(extrait de « MESSAGE » Novembre - Décembre  2013 )

De Greccio à La Pierraz

Greccio, petit village d’Italie dans la merveilleuse région de l’Ombrie se situe à une centaine de kilomètre de la ville d’Assise, oasis de paix aujourd’hui. En l’an 1223, juste avant la fête de Noël, saint François arrive à Greccio. Il décida de célébrer avec le plus de solennité possible le souvenir de la Nativité de l’enfant Jésus dans une grange. Il fit préparer une mangeoire, apporter du foin, amener un boeuf et un âne. La foule accourut et c’est ainsi que pour la première fois fut créée la première crèche vivante.

La messe fut célébrée, sur la mangeoire comme autel et François qui était diacre chanta le saint Evangile. La légende raconte qu’au coeur de la célébration l’on a vu un enfant très beau reposer dans la crèche. François, c’est aussi celui qui nous apprend à regarder dans la nature les traces de Dieu.

La Pierraz, c’est le nom de la ferme des Bays. Elle est située au centre du village de Siviriez dans le canton de Fribourg. La Bienheureuse Marguerite voit le jour le 8 septembre 1815 et dès sa plus tendre enfance elle montre une piété précoce. C’est une personne solaire dont émane un rayonnement de paix, de charité et de bonheur. Marguerite Bays oriente sa vie spirituelle vers le Tiers Ordre de saint François d’Assise pour vivre l’Evangile dans sa région de la Glâne.

Marguerite sort de l’ordinaire à une époque où la pratique religieuse est essentiellement d’ordre social. En vivant la liturgie sacramentelle dans sa paroisse de Siviriez, elle est profondément touchée par la Parole du Christ, lors de la proclamation des Saintes Ecritures. De plus, ce qui est singulier pour l’époque, Marguerite lit l’Evangile à la maison. En effet après les tumultes de la réforme, l’Eglise a vivement déconseillé la lecture de la Bible aux simples paroissiens, pour éviter toute forme d’égarement dans l’interprétation des textes sacrés. Seuls les clercs et les religieux y ont accès.1

Peu avant Noël, elle monte avec amour une crèche dans sa chambre, avec des personnages en cire qu’elle Confectionnait et habillait elle-même pour les enfants. Elle prend à coeur de conduire leurs vies vers la source, la Lumière, l’enfant-Dieu de la crèche.2 Pendant des siècles la crèche de Noël a occupé les églises. Nous devons à Marguerite la présence des crèches de Noël dans les appartements du peuple, évidemment moins voyante, mais résistante jusqu’à nos jours. 

La maison de Marguerite Bays - © Fabienne Sauca

Chaque année, nous sommes invités à vivre la période de l’Avent et plus particulièrement la fête de Noël et à se souvenir d’un petit enfant qui naquit à Bethléem, déposé dans une mangeoire avec à son côté, comme le veut la tradition, un boeuf et un âne. La crèche de Siviriez désire redonner à la naissance de Jésus toute la place qu’elle mérite pour la fête de Noël. Pour laisser à Dieu, qui se prépare à nous rejoindre dans notre quotidien et dans l’agitation de nos vies, un espace… même minime, puisque nos brèches lui suffisent pour se révéler.

Conçue dans l’esprit franciscain, la crèche de Noël de Siviriez réunit toute la création, le monde animal, végétal, minéral et le cosmos; autour d’une famille ordinaire que vous devrez chercher hors du temps et de l’espace. La création toute entière est impliquée dans la l’histoire du salut. Vous y découvrirez aussi beaucoup de symboles au travers desquels vous sentirez respirer le souffle de la Parole biblique.

                                                                                   Crea

1 Martial Python, La vie mystique de Marguerite Bays, Parole et Silence, 2011, pp. 42, 43. message_06_13.indd 42 03.10.13 13:29

2 Martial Python, La vie mystique de Marguerite Bays, Parole et Silence, 2011, p. 47.

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