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Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! - Élisabeth
Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !
La foi en la résurrection des apôtres s’enracine sur la foi d’Israël transmise par le parti des Pharisiens dont Saint Paul se réclamait, seul parti qui est resté après la destruction du Temple donnant naissance au judaïsme rabbinique.
Le Traité des Pères (Pirké Avoth ) enseigne : « Ceux qui naissent sont destinés à mourir, et ceux qui meurent sont destinés à vivre.
Lors de la cérémonie d'inhumation le Rabbin récite les versets suivants : La mort sera un jour bannie à perpétuité et l'Eternel essuiera les larmes de tous les visages et les morts ressusciteront (Isaïe 26/18)
Un des 13 articles de foi de Maïmonide est la foi dans la résurrection des morts.
En hébreu la mort se dit mavet. Les trois lettres de ce mot sont les initiales de Mavet( mort)Ve(et) aharav(après) Tehya(résurrection)
Le mot vie Haïm n'existe qu'au pluriel comme pour signifier qu'il y a plusieurs vies.
Christ a vaincu la mort, il est ressuscité, et en lui nous ressuscitons, telle est notre foi et pourtant nous continuons de mourir. De quelle mort le Christ a-t-il triomphé ?
Pour le judaïsme et pour le christianisme, La mort, la seule qui porte ce nom, c'est celle introduite par le péché d'Adam et Ève qui est une mort éternelle qui nous sépare de la vie en Dieu. C'est de cette mort que le Christ, nouvel Adam nous a délivrés. Ce que dans notre folie nous appelons la mort et qui nous effraie tant, c'est la mort physique qui elle, est inhérente à notre condition humaine depuis la transgression, depuis que nous avons quitté le jardin d’Éden. Par la croix du Christ, cette mort est devenue passage et naissance à la vie éternelle.
Nous appelons mort ce qui devrait porter le nom de passage ou saut, sens du mot hébreu Pessah, Pâques en français et vie ce qui devrait porter celui d'existence.
Notre existence, cette descente d'une âme dans un corps, s'inscrit dans un temps linéaire avec une date d'entrée et une date de sortie. Mais, en vérité, nous sommes de toute éternité, car avant de prendre chair nous étions, notre âme plus justement, était éternelle et baignait dans le Tout, dans le UN. Par son incarnation, elle se singularise dans un corps, exprimant cette étincelle divine unique qu’elle contient pour retourner ensuite dans l’Un sans être annulé et confondu. Descente nécessaire pour faire de chacun de nous sans le Fils, un fils unique du Père, et une épouse unique de l'époux le Christ.
Cette transmutation se réalise par le bois de la croix élevée au dessus de la terre, sa vie donnée pour le rachat et le pardon de toutes nos fautes. Par elle nous entrons dans le temps intérieur, qui déchire le temps linéaire, nous « verticalisant », nous propulsant au plus haut des cieux. Par sa mort, sa descente aux enfers et sa résurrection, de par notre baptême, revêtu dans le Christ, en son corps, nous mourrons et nous ressuscitons. Nous sommes sur terre comme en une matrice divine, en gestation de l'enfant de lumière, étincelle christique que nous portons et que nous avons à mettre au monde. Par le Sacrement de la Communion, véritable cordon ombilicale par lequel passe le sang et le corps du Bien Aimé, nous nourrissons notre corps de gloire, notre corps de résurrection.
Notre situation ici bas est comparable à celle du fœtus dans le ventre maternelle, neuf mois pour être viable, puis on passe par la porte étroite pour naître. Le fœtus doit mourir au monde utérin, d'où il vient et où il s’est développé. En naissant il change de nom, il devient un nouveau né et de milieu, il passe du milieu aquatique, au milieu aérien. Il doit pour se faire apprendre à respirer avec ses poumons, déployer cet organe qui semblait complètement inutile dans le monde marin mais qui se révèle à présent vitale pour exister dans le monde nouveau.
Rien ne nous empêche d'imaginer que le fœtus qui est poussé hors de son milieu pense à ce moment là qu'il va mourir au lieu de quoi, il nait à une nouvelle vie et aussitôt des bras chaleureux l'enlacent tendrement.
Nous avons besoin non pas de 9 mois mais de toute notre existence pour que notre âme fasse corps avec nos sens, qu'elle accède par cette chair à la sainteté, par le don de notre vie, à l’imitation de Jésus Christ.
Christ est le premier né d'une humanité nouvelle de ressuscités. Il a ouvert la porte du temps et de l’espace et par le sang et l’eau de sa blessure matrice, chacun de nous s’engouffre à sa suite pour naitre en homme nouveau dans un corps glorieux, un corps de lumière, dans une terre nouvelle pour la vie éternelle.
Élisabeth
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