• 8e Centenaire 2014 - Louis IX de France (saint) et les Franciscains

    Louis IX de France (saint) et les Franciscains

    8e Centenaire 2014 - Louis IX de France (saint) et les FranciscainsLouis IX, roi de France, est l’un des patrons de L’Ordre Franciscain Séculier (Tiers-Ordre de saint François).         

    Fils de Louis VIII et de Blanche de Castille, Louis IX est né en 1214 à Poissy et épousa Marguerite de Provence en 1234. Il rétablit l’ordre dans son royaume et partit pour la croisade de 1248 à 1254. Malgré les occupations de sa charge, il menait une vie quasi monastique, rythmée par l’Office divin et de longs temps de prière, de jour comme de nuit, même au cours de ses voyages; sa piété s’unissait à une grande austérité de vie et aux œuvres de miséricorde. Il portait un amour particulier aux religieux, surtout aux Ordres mendiants (Frères mineurs et Frères prêcheurs), qui s’étaient faits pauvres volontaires, et il nourrissait le projet d’entrer dans un de ces Ordres après la majorité de son fils héritier.

    Il fut peut-être membre du Tiers-Ordre de saint François, comme semble l’indiquer la miniature de Ravel dans l’Armorial de Guillaume d’Auvergne (XVe siècle), qui représente saint Louis tenant à la main une corde de tertiaire. En tout cas, il manifesta concrètement son attachement aux Frères Mineurs, en achetant à l’abbaye St-Germain-des-Prés le terrain où fut édifié, avec son aide, le grand couvent des Cordeliers, dans l’enceinte actuelle de l’ancienne École de Médecine de Paris. Il voulait toujours avoir auprès de lui, aux dires du sieur de Joinville, quelques frères mineurs ou prêcheurs, pour lui réciter l’Office divin. On connaît l’identité de plusieurs de ces frères auxquels les frères plus humbles reprochaient d’être des « frères palatins » (‘frères du palais). Il comptait le frère Eudes Rigaud, l’archevêque de Rouen parmi ses amis et conseillers, et il le chargea de plusieurs missions diplomatiques, notamment pour régler la fin du conflit avec l’Angleterre. Saint Bonaventure prêcha plusieurs fois devant la Cour et dédia au roi son "Office de la Passion du Seigneur", et à la sœur du Roi, Bienheureuse Isabelle, son "Traité de la vie parfaite pour les sœurs". Saint Bonaventure avait conseillé la princesse pour la rédaction de la règle des clarisses de Longchamp. Un autre maître franciscain prêcha plusieurs fois à la cour du roi, le maître Eustache d’Arras. Le roi qui l’appréciait beaucoup l’envoya en mission diplomatique auprès du conclave de Viterbe, en 1269, pour inviter les cardinaux à élire un pape qui aurait souci de réconciliation avec les chrétiens d’Orient.

    Avant de partir pour la croisade de 1248, Louis IX traversa la France pour s’embarquer à Aigues-Mortes, en s’arrêtant dans les abbayes et dans les couvents des Mendiants, frères mineurs et frères prêcheurs afin de réclamer des prières pour le succès de la croisade. Le chroniqueur franciscain, contemporain de saint Louis, frère Salimbene d’Adam, nous a laissé de savoureux récits de son passage dans les couvents de Sens, d’Auxerre et de Vézelay où le roi et son frère Charles d’Anjou s’agenouillèrent longtemps, à même le sol en terre battue, dans la chapelle de La Cordelle.

    Après l’échec de la croisade et la captivité du roi, libéré par le paiement d’une rançon, Louis demeura en Terre-Sainte, où il fréquenta les frères mineurs, à Saint-Jean d’Acre, spécialement le frère Guillaume de Rubrouck, qu’il envoya par la suite en expédition auprès des Mongols, jusqu’à Karakorum. A son retour de Terre-Sainte, après sa captivité, le roi débarqua à Hyères, où les frères Mineurs de cette ville vinrent le saluer. Frère Hugues de Digne le gardien du couvent, célèbre prédicateur, fit même quelque remontrance au Roi, sur le train de vie de sa cour, selon le récit de Joinville. Une stèle commémore ce passage du roi à Hyères. L'église du couvent franciscain (du XIVe s.), actuelle paroisse de la ville, est dédiée à Saint Louis.

     

    En 1270 Louis organisa une nouvelle croisade et débarqua à Carthage, accompagné de plusieurs évêques comme l’évêque franciscain Eudes Rigaud, qu'il avait désigné comme son exécuteur testamentaire. Mais la peste décima son armée; le roi fut atteint à son tour et mourut sous les murs de Tunis cette même année 1270. Ses derniers instants ont été décrits par Joinville, comme la mort d’un saint. Le récit qu’il en fit s’inspire du récit de la mort de saint François d’Assise. Ses ossements furent rapportés à Saint-Denis. Le frère mineur Jean de Samois, familier du roi, fut chargé d’organiser ce transfert et prêcha lors de la cérémonie d’entrée des reliques dans la basilique de Saint-Denis. Aussitôt, le ministre général des Frères Mineurs, Bonaventure de Bagnorea, décréta que tous les prêtres de l’Ordre célèbreraient une messe chaque année à l’anniversaire de la mort du roi. Et il fit lui-même la démarche auprès du Pape, pour obtenir l’ouverture du procès de canonisation. Un frère dominicain, fr. Geoffroy de Beaulieu, fut chargé du procès de canonisation, mais plusieurs frères participèrent à ce procès, dont Guillaume de Saint-Pathus, confesseur de la reine, qui écrivit la première "vie" de saint Louis.

    Il fut canonisé en 1297.

    Les Tertiaires franciscains le vénèrent comme leur patron. Après la canonisation de saint Louis, les frères mineurs répandirent son culte dans le monde entier, partout où ils établirent des missions, et des fraternités du Tiers-Ordre. Dans les pays d’Amérique latine les fraternités séculières de saint François avaient souvent une église dédiée à saint Louis à côté de celle des frères mineurs dédiées à saint François ou à saint Antoine de Padoue. C’est souvent le cas au Mexique, au Brésil etc… En Californie, évangélisée par les frères mineurs, la mission de saint-Louis-Roi (San Luis-Reis) est devenue une ville, où le grand couvent des frères a été maintenant restauré, et est visité par les américains, comme un des lieux d’histoire des États-Unis.

                                                                                             Fr. Luc Mathieu, franciscain

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