• UN BRULANT DESIR D’UNITE - art 60 Suzanne

    UN BRULANT DESIR D’UNITE
    EXPRESSION D’UN BRULANT DESIR D’AMOUR


    Semaine de prière universelle pour l’unité des chrétiens.


    globe-embrass-.jpg « Qu’ils soient un… afin que le monde croie ».
    Sans cette unité, l’Eglise ne peut être crédible et par conséquent, le monde ne peut pas croire en Celui qu’elle prétend rendre présent.  La question de l’unité se pose donc à chacun de nous, tous les chrétiens, et elle est urgente. Notre responsabilité au cœur du monde est grande.


    Saint François avait compris que, pour être « une », l’Eglise doit tirer son unité de l’unité du Père et du Fils et de l’Esprit Saint mais aussi que son cheminement personnel vers l’unité et celui de ses frères devait passer par l’amour qui se manifeste au cœur de la sainte Trinité.


     En repartant du Christ, cet amour s’exprime chez François à partir du Père comme principe unique de la Trinité mais aussi par sa perception du rapport paternité-filialité entre le Père et le Fils et dans son ressenti profond de la tendresse qui les unit. Le fils de Dieu est présent dans la vie de François, il est présent au niveau du cœur, et la Parole est proposée aux frères comme une proclamation et une référence car le saint sait voir dans la figure humaine de Jésus ce que l’homme est appelé à devenir par l’Esprit qui vivifie et fait voir le Père et le Fils. « Le Dieu de François n’a rien d’impersonnel : il est Père-Fils-Esprit et le centre absolu de la Trinité reste le Père. » 


    Le désir d’unité de François se manifeste par sa façon d’être, toujours centrée sur le Christ et par sa profonde piété Eucharistique. Unité qu’il ressent et reçoit comme un don, avec la paix et la joie.
    Est-ce un hasard si François d’Assise aimait l’Evangile selon saint Jean et plus particulièrement la Prière Sacerdotale ?  Est-ce un hasard s’il a tenu à cheminer sous le regard et l’autorité de l’Eglise ? Est-ce un hasard si François s’est lancé avec ses frères dans la grande aventure missionnaire ? Certainement pas. Cette phrase avait dû résonner dans son cœur : Qu’ils soient un… afin que le monde croie ».


    Ce n’est pas un hasard si la première Admonition a pour thème le « corps du Seigneur » et introduit le concept de paix. François y affirme sa foi en la présence réelle de Jésus-Christ dans l’Eucharistie qui fait de nous un seul corps, qui nous rapproche les uns des autres, pour nous unir les uns aux autres. « C’est par le Christ et par son Esprit que nous pouvons devenir « un » et le demeurer ». C’est la vie du Christ donnée à chacun qui fait notre unité. »
    Admonition 1, 14-22 :


    « Dès lors, fils des hommes, jusques à quand ce cœur lourd ? Pourquoi ne reconnaissez-vous pas la vérité et ne croyez-vous pas au Fils de Dieu ? Voici, chaque jour, il s’humilie comme lorsque, des trônes royaux, il vient lui-même à nous sous une humble apparence ; chaque jour, il descend du sein du Père sur l’autel dans les mains du prêtre. Et de même qu’il se montra aux saints apôtres dans une vraie chair, de même maintenant il se montre aussi à nous dans le pain sacré. Et de même qu’eux, par le regard de leur chair, voyaient seulement sa chair, mais, contemplant avec les yeux de l’esprit, croyaient qu’il est Dieu, de même nous aussi, voyant du pain et du vin avec les yeux du corps, voyons et croyons fermement qu’ils sont son très saint corps et son sang vivant et vrai. Et de telle manière le Seigneur est toujours avec ses fidèles, comme il le dit lui-même : Me voici, je suis avec vous jusqu’à la consommation du siècle. »


    Si l’unité est d’abord d’ordre spirituel, il est urgent qu’elle s’incarne et se concrétise. Dire que nous sommes unis « dans le Christ » et ne pas nous regarder lorsqu’au cours de la liturgie nous nous serrons la main en prononçant les mots « paix du Christ », est un contresens. Je suis toujours frappée par la terrible banalité que cet acte a revêtue la plupart du temps dans nos églises. Le simple fait de prononcer ces mots devraient pourtant éveiller nos esprits et nos cœurs.


     Nous avons à sortir de l’indifférence, à réapprendre à parler entre nous, à nous unir, à nous entraider, à prêter attention aux solitudes qui nous entourent. Nous avons à faire des efforts pour aller à la rencontre de nos frères et de nos sœurs car, à quoi bon revendiquer une unité spirituelle dans le Christ si cette unité ne se manifeste pas au cœur de notre humanité.


    François d’Assise avait la volonté d’accomplir lui-même ce qu’il prêchait aux autres et avait peur de donner le mauvais exemple ; bien plus, son exigence allait dans le sens d’une parole et d’un agir qui soient une seule et unique exhortation à la conversion.


    « Mais tout ce qu’il leur disait en paroles, avec affection et sollicitude, il le leur montrait en œuvres. » 
    Jésus nous recommande de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés (cf. Jn 15,9) Ainsi,  comment être témoins du Christ dans le monde, comment être missionnaires de l’Amour, si nous n’avons pas un désir brûlant d’unité, si nous ne nous exerçons pas, animés par l’Esprit,  à aimer véritablement de l’Amour du Christ ? Comment pouvons-nous prétendre aimer Dieu si nous n’aimons pas concrètement notre prochain.


     « Si quelqu’un dit : «j’aime Dieu », et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? Et nous avons de lui ce commandement : Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. 


    La voie de l’unité se révèle être la voie de la purification des cœurs.
    Purification du désir et de l’amour qui se réorientent vers leur unique but : Dieu. Conversion des cœurs qui se portent vers nos frères, y compris vers ceux qui ne sont pas en pleine communion avec nous, y compris vers ceux qui sont éloignés de nous mais auprès desquels nous pouvons, par l’amour donné, faire naître le désir d’unité.
    Le respect de l’action de l’Esprit porte François d’Assise au respect de chaque homme.


    « Et tous ceux et celles qui feront de telles choses et persévéreront jusqu’à la fin, l’Esprit du Seigneur reposera sur eux et fera chez eux son habitation et sa demeure. Et ils seront les fils du Père céleste dont ils font les œuvres. Et ils sont les époux, les frères et les mères de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous sommes époux quand, par l’Esprit Saint, l’âme fidèle est unie à Jésus-Christ. Nos somme frères quand nous faisons la volonté de notre Père qui est dans le ciel ; mères quand nous le portons dans notre cœur et dans notre corps, par amour et par une conscience pure et sincère, quand nous l’enfantons par un saint ouvrage qui doit luire en exemple pour les autres. »

    Suzanne Giuseppi Testut  -  ofs

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