• ENCYCLIQUE – Réactions et analyses (1)

    2015 Actu environnementAvant de proposer un décryptage de l’encyclique – pas à pas – la semaine sera consacré aux réactions des médias (notamment) à l’encyclique du pape François

    L’encyclique climatique du pape François engage le monde riche à la sobriété

    Très attendu, le plaidoyer de François pour « une écologie intégrale » est une invitation à réformer les modes de vie des sociétés de consommation, et corrobore l’opportunité de réclamer des politiques de désinvestissement des énergies fossiles.

    Dans cette encyclique exceptionnelle publiée le 18 juin, le Pape en appelle à une révolution éthique et économique pour empêcher des changements climatiques catastrophiques et des inégalités croissantes. Avec 1,2 milliards de catholiques dans le monde, ce plaidoyer devrait avoir un fort retentissement dans la perspective de la COP 21 de Paris. C’est la première fois qu’un pape consacre une encyclique entière à l’écologie. Cette publication a été précédée par une longue gestation, au cours de laquelle la crise écologique a progressivement pris sa place dans la doctrine de l’Eglise, depuis l’apparition des premiers mouvements environnementalistes à la fin des années 1960. Le titre, Laudato si (Loué sois-tu) sur le soin de la maison commune, est inspiré du Cantique des créatures, rédigé au XIIIème siècle par Saint-François d’Assise dont le pape actuel, alias Jorge Bergoglio, a tiré son nom. C’est dire à quel point le pontife se réfère à la figure emblématique de Saint-François d’Assise, que Jean-Paul II avait proclamé en 1979 « céleste patron » de ceux qui se préoccupent d’écologie.

    L’injustice sociale du réchauffement

    Longue de 191 pages, composée de six chapitres, l’encyclique Laudato si fait l’inventaire scientifiquement étayé de toutes les dimensions de la crise écologique actuelle, du dérèglement du climat, « bien commun », à la pénurie d’eau potable, de la perte de biodiversité et l’artificialisation des zones humides à la dégradation des océans. Toutes ces détériorations sont associées à une dégradation de la qualité de la vie humaine et de la vie sociale, en particulier dans les grandes métropoles. Et ce sont les pauvres, formant la majeure partie de l’humanité, qui souffrent davantage des plus graves effets de toutes les agressions environnementales, souligne l’Encyclique.

    L’ « écologie intégrale » du pape François en appelle à la justice sociale. Les inégalités criantes imposent de repenser les relations internationales : « Il y a, en effet, une vraie “ dette écologique ”, particulièrement entre le Nord et le Sud, liée à des déséquilibres commerciaux, avec des conséquences dans le domaine écologique, et liée aussi à l’utilisation disproportionnée des ressources naturelles, historiquement pratiquée par certains pays. L’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties ».

    Une adresse aux climatosceptiques

    La Lettre encyclique de François est d’abord une invitation à réformer profondément notre rapport au monde, à la technique et à nous-mêmes, et à interroger les racines de la situation actuelle de la culture du déchet et de son cortège de pollutions : « J’adresse une invitation urgente à un nou­veau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous« .

    Le pape estime que « la faiblesse de la réaction politique interna­tionale est frappante. La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l’échec des Sommets mondiaux sur l’environnement. Comme cela arrive ordinairement aux époques de crises profondes, qui requièrent des décisions courageuses, nous sommes tentés de penser que ce qui est en train de se passer n’est pas certain. Si nous regardons les choses en surface, au-delà de quelques signes visibles de pollution et de dégradation, il semble qu’elles ne soient pas si graves et que la planète pourrait subsister longtemps dans les conditions actuelles. Ce comportement évasif nous permet de continuer à maintenir nos styles de vie, de production et de consommation« . Un signal fort en direction des climatosceptiques, qui exercent une réelle influence aux Etats-Unis, où le pape se rendra en septembre et s’exprimera devant le Congrès.

    Se libérer du consumérisme

    Le pape engage à revisiter profondément notre vision du progrès : « Il ne suffit pas de concilier, en un juste milieu, la protection de la nature et le profit financier, ou la préservation de l’environnement et le progrès. Sur ces questions, les justes milieux retardent seulement un peu l’effondrement. Il s’agit simplement de redéfinir le progrès. Un développement technologique et économique qui ne laisse pas un monde meilleur et une qualité de vie intégralement supérieure ne peut pas être considéré comme un progrès« . L’Encyclique stigmatise le consumérisme et la fausse liberté qui consiste à consommer, qui nourrit des formes d’égoïsme collectif. « L‘obsession d’un style de vie consumériste ne pourra que provoquer violence et destruction réciproque, surtout quand seul un petit nombre peut se le permettre ».

    Sur les traces de Saint François d’Assise, François engage à « un retour à la simplicité » : « La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n’est pas moins de vie, ce n’est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire ; car, en réalité ceux qui jouissent plus et vivent mieux chaque moment, sont ceux qui cessent de picorer ici et là en cherchant toujours ce qu’ils n’ont pas, et qui font l’expérience de ce qu’est valoriser chaque personne et chaque chose, en apprenant à entrer en contact et en sachant jouir des choses les plus simples« . Les mouvements prônant le désinvestissement des énergies fossiles, tels que 350.org, estiment que l’encyclique climatique du Pape François va consolider leur poids moral et diffuser des initiatives de ce type au sein des communautés religieuses du monde entier. Au cours des derniers mois, des dizaines d’institutions religieuses ont retiré leurs investissements des entreprises produisant du charbon, du pétrole et du gaz. En mai, l’église d’Angleterre a annoncé avoir vendu pour 12 millions de livres sterling investis dans le charbon thermique et les sables bitumineux. Au total, plus de 220 institutions se sont engagées à se retirer des énergies fossiles, parmi lesquelles les communautés religieuses sont les plus nombreuses, rapporte 350.org. Pour le révérend Fletcher Harper, directeur de GreenFaith, un groupe environnemental interconfessionnel, « l’encyclique du Pape sera un puissant game-changer. Il met en lumière le fait que l’industrie des énergies fossiles est une dévastation.« 

    Source https://ecologyandchurches.wordpress.com
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  • La responsabilité de chacun, clef de l’encyclique sur l'environnement

    Le pape François livre la clef de son encyclique sur la protection de la création, en quelques phrases, à l'angélus.

    Anita Bourdin

                         http://angelle84.a.n.pic.centerblog.net/d63a2283.jpg                                                                               Photos Internet     http://www.doyourpart.com/wp-content/uploads/2010/08/plastic_vortex.jpg          

    Rome, 14 juin 2015 (ZENIT.org)

    L’encyclique « Loué sois-tu ! » sur l’environnement vise à mettre chacun devant sa « responsabilité » face à la « dégradation » et à la « régénération » de l’environnement, explique le pape François.
    Le pape a livré la clef de son encyclique « Laudato sii » sur « le soin de la Création », après l’angélus de ce dimanche, 14 juin, place Saint-Pierre. Elle sera publiée jeudi prochain, 18 juin.

    « J’invite à accompagner cet événement avec une attention renouvelée aux situations de dégradation environnementale, mais aussi de récupération, dans vos territoires », a expliqué le pape.

    « Cette encyclique s’adresse à tous », a insisté le pape : « Prions pour que tous puissent recevoir son message et grandir dans la responsabilité vis-à-vis de la maison commune que Dieu a confiée à tous. »

    L'encyclique ceoendant ne se réduit pas à une "feuille de route" avec une liste de bonnes actions à accomplir ou de mauvaises action à éviter, c'est avant tout une grille pour un examen de conscience de façon à ce que chacun s'interroge et assume sa responsabilité aujourd'hui et pour demain en enclenchant des processus vertueux pour réparer les dommages passés.

    Ce n'est donc pas non plus une liste de "péchés" déjà accomplis contre l'environnement mais un document tourné vers un renouveau des comportements individuels et collectifs. De façon à ce qui est connu sur la protection de l'environnement ne reste pas une connaissance intellectuelle mais fasse partie d'une sensibilité nouvelle, comme viscérale, affective, et moteur des volontés.

    Le pape ne dit pas aux décideurs de la conférence de Paris les décisions qu'il devront prendre, mais il les interroge sur ce qu'ils auront dans le coeur au moment où ils les prendront.

    Source www.zenit.org
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  • La dimension relationnelle auprès des plus pauvres.

    Pauvre dans-les-rues-de-Paris.-930620_scalewidth_630.jpg

    Dans la relation, je dois être véritablement moi-même, me montrer tel que je suis et pour cela, il convient d’avoir conscience de ce que l’on est. Cela devrait être la résultante d’un travail sur soi, de connaissance et d’acceptation de soi. En effet, la parole exprimée doit être en concordance avec mes expériences et une certaine vérité afin de ne pas fausser cette relation dès son éclosion. Mes problèmes personnels ne doivent pas entraver ce lien fraternel, d’empathie, d’écoute, d’accueil de la personne accompagnée. Cela est une question de respect envers l’autre permettant d’accueillir la parole de l’accompagné, de lui porter toute mon attention tout en gardant une distance suffisante pour ne pas être dans la fusion relationnelle.

     

    Encore cette notion de respect de l’autre, de sa personnalité, de ses appartenances sociales, de sa manière d’agir, de réagir ou de résister. Ce positionnement implique un non-jugement de la personne dans ce qu’elle est. Ainsi, avoir conscience de ce que l’on est et l’être pleinement, avoir conscience de ce qui se joue dans la relation, pouvoir le verbaliser, accueillir et accepter l’autre dans sa différence, ne pas porter de jugement de valeur, s’immerger dans le monde de l’autre sans s’identifier, me paraît relever d’un travail sur soi, d’une vigilance, d’une attitude réflexive, d’un questionnement sur sa relation à autrui.

    Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com
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  • Homélie du 12ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     Image hébergée par servimg.com

     

     

    Textes bibliques : Lire

    Pour comprendre ces textes d’aujourd’hui, il faut savoir que dans le monde de la Bible, la mer c’est le repère des forces du mal. Dans la première lecture, nous voyons Job qui est très douloureusement éprouvé par ce mal. Dieu lui répond en affirmant sa puissance sur la mer, et, à travers elle, sur tout ce qui détruit l’homme. Si nous lisons la suite de ce récit, nous découvrons que Job va retrouver une situation encore plus belle que celle qu’il avait au début. Comme Job, les hommes peuvent crier leur souffrance vers Dieu. La bonne nouvelle c’est qu’il ne nous laisse pas désespérés. Il vient vers nous. 

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous invite à faire un pas de plus. En venant dans le monde, le Christ a pris sur lui toutes nos souffrances et nos péchés. Toute la vie de Paul a été transformée par la découverte de ce Jésus qui est mort pour tous les hommes en portant sur lui le poids du mal. Notre situation s’en trouve totalement modifiée. Si Jésus est mort pour nous, nous n’avons pas le droit de vivre enfermés dans notre égoïsme. Nous devons accueillir la vie nouvelle qu’il nous a obtenue par sa Passion et sa mort. C’est une vie essentiellement caractérisée par un immense amour.

    Dans l’Evangile, nous voyons Jésus qui invite ses disciples à passer vers « l’autre rive ». Nous devons comprendre ici que cette « autre rive » ce n’est pas seulement l’autre côté de la mer. C’est d’abord celle du monde païen. Jésus veut le rejoindre là où il en est pour le libérer des puissances du mal et lui annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile. C’est une manière de dire qu’il n’est pas venu pour le seul peuple d’Israël mais aussi pour tous les hommes du monde entier. Il veut que tous aient la vie en abondance.

    En lisant cet Evangile, nous pensons aux nombreux prêtres, religieux, religieuses et laïcs qui ont répondu à cet appel du Christ. Ils ont quitté leur famille, leurs amis, leur pays pour aller vers l’inconnu. Ils ont traversé les océans pour annoncer Jésus à des peuples qui ne le connaissaient pas. Et actuellement, nous voyons des prêtres Africains, Indiens ou autres qui ont également quitté leur pays pour venir nous évangéliser. La bonne nouvelle doit être annoncée à tous. Elle est en priorité pour les pauvres, les exclus, les malades, les prisonniers. Dieu les aime tous tels qu’ils sont, et il veut leur salut.

    Quitter son pays pour rejoindre « l’autre rive » cela suppose une grande confiance. L’Evangile nous parle de la tempête et de la peur panique des disciples. En calmant cette tempête, le Christ affirme sa victoire sur les forces du mal. Il faut savoir que saint Marc écrit son Evangile bien après la résurrection du Christ (vers les années 60 – 70). Il s’adresse à des chrétiens persécutés et désemparés par cette tempête qui les accable. L’Eglise est un peu comme la barque de Pierre qui est en train de sombrer. Alors, ils appellent au secours : « Sauve-nous ! Nous périssons. » C’est aussi la prière de nombreux chrétiens d’aujourd’hui qui subissent la violence et la persécution. Mais Jésus est là et avec lui, les puissances du mal n’ont pas le dernier mot.

    Si nous voulons rester fidèles à l’Evangile, nous serons exposés aux difficultés de notre temps : nous aurons à lutter contre le racisme, à prendre la défense des opprimés, à faire preuve de solidarité avec les plus pauvres. En affrontant le mal, les chrétiens peuvent se mettre en danger ou être tournés en dérision.  Mais ils se rappellent qu’avec Jésus, il n’y a rien à craindre car il a vaincu toutes les formes de tempêtes. Avec lui, nous pouvons affronter les mêmes combats contre le mal et maîtriser toutes les tempêtes, celles de l’égoïsme, de la haine, de l’injustice et de la violence. Avec lui, nous avons la ferme assurance que c’est l’amour qui triomphera.

    En ce jour, nous pouvons faire nôtre cette prière du chanteur Raymond Fau :
    Tu es là au cœur de nos vies
    Et c’est toi qui nous fais vivre
    Tu es là au cœur de nos vies
    Bien vivant, ô Jésus-Christ.

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot), Ta Parole est ma joie (J. Proux), Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye, site des ADAP, Sous le figuier avec Nathanaël

    Télécharger « 12ème dimanche du temps ordinaire.pdf »

    Source http://dimancheprochain.org
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  • ETATS-UNIS – Ce pape qui résiste aux conservateurs.

    L’ami Bertrand me propose une information que je partage avec plaisir, puisque bien dans le ton du blog E&E. Merci à lui, et à sa soeur Anne qui a traduit l’article du New York Times.

    2015 Pape Etats unisCe blog s’en est déjà fait l’écho, les cathos climato-sceptiques affairistes des deux côtés de l’Atlantique s’agitent dans le bénitier. Aux Etats-Unis, de nombreux  articles de journaux analysent la confrontation grandissante entre un pape « trompé par des soi-disant experts des Nations Unies » qui se prépare à délivrer une encyclique dans la lignée des conclusions du GIEC, et des conservateurs, blessés dans leur foi dans les affaires. Quand ceux-ci sont par ailleurs catholiques, la mayonnaise monte, les parades se préparent, et les paroles deviennent aigres. Le Pape devrait prochainement s’adresser notamment sur ce sujet au congrès US, face à nombre d’élus républicains sceptiques,  dans un contexte de course à la nomination pour les présidentielles.  Un grand moment d’histoire en perspective.    Tout cela n’empêche pas  l’Eglise catholique  américaine de  préparer une grand campagne de 12 semaines de sensibilisation  pour accompagner la diffusion de l’encyclique…  

    Traduction de l’article NYT

    Le pape François accélère sa campagne sur le changement climatique, au grand dam des Conservateurs. Depuis sa première homélie en 2013, le pape François prêche la nécessité de protéger la terre et la création toute entière dans un message plus large sur l’environnement, sans que cela ait prêté à controverse jusqu’ici.

    Mais à présent que le pape François s’apprête à livrer cet été une encyclique qui ne manquera pas d’exercer beaucoup d’influence,  et dont le sujet est la dégradation de l’environnement et les effets sur les pauvres du changement climatique dû aux activités humaines, les conservateurs américains, qui ne souhaitent pas voir l’église catholique  s’investir avec toute sa puissance  dans une cause qui n’est pas la leur,  s’inquiètent.

    Pour préparer l’encyclique, les responsables les plus éminents du Vatican vont tenir un sommet mardi pour faire monter la pression avant la campagne du pape François, qui souhaite persuader les dirigeants mondiaux de mettre en place un accord global au niveau des Nations Unies, sur le changement climatique. Cet accord pour la première fois engagerait toutes les nations sur la voie d’une réduction des émissions responsables du réchauffement climatique au moyen de l’adoption de nouvelles lois très contraignantes.

    Le sommet du Vatican se focalisera sur les liens entre pauvreté, développement économique et réchauffement climatique ; des  scientifiques spécialisés dans l’étude du climat, des chefs religieux et des économistes comme Jeffrey Sachs, de l’Université de Columbia, apporteront leur participation en donnant des conférences ou en animant des séminaires. Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki -Moon, qui dirige les efforts devant aboutir à l’accord de Paris, prononcera le discours d’ouverture. Les officiels du Vatican, qui depuis plus d’un an aident le pape François à préparer son message, ont déjà tenu plusieurs réunions à ce sujet. Ils ont rencontré, le mois dernier, l’administratrice de l’Agence pour la Protection de l’Environnement, Gina McCarthy.

    Aux Etats Unis, selon Dan Misleh, directeur exécutif  de la Convention Catholique pour le Climat, l’encyclique sera accompagnée d’une campagne de douze semaines, actuellement en phase de préparation avec la participation de quelques évêques catholiques, avec pour objectif de  poser le problème du changement climatique et de la responsabilité environnementale à travers des sermons, des homélies, mais aussi  par des interviews dans les médias et par des lettres adressées aux organes de presse.

    Mais cet effort n’est pas du goût de bien des  conservateurs américains, parmi lesquels des membres de l’institut Heartland, un groupe libertaire en partie financé par la fondation Charles G. Kosh, dirigée par les frères Kosh, des industriels milliardaires, opposés à toute politique de protection climatique. « Le Saint Père est trompé par de soi-disant experts des Nations Unis, qui ne méritent pas sa confiance », a déclaré Joseph Blast, le président de l’institut Heartland. «  Bien que le pape soit pétri de bonnes intentions, il rendrait à son troupeau et au monde entier un très mauvais service en mettant son autorité morale au service des Nations Unies et de leur programme d’action pour le climat, qui est sans réel fondement scientifique. » L’institut a l’intention de tenir une conférence de presse mardi à Rome  pour protester contre le sommet du Vatican.

    Mais les partisans d’une politique contre le réchauffement climatique voient l’intervention prévue du pape devant le congrès américain comme un moment important, étant donné que le Congrès compte environ 30% de catholiques parmi ses membres, plus nombreux que ceux appartenant aux  autres dénominations, si l’on en croit une étude publiée cette année par le Pew Research Center.  Le président du Congrès, John A. Boehner, un républicain de l’Ohio, a invité le pape à s’exprimer devant le Congrès, mais selon certains catholiques, Boehner devrait se préparer à des moments difficiles. Boehner, qui est catholique, a souvent critiqué le gouvernement Obama pour ce qu’il appelle son programme environnemental  « destructeur d’emplois ».

    Pour le père Thomas Reeve , analyste au journal « National Catholic Reporter »Boehner n’a pas du tout mesuré la portée de l’ invitation qu’il a faite au pape de venir s’exprimer devant le Congrès . « Vous imaginez la réaction des Républicains quand il dira : « Vous devez faire quelque chose pour lutter contre le réchauffement climatique »? » De plus, un certain nombre de catholiques, dont Jeb Bush, Marco Rubio, Bobby Jindal, Chris Christie et Rick Santorum, se préparent à s’affronter pour remporter la nomination présidentielle chez les républicains, et la plupart mettent en question les fondements scientifiques du lien entre changement climatique et activités humaines.

    Plusieurs intellectuels conservateurs catholiques, dont Robert P. George, un professeur de Droit de l’Université de Princeton, s’attendent à ce que le message du pape vienne soutenir la vaste majorité des scientifiques qui pensent que le changement climatique est provoqué par l’activité humaine ; ils ont donc d’ores et déjà publié des articles rappelant aux catholiques  que les déclarations du pape en matière scientifique ne sont pas nécessairement fondées et n’engagent que lui. Maureen Mullarkey, peintre et écrivaine, dans le journal conservateur First Things a déclaré que « le pape François salit sa fonction en utilisant des formulations  démagogiques visant à forcer la population à agir en matière de climat de façon inconsidérée et sans autre guide et fondement qu’une propagande pseudo-théologique. »

    source https://ecologyandchurches.wordpress.com
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  • Climat: le G7 prend ses distances avec les énergies fossiles

     Climat: le G7 prend ses distances avec les énergies fossiles - AFP
     AFP / Franck Fife

    Le ciel de Paris un jour de pollution, le 18 mars 2015

    Les dirigeants du G7 ont adopté lundi des objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2 et de renoncement graduel aux énergies fossiles, évolution vue comme de bon augure avant la conférence internationale cruciale prévue à Paris en fin d'année.

    Le communiqué, publié à l'issue d'un sommet en Bavière des dirigeants des sept puissances industrielles, se prononce en faveur d'un objectif mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre "dans le haut de la fourchette" de 40% à 70% d'ici 2050 par rapport à 2010. Ces pays s'engagent aussi à "faire (leur) part pour parvenir à une économie mondiale sobre en carbone à long terme".

    Pour cela, ils veulent notamment s'efforcer "de transformer les secteurs énergétiques d'ici 2050" dans leurs pays. En d'autres termes, tourner autant que possible le dos au charbon, au pétrole et au gaz, au profit des renouvelables.

    "Il s'agit d'une déclaration historique qui annonce la fin de l'ère des énergies fossiles", s'est félicité le collectif European Climate. Jennifer Morgan, en charge des questions de climat du World Resources Institute, saluait le fait que "pour la première fois, les dirigeants du G7 se rangent derrière un objectif de décarbonisation de l'économie".

    Le volet "climat" du sommet au château d'Elmau était très attendu comme signal, en vue de la conférence COP21 de l'ONU à Paris en décembre, qui doit définir la marche à suivre au niveau mondial pour limiter le réchauffement de la planète.

     - Promesses tenues -

     Le président français François Hollande, qui a fait du sujet l'une de ses priorités, s'est félicité d'engagements "ambitieux et réalistes".

    "Elmau a tenu ses promesses", a aussi jugé Martin Kaiser, de Greenpeace.

    Mais à Bonn, où se déroulaient des négociations multilatérales pour préparer la COP21, les réactions étaient plus mesurées. "Il n'est pas clair dans quelle mesure (les annonces de lundi) vont transformer le débat", a commenté sur place Alden Meyer, analyste climat de l'Union of Concerned Scientists, relevant que les pays du G7 formulaient des objectifs pour tous, mais prenaient eux-mêmes peu d'engagements concrets.

    Après une semaine de session sans réelles avancées, les délégués réunis à Bonn ont demandé aux deux co-présidents des débats d'accélérer les discussions. "Nous sommes très préoccupés par le rythme des négociations", a déclaré en séance l'Alliance des petits Etats insulaires (Aosis), parmi les plus exposés au réchauffement climatique.

    Pour faire de la Cop21 un succès, il faudra en outre s'assurer du soutien des gros pollueurs que sont la Chine, l'Inde, la Russie ou le Brésil.

    Mme Merkel et M. Hollande voulaient obtenir de leurs partenaires du G7 une formulation forte, conscients qu'un ton timoré risquait de plomber les négociations élargies.

    Les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Japon, France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni) représentent 10% de la population mondiale et environ un quart des émissions de dioxyde de carbone (CO2).

     - "Chancelière du climat" -

     Le G7 reprend à son compte l'objectif de limiter le réchauffement de la planète à deux degrés par rapport à l'ère pré-industrielle. Il réaffirme son engagement à "mobiliser" 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 (fonds publics et privés) pour des initiatives pro-climat.

    Le compromis final, dont chaque mot est pesé, est "le résultat de négociations difficiles", a reconnu Mme Merkel.

    Les quatre pays européens du G7 étaient d'accord pour une formulation assez poussée, mais le Canada et surtout le Japon, dont le mix énergétique accorde une large place au charbon, freinaient.

    En 2007, lors de sa précédente présidence de l'instance, la dirigeante allemande s'était attirée le titre de "chancelière du climat" après avoir arraché des engagements à George Bush. Il lui tenait fortement à coeur cette année de faire honneur à son surnom, alors qu'elle fait face en interne à un débat difficile sur la limitation du recours au charbon.

    Le charbon est la première source d'électricité en Allemagne, pourtant engagée dans une transition énergétique ambitieuse pour renoncer d'ici 2022 au nucléaire alors que les renouvelables devraient représenter 80% de sa production d'électricité d'ici 2050.


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  • Les sites écologiques comme

    Eglises & écologies (E&E)

    et bien sûr les franciscains toutes catégories sont dans l'attente de...

    ENCYCLIQUE – « Loué sois-tu » prêt à être acheté

    encycliqueLes éditeurs aussi sont à cran…

    Déjà une couverture de l’encyclique est prête !!

    DL

    Source https://ecologyandchurches.wordpress.com/
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  • Le temps ordinaire

    Nous sommes entrés dans la période dite du Temps ordinaire. Elle se situe entre le Baptême de Jésus et le Carême puis après la Pentecôte.  C'est une période qui dure 33 ou 34 semaines selon les années. En latin, on l'appelle "tempus per annum" (temps tout au long de l'année).

    Comprenons bien, ici, "ordinaire" ne signifie pas banal. Ce mot vient du latin latin ordinarius : « qui est selon l’ordre ». L’Ordinaire par excellence c'est l’évêque, principe du sacrement de l’ordre en son diocèse, et ministre principal de toute la liturgie."

    Ce temps liturgique est une sorte de retour au quotidien". (Lyon Catholique). Mais ce n'est pas un temps sans importance, bien au contraire. Un jour, j'ai lu dans une station à essence : "Chez nous, l'ordinaire sort de l'ordinaire". Il doit en être ainsi tout au long de notre vie.

    "Le temps ordinaire, c'est le temps où toutes les réalités trouvent leur juste place selon le cœur de Dieu. Il ne s'agit pas de quitter le temps de la fête pour retrouver la grisaille du quotidien mais de vivre pleinement d'un mystère de salut (incarnation et rédemption, Noël et Pâques) qui s'inscrit jusque dans l'ordinaire de nos vies." (Fraternité de Jérusalem)

    Nous entendrons des appels à suivre le Christ, à l'écouter et à nous convertir. Le temps ordinaire, c'est celui de l'accueil du Salut en Jésus Christ dans notre vie. Nous puisons chaque jour à la Source de l'amour qui est en Dieu pour le porter au monde.

    "... le temps ordinaire n'est pas le temps du «moins» ou du «moins bien» mais le temps de se mettre en route... et c'est maintenant !" (Fraternité de Jérusalem)

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  • INFORMATION DE NOS FRÈRES ET SOEURS DE FRANCE


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