• L'inquiétude de la Custodie pour les chrétiens de Gaza - VA

    Vue sur Gaza, le mardi 10 octobre 2023.          Vue sur Gaza, le mardi 10 octobre 2023.  (Vatican News)

    L'inquiétude de la Custodie pour les chrétiens de Gaza

    Alors que la guerre frappe de nouveau la Terre sainte, la Custodie fait part de son inquiétude pour la communauté chrétienne sur place et pour les civils bloqués dans la bande de Gaza assiégée. Le vicaire de la custodie déplore également le manque de volonté de la communauté internationale pour parvenir à la paix.
     

    «La petite communauté chrétienne de Gaza est menacée d'extinction.» Joint par L’Osservatore Romano, lundi 9 octobre, le custode de Terre sainte, Francesco Patton, ne masque pas son inquiétude. «Pour les arabes chrétiens de cette terre, l'aspiration légitime à la création d'un État de Palestine ici ne prend jamais la forme d'actions violentes ou de tergiversations.», déplore-t-il.  

    Les chrétiens de Terre sainte «souffrent énormément», témoigne de son côté le vicaire de la Custodie, le frère Ibrahim Faltas, également interrogé par L’Osservatore Romano. «Les chrétiens sont tous des Palestiniens, ils ont très peur. Ils sont cloîtrés chez eux». Selon le franciscain, les ouvriers de Bethléem qui travaillent à la Custodie, à l'école ou dans les couvents ne vont plus travailler depuis samedi 7 octobre car il est très difficile de franchir les postes de contrôle. «Ils ont peur d'être pris pour cible, d'être attaqués parce qu'ils sont arabes. Nous avons tous peur».  

    L’assaut sur Gaza 

    L’offensive d’ampleur du Hamas contre Israël depuis samedi 7 octobre a fait plus de 900 morts côté israélien, et selon les autorités palestiniennes, 700 personnes ont été tuées dans la riposte militaire d'Israël. La bande de Gaza, 2,3 millions d'habitants, assiégée depuis lundi 9 octobre, est désormais inaccessible.

    Le frère Faltas, se dit terrifié par les conséquences d'un assaut sur Gaza. «Pas de lumière, pas d'eau, pas de nourriture. Ce sera terrible pour la population. Tout comme il sera difficile d'acheminer les biens nécessaires, nourriture et médicaments, dans certaines régions de Palestine».

    «Le samedi 7 octobre, l'inimaginable s'est produit avec le début de la guerre. Aujourd'hui, nous ne savons pas ce qui va se passer. L'avenir est confus. Il est effrayant. C'est comme entrer dans une ruelle sombre où l'on entrevoit un fil de lumière et la communauté chrétienne s'accroche à ce fil parce que c'est notre espérance que nous soutenons par nos prières», raconte le vicaire.

    «Je prie pour les nombreux otages actuellement en captivité à Gaza. Parmi eux, des personnes âgées, des femmes et des enfants.», ajoute le frère Patton.  

    Une délégation internationale pour amener les parties au dialogue

    Le vicaire de la Custodie regrette que ses appels répétés aux diplomaties occidentales soient restés lettre morte pendant des décennies et qu'une table de dialogue n'ait jamais été sérieusement mise en place. «Ce qu'il faut, c'est une délégation internationale, pas des armes, que la communauté internationale devienne un "observateur spécial" des problèmes qui existent mais qui doivent trouver la solution tant attendue pour Jérusalem», insiste-t-il. «Ce qu'il faut, c'est une véritable conscience de ramener cette terre à la paix, car c'est possible».

    Depuis samedi, plus de 187 500 personnes sont déplacées à l'intérieur de la bande de Gaza, selon Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). La plupart se réfugient dans les écoles de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.

    Les pèlerinages du mois d’octobre

    Quant aux pèlerins présents actuellement en Terre sainte, beaucoup cherchent à rentrer dans leur pays d’origine. «Mon inquiétude est forte, dit le custode de Terre sainte, il y a une grande partie des chrétiens ici à Jérusalem et à Bethléem qui vivent en travaillant dans l'industrie de l'hébergement touristique et dans l'industrie des pèlerinages. Pour eux, s'ouvre maintenant une période, peut-être longue, d'inactivité comme au temps du covid, qui affectera des conditions de vie déjà très précaires.» 

    En outre, les réglementations gouvernementales pour les prochains jours prévoient la fermeture préventive de toutes les écoles et l'introduction de règles liées à l'état de guerre, «Nous le faisons à contrecœur, car il aurait été très opportun d'aider les enfants à réfléchir à ce qui se passe et de développer avec eux une pensée pour la paix. Nos écoles sont l'un des rares endroits où l'on s'efforce d'éduquer à la paix et à la coexistence dans ce pays tourmenté,» regrette le frère Patton.

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