• Le Royaume révélé aux petits" d' Eloi Leclerc
    (fév. 2009)

    Résumé

    Saint Luc a rapporté que le royaume d'après Jésus ne serait révélé qu'aux tout-petits. Ce texte spirituel entend expliquer les ressorts de cette révélation, éclairer la nature des secrets du royaume, expliquer qui sont ces petits, etc.

    « Qui sont ces petits à qui Jésus, dans l'Évangile, promet de révéler les secrets du Royaume ? Et quel est ce Royaume de Dieu, annoncé par les Prophètes et tant attendu par le peuple juif ? »

    Tout en faisant de la venue de Royaume le thème central de sa prédication, Jésus se démarque nettement de tout messianisme temporel et politique. Le Royaume qu'il annonce est sans éclat aux yeux du monde. On ne le découvre qu'au prix d'une profonde conversion intérieure. Il faut naître de l'Esprit. Le chemin qui conduit à cette nouvelle naissance est celui des Béatitudes. En nous menant sur ce chemin, l'Esprit nous délivre de tous nos enfermements sur nous-mêmes : il nous fait passer, à la suite du Christ, de nos ténèbres à la lumière du Royaume du Fils bien-aimé : celle d'une communion sans frontières avec le Père et tous nos frères humains.

    Reliure : Broché
    • Page : 124 p
    • Format : 21 x 14 cm
    • Poids : 165.00 g
    • ISBN : 978-2-220-06076-7
    • EAN13 : 9782220060767

     Desclée De Brouwer  Paris collection Spiritualité Parution :  février 2009  13,00 € | disponible expédié sous 48  h
     
     

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  • Les vies de saint François d'Assise - par Thomas de Celano
    (mars 2009)

     

    Les Éditions Franciscaine, ont la joie de vous annoncer la parution du second volume des « sources franciscaines » :

      

     

    Les Vies de Saint François d’Assise

    par Thomas de Celano

      

    Un évènement : Cette nouvelle traduction des sources les plus anciennes donnent des introductions qui en facilitent la compréhension, 40 ans après le volume réalisé par Fr. Théophile Desbonnets et Damien Vorreux.

     

    Pourquoi « Les Vies de Celano » ?

    Les diverses « vies » écrites sur 20 ans par le Frère Thomas de Celano sont regroupées pour la première fois en un seul volume. Avec cet auteur, s’impriment dans la mémoire collective les scènes les plus fameuses de  l’histoire de saint François.

     

    Une innovation : Le présent volume donne à lire le long cheminement personnel sur 20 ans de l’auteur avec François d’Assise.

    Thomas de Celano fut le premier biographe de saint François. Il commence en 1228, année de la canonisation et en 1244, il écrit une autre vie avec des détails ignorés auparavant. L’ensemble de cette œuvre constitue la source incontournable de notre connaissance de François d’Assise.

     

    2009. Coédition Cerf/Ed.Franciscaines

    844 pages, Prix : 58 €


    Comprend :
    Vie du bienheureux François
    Légende de choeur
    Légende ombrienne
    Mémorial dans le désir de l'âme
    introduction : Jacques Delarun
    traduit par : Dominique Poiriel et Jacques Delarun
    mention principale : révision par Jacques Dalarun, Jean-François Godet-Calogeras, Jean-Baptiste Lebigue et Dominique Poirel
    mention principale : concordances et index par Jeanne Poirel
    Cerf , Paris
    collection Sources franciscaines

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  • FRANÇOIS D’ASSISE Entre histoire et mémoire


    (1er mai 2009)

    André Vauchez


    Fayard 548 p., 28€



    Sourcesur:  www.laprocure.com



    L'Avis de La Croix

    L'homme qui prenait l'Évangile au mot

    Loin des caricatures, André Vauchez passe en revue toutes les facettes de François d'Assise dans un ouvrage remarquable, à la fois biographie inspirée et essai méthodique



    François d’Assise! Il n’y a pas beaucoup de saints aussi populaires que celui-là. Dans l’Église et hors l’Église. Aimé des pauvres, et dont la figure éclairée par Frère Soleil travaille dans le sens de la mauvaise conscience les riches et les hommes de pouvoir. Mais que sait-on, au juste, de ce Francesco di Bernardone, de son passage sur terre (assez bref : 1182-1226), de ce qui relève des faits et de ce qui provient du sillage d’imaginaire qui le suit – avec des hauts et des bas – depuis huit siècles?

    Il ne suffit pas des oiseaux, du cantique de Frère Soleil, des fresques de Giotto, des films édifiants, de l’image sainte du Poverello, de la piété de bazar, de la religion populaire pour rendre compte, historiquement, de ce qu’il fut. Comme pour chaque personnage historique, si prodigieuse qu’ait été sa trajectoire entre Dieu et les hommes, il faut accepter de prendre, si l’on ose dire, cet homme par les deux bouts : celui qui intéresse le biographe et s’établit à base de documents, de sources analysées, confrontées entre elles, validées ou écartées; et celui du croyant qui ne peut s’abstraire d’une dimension qui nous échappe. Celle qui, justement, laisse une trace mystérieuse et fait dire à André Vauchez : «À chacun son François.» Un saint ne s’appartient plus.

    Autrement dit, sur François d’Assise, on ne réclame pas un rapport de gendarmerie mais une prise en compte de ce qu’il fut (dates, mouvements, situations, rencontres, etc.) et de… ce que les siècles en ont dit. André Vauchez , en lui consacrant ce livre à la fois biographie méthodique et essai inspiré, rejoint les deux bouts de cette vie, de cette âme. Il peut donc écrire, au terme de son admirable travail : «La vérité d’un personnage historique n’est pas séparable de sa transmission.» Un homme comme celui-là est fait de ce qu’il vécut mais aussi de ce que, avec nos prédécesseurs, nous avons fait de lui.

    Situer l’époque (l’Italie «communale») lourde de guerres civiles minuscules et cruelles entre cités (Pérouse contre Assise…) dans une période d’expansion économique que Georges Duby appela «le siècle des grands progrès». Situer l’état de l’Église où la papauté tente de s’affirmer face à la concurrence temporelle de l’Empire de ce Frédéric II que les papes considéreront comme l’Antéchrist. Et aussi d’une Église revenue de la «ferveur monastique», travaillée désormais par un désir de «chrétienté», le goût du pouvoir, l’accoutumance à la richesse, penchants d’autant plus naturels, écrit André Vauchez , que les évêques et les abbés étaient «presque tous issus du monde seigneurial dont ils partageaient les idées et les intérêts». «Comment, ajoute-t-il, auraient-ils pu faire autre chose que conseiller aux riches de se montrer généreux et aux indigents de prendre leur mal en patience?»

    Autre chose, ce fut François d’Assise. Mais sans agressivité, sans révolutionnarisme avant la lettre par rapport à l’institution. Et, par rapport à lui, une institution d’une grande habileté «récupératrice» grâce à l’intelligence politique et spirituelle de l’ancien cardinal évêque d’Ostie, Hugolin, qui, devenu pape peu après la mort de François sous le nom de Grégoire IX, canonisa François dès 1228, deux ans après sa mort. On ne traînait pas, à l’époque…

    Il faut dire que le peuple, déjà, l’avait fait avant lui («santo subito!»). Car François d’Assise avait introduit dans l’Église, hors hiérarchie et même hors cléricature (il n’était pas prêtre, ni même savant), un ton nouveau. On allait écrire une idée toute bête. Ainsi résumable : et si l’essentiel, pour un chrétien, disciple du Christ, était d’en revenir à l’Évangile? Et si la vie chrétienne consistait à se comporter comme Jésus, sans argent, sans pouvoir, sans possessions, sans goût de dominer, avec au cœur sans cesse un désir de porter partout la parole du salut et celle de la «culture de paix»?

    C’était, à l’époque, un langage nouveau sur plusieurs plans, outre la nouveauté des méthodes. Les conflits internes qui suivirent l’effacement volontaire de François dès 1220 puis sa mort en 1226, vinrent de cette trahison d’un message qui avait consisté à dire que la possession (l’argent honni) était la source de toutes les violences. Et que cette aspiration à posséder éloignait de la relation primordiale, de la «possession» que tout chrétien doit rechercher exclusivement : celle du Christ.

    Loin du simplisme, des caricatures (y compris positives des hagiographies), avec une sympathie admirative pour son sujet, André Vauchez passe en revue toutes les facettes de cette vie et de cette sainteté. Il le fait avec un sens des nuances, une honnêteté intellectuelle et, bien sûr, une compétence due à la familiarité de ce médiéviste, ancien directeur de l’École française de Rome, avec l’Église, avec l’époque considérée, avec la culture de ce temps aussi.

    Sur ce dernier point il y a un élément à ne pas négliger qui est, précisément, le climat culturel dans l’Italie du Poverello. Dans les milieux «aisés» («nouveaux riches», écrit Vauchez ) d’où était issu François, la jeunesse dorée était influencée par des modes venues de France : les récits de chevalerie des chansons de geste et la rhétorique des romans courtois. Une bonne partie du ton de François tient à cet environnement. Voilà pour le style, mais, sur le fond, ce saint hors norme brutalisa les saintes habitudes de l’institution sans toutefois se départir d’un souci de maintenir l’équilibre. Pas de rupture, donc, mais toujours cette volonté, malgré l’aspect décapant et même contestataire de son message, le respect (souffrant) de ladite institution. André Vauchez résume fort bien cette dialectique, qui vaut pour tous les âges de l’Église : «Si rien ne se fait sans les hommes, rien ne dure sans les institutions.» Le frère mineur méritait ce livre majeur et d’actualité.

    BRUNO FRAPPAT
     

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  •  Saint Francois D'Assise ; Le Frère De Toute creature  

    Le jeune et riche marchand François Bernardone est sur le point de réaliser ses rêves de gloire lorsque Dieu le saisit et le conduit parmi les lépreux. Des compagnons le rejoignent. Une fraternité humble et pauvre prend son essor. Au terme d'une existence marquée par l'épreuve et la maladie, mais vécue dans la joie, il reçoit les stigmates de la passion du Christ et accueille la mort comme une soeur. La grande découverte de François: tout bien vient de Dieu et appartient à Dieu! Fonder sa vie sur cette vérité. c'est ne plus rien posséder et regarder toute créature comme sortant des mains du Créateur. Le roi, le mendiant, la bête sauvage, le vermisseau, l'arbre, le soleil, l'eau, le feu sont pour François autant de frères et de soeurs qui chantent la gloire de Dieu. Ce cahier, qui s'appuie sur les meilleures traductions existantes, laisse largement la parole à François et à ses plus fidèles biographes. Son ambition est de permettre au lecteur de goûter à la source la sainteté du Poverello.

    Auteur : Delmas-Goyon, Francois
    Editeur : Parole Et Silence
    Collection : Cahiers De L'Ecole Cathedrale
    Date de parution : 11/12/2008
    Genre : Franciscains
    Format : 210x140x23
    Poids : 342g

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  • Jour2.gif2.gif Face à l'échec


    «...aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays» (Lc 4, 24).


    Abraham Lincoln fut défait sept fois à des élections avant d'être élu président des États-Unis. Aujourd'hui, il est considéré comme l'un des plus grands présidents de l'histoire américaine.

      Vincent van Gogh a mené une vie très pauvre et n'a obtenu que 85 $ pour la vente de ses tableaux pendant qu'il vivait. Un siècle plus tard, longtemps après sa mort, une de ses peintures s'est vendue à 82,5 $ millions (Mark Link).


    LIEN: Comme Lincoln, van Gogh et plusieurs autres, Jésus aussi a été rejeté, non seulement par les gens de son village, mais aussi par les chefs religieux de son temps. Mais Jésus n'a pas laissé ce mouvement de rejet gouverner sa vie et l'empêcher de faire ce qu'il croyait être juste. Il a accompli la mission de son Père jusqu'au bout. Ses disciples sont appelés à la même liberté intérieure.

     


    Source: http://www.interbible.org/  
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  • Selon les Écritures

    Bible.jpg La volonté de connaître et de comprendre les textes bibliques n’est pas apparue à l’époque moderne; elle a toujours fait partie de la tradition biblique. Par exemple, le clergé israélite exilé à Babylone s’est engagé, après la chute de Jérusalem en 587 avant Jésus Christ, dans une relecture de l’histoire de l’alliance rendue nécessaire par la crise provoquée par la destruction du Temple et la disparition des institutions civiles et religieuses. Ils ont ainsi produit ce que nous appelons « l’histoire sacerdotale » qui débute majestueusement avec le récit de création de Genèse 1, 1-2, 4a.

         L’auteur du livre de la Sagesse, issu de la diaspora juive d’Alexandrie, s’est lui aussi livré à une relecture de la tradition religieuse d’Israël. Cet auteur de la fin du 1er siècle avant Jésus Christ se distingue par son intention de montrer que la foi israélite, fondée sur la Loi divine, n’est pas dénuée de sens philosophique et qu’elle peut entrer en dialogue avec la pensée philosophique grecque sans pour autant renier ses racines. Une partie du livre est consacrée à une relecture de l’histoire d’Israël : l’auteur s’applique à montrer que  la Sagesse divine, personnifiée, y est à l’œuvre.

    L’intelligence des Écritures

         Arrêtons-nous toutefois à une autre entreprise de relecture de l’histoire du salut, réalisée cette fois par la première génération chrétienne. Ici aussi, on peut parler d’une entreprise provoquée par une crise, celle de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus. Le récit des disciples d’Emmaüs en est sans doute l’exemple le plus éclairant (Luc 24, 13-35). Après avoir écouté Cléophas et son compagnon raconter les événements de la passion et de la mort de Jésus, et surtout leur déception devant la fin brutale des espoirs de libération politique qu’ils avaient placés en lui, le marcheur inconnu (que Luc nous avait révélé être Jésus lui-même), entreprend de relire toute l’histoire de l’alliance en fonction de lui : « Ô cœurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu'ont annoncé les Prophètes! Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire?» Et, commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait (Luc 24, 25-27).

         Jésus répétera la même « leçon d’histoire » avec les apôtres après le retour à Jérusalem de ces deux disciples : « Telles sont bien les paroles que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous: il faut que s'accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures, et il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait et ressusciterait d'entre les morts le troisième jour, et qu'en son Nom le repentir en vue de la rémission des péchés serait proclamé à toutes les nations, à commencer par Jérusalem » (Luc 24, 44-47). Le livre des Actes des Apôtres témoigne de ce même travail d’interprétation des Écritures, réalisé cette fois par les apôtres. Leur but était de comprendre le dessein salvifique de Dieu révélé à travers l’histoire de son peuple et de confesser leur foi en Jésus, Christ et Seigneur, que Dieu, en le ressuscitant des morts, a désigné comme le Saint, le Juste, le Vivant. Cet extrait du discours de Pierre où il proclame la mort et la résurrection de Jésus Christ offre un bel exemple de ce travail d’interprétation du projet de Dieu : Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères a glorifié son serviteur Jésus que vous, vous avez livré et que vous avez renié devant Pilate, alors qu'il était décidé à le relâcher. Mais vous, vous avez chargé le Saint et le juste; vous avez réclamé la grâce d'un assassin, tandis que vous faisiez mourir le prince de la vie. Dieu l'a ressuscité des morts: nous en sommes témoins.Actes 3, 13-15) (

         Par ce travail de relecture des Écritures, les premiers chrétiens ont pu situer l’œuvre et le message de Jésus dans un espace historique plus vaste que le segment espace-temps où il avait vécu. Ils ont également reconnu que l’histoire du salut avait atteint son plein accomplissement par le don que Jésus avait fait de sa vie dans une obéissance fidèle et créatrice à l’amour du Père pour l’humanité. Les Écritures apparaissent alors comme le chemin qui conduit à l’ensemble de la personne de Jésus.

     

      Yves Guillemette ptre
    source www.interbible.org
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  • Bonjour, voici un article un peu long mais très. très intéressant pour toute personne qui se demande où s'en va l'Église?
    Richard ---


    Mgr Léonard, un prophète en son pays

    22 Janvier 2010 | Xavier Muller

    http://www.libertepolitique.com/images/Dge_2010/Dge_01/leond.jpg [Bruxelles, correspondance] — « Une nomination stupéfiante » a titré d’emblée le plus grand journal francophone de Belgique, dont la rédactrice en chef, anticléricale notoire, rappelle aux catholiques que « l’Église n’est [...] pas réduite [...] à l’institution qui les gouverne mais est surtout et depuis ses début, ancrée dans des communautés, auprès de fidèles qui peuvent vivre leur foi comme ils l’entendent ». Et d’en appeler les universités catholiques à devenir « les premiers contestataires au premier signe de tentative de reprise en main vaticane » (sic). Mgr Léonard, cherchez la différence...

    « La nomination de Léonard ravive les clivages », « Le CdH [ancien parti social chrétien] glacial », « La communauté homosexuelle consternée », « Le groupe UCL [Université catholique de Louvain] rompt avec l’Église », « Le PS appelle Mgr Léonard à la tolérance et au respect des droits »,… longue est la liste des manchettes qui se sont abattues comme averse de grêle au printemps sur les épaules du nouvel archevêque, avant même que sa nomination ne soit officiellement annoncée.

    Et les journaux télévisés de donner longuement la parole aux prêtres ou chrétiens qui se disent « progressistes », et qui le sont certainement, mais dont on se demande souvent s’ils sont encore vraiment catholiques. « Nous sommes en pleine restauration », s’écrie ainsi l’abbé Ringlet, ancien vice-recteur de l’Université catholique de Louvain, tandis que le jésuite Ch. Delhez, rédacteur en chef du journal Dimanche, le journal des paroisses francophones, rappelle au nouvel archevêque, au cas où il ne l’aurait pas encore compris, que « (sa) nomination ne fait pas que des heureux ».

    L’audace de Benoît XVI

    Quant au pouvoir politique, il s’est exprimé avec force par la voix de la socialiste Laurette Onkelinx, vice-premier ministre, dans cet avertissement en forme de menace :

    « Il [Mgr Léonard] pourrait bien remettre en cause le compromis belge qui se fonde sur le principe de neutralité. Je pourrais dire que cela ne concerne que les catholiques et qu'il y a chez nous une séparation entre l'Église et l'État. Mais nous ne vivons pas comme en France dans un pays laïc, mais dans un pays neutre qui a réussi à mettre en place un dialogue avec les laïcs et les représentants des différentes confessions pour un vivre-ensemble qui se passe de manière tout à fait harmonieuse. »

    Déplorant la succession du cardinal Godfried Daneels, qui avait « une parole d'ouverture et de tolérance dans laquelle laïques et non-laïques pouvaient se retrouver », Mme Onkelinx estime au contraire que Mgr Léonard a « souvent remis en question des décisions prises par le Parlement » et a « des positions éthiques qui posent problème, notamment son opposition à l'avortement et à l'euthanasie ». « Cela dépend de lui », a donc conclu Laurette Onkelinx, signifiant par là que le nouvel archevêque devait s’attendre à bien des problèmes s’il lui prenait l’audace de s’écarter de la voie tracée par son prédécesseur.

    Ce dernier, d’ailleurs, est abondamment loué, depuis plusieurs semaines, par tout ce que la Belgique compte de milieux anticléricaux et « progressistes », pour son sens du dialogue et de l’écoute, sa diplomatie, sa fine perception de la culture contemporaine, toutes qualités au demeurant bien réelles et admirables, mais dont le rappel véhément n’a pour objectif que de jeter le discrédit sur le nouvel archevêque, décrit par contraste et de façon caricaturale comme autoritaire, rétrograde, ultra-conservateur,… selon les poncifs habituels du genre.

    En réalité, la violence de la charge contre le nouvel archevêque fut si forte et si peu objective qu’un grand nombre de citoyens athées, agnostiques ou indifférents, en viennent à se poser des questions. Comme en témoigne ce mot laissé par un internaute athée sur le blog d’un des quotidiens du pays : « Cet homme qui fait si peur ne doit pas être banal ; il commence à m’intéresser ! » Et effectivement : banal, Mgr Léonard ne l’est certainement pas !

    Une personnalité hors du commun

    Né en 1940, dernier enfant d’une famille de quatre garçons, André Léonard est orphelin de guerre dix jours après sa naissance. Élevés par une véritable mère-courage, les quatre frères Léonard deviendront tous prêtres, André, le plus jeune, bénéficiant du soutien de ses aînés qui l’initieront très tôt à une vie intellectuelle solide, notamment en philosophie. Le futur archevêque accomplira ainsi de brillantes études de philosophie, à l’Université catholique de Louvain (UCL), puis de théologie, à l’Université grégorienne de Rome. Il deviendra docteur et maître en philosophie, spécialisé en philosophie moderne (avec une thèse sur la logique de Hegel). Ordonné prêtre en 1964, il est nommé professeur de philosophie à l’Université catholique de Louvain en 1976.

    En 1978, il crée le séminaire St-Paul sur le campus de l’UCL, un séminaire interdiocésain chargé d’accueillir les séminaristes qui se forment aux facultés de philosophie et de théologie de l’Université. Très vite, le séminaire devient international, la réputation de son président ayant dépassé les frontières et ayant séduit, notamment, l’ancien archevêque de Paris, le cardinal Lustiger, qui y enverra bon nombre de ses séminaristes accomplir leur philosophie. Par ailleurs, le séminaire St-Paul accueille aussi des étudiants qui se posent la question du sacerdoce et qui peuvent discerner leur appel en partageant la vie des séminaristes. L’abbé Léonard organise aussi chaque année des récollections pour les étudiants de l’université et se montre très accueillant et paternel à l’égard des nombreux étudiants qu’il côtoie dans les diverses facultés où il donne cours.

    Cet investissement auprès des jeunes témoigne de l’attention constante qu’il leur portera tout au long de son ministère, avec une attention prioritaire pour la formation des futurs prêtres. Ceci explique que, ordonné évêque de Namur en 1991, une de ses premières décisions sera de fermer la section de théologie existante, dont l’enseignement était en décalage sur plusieurs points avec l’enseignement de l’Église, afin de mettre sur pied de nouvelles structures de formation. Cette décision, qui lui fut amèrement et longtemps reprochée par une partie du clergé namurois, a pourtant porté des fruits remarquables : à l’heure actuelle, et depuis plusieurs années, le séminaire de Namur compte à lui seul près de la moitié des séminaristes de Belgique. Cette réussite confirme une des convictions souvent rappelées par le nouvel archevêque : là où existent des lieux de vie chrétienne authentique, fondée sur une vie sacramentelle intense et une formation intellectuelle exigeante, les vocations fleurissent.

    Se dessine dès lors, à partir de cet exemple, quelques-uns des traits saillants de la personnalité de Mgr Léonard et des enjeux de sa nomination.

    Un évêque simplement… catholique !

    Car au fond, que reproche-t-on finalement au nouvel archevêque ? Est-ce son manque de diplomatie, ses paroles abruptes, sa fermeture aux problèmes de son temps, comme on le dit à satiété ? Certes, Mgr Léonard n’a pas la langue dans sa poche et sa supériorité intellectuelle le rend volontiers provocateur et facétieux, ce qui peut effrayer ses adversaires et, peut-être, en blesser certains. Mais il ne s’agit là que d’impressions superficielles. Qui a pu approcher l’évêque (ce qui est très simple car il est d’une extrême disponibilité) a pu découvrir un homme profondément bon et doux, émouvant de compassion pour toute forme de détresse humaine et à ce point attentif à chacun que nombreuses sont les personnes ayant eu la surprise de se voir reconnues, appelées par leur nom et délicatement interrogées sur des difficultés parfois confiées des années auparavant à l’occasion d’une simple rencontre.

    Ne tournons donc pas autour du pot : ce qui pose problème, ce n’est pas la personnalité de Mgr Léonard ou la façon dont il s’exprime. Ce qui pose problème, c’est qu’il tient sans sourciller, avec une aisance et une clarté remarquables, des propos qui sont en prise directe avec les problèmes de notre temps, mais auxquels il a l’outrecuidance d’apporter, et avec conviction, un éclairage qui n’est autre… que celui de la foi catholique !

    Un homme de débat

    En réalité, il ne tient pas de propos différents de ceux de son prédécesseur ou de ses confrères évêques, que l’on ne peut nullement accuser d’hétérodoxie. Mais la différence tient plutôt à la façon de se situer dans le débat public et, notamment, d’envisager la place des religions dans le dialogue démocratique.

    Le cardinal Daneels, qui fut primat de Belgique durant les trente dernières années, considérait que la religion ne devait pas se mêler de politique, ni intervenir de quelque façon que ce soit dans le processus législatif. C’est la raison pour laquelle la conférence épiscopale belge s’est faite extrêmement discrète dans tous les débats éthiques qui ont agité le pays depuis l’adoption de la loi dépénalisant l’avortement, en 1990. Et c’est ainsi que la Belgique est devenue en quelques années un des pays les plus libéraux du monde, ayant adopté, avec de moins en moins de résistance, les lois dépénalisant l’euthanasie et permettant le mariage homosexuel, l’adoption par des couples homosexuels, les procréations médicalement assistées, les expérimentations sur embryons (y compris dans les universités catholiques), le clonage thérapeutique,… le parlement belge s’étant même permis le luxe du ridicule sur la scène internationale en adoptant au printemps 2009 une résolution condamnant les propos du pape sur le préservatif !

    Certes, on ne peut imputer cette évolution à la seule responsabilité de la conférence épiscopale. Les laïcs chrétiens y ont une grande part de responsabilité, notamment les membres de l’ancien Parti social chrétien (francophone), qui ont abandonné tout attachement à l’enseignement de l’Église (ce qui s’est manifesté par le changement de nom du parti en Centre démocrate humaniste, en 2002, pour y enlever la référence chrétienne). Le parti chrétien flamand (CD&V) n’est guère plus fiable sur ces questions, bien qu’il ait conservé le qualificatif de « chrétien », et il en va de même d’un bon nombre d’institutions catholiques, lointaines héritières du « pilier » chrétien qui a commencé à se dissoudre dans les années 1970 et qui n’existe plus guère aujourd’hui que comme reliquat du passé. En ce sens, la Belgique n’échappe pas à la sécularisation qui concerne toute l’Europe.

    Si donc on ne peut imputer à la conférence épiscopale la responsabilité de ce mouvement, il est clair toutefois qu’elle en porte une part et que Mgr Léonard pourrait offrir de nouvelles perspectives à une Église belge aujourd’hui en état d’inanition.

    Se définissant plus volontiers philosophe que théologien, Mgr Léonard a en effet toujours eu une grande attirance pour la culture du débat, caractéristique de la démocratie, et il a toujours considéré que la foi chrétienne ne devait pas se tenir à l’écart du monde, dans une sorte de repli sur la sphère privée. Au contraire, il estime que la foi doit pousser les chrétiens à aller franchement à la rencontre du monde, pour lui communiquer l’espérance qui les anime. Non pas à la manière de ceux qui voudraient que la foi se dilue dans le monde, selon l’interprétation que certains prétendent tirer d’un « esprit du concile » qui ne se trouve pas dans les textes conciliaires. Mais au contraire, comme sel de la terre, pleinement dans le monde sans être du monde.

    La différence

    Mgr Léonard confirme ainsi la parole de Benoît XVI, déclarant que plus une religion s’assimile au monde, plus elle devient superflue : « Jésus a parlé de la foi et de l’engagement chrétien, rappelle Mgr Léonard dans une interview récente, comme sel de la terre, levain dans la pâte. Si le levain s’identifie entièrement à la pâte, il n’apportera plus rien à la pâte, il sera dissout simplement dans la pâte. Il est intéressant, parce qu’il est différent, mais il doit être dedans. Il faut être différent de la pâte, mais dans la pâte. Et si le sel de la terre est absolument identique à la terre, le sel va devenir insipide. »

    À la différence de ce que préconisait le cardinal Daneels, Mgr Léonard considère donc volontiers que la religion doit davantage rayonner dans la sphère publique et qu’elle a pleine légitimité à prendre part au dialogue démocratique, étant entendu que ce dernier se fonde sur la raison et la recherche du bien commun, et non sur quelque argument d’autorité ou confessionnel. Il n’est donc nullement question de porter atteinte aux rouages de la démocratie ou d’interférer avec les compétences de l’État. Mais de refuser de voir le principe de neutralité de l’État, ou de séparation entre l’Église et l’État, s’ériger en laïcisme interdisant progressivement l’expression des convictions et des pratiques religieuses dans la sphère publique, comme le revendique par exemple le Parti socialiste dans le communiqué par lequel il réagit à la nomination du nouvel archevêque.

    Comme on le voit, on peut ainsi espérer que l’ouverture à destination de la sphère publique et à la culture du débat, à laquelle Mgr Léonard encourage le monde chrétien, constituera un appel d’air susceptible de rendre un souffle nouveau à l’Église de Belgique et aux nombreux laïcs chrétiens aujourd’hui démobilisés et anesthésiés par l’apathie des dernières années. Pour autant, il ne s’agit nullement d’envisager quelque forme de retour à une chrétienté où le pouvoir religieux régenterait le monde politique, comme certains chrétiens (!) semblent le craindre. La démocratie authentique, que les chrétiens cherchent à servir, n’est en effet pas celle du rapport de force, mais de la recherche du bien commun, fondé en raison. Pour cela, nul besoin d’être majoritaire : au contraire, une minorité de chrétiens, pour autant qu’ils soient vraiment chrétiens, peuvent enrichir réellement le débat politique et l’encourager à être vraiment démocratique, c’est-à-dire fondé sur la raison et non sur les passions ou la seule lutte des intérêts.

    Pour des communautés chrétiennes fortes

    Cette perspective, qui concerne le rapport au monde et à la sphère politique, doit d’ailleurs être élargie à l’ensemble du témoignage chrétien et de la vie de l’Église. Car si les critiques et le débat entourant la nomination du nouvel archevêque se sont cristallisés sur les questions morales liées aux législations opposées à la doctrine chrétienne, ainsi que sur les rapports entre l’Église et l’État, ces questions ne font nullement partie des priorités du nouvel archevêque, comme il ne cesse de le répéter.

    Car Mgr Léonard n’est pas un politique et il n’entend nullement le devenir. C’est un homme de Dieu. Vraiment. Profondément. Que de fois ne l’a-t-on pas entendu, ému, lorsqu’il parle de tel ou tel point de la foi ou de la vie en Dieu ? Et avec quel détachement et douce sérénité répond-il ces jours-ci aux attaques et questions-pièges qui l’assaillent de toutes parts ! Peut-être d’ailleurs est-ce cela aussi qui dérange : il a un tel sens de l’absolu de Dieu qu’il relativise bien des réalités mondaines… que nos contemporains ont souvent tendance à idolâtrer ou auxquelles ils consacrent toute leur énergie…

    Loin de toute préoccupation politique, le nouvel archevêque cherchera plutôt à permettre le développement d’authentiques communautés chrétiennes, fortes et rayonnantes, même peu nombreuses, plutôt que de chercher à préserver coûte que coûte des structures héritées du passé et souvent affadies. C’est d’ailleurs de cette façon qu’il a toujours réservé dans son diocèse de Namur un accueil chaleureux aux communautés nouvelles, tout en consacrant une très grande partie de son temps à la visite sur le terrain de l’ensemble des communautés paroissiales de son diocèse.

    « Mon but n’est pas de racoler des gens, dit-il. Mon but c’est qu’il y ait une vitalité chrétienne suffisante, même si elle est limitée numériquement, pour être attractive. C’est le Seigneur qui doit attirer, ce n’est pas nous qui devons racoler. Et s’il est transparent, fut-ce à travers une minorité de gens dans ce pays — mais s’il est transparent c’est que Jésus est à l’œuvre… que Dieu est à l’œuvre en ce monde, qu’Il touche les cœurs, qu’Il les transforme, qu’Il les mobilise, qu’Il les envoie en mission… si cela peut être transparent, au moins en quelques endroits, — cela permettra au Seigneur d’attirer vers Lui, à travers le témoignage de ses communautés, comme cela s’est fait au début de l’Église. Les chrétiens étaient une petite poignée dans l’Empire romain, mais on disait d’eux : voyez comme ils s’aiment, et à travers leurs témoignages, il y avait comme une puissance d’attraction qui se dégageait. »

     

    Source : http://www.libertepolitique.com/

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  • L'Esprit du Seigneur est sur moi

    Première prédication de Jésus : Luc 1, 1-4; 4, 14-21
    Autres lectures : Néhémie 8, 1-4a.5-6.8-10; Psaume 18(19); 1 Corinthiens 12, 12-31

     

    pentecote.jpg Quelle bénédiction pour le peuple croyant que la transmission de la Bonne Nouvelle de Jésus vivant à travers les âges, de générations en générations! Quelle grâce les croyants d’aujourd’hui ont d’être le corps du Christ et de vivre, dans le Christ, l’amour et le service des plus dépourvus!

    La transmission de la Bonne Nouvelle

         L’évangéliste Luc trace avec clarté et précision le parcours de la transmission de la Parole.  Mentionnons trois moments. Celui de Jésus, juif de Galilée, parlant araméen, dont l’âge adulte se déroule dans les années 20 de notre ère, pour se terminer entre les années 30-33. Celui des disciples, désignés comme apôtres, ses compagnons d‘origine, ainsi que des prédicateurs missionnaires allant dans les cités grecques s’adressant à des juifs ou non juifs (les Gentils). On peut parler des années 35 à 60. Et, en dernier lieu, le moment de la rédaction des évangiles, après les années 60,  avec aussi des lettres de Paul, écrites dès le début des années 50.

         Dans une première étape, Jésus présente une vision nouvelle et inattendue des personnes et des événements; il proclame son message, accomplit des actes qui relèvent les malades, les estropiés et choisit des disciples qui entendent et voient ce qu’il fait et dit.

         Dans un deuxième temps, les apôtres en prenant conscience de qui était Jésus, grâce à l’événement bouleversant de la résurrection, affermissent leur foi en Jésus. Par cette foi aguerrie, plus riche et plus approfondie, et, puisant dans leurs souvenirs de tout ce que leur Maître a dit et accompli, ils proclament la présence de Jésus ressuscité. Il va sans dire que les prédicateurs rencontrent des situations et des problèmes nouveaux, auxquels Jésus n’a jamais été confrontés, ce qui impose une reformulation qui tienne compte de l’auditoire. Cette prédication préserva et garda la tradition de Jésus bien vivante.

         Le troisième moment vit apparaître les saints auteurs-rédacteurs des évangiles, de l’an 65 à 100 : Marc, compagnon de Pierre. Matthieu, Luc, compagnon de Paul, et Jean, qui n’étaient probablement pas des témoins oculaires, selon les dires des exégètes. L’autorité de chaque évangile repose sur la tradition qui remontait évidemment à celle des apôtres.

         Ce développement de la tradition de Jésus au premier siècle, sur lequel s’appuie la doctrine de foi chrétienne peut nous réjouir grandement aujourd’hui puisqu’elle montre comment de siècles en siècles, l’immense assemblée du peuple croyant adhère au Christ.

    La mission de Jésus

         L’évangéliste Luc note que Jésus, après l’épreuve du désert, habité par une passion qui le porte, revient en Galilée, envoyé par la puissance de l’Esprit (v. 14). Comme tout juif adulte pouvait le faire, il reçoit avec humilité la parole biblique à commenter. Ailleurs, on était saisi par son enseignement : Car il enseignait en homme qui a autorité et non pas comme les scribes (Marc 1, 22).  Ici, l’accent de nouveauté se révèle avec force. Bien sûr les prophètes, entre autres Isaïe et Jean le Baptiste, ont annoncé que le Royaume de Dieu approchait, mais jamais la proximité du Règne ne s’est manifestée autant qu’en Jésus, l’Envoyé qui connaît Dieu le Père et avec qui il vit une relation singulière et unique. En Lui, une réalité radicalement nouvelle surgit, faisant éclater les promesses antérieures. Aussi, lorsqu’il affirme que cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit  (v. 21), il met en pleine lumière le sens de sa mission.

         Jésus connaît le contexte politique et social de son époque : les abus de pouvoir et la dureté des fonctionnaires romains, la corruption. Aussi, son regard se porte sur les faibles, les humiliés et les sans-recours. Son choix est définitif. Il va côtoyer et aider les petits que les autorités civiques et parfois même religieuses regardent avec suffisance et dédain.

         Les défavorisés ont bien saisi de quelle étoffe était ce maître au verbe décisif, ils veulent l’entendre. Ils apprendront avec le temps que le maître Jésus qui s’inscrit dans la lignée des prophètes d’Israël, n’est pas venu instaurer un royaume terrestre  (Luc 24, 21), mais il est le libérateur de toutes les détresses humaines, il offre un avenir de liberté et de dignité, il souhaite que tout humain fasse une expérience débordante d’intimité et de communion avec le Père.

    L’aujourd’hui du salut

         Cette expression ponctue l’évangile de Luc (2, 11; 3, 22; 4, 21; 5, 26; 19, 9; 23, 43). L’épisode de Zachée s’avère très lumineux pour nous : à un moment de sa vie, la grâce le transforme et il modifie radicalement sa conduite (19, 9). C’est à tout moment, hier comme aujourd’hui, que Dieu  rencontre ses enfants personnellement. Il les attend, entre autres, dans l’écoute de la Parole : Aujourd’hui, écouterez-vous sa parole?... Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur! (Psaume 95). Ne sommes-nous pas particulièrement privilégiés de recevoir le sacrement de la Parole et l’interprétation qu’en fait l’homéliste, dans nos assemblées dominicales?

         L’aujourd’hui du salut s’étend à tous les humains de toutes conditions, races et nations, à toutes les époques et à toutes les générations. Quel est l’aujourd’hui du salut pour nous du 21e siècle, nous, croyants et croyantes qui professons que Jésus ressuscité est notre Sauveur et le Sauveur de tous les humains?

         L’apôtre Paul, dans sa Première lettre aux Corinthiens, éclaire nos intelligences et nos cœurs en choisissant une comparaison, celle du corps humain dont tous les membres sont au service de l’ensemble. Dans le corps du Christ que les communautés croyantes forment, chaque individu est unique avec  ses dons et ses faiblesses; chacun est différent et a besoin de l’autre; chacun est ordonné à l‘unique corps, qui est une réalité de foi. C’est ensemble, dans l’ouverture et le service, que la communauté forme l’image de Dieu.
     
         Il en découle que le chrétien qui a été touché au tréfonds de son cœur par la mission de Jésus auprès des démunis, qui intègre le regard du Christ sur les membres souffrants  ne peut se dresser avec arrogance ou indifférence face aux pauvres. Chaque personne croyante est le frère ou la sœur du pauvre qui a droit au respect et est indispensable, comme chacun des autres membres de la communauté (vv. 22-23).

     

    Julienne Côté cnd

    Collège Régina Assumpta, Montréal

    Source www.interbible.org

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  • Frères et soeurs bien le bonjour,

     

    Nous poursuivrons aujourd'hui notre lecture et réflexion avec ...






     


    CONSTITUTIONS GÉNÉRALES

    DE

    LA FRATERNITÉ FRANCISCAINE SÉCULIÈRE

     

    Titre 3

    La Fraternité aux différents niveaux (suite)

    La Fraternité régionale

     

    Article 61

     

    1.    La Fraternité régionale est l'union organique de toutes les Fraternités locales qui existent sur un territoire donné, ou qui peuvent s'intégrer en une unité naturelle, soit par suite d’une proximité géographique, soit pour des situations et des réalités pastorales communes. La Fraternité régionale établit un lien entre les Fraternités locales et la Fraternité nationale, dans le respect de l'unité de l'OFS et avec la participation collégiale des divers Ordres religieux franciscains qui, éventuellement, assurent l'assistance spirituelle dans la Région.

     

    2.    La constitution de la Fraternité régionale est de la compétence du Conseil national, selon les Constitutions et les statuts nationaux. Les Supérieurs religieux compétents en seront informés et on leur demandera l'assistance spirituelle.

     

    3.    La Fraternité régionale :

    --    est animée et dirigée par un Conseil et un ministre ;

    --    est régie par les statuts nationaux et ses propres statuts ;

    --    a son propre siège.

     

    Article 62

     

    1.    Le Conseil régional est composé selon les dispositions des statuts nationaux et de ses statuts propres. L’on peut prévoir au sein du Conseil régional un bureau ou exécutif ayant des compétences déterminées par les statuts.

     

    2.    Le Conseil régional a charge de :

    a.    préparer la célébration du Chapitre électif ;

    b.    promouvoir, animer et coordonner, dans les limites de la Région, la vie et les activités de l'OFS et son insertion dans l'Église particulière ;

    c.    élaborer, suivant les directives du Conseil national et en collaboration avec lui, le programme de travail de l'OFS dans la Région, et en assurer la diffusion dans les Fraternités locales ;

    d.    transmettre aux Fraternités locales les directives du Conseil national et de l'Église particulière ;

    e.    veiller à la formation des animateurs ;

    f.     offrir aux Fraternités locales des activités de soutien pour leurs besoins de formation et d'activités ;

    g.    discuter et approuver le rapport annuel destiné au Conseil national ;

    h.    décider la visite fraternelle aux Fraternités locales, même si elles ne le demandent pas, quand les circonstances la réclament;

    i.     décider l'emploi des fonds disponibles et, en général, délibérer sur les questions concernant l'administration financière et les questions économiques de la Fraternité régionale ;

    j.     avant la fin du mandat, faire vérifier la situation financière et patrimoniale de la Fraternité régionale par un expert qui ne soit pas membre du Conseil, ou par le Collège des réviseurs des comptes de la Fraternité ;

    k.    remplir les autres obligations indiquées dans les Constitutions ou celles jugées nécessaires pour atteindre ses propres objectifs.

     

    Article 63

     

    1.    Sans porter atteinte à la coresponsabilité du Conseil dans l'animation et la conduite de la Fraternité régionale,  il revient au ministre, qui en est le premier responsable, de veiller à ce que soient appliquées les orientations et les décisions du Conseil qu'il tiendra informé de son action.

     

    2.    Le ministre régional a, en outre, la charge de :

    a     convoquer et présider les réunions du Conseil régional ; convoquer tous les trois ans le Chapitre régional électif, après avoir entendu le Conseil sur les modalités de la convocation ;

    B    présider et confirmer les élections des Fraternités locales, en personne ou en déléguant un membre du Conseil régional, à l’exception de l’Assistant spirituel ;

    c     faire la visite fraternelle des Fraternités locales, en personne ou en déléguant un membre du Conseil ;

    d     participer aux rencontres convoquées par le Conseil national ;

    e     représenter la Fraternité au plan civil, si celle-ci a acquis la personnalité juridique ;

    f     préparer le rapport annuel destiné au Conseil national ;

    g     demander, avec l'approbation du Conseil, au moins une fois tous les trois ans, la visite pastorale et la visite fraternelle.

     

    Article 64

     

           Le Chapitre régional est l'organe représentatif de toutes les Fraternités existantes dans une Fraternité régionale, avec pouvoir électif et délibératif.

           Les statuts nationaux prévoient les modalités de sa convocation, sa composition, sa périodicité et ses compétences.

     

    La Fraternité nationale

     

    Article 65

     

    1.    La Fraternité nationale est l’union organique des Fraternités locales qui existent sur le territoire d’un ou plusieurs États, réunies et coordonnées entre elles par l’intermédiaire des Fraternités régionales, là où celles-ci existent.

     

    2.    La Présidence du CIOFS a la compétence de constituer de nouvelles Fraternités nationales, sur demande des Conseils des Fraternités intéressées et en dialogue avec elles.  Les Supérieurs religieux compétents en seront informés et on leur demandera l'assistance spirituelle.

     

    3.    La Fraternité nationale :

    --    est animée et dirigée par un Conseil et un ministre ;

    --    est régie par ses propres statuts ;

    --    a son propre siège.

     

    Article 66

     

    1.    Le Conseil national est composé selon les dispositions des statuts nationaux. On peut prévoir au sein du Conseil national un bureau ou exécutif dont les compétences sont déterminées par les statuts.

     

    2.    Le Conseil national a la charge de :

    a.    préparer la célébration du Chapitre national électif, selon ses propres statuts ;

    b.    faire connaître et promouvoir dans sa propre nation la spiritualité franciscaine séculière ;

    c.    décider les programmes des activités annuelles à caractère national ;

    d.    rechercher, signaler, publier et diffuser les outils nécessaires à la formation des Franciscains séculiers ;

    e.    animer et coordonner les activités des Conseils régionaux ;

    f.     maintenir la liaison avec la Présidence du CIOFS ;

    g.    assurer la représentation de la Fraternité nationale au sein du Conseil international et prendre en charge les dépenses que cela comporte ;

    h.    discuter et approuver le rapport annuel destiné à la Présidence du CIOFS ;

    i.     veiller à la présence de l'OFS dans les organismes ecclésiaux au plan national ;

    j.     décider la visite fraternelle aux Conseils des Fraternités régionales et locales, même si celles-ci n'en font pas la demande, quand les circonstances l'exigent ;

    k.    décider de l'emploi des fonds disponibles et, en général, des affaires économiques de la Fraternité ;

    l.     avant la fin de son mandat, faire vérifier la situation financière et patrimoniale de la Fraternité nationale par un expert, qui ne soit pas membre du Conseil ou par le Collège des réviseurs des comptes de la Fraternité ;

    m.   remplir les autres charges indiquées dans les Constitutions ou celles jugées nécessaires pour atteindre ses propres objectifs.


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  • Benoît XVI confirme le dialogue judéo-chrétien – La Croix



    Sur les pas de Jean-Paul II, Benoît XVI s’est rendu dimanche 17 janvier à la synagogue de Rome. Lors de cette visite historique, il a insisté sur les convergences essentielles entre juifs et chrétiens

     http://www.la-croix.com/mm/illustrations/Multimedia/Actu/2010/1/17/synagogue_article.jpg

     

    Le pape Benoît XVI à l'entrée de la synagogue de Rome, lors de sa visite du 17 janvier (Pizzoli/AFP). 

    Ce jour est le 2 shevat 5770. Autrement dit le 17 janvier 2010. Mais ici, au cœur de l’ancien ghetto de Rome, marqué par vingt-deux siècles de présence juive continue, le temps se déroule différemment. Il s’est arrêté un certain samedi 16 octobre 1943, au petit matin. 300 SS ont raflé plus de 1 000 juifs romains, dont 200 enfants, presque étonnés de cette catastrophe, tant Rome leur paraissait, depuis toujours, sûre. C’est là, qu’à 16 h 25, ce dimanche, Benoît XVI est descendu de sa voiture, en provenance du Vatican, de l’autre côté du Tibre : dix minutes pour parcourir 2,7 km. En fait une éternité. Celle qui séparait les fenêtres de Pie XII de la rafle romaine.

    Lello Di Segni et Sabatino Finizzi étaient enfants ce petit matin de 1943. Ils sont revenus des camps. Ils s’avancent vers Benoît XVI. Marcello Pezzetti, directeur du futur musée de la Shoah, qui sera hébergé Villa Torlonia, à Rome, ancienne résidence de Mussolini, rappelle au pape les circonstances de la rafle.

    Benoît XVI écoute en silence. Puis le pape emprunte à pied la via Catalana, vers l’entrée de la grande synagogue. Autre halte de douleur : le 9 octobre 1982, à la sortie de la prière, une bombe a éclaté sur ce trottoir, tuant Stéfano Taché, âgé de 2 ans. Ses parents saluent le pape. À leurs côtés, le vice-premier ministre d’Israël Silvan Shalom. Sur les marches de la synagogue, le grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni accueille Benoît XVI. Mais son confrère le rabbin Laras, président de l’association des rabbins italiens et coorganisateur de la journée du dialogue judéo-catholique, qui a lieu ce dimanche en Italie, s’est désisté. En dépit de ces tensions internes, le rabbin Di Segni persiste et signe. Jusqu’à dimanche matin, il a médité son discours. Au sein de sa communauté, il a dû batailler ferme pour maintenir la visite du pape. A Rome, on dit du rabbin Di Segni, qui est né, après la guerre, en 1949, qu’il est un « Ratzinger juif ». S’entendront-ils, au sens propre ?

    "Historique"

    Le rabbin qualifie d’emblée d’« historique » cette rencontre. Pour lui, « c’est l’ouverture du concile Vatican II qui a rendu possible cette rencontre. S’il devait être mis en cause, il n’y aurait plus de possibilité de dialogue, » explique-t-il. Après avoir longuement évoqué l’existence de l’État d’Israël, résultat d’un « dessein providentiel », il rappelle la Shoah et le fait que, sauvés par des familles catholiques « nous sommes restés ce que nous avons toujours été » : tous n’ont pas été convertis… Rappelant Jean-Paul II, il précise : « Si nous sommes frères, nous devons nous demander sincèrement ce qui nous sépare encore d’un rapport authentique de fraternité et de compréhension, et ce que nous devons faire pour y arriver. » 

    Pour lui, un terrain essentiel de réalisation commune sera « l’environnement, la dignité de l’homme, sa liberté, son exigence de justice et d’éthique. » Il conclut : « Juifs, chrétiens et musulmans sont appelés sans exclusive à cette responsabilité de paix. » Riccardo Pacifici, président de la communauté juive de Rome, sera le seul à mentionner le nom de Pie XII, que Benoît XVI ne prononcera pas, et à demander l’ouverture des archives : « Le silence de Pie XII devant la Shoah fait encore mal, comme un acte manqué. Peut-être n’aurait-il pas arrêté les trains de la mort, mais il aurait transmis un signal, une parole de réconfort, de solidarité humaine, envers nos frères transportés vers Auschwitz. » Peu avant, il avait salué les religieuses qui ont sauvé tant de juifs.

    Attentifs, les auditeurs dépassent largement le cadre romain. Outre les 600 journalistes du monde entier, sont présents, côté catholique, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, Sa Béatitude Fouad Twal, patriarche de Jérusalem, le nonce apostolique en Israël Mgr Antonio Franco, Mgr Elias Chacour, archevêque de Saint-Jean-d’Acre, le P. Pizzaballa, custode de Terre sainte à Jérusalem. Et côté juif, Shear Yashuv Cohen, grand rabbin d’Haïfa, David Rosen, directeur des relations internationales à l’American Jewish Committee, Oded Wiener, secrétaire général du grand rabbinat d’Israël.

    Mot pour mot le message de repentance inséré par Jean-Paul II dans le Mur de Jérusalem

    Parmi les participants, Andrea Riccardi, président de la communauté Sant’Egidio, qui a joué un rôle important dans la clarification apportée par le Vatican sur Pie XII. Mais aussi l’imam Pallavicini, de la grande mosquée de Rome, et Abdellah Redouane, secrétaire général du Centre culturel islamique d’Italie

    Benoît XVI prend la parole. D’emblée, il se situe dans la lignée de son prédécesseur, dont il reprend mot pour mot le message de repentance inséré par Jean-Paul II dans le Mur de Jérusalem, le 26 mars 2000. Les mots « amitié », « fraternité », « rencontre » jalonnent son discours. Vatican II reste pour lui un « point ferme » et irrévocable. Il insiste longuement sur les racines communes des juifs et des chrétiens, pour que cet héritage ouvre à un avenir meilleur pour l’humanité. Le Décalogue est égrené par le pape comme source essentielle d’une humanité à maintenir et à construire. Enfin, il appelle juifs et chrétiens à unir leurs cœurs et leurs mains.

    Sous les hautes voûtes du temple, conçu en 1904 pour rivaliser avec les sanctuaires baroques romains, les applaudissements éclatent. Avant l’intervention du pape, ils ont ponctué les évocations de Jean-Paul II, de la communauté Sant’Egidio et du soldat Gilad Shalit, toujours otage du Hamas et citoyen d’honneur de Rome, sans oublier les responsables musulmans présents.

    Que ce silence de tous ne soit pas un silence pour l’avenir.

    Vient le chant « Ani Maamin » (« Je crois ») affirmant l’essentielle convergence entre les « frères aînés » et leurs benjamins : la foi en un Dieu unique créateur. Le pape conclut son intervention en hébreu, avec le psaume 117 :

    « Louez le seigneur, vous toutes les nations ! Célébrez-le, vous tous les peuples ! » Peu après, des descendants de déportés remettront à Benoît XVI une lettre signée de plusieurs survivants : « À l’époque, nous avons été abandonnés de tous. Que ce silence de tous ne soit pas un silence pour l’avenir. »

    Frédéric MOUNIER, à Rome

    Source www.la-croix.com

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