-
Le Pape aux religieux: favoriser l’écoute dans l’exercice de l’autorité - VA
François et les participants à l'assemblée de l'Union des Supérieurs Généraux, le 26 novembre 2022. (Vatican Media)
Le Pape aux religieux: favoriser l’écoute dans l’exercice de l’autorité
Dans son discours à l'Union des Supérieurs Généraux (USG), réunie en assemblée plénière du 23 au 25 novembre, François exhorte les religieux consacrés à être des artisans de paix et à offrir à l'Église un exemple de communion et de synodalité. Il appelle à la vigilance contre le danger des dérives autoritaires au sein des familles religieuses, demandant de plutôt donner à chacun sa juste place, en valorisant ses talents.Tiziana Campisi - Cité du Vatican
Le Pape François s'inspire du thème que l'Union des Supérieurs Généraux (USG) -réunie du 23 au 25 novembre à Sacrofano- a choisi pour sa 98ème Assemblée plénière, "Appelés à être des artisans de paix", pour souligner, dans ce discours consigné, que la construction de la paix est un appel urgent qui nous concerne tous et «de manière particulière les personnes consacrées». Le Souverain pontife a reçu en audience samedi 26 novembre les 150 supérieurs généraux, réunis en salle du Synode.
Dans son texte remis au début de la rencontre, il leur propose une vaste réflexion sur la paix, précisant que la paix donnée par Dieu à l'humanité «et qui nous fait nous sentir tous frères et sœurs» n'est pas «une situation de non guerre ou de fin de guerre, un état de tranquillité et de bien-être», elle est plutôt «le fruit de la charité, elle n'est jamais une conquête de l'homme», «elle est l'ensemble harmonieux des relations avec Dieu, avec soi-même, avec les autres et avec la création». Et «la paix est aussi l'expérience de la miséricorde», ajoute le Pape, «du pardon et de la bienveillance de Dieu, qui nous rend capables à notre tour d'exercer la miséricorde, le pardon, en rejetant toute forme de violence et d'oppression».
La paix relève d’un artisanat
Or la paix est fondée «sur la reconnaissance de la dignité de la personne humaine», rappelle François, «et exige un ordre auquel contribuent inséparablement la justice, la miséricorde et la vérité». «Faire la paix» est donc un «métier, à exercer avec passion, patience, expérience, ténacité, car c'est un processus qui dure dans le temps». La paix n'est pas un produit industriel mais un artisanat, précise le Souverain pontife.
«Elle n'est pas fabriquée mécaniquement, elle nécessite l'intervention habile de l'homme. Elle ne se construit pas en série, par le seul développement technologique, mais nécessite le développement humain. C'est pourquoi les processus de paix ne peuvent être délégués aux diplomates ou aux militaires: la paix est la responsabilité de chacun», écrit-il encore.
Les responsabilités des personnes consacrées
Le Pape s'adresse ensuite plus directement aux consacrés, les exhortant à s'engager à semer la paix par «des actions quotidiennes avec des attitudes et des gestes de service, de fraternité, de dialogue, de miséricorde» et à prier sans cesse pour obtenir de Jésus le don de la paix. Tout cela en partant «de sa propre communauté», en construisant des ponts et non des murs à l'intérieur et à l'extérieur de celle-ci.
«Lorsque chacun contribue en faisant son devoir avec charité, il y a la paix dans la communauté. Le monde a aussi besoin de nous, les personnes consacrées, comme artisans de la paix !», souligne le Saint-Père.
Attention au despotisme et aux abus
Mais il y a un autre aspect qui doit caractériser la vie consacrée, indique François: c'est la synodalité. «En tant que personnes consacrées, nous sommes donc particulièrement tenus d'y participer, puisque la vie consacrée est synodale par nature. Elle dispose également de nombreuses structures qui peuvent favoriser la synodalité», rappelle le Pape.
Mais il estime aussi que ces structures -chapitres, visites fraternelles et canoniques, assemblées, commissions et autres structures propres aux instituts individuels- devraient être remises en question.
«La manière d'exercer le service de l'autorité doit aussi être vue et peut-être revue. Il faut en effet veiller au danger qu'elle ne dégénère en formes autoritaires, parfois despotiques, avec des abus de conscience ou des abus spirituels qui sont aussi un terrain fertile pour les abus sexuels, parce que les personnes et leurs droits ne sont plus respectés, avertit le Saint-Père. Et en outre, il y a le risque que l'autorité soit exercée comme un privilège, pour ceux qui la détiennent ou pour ceux qui la soutiennent, donc aussi comme une forme de complicité entre les parties, pour que chacun fasse ce qu'il veut, favorisant ainsi paradoxalement une sorte d'anarchie, qui entraine tant de mal pour la communauté».
Choisir un autre style.... à lire ici
Lire aussi
Le Pape encourage la vie consacrée, qui «ne peut faire défaut dans le monde»
Le Pape a reçu en audience la communauté des clarétains, à l'occasion du 50ème anniversaire de la fondation de leur institut de théologie, lundi 7 novembre. Il les a invités ne pas ...
source https://www.vaticannews.va/
--------------------------
« L’hôpital français Saint-Louis: un pont entre les peuples et les religions - Terre SainteC’est la fin du monde - Le SCG »
Tags : paix, pape, consacree, personne, novembre
-
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment
Suivre le flux RSS des commentaires
Vous devez être connecté pour commenter