• Des chrétiens évangéliques saluent la publication de Caritas in veritate


    (photo d’archive non ident)

     

    ROME, Mardi 1er Septembre 2009 (ZENIT.org) - Cinquante responsables évangéliques, venant majoritairement des Etats-Unis, du Canada et de la Grande-Bretagne, ont écrit un texte dans lequel ils expriment leur appréciation de Caritas in veritate, a rapporté L'Osservatore Romano, le 1er septembre.

     

    « Les récents événements mondiaux nous montrent l'importance d'une profonde réflexion chrétienne sur la nature et sur le but de la vie économique, dans nos sociétés comme dans d'autres parties du monde. C'est pourquoi, comme protestants évangéliques, nous applaudissons la publication de l'encyclique Caritas in veritate de Benoît XVI », soulignent ces chrétiens évangéliques.

    Economistes, mathématiciens, politologues ou encore sociologues, ces signataires exhortent notamment leurs « frères évangéliques de l'hémisphère nord, à lire, à comparer et à répondre à Caritas in veritate et à son identification au double appel de charité et de vérité dans nos vies de citoyens, entrepreneurs, travailleurs et surtout, disciples du Christ ».

     

    « Nous apprécions la manière dont l'encyclique considère le développement économique en termes de trajectoire authentique pour la prospérité humaine », soulignent-ils dans cette lettre. « Nous nous faisons écho de son appel à une nouvelle vision du développement, qui reconnaît la dignité de la vie humaine dans sa plénitude, et qui comprend la préoccupation pour la vie de la conception jusqu'à la mort naturelle, pour la liberté religieuse, pour atténuer la pauvreté et pour prendre soin la création ».

     

    « Caritas in veritate propose un modèle intégral de développement humain dans le contexte de la mondialisation », soulignent-ils encore. « Avec cette encyclique, nous affirmons aussi que la mondialisation doit devenir un ‘processus d'intégration centré sur la personne et orienté vers la communauté' ».

    Dans cette lettre, ils invitent « les évangélistes à considérer l'invitation du pape Benoît XVI » à réfléchir sur « la signification morale de l'investissement ». « Nous aurions souhaité une critique encore plus forte, dans l'encyclique, de l'élévation de l'argent au rang d'idolâtrie et de la domination actuelle des marchés financiers sur d'autres éléments de l'économie mondiale », affirment-ils encore.

     

    Ils disent également partager « la préoccupation du document sur le déclin des systèmes de sécurité sociale, sur la diminution du pouvoir des syndicats et sur la pression de la mobilité du travail, qui est socialement destructive ». « Toutefois, nous partageons aussi ses craintes pour la croissance d'un état de bien être excessif qui avilit le pluralisme social et civique ».

     

    « Avec Caritas in veritate, nous nous engageons à ne pas être victimes de la mondialisation mais plutôt à en être protagonistes, à œuvrer pour la solidarité mondiale, pour la justice économique et pour le bien commun, ces règles qui transcendent et transforment les raisons du profit économique et du progrès technique », affirment-ils enfin. « Nous souhaitons un dialogue sérieux entre tous les chrétiens et avec les autres, pour faire de ces objectifs des réalités concrètes ».

     

    source : www.zenit.org

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  • Les vrais objectifs de Benoît XVI
    Le  15 septembre  2009  - (E.S.M.)

    Le seul but que poursuit Benoît XVI est la réconciliation interne au sein de l'Eglise. Il n'a rien d'autre en vue. Et c'est déjà essentiel!     

     

    Le 15 septembre 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde -

    Depuis que le pape Benoît XVI a publié différents documents libéralisant la forme "tridentine" de la liturgie et levant l'excommunication des évêques sacrés par Mgr Lefebvre, il se dit tout et n'importe quoi. 

    Pour certains "traditionalistes", on aurait à présent la preuve que le pape veut prendre ses distances avec Vatican II et généraliser peu à peu la messe d'avant le Concile. Victoire! Pour les très nombreux prétendus "conciliaires" (ceux qui parlent sans cesse de Vatican II en se gardant bien d'en appliquer les enseignements) on a la preuve que le pape cherche le moyen de ne pas appliquer le Concile. Horreur!


    Chacun y va de ses interprétations qui uniquement le reflet des espérances ou des craintes de l'instant. Les uns crient victoire: avec Benoît XVI, c'est le retour de la "tradition" et le rétablissement définitif de la messe "de toujours", de la liturgie prétendue "traditionnelle"... Les autres crient au scandale: le pape donne les clés de l'Eglise aux "intégristes". C'est un "retour en arrière"!
     

    Partout on suppute, on imagine, on interprète, on espère, on craint... et tout ceci sans même prendre le temps de lire les documents officiels qui permettraient de comprendre ce que veut le Successeur de Pierre. Mais que veut-il, pour le bien de l'Eglise du Christ qui lui a été confiée sur cette terre?


    Benoît XVI veut-il s'écarter du Concile? Disons très clairement "non". Il l'a dit dès le début de son pontificat et l'a répété à plusieurs occasions: il n'est absolument pas question de revenir sur le Concile ou d'en critiquer le bien-fondé. Benoît XVI a même déclaré aux fidèles qui ont suivi Mgr Lefebvre que s'il voulaient avoir leur place dans l'Eglise, il leur faudrait accepter Vatican II. Les choses sont donc claires et il faudrait qu'on cesse de raconter n'importe quoi d'un côté comme de l'autre. La seule chose que l'on puisse affirmer sans craindre de se tromper, c'est que Benoît XVI veut corriger tout ce qui s'est fait durant des années en se couvrant abusivement de l'autorité de Vatican II. Et dans ce domaine, il y a du travail !


    Autre question: Benoît XVI veut-il dispenser les fidèles "traditionalistes" de participer à la liturgie voulue par le Concile (la forme "ordinaire" du rite romain)? Là encore, il faut répondre clairement "non". Celui qui prend le temps de lire attentivement le Motu proprio Summorum pontificum, s'aperçoit que le Souverain Pontife n'a jamais voulu pérenniser (comme l'espèrent ou le font croire certains "traditionalistes") la liturgie en usage avant le Concile. Il faut être très clair là-dessus. 


    Benoît XVI écrit aux évêques (insistons: c'est le pape lui-même qui écrit et qui explique aux évêques): "J'en arrive ainsi à la raison positive qui est le motif (notons bien les mots employés: "raison positive" et "motif") qui me fait actualiser par ce Motu Proprio celui de 1988. Il s'agit de parvenir à une réconciliation interne au sein de l'Eglise." Le seul but que poursuit Benoît XVI est la réconciliation interne au sein de l'Eglise. Il n'a rien d'autre en vue. Et c'est déjà essentiel!


    Autrement dit, le Souverain Pontife veut que tous les fidèles puissent trouver leur place au sein de l'Eglise. Il le redit quelques lignes plus loin dans son message aux évêques: l'histoire de l'Eglise "nous impose aujourd'hui une obligation: faire tous les efforts afin que tous ceux qui désirent réellement l'unité aient la possibilité de rester dans cette unité ou de la retrouver à nouveau." L'unité dans l'Eglise est le souci majeur du Saint-Père et il faut avoir un souci particulier pour tous les fidèles qui la désirent "réellement".


    La possibilité de célébrer selon l'ancienne liturgie et la levée des excommunications ne sont en aucun cas des fins, mais sont des moyens que donne le Saint-Père pour atteindre un but qui découle de sa mission à la tête de l'Eglise.


    Ceux qui se limitent à des histoires de rites montrent qu'ils n'ont peut-être pas compris grand-chose au vrai projet initié par Benoît XVI pour redynamiser l'Eglise: ce projet vise l'unité de l'Eglise et rien d'autre.
    ► Rome et les lefebvristes, une discussion difficile  

    Sources : Proliturgia

    Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

    Source : Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 15.09.09 - T/Eglise

     


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  • On cite la Bible plus souvent qu’on ne le pense

    La langue française comporte beaucoup d’expressions ayant leur origine
    dans la Bible. On en entend et on en utilise à peu près chaque jour.
    En voici quelques-unes avec des liens hypertextes permettant de les relire
    dans leur contexte biblique*.

    * La traduction de la
     Bible en français courant à laquelle renvoit les liens
    hypertextes ne maintient pas toujours la forme du texte biblique.
    N'hésitez-pas à consulter aussi d'autres traductions.

     

    Samson enlève les portes de Gaza (Jg 16,1-3)
    (gravure : Gustave Doré)

     

      Certaines expressions à connotation biblique sont très connues : être fort comme Samson, dont la force était une énigme (Jg 16,4-21), agir en bon Samaritain, comme celui de la célèbre parabole (Lc 10,30-37), prendre une année sabbatique, en référence au jour de repos obligatoire (Ex 20,9-10) ou faire des jérémiades, du nom du prophète à qui on a longtemps attribué le livre des Lamentations (Lm 1,1ss).

         Beaucoup d’expressions sont évidemment tirées des évangiles, comme s’en laver les mains, en référence à Pilate qui se dissocie de la condamnation de Jésus (Mt 27,24), ou encore pleurer comme une Madeleine, dont le lien avec le personnage n’est pas évident (Lc 7,37-47). Plusieurs sont même tirées de propos attribués à Jésus : beaucoup d’appelés, peu d’élus (Mt 22,14), rendre à César ce qui appartient à César (Mc 12,14-17), jeter la première pierre (Jn 8,7), crier sur les toits (Mt 10,27), ne pas jeter des perles aux cochons (Mt 7,6), la paille et la poutre (Mt 7,3).

         Mais l’origine biblique de beaucoup d’expressions n’est pas toujours connue : qui sème le vent, récolte la tempête (Os 8,7), chaque chose en son temps (Qo 3,1.17), séparer le bon grain de l’ivraie (Mt 13,24-30). Il faut dire que toutes n’ont pas une sonorité biblique : une arme à double tranchant (Pr 5,4), le nombril du monde (Jg 9,37; Ez 38,12),se mordre les lèvres (Pr 16,30), n’avoir que la peau sur les os (Ps 102,4-6), être blanc comme neige (Ps 51,9 et ailleurs).

         Plusieurs expressions sont des citations directes, elles viennent tout droit de la Bible : rien de nouveau sous le soleil (Qo 1,9), deux poids deux mesures (Pr 20,10), pour une bouchée de pain (Pr 28,21). D’autres ne se retrouvent pas telles quelles dans la Bible mais sont plutôt inspirées de passages ou de thèmes bibliques : un paradis terrestre (Gn 2,8), un colosse aux pieds d’argile (Dn 2,31-45), discuter sur le sexe des anges (Mc 12,25), apporter sur un plat d’argent (Mt 14,6-12).

         Adam et Ève, les premiers humains, sont l’objet d’expressions bien connues : être encostume d’Adam, ne connaître ni d’Ève ni d’Adam, ou encore, la fameuse pomme d’Adam. Mais d’autres personnages bibliques ont su inspirer des expressions : vieux comme Mathusalem, le grand-père de Noé mort à 969 ans, dernier personnage biblique à vivre aussi longtemps (Gn 5,27); pauvre comme Job, dont le livre biblique du même nom raconte comment Dieu a éprouvé cet homme intègre; le baiser de Judas, ce geste d’amitié qui cache la trahison (Mc 14,44-46).

         D’autres expressions de la langue française sont issues de la Bible par le biais de la Vulgate, la Bible traduite en latin. Ainsi avoir la tête dure est la traduction latine d’une expression hébraïque qui se traduit littéralement par « avoir la nuque raide » et qui désigne, dans la Bible, celui qui refuse de baisser la tête, c’est-à-dire, de se soumettre. Ainsi, les Israélites qui refusent de mettre leur confiance en Yahvé sont qualifiés par Moïse de « peuple à la nuque raide » (Ex 32,9 et ailleurs).

         Il y aussi des expressions qui sont utilisées dans un sens bien différent de celui qu’il a dans la Bible. Qu’on pense au terme capharnaüm, qui signifie aujourd’hui « endroit en désordre »; on voit difficilement le lien avec la ville mentionnée dans les évangiles et où Jésus a résidé (Mt 4,13-15); peut-être l’expression a-t-elle pris ce sens par rapprochement avec un terme semblable en ancien français (« cafourniau » : « débarras obscur »). Quant au mot holocauste, qui désigne dans la Bible le sacrifice d’un animal brulé en entier sur l’autel en offrande à Dieu (voir Ex 29,18 et ailleurs), son utilisation aujourd’hui pour désigner le massacre de millions de Juifs par les nazis crée un contresens épouvantable. D’ailleurs les Juifs eux-mêmes préfèrent utiliser le terme hébreu « shoah », qui signifie littéralement « catastrophe ».

         Notre vocabulaire aussi comporte des mots qui trouvent leur origine dans la Bible. Le terme sémite, par exemple, tiré du nom d’un personnage biblique, Sem, un des trois fils de Noé, et qui désigne les populations issus du groupe ethno-linguistique dont font parti les Juifs et les Arabes (Gn 10,21-32). L’expression tohu bohu vient aussi de la Bible; on la retrouve même telle quelle en hébreu dans le texte de la Bible, bien qu’elle soit souvent traduite en français par « informe et vide » (Gn 1,2).

         Que notre langue emprunte à la Bible n’est pas si surprenant. La Bible, par le biais du christianisme, a influencé différences facettes de la société occidentale, y compris notre façon de parler.

    Chronique publiée en collaboration avec la Société catholique de la Bible (SOCABI).

    Source www.interbible.org

     

     


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  • Vous avez déjà entendu parler du  Miracle Eucharistique de Lanciano... Denise en a fait une présentation écourtée de seulement 8 min. de plus voici un lien pour plus de détails ICI



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  • Pour téléchargement, plusieurs sont de gros fichiers donc dépendant de votre connexion cela peut prendre quelques min. à télécharger.

    Merci pour votre compréhension
    votre serviteur, Richard



    C'est partitions nous sont offertes par un ami du site, Léon Sailly que je remercie.

    Laudes franciscaines 1  NOUVEAU   

    Laudes franciscaines 2

    Laudes franciscaines 3

    Laudes franciscaines 4

    Honneur Triomphe Honneur 400 K PDF 



    La prière de Saint François   5 Mo  PDF

    Cantate de Saint François d'Assise  5,7 Mo  PDF 
                    
    Transitus de Sainte Claire  7 Mo  PDF 
                              
    Photo trouvée sur Internet, oiseaux formant des notes de musiques
     

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  • Les Béatitudes... vous connaissez... un vidéo nous est offert par mon amie Denise, Merci


    Les Béatitudes - Philippe de Champaigne
                             
    1602 - 1674

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  • Caritas in Veritate de Benoît XVI : Et si on écoutait enfin l’Église ?

               

    Le  04 septembre  2009  - (E.S.M.) - Conçue au départ pour célébrer le quarantième anniversaire de l’encyclique Populorum Progressio (1967) de Paul VI, Caritas in Veritate propose une vision renouvelée de la doctrine sociale de l’Église, « rethéologisée » en quelque sorte.

     
    Le pape Benoît XVI

    Caritas in Veritate de Benoît XVI : Et si on écoutait enfin l’Église ?

     

    Le 04 septembre 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Commentée à sa sortie, à peine discutée, plus facilement caricaturée, Caritas in Veritate, encyclique d’une haute portée, mérite assurément davantage que l’enserrement hâtif dans les griffes d’un traitement journalistique qui banalise tout, en traitant chaque évènement sur le même plan. Adoptant un autre rythme, celui de la méditation et de la réflexion – un pari à front ouvert à notre époque – nous commençons ici une découverte des richesses de cette encyclique à travers sa présentation globale mise en confrontation avec des réactions en France et à l’étranger. Révélateur et éloquent !

     

    Le document est dense, riche – original aussi :par exemple, on n’y trouvera pas les mots de libéralisme, capitalisme, socialisme ou communisme. Mais on pourra y lire des envolées spirituelles sur l’amour et le mystère de la Trinité. Refusant « le morcellement excessif du savoir », Benoît XVI entend tout récapituler en une « synthèse directrice » (n. 31) dont le cœur est une théologie de la charité.

     

    Ce souci d’unité est fortement exprimé dès la très belle introduction. À rebours des modèles théologiques dualistes séparant la nature et la grâce, le Saint-Père rappelle qu’il n’y a pas de charité sans vérité, ni de vérité sans charité – ni de charité sans le Christ, sans le Fils du Dieu qui est amour. « La charité est la voie maîtresse de la doctrine sociale de l’Église. » (n. 2.) La doctrine sociale de l’Église est annonce de la charité du Christ dans la société. « Vivre la charité dans la vérité, affirme-t-il d’emblée, conduit à comprendre que l’adhésion aux valeurs du christianisme est un élément non seulement utile, mais indispensable pour l’édification d’une société bonne et d’un véritable développement humain intégral. » (n. 4.) « Indispensable » : le mot est fort ! L’annonce du Christ est le premier et le principal facteur de développement, comme disait déjà Paul VI (n. 8).

     

    Ce souci d’intégration de la nature et du surnaturel est en arrière-plan de tout le document et en constitue la principale clé de lecture. La charité, explique Benoît XVI, « n’est pas une adjonction supplémentaire, comme un appendice au travail une fois achevé des diverses disciplines, mais au contraire elle dialogue avec elles du début à la fin » (n. 30). Pareillement, « il n’y a pas l’intelligence puis l’amour : il y a l’amour riche d’intelligence et l’intelligence pleine d’amour » (ib.) Quant à la justice, elle est intrinsèque, inséparable de la charité. La charité exige la justice mais la dépasse, la complète aussi, par le don et le pardon (n. 6). « La cité de l’homme n’est pas uniquement constituée par des rapports de droits et de devoirs, mais plus encore, et d’abord, par des relations de gratuité, de miséricorde et de communion. La charité manifeste toujours l’amour de Dieu, y compris dans les relations humaines. Elle donne une valeur théologale et salvifique à tout engagement pour la justice dans le monde. » (n. 6.)

     

    Une encyclique antilibérale

     

    C’est pourquoi le Saint-Père insiste sur la nature intrinsèquement morale de l’économie : « La conviction de l’exigence d’autonomie de l’économie, qui ne doit pas tolérer “d’influences” de caractère moral, a conduit l’homme à abuser de l’instrument économique de façon destructrice » (n. 34). Or la sphère économique n’est pas éthiquement neutre. Les relations économiques, précisément en tant que relations humaines, ont bien une consistance morale, si bien que « la justice se rapporte à toutes les phases de l’activité économique » (n. 37). Il n’y a pas d’abord des relations et ensuite un jugement moral. Benoît XVI sape ici les fondements du libéralisme. Il ne se contente pas de rappeler que le marché doit être soumis aux principes de la justice commutative, distributive et sociale. La justice se rapporte à toutes les phases de l’activité économique, précise-t-il. Le Pape va plus loin encore, et ce point a été justement relevé par de nombreux commentateurs : le principe de gratuité et la logique du don « peuvent et doivent trouver leur place à l’intérieur de l’activité économique normale » (n. 36). L’éloge de « l’étonnante expérience du don » (n. 34) est plus proche des travaux d’Alain Caillé et du Mauss que des considérations d’un Hayek hostile à l’idée même de justice sociale. On trouvera une autre illustration de cette approche dans l’évaluation de la « finance éthique », en particulier à travers l’investissement socialement responsable ou le microcrédit. Ces expériences louables et qu’il faut encourager sont aussi parfois détournées et demeurent insuffisantes car il faut que « toute l’économie et toute la finance soient éthiques et le soient non à cause d’un étiquetage extérieur, mais à cause d’exigences intrinsèques à leur nature même » (n. 45).

     

    Le développement et ses drames

     

    Développé par Paul VI, le concept de développement intégral est enrichi des dimensions économiques, sociales, culturelles, spirituelles et politiques de l’activité humaine que ne comporte pas la simple notion de croissance. Benoît XVI le reprend et l’actualise. Il refuse la décroissance (n. 14) et reconnaît ce que l’essor économique a pu avoir de positif. Mais face aux idéologues de la « mondialisation heureuse », il en scrute aussi les déséquilibres et problèmes dramatiques : « les forces techniques employées, les échanges planétaires, les effets délétères sur l’économie réelle d’une activité financière mal utilisée et, qui plus est, spéculative, les énormes flux migratoires, souvent provoqués et ensuite gérés de façon inappropriée, l’exploitation anarchique des ressources de la terre… » (n. 21). La richesse globale s’accroît, mais les inégalités augmentent. La corruption gangrène pays riches et pays pauvres (notez qu’en passant le Pape épingle les « graves irresponsabilités internes aux pays devenus indépendants », n. 33). Animées par une « classe cosmopolite de managers » obéissant aux seuls actionnaires (n. 40), les multinationales ne respectent pas les droits des travailleurs. Elles délocalisent, affaiblissant les réseaux de protection sociale (n. 25). La faim fauche encore de très nombreuses victimes. (n. 27.)

     

    Contre l’étatisme, pour la subsidiarité

     

    S’inscrivant pleinement dans le sillage du catholicisme social, le Pape ne voit pas dans l’entreprise capitaliste le seul modèle d’organisation possible, ni l’État comme le seul garant de la solidarité. « Le binôme exclusif marché-État corrode la socialité » (n. 39). « La prééminence persistante du binôme marché-État nous a habitués à penser exclusivement à l’entrepreneur privé de type capitaliste, d’une part, et au haut fonctionnaire de l’autre. En réalité, l’entreprenariat doit être compris de façon diversifiée. »

     

    Le Pape propose de diversifier les formes d’entreprise : « À côté de l’entreprise privée tournée vers le profit, et des divers types d’entreprises publiques, il est opportun que les organisations productrices qui poursuivent des buts mutualistes et sociaux puissent s’implanter et se développer. » (n. 38.) Il faut développer des formes économiques solidaires, caractérisées par une part de gratuité et de communion, brouillant la distinction entre les entreprises à but lucratif et les organisations à but non lucratif. Dans tous les cas le profit devrait être considéré comme «un moyen pour parvenir à des objectifs d’humanisation du marché et de la société » (n. 46).

     

    Concrètement, Benoît XVI encourage au passage les initiatives prises par les catholiques en matière d’économie sociale (et non civile, selon la mauvaise traduction du n. 46) et il cite « l’économie de communion », le prêt sans intérêt, le crédit coopératif et l’épargne socialement responsable (n. 65), les coopératives de consommation et le commerce équitable (n. 66).

     

    Il défend aussi l’action des syndicats, tout en proposant des pistes pour leur renouvellement (n. 25 et 64). Il prône le « localisme » en matière agricole pour assurer la sécurité alimentaire (n. 27). De même qu’il faut diversifier l’entreprenariat, il convient de « promouvoir une autorité politique répartie et active sur plusieurs plans » (n. 41). La mondialisation et la crise bouleversent le rôle des pouvoirs publics et leur prétention à la souveraineté. Benoît XVI demande une « évaluation nouvelle » de leur pouvoir, un réajustement de leur rôle, ainsi qu’un renforcement de nouvelles formes de participation politique à travers les organisations opérant dans la société (n. 24). À côté de l’État, il faut développer « d’autres sujets politiques, de nature culturelle, sociale, territoriale ou religieuse » (n. 41). Un thème classique de la doctrine sociale de l’Église, lié au principe de subsidiarité dont Benoît XVI rappelle l’importance.

     

    L’Église a droit de cité

     

    Benoît XVI demande le respect du droit à la liberté religieuse et rejette le laïcisme : « Dieu a aussi sa place dans la sphère publique, et cela concerne les dimensions culturelle, sociale, économique et particulièrement politique. La doctrine sociale de l’Église est née pour revendiquer ce “droit de cité” de la religion chrétienne. » (n. 56.) Le rôle public de l’Église « ne se borne pas à ses activités d’assistance et d’éducation » (n. 11), à ses activités caritatives au sens courant et limité.

     

    Le Pape critique « la promotion programmée de l’indifférence religieuse ou de l’athéisme pratique de la part de nombreux pays », ajoutant : « Quand l’État promeut, enseigne, ou même impose des formes d’athéisme pratique, il soustrait à ses citoyens la force morale et spirituelle indispensable pour s’engager en faveur du développement humain intégral »(n. 29).

     

    Mondialisation et bien commun

     

    Le monde s’est engagé sur la voie d’une mondialisation généralisée. Or « la société toujours plus globalisée nous rapproche, mais elle ne nous rend pas frères ». En effet, il n’y a pas de fraternité sans paternité, sans Dieu Père « nous enseignant par l’intermédiaire du Fils ce qu’est la charité fraternelle » (n. 19). En effet, « le risque de notre époque réside dans le fait qu’à l’interdépendance déjà réelle entre les hommes et les peuples, ne corresponde pas l’interaction éthique des consciences et des intelligences dont le fruit devrait être l’émergence d’un développement vraiment humain » (n. 9).

     

    Au plan culturel, mondialisation est souvent synonyme d’homogénéisation. La « marchandisation accrue des échanges culturels » favorise le relativisme : « Les cultures sont simplement mises côte à côte et considérées comme substantiellement équivalentes et interchangeables entre elles. » On assiste à un nivellement culturel et à « l’uniformisation des comportements et des styles de vie » (n. 26).

    Benoît XVI n’hésite pas à critiquer les institutions internationales, qui « devraient s’interroger sur l’efficacité réelle de leurs structures bureaucratiques et administratives, souvent trop coûteuses » (n. 47). Il vise (sans évidemment le citer) le Fonds monétaire international (FMI) et ses plans d’ajustement structurel imposés aux pays pauvres : « Là, les politiques d’équilibre budgétaire, avec des coupes dans les dépenses sociales, souvent recommandées par les Institutions financières internationales, peuvent laisser les citoyens désarmés face aux risques nouveaux et anciens. » (n. 25.)

     

    Le Saint-Père affirme l’urgence de la réforme de l’Onu (n. 67). Plus encore, il demande la mise en place d’une Autorité politique mondiale mais « la gouvernance » de la mondialisation doit être de nature subsidiaire, « articulée à de multiples niveaux et sur divers plans qui collaborent entre eux. La mondialisation réclame certainement une autorité, puisqu’est en jeu le problème du bien commun qu’il faut poursuivre ensemble ; cependant cette autorité devra être exercée de manière subsidiaire et polyarchique » (n. 57). (Voir ci-dessus).

     

    Respect de la vie et de la création

     

    L’exigence d’unité qui inspire Benoît XVI se retrouve dans le rapprochement qu’il opère entre éthique de la vie et éthique sociale, rappelant que Paul VI, le pape de Populorum Progressio, fut aussi celui d’Humanae Vitae (n. 15). « L’ouverture à la vie est au centre du développement » (n. 28). Rappel utile, complété par une dénonciation des campagnes pour la contraception et l’ avorte ment. Le Pape met en garde contre le malthusianisme et la diminution des naissances. Il appelle les États à mettre en œuvre des politiques qui promeuvent la famille. (n. 44.)

     (...)

     Un humanisme inhumain

     

    En conclusion, Benoît XVI rappelle que l’homme ne peut fonder lui-même un véritable humanisme. « L’humanisme qui exclut Dieu est un humanisme inhumain. » D’où cet appel final aux chrétiens : « Le développement a besoin de chrétiens qui ont les mains tendues vers Dieu dans un geste de prière, conscients du fait que l’amour riche de vérité, caritas in veritate, d’où procède l’authentique développement, n’est pas produit par nous, mais nous est donné. »

     

    Denis Sureau

     

    Pour lire l'intégralité de l'article ► http://www.hommenouveau.fr/

      

    Sources : http://www.hommenouveau.fr/

    Sources : Homme nouveau
    Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
    Source :
    Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 04.09.09 - 
    T/Caritas un Veritate

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  • Le pape invite les pays industrialisés à coopérer pour l’avenir de la planète

    Lors de la prière de l’Angélus

    Photo d'archive

    ROME, Dimanche 30 août 2009 (ZENIT.org) - Benoît XVI a souhaité que « les pays industrialisés » coopèrent « de manière responsable pour l'avenir de la planète et pour que ce ne soient pas les populations les plus pauvres qui paient le plus grand prix des changements climatiques ».

    Le pape s'est exprimé lors de la prière de l'Angélus qu'il a récitée le dimanche 30 août depuis sa résidence de Castel Gandolfo et à la veille de la Journée pour la sauvegarde de la création qui sera célébrée en Italie le 1er septembre prochain.


    « C'est un rendez-vous significatif, d'importance œcuménique aussi, qui a cette année pour thème l'importance de l'air, élément indispensable pour la vie », a ajouté le pape qui a exhorté les fidèles «  à un plus grand engagement pour la protection de la création, don de Dieu ».

    Le 26 août dernier, lors de l'audience générale, Benoît XVI avait évoqué la protection de l'environnement comme une lutte pour le développement humain intégral et avait invité la communauté internationale et les gouvernements à une action conjointe pour vaincre la pollution, la famine et la misère.


    « La protection de l'environnement, la sauvegarde des ressources de la terre et du climat sont confiées à notre responsabilité », avait affirmé le pape qui avait invité à « construire ensemble un développement humain intégral, inspiré des valeurs de charité et de vérité, au bénéfice des peuples d'aujourd'hui et de demain ! ».    

     

    source : www.zenit.org

     

    Environnement : Appel du pape pour le sommet des Nations Unies

    Pour une gestion responsable
        

    ROME, Jeudi 3 septembre 2009 (ZENIT.org) - Benoît XVI demande à la communauté internationale de se mobiliser pour « lutter contre les façons nuisibles d'exploiter l'environnement ».


    Le thème de l'environnement et la question du développement humain durable, dont a parlé le paape au cours de l'audience générale du 26 août 2009, seront parmi les thèmes de la 64e session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies, qui aura lieu du 15 septembre au 2 octobre prochains, rappelle L'Osservatore Romano en français du 1er septembre dernier.

    Cette assemblée, écrit L'OR, représente une étape importante en vue de la XVe Conférence de l'ONU consacrée aux changements climatiques, (cop15), qui se tiendra du 7 au 18 décembre prochains à Copenhague.


    En ce moment, du 31 août au 4 septembre, a lieu à Genève la IIIe Conférence sur le climat (WCC-3) de l'Organisation météorologique mondiale (WMO), dont l'objectif principal est d'instituer un système international de services qui favorise l'intégration entre les informations scientifiques et la gestion et l'adaptation aux changements climatiques du monde.


    Voici les paroles prononcées par le pape en anglais à ce sujet, lors du salut aux pèlerins anglophones, dans la traduction de L'OR.

    Je souhaite apporter mon soutien aux responsables des gouvernements et des agences internationales qui se réuniront bientôt au sein des Nations unies pour discuter de la question urgente du changement climatique.


    La Terre est en effet un don précieux du Créateur qui, en établissant son ordre intrinsèque, nous a donné des orientations pour nous aider à administrer sa création. Précisément dans ce contexte, l'Eglise considère que les questions concernant l'environnement et sa protection sont étroitement liées au développement humain intégral. Dans ma récente encyclique, Caritas in veritate, j'ai évoqué de telles questions en rappelant "l'urgente nécessité morale d'une solidarité renouvelée" (n. 49), non seulement entre les pays, mais également entre les personnes, car Dieu a donné l'environnement naturel à chacun, c'est pourquoi l'usage que nous en faisons comporte une responsabilité personnelle envers l'humanité en général, en particulier envers les pauvres et les générations futures (n. 48).


    Il est donc important que la Communauté internationale et chaque gouvernement envoient des messages adaptés à leurs citoyens et réussissent à lutter contre les façons nuisibles d'exploiter l'environnement! Les coûts économiques et sociaux entraînés par l'utilisation des ressources communes doivent être reconnus de façon transparente et assumés par ceux qui les occasionnent, et non par les générations futures. La protection de l'environnement, et la sauvegarde des ressources et du climat, oblige tous les responsables à agir de façon concertée, en respectant le droit et en promouvant la solidarité avec les régions les plus faibles du monde (cf. n. 50). Ensemble, nous pouvons édifier un développement humain intégral au bénéfice de tous les peuples, présents et à venir, un développement inspiré par les valeurs de la charité dans la vérité. Dans ce but, il est essentiel que le modèle actuel de développement mondial soit transformé à travers une acceptation plus large et commune des responsabilités à l'égard de la création: c'est ce qu'exigent non seulement les questions liées à l'environnement, mais également le scandale de la faim et de la pauvreté humaine.


    Avec ces sentiments, je désire encourager tous les participants au sommet des Nations unies à entreprendre leurs débats de façon constructive et avec un courage généreux. En effet, nous sommes tous appelés à exercer de façon responsable l'administration de la création, à utiliser les ressources de façon à ce que chaque personne et communauté puisse vivre avec dignité et à développer "l'alliance entre l'être humain et l'environnement, qui doit être le miroir de l'amour créateur de Dieu" (Message pour la Journée mondiale de la paix 2008, n. 7, cf. orlf n. 50 du 11 décembre 2007)! Merci.

    © L'Osservatore Romano, 2 septembre 2009

     

    source : www.zenit.org

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  • Une fois de plus, le saint Père fait appel à St-François... 

    « Chers frères et sœurs, remercions le Seigneur et faisons nôtres les paroles de saint François dans le Cantique des Créatures : « Très Haut, tout-puissant et bon Seigneur, à toi la louange, la gloire et l'honneur, et toute bénédiction (...). Loué sois-tu Seigneur avec toutes tes créatures ».



    Le développement humain intégral implique la protection de l’environnement

    Audience générale du mercredi


    ROME, Mercredi 26 août 2009 (ZENIT.org) - La protection de l'environnement fait partie de la lutte pour le développement humain intégral, affirme Benoît XVI qui demande à la communauté internationale et aux gouvernements une action conjointe pour vaincre la pollution, la famine et la misère.

    Benoît XVI a prononcé sa catéchèse du mercredi, à Castel Gandolfo, devant quelque 5500 visiteurs, dont plus de 2000 Allemands et auxquels il a adressé un bref discours en Allemand.

    Mais en français, le pape a salué particulièrement « les pèlerins venus du Burkina Faso, de Belgique et de France ».

    « A la fin de cette période de vacances d'été, je vous invite à rendre grâce à Dieu pour le don inestimable qu'il nous fait de la création », a déclaré le pape.

    Il a fait observer que « la protection de l'environnement, la sauvegarde des ressources de la terre et du climat sont confiées à notre responsabilité ».

    Le pape a ensuite lancé cet appel : « Pour y répondre, puissions-nous construire ensemble un développement humain intégral, inspiré des valeurs de charité et de vérité, au bénéfice des peuples d'aujourd'hui et de demain ! »

    « Que Dieu vous bénisse ! » a conclu le pape.

    Au terme de sa catéchèse en italien, le pape a invoqué saint François d'Assise, en disant : « Chers frères et sœurs, remercions le Seigneur et faisons nôtres les paroles de saint François dans le Cantique des Créatures : « Très Haut, tout-puissant et bon Seigneur, à toi la louange, la gloire et l'honneur, et toute bénédiction (...). Loué sois-tu Seigneur avec toutes tes créatures ».

    « Puissions-nous aussi prier et vivre dans l'esprit de ces paroles » de saint François, a conclu le pape.

     Source : www.zenit.org
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