radio Progreso rajoute :

    « Elle était une femme engagée, qui luttait pour la protection de l’environnement et les territoires des peuples indigènes. Ce sont 25 années de lutte perpétuelle. Elle étati très connue au Honduras pour cela. »

    Dans ce pays pauvre ayant un taux de criminalité très élevé et une corruption généralisée (cf. les manifestations de 2015 contre le détournement d’argent du système de sécurité sociale au profit de la campagne présidentielle), elle dénonçait les projets miniers des sociétés étrangères et aussi les « cités modèles », des projets urbains censés attirer les investissements étrangers en modifiant les lois communes.

    DL

    Source : Goldman Price, Radio Vatican, CNS

    source https://ecologyandchurches.wordpress.com
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