• PROGRAMME DE FORMATION CONTINUE -juin 2011

     

    http://ekladata.com/aBAyi9LJ58qyq_ZdAi2cl489Q20.jpgPRÉSIDENCE DU CONSEIL INTERNATIONAL DE L'OFS


    PROGRAMME  DE FORMATION CONTINUE

    DOSSIER MENSUEL

     

    JUIN 2011. 2ème ANNÉE. N° 18

    REMIERE PARTIE: LE THÈME DU MOIS

    Point 6: Etre évangélisé pour évangéliser (EN n. 24-30)

    Commentaires, extraits et questions par Ewald Kreuzer, OFS

    Les extraits 24 à 30 qui suivent constituent le noyau central de l'Exhortation Apostolique "Evangelii Nuntiandi" publiée en 1975 par le Pape Paul VI. "L’évangélisation est une démarche complexe", dit le Saint-père, Il est par conséquent nécessaire de développer les méthodes utiles pour apporter l'Évangile aux peuples de notre époque. "Etre évangélisé pour évangéliser" sera aussi le thème principal du prochain Chapitre Général de l'Ordre franciscain Séculier, qui se tiendra du 22 au 29 octobre 2011 à  São Paolo, au  Brésil. 

    24. Un nouvel apostolat. Celui qui a été évangélisé évangélise à son tour. C’est là le test de vérité, la pierre de touche de l’évangélisation : Il est impensable qu’un homme ait accueilli la Parole et se soit donné au Règne sans devenir quelqu’un qui témoigne et annonce à son tour. Au terme de ces considérations sur les sens de l’évangélisation, une dernière observation, que Nous estimons éclairante pour les réflexions qui suivent, doit être formulée. L’évangélisation, avons-Nous dit, est une démarche complexe, aux éléments variés : renouveau de l’humanité, témoignage, annonce explicite, adhésion du cœur, entrée dans la communauté, accueil des signes, initiative d’apostolat..C’est cette vision globale que Nous voulons maintenant exposer, en examinant le contenu de l’Evangélisation, les moyens d’évangéliser, en précisant à qui s’adresse l’annonce évangélique et qui en a aujourd’hui la charge.

    25. Contenu essentiel et éléments secondaires. Dans le message que l’Eglise annonce, il y a certes beaucoup d’éléments secondaires. Leur présentation dépend fortement des circonstances changeantes. Ils changent aussi. Mais il y a le contenu essentiel, la substance vivante, qu’on ne pourrait modifier ni passer sous silence sans dénaturer gravement l’évangélisation elle-même..

    26. Témoignage rendu à l'amour du Père. Evangéliser est tout d’abord témoigner, de façon simple et directe, du Dieu révélé par Jésus-Christ, dans l’Esprit Saint. Témoigner que dans son Fils il a aimé le monde ; que dans son Verbe Incarné il a donné l’être à toute chose et a appelé les hommes à la vie éternelle. Cette attestation de Dieu rejoindra peut-être pour beaucoup le Dieu inconnu[55] qu’ils adorent sans lui donner un nom, ou qu’ils cherchent par un appel secret du cœur lorsqu’ils font l’expérience de la vacuité de toutes les idoles. Mais elle est pleinement évangélisatrice en manifestant que, pour l’homme, le Créateur n’est pas une puissance anonyme et lointaine : il est Père. “ Nous sommes appelés fils de Dieu, nous le sommes effectivement ”[56] et nous sommes donc frères les uns des autres en Dieu.

    27. Au centre du message: le salut en Jésus-Christ. L’évangélisation contiendra aussi toujours — base, centre et sommet à la fois de son dynamisme — une claire proclamation que, en Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme, mort et ressuscité, le salut est offert à tout homme, comme don de grâce et miséricorde de Dieu.[57] Et non pas un salut immanent, à la mesure des besoins matériels ou même spirituels s’épuisant dans le cadre de l’existence temporelle et s’identifiant totalement avec les désirs, les espoirs, les affaires et les combats temporels, mais un salut qui déborde toutes ces limites pour s’accomplir dans une communion avec le seul Absolu, celui de Dieu : salut transcendant, eschatologique, qui a certes son commencement en cette vie, mais qui s’accomplit dans l’éternité.

    28. Sous le signe de l'espérance.  L’évangélisation contient donc aussi la prédication de l’espérance dans les promesses faites par Dieu dans la nouvelle alliance en Jésus-Christ ; la prédication de l’amour de Dieu envers nous et de notre amour pour Dieu ; la prédication de l’amour fraternel pour tous les hommes — capacité de don et de pardon, de renoncement, d’aide aux frères — qui, dérivant de l’amour de Dieu, est le noyau de l’Evangile ; la prédication du mystère du mal et de la recherche active du bien. Prédication, également, et celle-ci est toujours urgente, de la recherche de Dieu lui-même à travers la communion avec ce signe visible de la rencontre de Dieu qu’est l’Eglise de Jésus-Christ, et cette communion s’exprime à son tour par la mise en œuvre de ces autres signes du Christ vivant et agissant dans l’Eglise que sont les sacrements. Vivre de la sorte les sacrements, de façon à mener leur célébration à une véritable plénitude, n’est pas, comme certains le prétendraient, mettre un obstacle à l’évangélisation ou en accepter une déviation, c’est lui donner toute son ampleur. Car la totalité de l’évangélisation, au-delà de la prédication d’un message, consiste à implanter l’Eglise, laquelle n’existe pas sans cette respiration qu’est la vie sacramentelle culminant dans l’Eucharistie. [59]

    29. Message concernant toute la vie. Mais l’évangélisation ne serait pas complète si elle ne tenait pas compte des rapports concrets et permanents qui existent entre l’Evangile et la vie, personnelle et sociale, de l’homme. C’est pourquoi l’évangélisation comporte un message explicite, adapté aux diverses situations, constamment actualisé, sur les droits et les devoirs de toute personne humaine, sur la vie familiale sans laquelle l’épanouissement personnel n’est guère possible,[60] sur la vie en commun dans la société, sur la vie internationale, la paix, la justice, le développement ; un message particulièrement vigoureux de nos jours sur la libération.

    30. Un message de libération. On sait en quels termes en ont parlé, au récent Synode, de nombreux Evêques de tous les continents, surtout les Evêques du Tiers-Monde, avec un accent pastoral où vibrait la voix de millions de fils de l’Eglise qui forment ces peuples. Peuples engagés, avec toute leur énergie, dans l’effort et le combat de dépassement de tout ce qui les condamne à rester en marge de la vie : famines, maladies chroniques, analphabétisme, paupérisme, injustices dans les rapports internationaux et spécialement dans les échanges commerciaux, situations de néo-colonialisme économique et culturel parfois aussi cruel que l’ancien colonialisme politique. L’Eglise, ont répété les Evêques, a le devoir d’annoncer la libération de millions d’êtres humains, beaucoup d’entre eux étant ses propres enfants ; le devoir d’aider cette libération à naître, de témoigner pour elle, de faire qu’elle soit totale. Cela n’est pas étranger à l’évangélisation.

    Questions pour réflexion et discussion dans la fraternité

    1.        Qu'attent-on d'une personne qui a été évangélisée?

    2.        Quel est le message personnel et social que contient l'évangélisation?

    3.        Comment les Franciscains Séculiers peuvent-ils aider à construire un monde plus fraternel et plus évangélique? (Cette question sera aussi discutée pendant une "Table Ronde internationale" au cours du  prochain Chapitre Général au Brésil)

     SECTION II: SPIRITUALITÉ ET DOCTRINE SOCIALE DE L'ÉGLISE

    Sujet 3 de 9: La Sainte Trinité. Doctrine Sociale et associations de laïcs

    Méditation, extraits et questions par Fr. Amando Trujillo Cano, TOR

    L'Église catholique célèbre la Sainte Trinité le dimanche suivant celui de la Pentecôte proclamant ainsi, aprés les jours de Paques et la révélation du Christ dans le Mystère Pascal, la descente du Saint-Esprit sur les disciples, comme Jésus l'avait promis (Dans les Églises chrétiennes d'Orient  la Sainte Trinité est célébrée le dimanche de Pentecôte). Ainsi l'Eglise proclame la plénitude de la révélation de Dieu pour le salut du monde, nous rappelant que notre connaissance et notre croyance en Dieu comme étant le seul et unique Dieu en trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit ne provient pas de capacités et d'intelligence humaines mais bien de la propre initiative de Dieu lui-même. Cette révélation s'est établie progressivement dans l'histoire, nous donnant accès à la vérité la plus profonde au sujet de Dieu et du salut de l'humanité, comme il est clairement déclaré dans la Constitution Dogmatique "Dei Verbum" du Concile Vatican II (cf. DV 2).

    Le mystère de la Trinité consubstancielle est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne, Dieu seul peut nous en donner la.connaissance[1]. Bien que le concept de Trinité ne soit pas lui-même présent dans la Bible, son contenu y est exprimé en plusieurs passages et sera  développé clairement dans le Nouveau Testament dans la conclusion de l'Évangile de Matthieu, " -en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait indiquée.....Jésus leur dit: "tout pouvoir, au ciel comme sur la terre, m'a été remis. Allez parmi tous les peuples et faites-y des disciples, que vous immergerez  au nom du Père, du Fils et du Souffle saint, leur enseignant à observer tous les préceptes que je vous ai transmis. Quant à moi, je suis avec vous chaque jour jusqu'a le fin des Temps" (Matt 28:18-20). et dans d'autres textes, dont-Jn 14:16-17; 1 Cor 12:4-6; 2 Thess 2:13-14; Gal 4:6; Rom 15:30; 1 Pt  1:2; Titus 3:4-6; Heb 10:29; et Jude 20 -21.

    L'Église a, dès les premiers siècles, proclamé et défendu la notion de Trinité consubtatielle du Père, du Fils et du Saint-Esprit en la confirmant lors de Conciles anciens et en luttant contre les hérésies qui la niaient, tels l'Arianisme, le Madcedonianisme, le Sabellianisme et diverses variétés de Modalisme. (L'Arianisme, apparu au quatrième siècle, niait la divinité du Christ par le refus de co-égalité et co-éternité dans la Trinité. Les divers Modalismes considéraient eux qu'il y avait trois "substances divines" ou "dieux", n'y reconnaissant que des modalités d'un seul sujet divin [2].) Pour la formulation du dogme de la Trinité, l'Église a dü dévelpper une terminologie propre,à l'aide de notions d'origine philosophique ... pour signifier désormais un mystére ineffable "infiniment au-dela de tout ce que nous pouvons concevoir à la mesure humaine"[3]. 

    L'unique nature et gloire des trois Personnes de la Trinité nous rappelle que notre Dieu n'a pas une existence isolée, que notre Dieu est une communion d'amour où le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont l'un avec l'autre en parfaite harmonie, respect et collaboration, pour parler en termes humains. Chacune a sa propre spécificité mais est Un, existant et agissant toujours envers la création et l'humanité en union parfaite. Chacune des trois personnes est cette réalité, c'est à dire la substance, l'essence ou la nature. La vie interne de la Trinité est donc un modèle d'amour et de communion parfaits. Nos familles et nos fraternités, et toute la communauté d'Église sont invités, en célébrant cette fête, à participer à cette vie par la foi et la grâce de Dieu. Comme le dit Jésus à la dernière scène: "Si quelcun m'aime, il observera mes paroles, il sera aimé de mon Père et nous irons habiter chez lui." (Jn 14:23)

    Nous sommes appelés considérer les rapports entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit comme source et modèle de nos rapports humains. Nous devons constamment nous efforcer d'honorer et respecter en chaque personne l'enfant et l'image de Dieu. Chaque état d'esprit, chaque habitude, chaque loi ou pratique qui insulte ou nie telle dignité est en contradiction directe avec le haut modèle donné par Dieu lui-même, qui est en fait la seule voie vers un réel et heureux accomplissement humain.

    Un autre aspect que nous voulons encore souligner en référence à la Trinité est Son activité externe ou manifestation.. Dit simplement, comme elle n'a qu'une seule et même nature, la Trinité n'a qu'une seule et même action.... Mais, bien que les Personnes divines agissent toujours dans l'unité totale, il y a "appropriations" à chacune d'elles, des aspects se rapportent plus correctement à l'une ou l'autre. c'est ainsi que le Père est associé plus directement à la création, le Fils est la Parole du Père, devenue homme pour notre salut, et le Saint-Esprit est l'expression de l'amour qui lie le Père et le Fils; c'est par cet Esprit que nous éprouvons l'amour de Dieu et le salut dans le Christ.

    C'est par la manifestation du salut de Dieu, tout au long de notre histoire, que nous avons reçu le plus grand trésor de son Royaume. La vie intérieure de notre famille, de notre fraternité et de la communauté d'Église ne doit pas seulement briller à l'intérieur, mais aussi vers l'extérieur; en fait, si notre communion dans le Christ, avec le Christ est vraie, la flamme de notre amour sera brillante. Nourrie à la maison, elle sera renforcée et stimulée dans nos fraternités afin que nous puissions la porter au monde. Le témoignage chrétien et la collaboration à la mission de l'Église seront réalisés par les Franciscains Séculiers avec un sens vrai de la famille et la fraternité, tous deux inspirés et fortifiés par la Trinité vivante.

    Doctrine sociale et associations de laïcs

    (Abrégé du Compendium de la Doctrine Sociale de l'Église, n. 549-550)

    Ce mois çi, continuant le chapitre XII , section II du Compendium, nous vous invitons à en étudier les articles 549 et 550. Le sujet de ces deux articles est "doctrine sociale et associations de laïcs", ce qui concerne  directement la nature et la mission de l'Ordre franciscain Séculier tel que défini comme "une association publique dans l'Eglise "par l'article 1.5 de ses Constitutions Générales. Le Compendium  met l'accent sur l'importance de la doctrine sociale de l'Église dans la formation progressive des laïcs et reconnaît la diversité des méthodes de formation en ce qui concerne la participation active dans la vie apostolique de l'Église et le travail avec d'autres groupes. Il lie aussi le renouveau chrétien de l'ordre temporel à la façon dont les groupes ecclésiaux sont appelés à le prendre en charge. Le texte sur les associations spécialisées est très suggestif, surtout à la lumière des grandes traditions de l'OFS et  des problèmes existants dans toutes les nations où les Franciscains Séculiers sont présents.

    d. Doctrine sociale et associations laïques

    549 La doctrine sociale de l'Église doit faire partie intégrante de l'itinéraire de formation du fidèle laïc. L'expérience démontre que le travail de formation est possible, normalement, à l'intérieur des associations de fidèles laïcs dans l'Église, qui répondent à des critères précis d'ecclésialité: 1148 « Les groupes, les associations et les mouvements ont leur place dans la formation des fidèles laïcs: ils ont, en effet, chacun avec leurs méthodes propres, la possibilité d'offrir une formation profondément ancrée dans l'expérience même de la vie apostolique; ils ont également l'occasion de compléter, de concrétiser et de spécifier la formation que leurs membres reçoivent d'autres maîtres ou d'autres communautés ».1149 La doctrine sociale de l'Église soutient et éclaire le rôle des associations, des mouvements et des groupes laïcs engagés à vivifier chrétiennement les différents secteurs de l'ordre temporel: 1150 « La communion ecclésiale, déjà présente et opérante dans l'action de chaque personne, trouve une expression spécifique dans l'action en commun des fidèles laïcs, c'est-à-dire une action solidaire menée dans une participation responsable à la vie et à la mission de l'Église ».1151

    550 La doctrine sociale de l'Église est très importante pour les associations ecclésiales, qui ont pour objectif de leur engagement l'action pastorale dans le domaine social. Elles constituent un point de référence privilégié dans la mesure où elles œuvrent dans la vie sociale conformément à leur physionomie ecclésiale et démontrent, de la sorte, l'importance de la valeur de la prière, de la réflexion et du dialogue pour affronter les réalités sociales et pour les améliorer. En tout cas, la distinction reste valable « entre les actions que les fidèles, isolément ou en groupe, posent en leur nom propre comme citoyens, guidés par leur conscience chrétienne, et les actions qu'ils mènent au nom de l'Église, en union avec leurs pasteurs (Gaudium et Spes, 76].

    Les associations de catégorie, qui regroupent leurs adhérents au nom de la vocation et de la mission chrétiennes au sein d'un milieu professionnel ou culturel déterminé, peuvent elles aussi accomplir un précieux travail de maturation chrétienne. Par exemple, une association catholique de médecins forme ses adhérents grâce à l'exercice du discernement face aux nombreux problèmes que la science médicale, la biologie et d'autres sciences posent à la compétence professionnelle du médecin, mais aussi à sa conscience et à sa foi. On pourra en dire autant d'associations d'enseignants catholiques, de juristes, d'entrepreneurs, de travailleurs, mais aussi de sportifs, d'écologistes... C'est dans ce contexte que la doctrine sociale révèle son efficacité quant à la formation de la conscience de chaque personne et de la culture d'un pays.

    Questions pour réflexion et discussion dans la fraternité

    1.    Quel est l'aspect que vous préférez dans la célébration en Eglise de la Sainte Trinité et pourquoi?

    2.    Comment la doctrine sociale de l'Église peut-elle devenir une partie intégrante de la formation continue des Franciscains Séculiers dans leur recherche du renouvellement de plusieurs secteurs de l'ordre temporel?

    3.    Comment les Franciscains Séculiers peuvent-ils aider à faire de la doctrine sociale de l'Église un moyen efficace de formation des consciences individuelles et de la culture de leur pays?

     

     



    [1] Cathéchisme de l'Eglise catholique, ed 1992, 261

    [2] Dictionnaire théologique Boyer, DESCL2E 1963? P

    [3] cfr Cathéchisme de l'Eglise catholique,  1992, art.251

     

    Source http://www.ciofs.org

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