• Marie était-elle vraiment vierge ? - Le Devoir

    Marie était-elle vraiment vierge ?

    Cinq jeunes théologiens revisitent la mythologie catholique dans des exégèses bibliques décontractées

    Louis Cornellier24 décembre 2016 |Louis Cornellier | Livres | Chroniques

    Des pèlerins se recueillent devant la Vierge, à Lourdes.Photo: Pascal Pavani Agence France-Presse Des pèlerins se recueillent devant la Vierge, à Lourdes.

    Dans l’excellent Jésus qu’il vient de faire paraître, l’écrivain français François Taillandier insiste sur la grande valeur des textes bibliques et de la tradition interprétative qu’ils ont engendrée. « Ceux qui sont tentés de voir dans les religions des superstitions obscurantistes devraient noter combien ces textes, qui ont deux mille ans d’histoire, loin d’endormir les consciences avec des fables fumeuses, ont au contraire stimulé l’intelligence de ceux qui entreprenaient de les lire, ainsi que les efforts de la connaissance. » Pour Taillandier, il ne fait pas de doute que « l’exégèse évangélique a été au cours des siècles une formidable école de rigueur, de réflexion, d’érudition, et même de procédures éditoriales, qui ont bénéficié à d’autres disciplines ».

     Le théologien et bibliste québécois trentenaire Sébastien Doane donne raison à l’écrivain français. Doctorant à l’Université Laval, il s’applique, depuis quelques années, à faire découvrir la Bible à ses lecteurs en explorant particulièrement « les récits insolites » qu’on y trouve. À la fois savantes et ludiques, ses instructives analyses ont déjà été regroupées dans Mais d’où vient la femme de Caïn ? (Novalis/Médiaspaul, 2010) et dans Zombies, licornes, cannibales… (Novalis, 2015), deux réjouissants essais d’exégèse biblique décontractée.
     Questions controversées sur la Bible, dont il est le directeur, s’inscrit dans la même veine, même s’il pèche par l’absence d’une table des matières. Avec des collègues qui appartiennent comme lui à « la relève exégétique du Canada francophone », Doane aborde des thèmes délicats (historicité des récits bibliques, présence de la violence, de l’homophobie et de la misogynie dans ces textes, etc.), avec l’intention de « rendre accessibles au public les réflexions critiques universitaires et [d’]ainsi contrebalancer les réponses aberrantes qui, malgré leur absence de fondement, ont une large tribune ». L’exercice, encore une fois, s’avère un plaisir enrichissant.
     
    « Jésus est né... Homélie de la fête de Sainte Marie, Mère de Dieu - 1er janvier 2017 »

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