• Le mystère persistant du Codex d'Alep - Par Uri Shapira - InterBible

    MOYEN-ORIENT

    Le mystère persistant du Codex d'Alep - 

    Le mystère persistant du Codex d'Alep - Par Uri Shapira - InterBible

     
    Le mystère persistant du Codex d'Alep - 
    Qu’est-il arrivé aux 190 pages de l'une des versions les plus anciennes et exactes de l'Ancien Testament?

    Dan Brown doit probablement se cogner la tête contre les murs pour ne pas avoir élucidé ce mystère. C’est une histoire qui possède tous les éléments d’un livre à succès ou d’une superproduction hollywoodienne. Mais elle est vraie.

    A son coeur se trouve le Codex d'Alep ou "Couronne d'Alep", l'une des versions les plus anciennes et les plus précises de l'Ancien Testament. Le document est considéré comme une version officielle de la Bible hébraïque, ce qui en fait fort probablement le manuscrit le plus sacré que connaissent les Juifs et les Chrétiens.

    Selon le Dr Adolfo Roitman, le conservateur du musée du Sanctuaire du Livre à Jérusalem, où le Codex est exposé, toutes les versions actuelles de l'Ancien Testament ont pour origine "d'une manière ou d'une autre, ce manuscrit ancien".

    Le Codex est important non seulement pour ce qu'il contient, mais aussi pour ce qu'il ne contient pas. Environ 190 pages du document inestimable (environ 40% de sa totalité) sont manquantes, dont quatre des cinq livres de la Pentateuque, qui composent la première partie de la Bible, appellée également "les livres de Moïse". Il manque aussi les pages de cinq livres de la dernière section: les Lamentations, l'Ecclésiaste, Esther, Daniel et Ezra.

    Le Codex a été écrit dans la ville de Tibériade, sur les rives de la mer de Galilée autour de 930. Il a ensuite voyagé jusqu’à Jérusalem, où il a été volé lorsque les Croisés ont pillé la ville en 1099.

    Le Codex a été racheté par des Juifs du Caire, où le document a alors été transporté. Au 14ème siècle, il s’est retrouvé à Alep, en Syrie, où il a été conservé dans une synagogue pendant des centaines d'années.

    Le moment décisif, le vrai début de l’histoire du mystère, est survenu en novembre 1947, lorsque les Nations Unies ont voté la résolution qui allait mener à la création de l'Etat d'Israël. Des émeutes anti-juives ont éclaté en Syrie et la synagogue d'Alep a été brûlée.

    "Après novembre 1947, la synagogue d'Alep a été brûlée"

    Le Codex a toutefois été clandestinement sauvé et conservé en lieu sûr jusqu'à ce qu'il gagne Israël en 1958 et qu’il ait été présenté au président Yitzhak Ben Zvi. Il est alors devenu la propriété de l'Institut Ben Zvi à Jérusalem, un centre de recherche financé par le gouvernement.

    Le Codex est d’abord resté à l'institut puis a été placé au Musée d'Israël au milieu des années 1980. Des parties y sont exposées au public dans le Sanctuaire du Livre, à côté d’un autre document qui n’est pas sans rappeler le Codex: les manuscrits de la mer Morte.

    Aussi, c’est à juste titre une exposition de renom, mais la question du sort des pages manquantes lui fait de l’ombre. Les recherches menées pour tenter d’élucider le mystère ont suscité un vif débat et ont mobilisé l’intérêt de savants, auteurs et détectives bibliques amateurs.

    On a longtemps pensé que les pages avaient été détruites lorsque la synagogue d'Alep fut incendiée ou alors pillées par les Syriens. Mais le journaliste Matti Friedman, auteur d'un ouvrage sur le sujet, a une explication différente. "A en juger par les éléments que j’ai découverts, c’est en Israël que les pages ont disparu. C’est le scénario le plus probable," affirme-t-il.

    Le professeur Eyal Ginio, directeur de l'Institut Ben Zvi, n’est pas du même avis. Il pense que les pages ont été perdues au cours des émeutes en Syrie. "Si des parties du Codex avaient été perdues après 1947, puis vendues ou ajoutées à une collection privée, on aurait entendu parler de ces pages", soutient-il.

    Au lieu de cela, seulement deux segments de pages manquantes ont été retrouvés, et dans les deux cas, ceux qui les détenaient ont affirmé que leurs ancêtres les avaient trouvés sur le sol de la synagogue". Ginio Formule cette position réccente à partir de la découverte de deux feuilles retournées au Musée d'Israël: une page entière en 1982 et un fragment en 2007.

    "Un chercheur israélien travaille sur le Codex "

    Mais en dépit de cette preuve, Friedman n’est pas convaincu. Il n’exclut pas non plus la possibilité que l'institut Ben Zvi ait quelque chose à voir avec la disparition des pages. Il a souligné dans un article que les membres de l'Institut ont refusé qu’une enquête sur l'affaire soit menée et n’ont pas présenté de preuve, qui permettrait de dissiper les soupçons.

    "Si vous vous plongez dans l'histoire du Codex, vous découvrez que de nombreux manuscrits sont déclarés manquants depuis l’époque où ils étaient conservés à l’Institut Ben Zvi", dit-il.

    Pour le professeur Ginio, ces accusations sont fondées uniquement sur des rumeurs. Lorsqu'on l'interroge sur les allégations de Yom Tov Assis, l'ancien directeur récemment décédé de l'institut Ben Zvi, selon lesquelles certains manuscrits sont manquants depuis l’époque où le Codex était à l’Institut, il répond qu’Assis a consacré des années à essayer de retrouver les pages perdues et qu’il a échoué.

    Il est tout aussi catégorique à propos de ce que Friedman soutient au sujet de l’enquête sur la disparition. “Je n’ai rien à cacher. Si une enquête officielle était menée, je serais heureux d’y participer," promet-il.

    La question de la propriété du Codex est aussi un sujet de litige. Le cinéaste Avi Dabach, qui souhaite réaliser un documentaire sur le Codex, estime que le manuscrit appartient à la communauté juive, qui a été forcée de quitter la Syrie.

    "Dans les années 1960, la communauté juive d'Alep a poursuivi les personnes qui avaient apporté le Codex en Israël... Les autorités israéliennes ont alors décidé de le confisquer. Étant en position de force, elles ont obligé la communauté à donner son accord à un arrangement", indique-t-il.

    Pendant de nombreuses années, les membres de la communauté juive d'Alep se sont rendus au Sanctuaire du Livre au Musée d'Israël pour voir le Codex et prier devant ses pages. Pour eux, l'importance du Codex va au-delà de la religion. Ils le considèrent comme quelque chose qui a permi à leur communauté de rester unie dans un pays musulman pendant de nombreuses années.

    Dabach et son équipe ont lancé une campagne afin de collecter des fonds en ligne pour financer leur film. Nous espérons qu'ils pourront poursuivre l'enquête initiée par Friedman.


    Uri Shapira est journaliste à I24news. et 

    www.interbible.org
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