• L’Eglise dont rêve le pape François - info.catho.be

    Mise à jour d'un article daté du

    L’Église dont rêve le pape François

    L’Eglise dont rêve le pape François - info.catho.be

    Le pape François sait où il va. Et comment y aller. Profitant des Journées mondiales de la jeunesse et de son voyage pastoral au Brésil, il a dressé un état des lieux de l’Eglise catholique particulièrement lucide et franc, dessiné les contours de l’Eglise qu’il veut incarner, et dénoncé, sans mâcher ses mots, celle dont il ne veut pas.

    Les Journées mondiales de la jeunesse de Rio ont été marquées par une quinzaine de discours du pape François. Ceux-ci ont été l’occasion pour lui de reprendre et d’approfondir certains des thèmes qui lui sont chers et qu’ils répètent inlassablement depuis son élection. Le samedi 27 juillet, notamment, il a donné devant les évêques brésiliens un véritable discours programmatique de ce que doit être l’Eglise d’aujourd’hui.

    Analysant avec lucidité les raisons de la désaffection qui frappe l’Eglise, notamment au Brésil où des millions de croyants se sont détournés du catholicisme pour rejoindre les Eglise néo-pentecôtistes, il s’est demandé si l’Eglise ne s’est pas « trop éloignée des besoins de nos contemporains« , si elle n’est pas « trop froide, trop prisonnière de ses langages rigides, trop auto-référentielle« .

    Penser la pastorale à partir de la périphérie

    Pour lui, la première urgence est donc d’aller là où sont les personnes. « Nous ne pouvons pas rester enfermés dans la paroisse, dans nos communautés, dans nos institutions quand tant de personnes attendent l’Evangile!« , a-t-il rappelé lors de la messe qu’il a célébrée dans la cathédrale de Rio. « Ce n’est pas simplement ouvrir la porte pour accueillir, mais c’est sortir par la porte pour chercher et rencontrer!  (…) Pensons à la pastorale en partant de la périphérie, en partant de ceux qui sont les plus loin, de ceux qui, d’habitude, ne fréquentent pas la paroisse. Eux aussi sont invités à la table du Seigneur. »

    On se souvient, en effet, que l’archevêque de Buenos Aires avait fustigé les prêtres qui refusaient le baptême aux enfants nés hors mariage, les accusant de laisser les plus pauvres, les plus fragiles, aux portes des églises… « Nous devons être très fiers de notre vocation qui nous donne l’occasion de servir le Christ dans les pauvres. C’est dans les ‘favelas’, dans les ‘cantegriles’, dans les ‘villas miseria’, que l’on doit aller chercher et servir le Christ« , a-t-il ajouté, citant les paroles de mère Teresa.

    « L’humilité est dans l’ADN de Dieu »

    Au clergé, il a également demandé d’adopter « la grammaire de la simplicité« . « A certains moments, nous perdons des gens parce qu’ils ne comprennent pas ce que nous disons, parce que nous avons oublié le langage de la simplicité et faisons preuve d’un intellectualisme qui leur est étranger« , a-t-il insisté. D’où l’importance de l’humilité, qui « est dans l’ADN de Dieu« . « Dieu entre toujours dans les vêtements de la pauvreté« , a-t-il assuré. « Dans la maison des pauvres, Dieu se trouve toujours une place. »

    Dans l’esprit du pape François, ces recommandations ne s’adressent pas uniquement à l’Eglise du Brésil, mais valent pour l’Eglise tout entière. « Il faut avoir le courage d’une révision profonde des structures de formation », a-t-il déclaré. « Si nous ne fermons pas des ministres capables de réchauffer le cœur des gens, de dialoguer avec leurs illusions et leurs désillusions, de recomposer ce qui a été détruit en eux, que pouvons-nous espérer pour la route présente et future ? », s’est-il demandé.

    Le souverain pontife insiste toutefois sur le fait qu’il ne faut pas tout attendre des plans d’action pour l’Eglise. « La barque de l’Eglise n’a pas la puissance des grands transatlantiques qui franchissent les océans« , a-t-il rappelé. « La ténacité, l’effort, le travail, la programmation, l’organisation servent certainement, mais avant tout, il faut savoir que la force de l’Eglise n’habite pas en elle-même. Elle se cache dans les eaux profondes de Dieu, dans lesquelles elle est appelée à jeter ses filets. »

     Ne restez pas au balcon de la vie »

    Durant ces JMJ, le pape François a également tenu à mettre les jeunes devant leurs responsabilités. Il les a appelés à ne pas se laisser balloter au gré de l’air du temps ou des structures en place. « S’il vous plaît, ne laissez pas les autres être les acteurs du changement« , leur a-t-il dit, lors de la veillée finale à Copacabana, le samedi 27 juillet. « C’est vous qui êtes l’avenir. C’est vous ! Il faut que vous entriez dans le monde. Je vous le demande: soyez les acteurs du changement, de l’avenir… Surmontez l’apathie et apportez une réponse chrétienne à toutes les préoccupations sociales et politiques de tous les coins du monde. Je vous demande d’être les constructeurs de l’avenir, qui  se mettent au travail pour un monde meilleur… Chers jeunes, ne restez pas au balcon de la vie, vivez-la… Jésus n’a pas regardé la vie depuis un balcon, il l’a vécue. »

    Car, pour le pape François, le chrétien est le vrai révolutionnaire, non seulement parce qu’il va à contrecourant de l’esprit du monde qui l’entoure, mais parce que sa foi le libère de tout ce qui peut le rendre dépendant et l’enchaîner. « Est-ce que tu es prêt à entrer dans cette vague de révolution de la foi ? », a-t-il demandé aux jeunes lors de la fête d’accueil du jeudi 25 juillet. « C’est seulement en entrant dans cette vague que ta jeune vie aura du sens et qu’elle sera féconde. »

    L’évêque de Rome est arrivé sur le sol brésilien en sollicitant « la gentillesse de l’attention et, si possible, l’empathie nécessaire pour établir un dialogue entre amis« . Et ce mot de « dialogue« , il n’a cessé de le scander dans ses discours, allant jusqu’à promouvoir une « culture de la rencontre« . « L’unique façon de grandir pour une personne, une famille, une société, l’unique manière pour faire progresser la vie des peuples, est la culture de la rencontre, un culture dans laquelle tous ont quelque chose de bon à apporter et tous peuvent recevoir quelque chose de bon en échange« , a-t-il déclaré lors de sa rencontre avec les dirigeants du Brésil.

    Pascal ANDRE

     

    Source http://info.catho.be

    RETOUR À L'ACCUEIL

     

    « VIDÉO - Extrait du discours du Pape a Assise - 4 août 2016Fête de Sainte Claire - FRATERNELLE BIENVENUE »

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :