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DEPOSER - Suzanne et Bayard-presse
DEPOSER
« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur ; et vous trouverez le repos pour vos âmes. Car mon joug est doux et mon fardeau léger » (Mt 11, 285-30)
Se voir et s’accepter tels que nous sommes sous le regard du Seigneur.
Sommes-nous sûrs d’avoir bien entendu cet appel du Christ et savons-nous réellement y répondre ? Avons-nous pris conscience que cet appel est non seulement une invitation personnelle mais aussi la promesse d’être accueillis et aimés, secourus et protégés, soignés et guéris ? Se placer sous le regard bienveillant du Christ nous invite à déposer nos joies, nos désirs, nos attentes mais aussi nos blessures, nos chutes, nos indécisions, nos préoccupations essentielles et nos questions, parfois douloureuses. Cela nous aide à oser « nous dire », « nous nommer » et « nous montrer » tels que nous sommes devant l’Ami qui seul peut tout entendre, tout porter, tout partager. Cela nous pousse à prendre conscience de nos limites, à lâcher nos exigences envers nous-mêmes et envers les autres, à Le prendre pour unique appui et enfin, à nous centrer sur le Tout-Autre pour vivre une libération. Déposer, c’est aussi louer Dieu et lui rendre grâce. C’est chercher sa volonté de tout notre cœur et assumer pleinement notre liberté. Et si nous sommes confrontés à des épreuves, c’est alors, au cœur de cette liberté, que nous ferons l’expérience spirituelle de son amour, la déposition nous dévoilera ces preuves de l’amour authentique que sont le partage, la responsabilité, la confiance, l’espérance et la fidélité. Nous expérimenterons l’ancrage de la joie paisible en Christ.
Où puiser la force et le courage d’accomplir cet acte de responsabilité et d’humilité qu’est la déposition ?
Il suffit de franchir le premier pas, et Dieu – Père, Fils et Esprit - nous prend par la main. Par la déposition, nous découvrons au cœur de la rencontre, la douceur de l’oubli de soi, de l’abandon et de la confiance mais aussi la proximité du Père, sa miséricorde et sa tendresse car il n’est jamais loin. Ressentir en un instant, l’allègement de notre fardeau et cette complicité d’amour, de joie et même de souffrance – Le Christ porte avec nous - nous fait goûter la force de la relation. Nous sentons la légèreté du Souffle qui nous anime et nous redresse et nous reconnaissons la présence de l’Esprit-Saint. Ainsi, à travers la déposition nous apprenons à ne plus avoir peur de notre humanité, et à sortir de nos culpabilités. Nous réalisons le projet du Christ :
« Père juste, le monde ne t’a point connu ; mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont connu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que je sois en eux » (Jn 17, 25-26)
Le Seigneur nous aidera alors, s’il le faut, à accomplir un acte de repentir qui, précisons-le, ne doit pas être confondu avec le remords ou assimilé à une énumération de péchés. Le repentir est un « passage », un chemin de guérison, un acte d’espérance par lequel nous faisons usage de notre liberté pour que le découragement, le désespoir, l’abattement, le doute ne l’emportent pas. Un « retournement » pour nous relever, changer d’attitude et de comportement. En un mot, pour répondre au Christ : « Je viens »
Comment dire au Christ « Je viens » ?
Le Christ nous dit : « viens ». Par cet appel, il se pose comme « Je » face à un « Tu » et laisse ainsi chacun de nous libre de sa réponse. Le simple fait de déposer notre fardeau marque un nouveau départ, une étape importante sur le chemin spirituel qui nous ouvre à la dimension vivante du partage. Lui confier notre fardeau n’est donc pas la finalité de la déposition, c’est une manière d’accepter de porter notre vie comme le Christ porte la Sienne. Dire au Christ « je viens », c’est se laisser guider, relever et aimer. C’est se mettre à l’école du Christ, à l’école de la douceur, de l’humilité, de la charité et de la joie de la liberté intérieure. Dire au Christ « je viens » c’est, comme Pierre, oser croiser son regard alors même que nous l’avons renié et se savoir pardonnés. Voilà le fondement de l’acte de déposition : s’exercer à vivre l’Evangile à la suite du Christ.
Deux pistes concrètes pour déposer.
1/ S’exercer à pratiquer l’acte de déposition
- Désirer et oser le « face à face » avec le Christ.
- Se laisser rencontrer au plus profond de nous-mêmes.
- Se remettre en question sous son regard, avec humilité, vérité et confiance et ouvrir notre cœur en toute liberté.
- Accueillir le regard de Dieu dans notre cœur et se laisser ré-ajuster.
- S’exercer à re-poser un acte en coopération avec la grâce.
- Ne pas négliger de déposer les petits chagrins, vexations ou blessures, ce sont eux qui enténèbrent le plus notre âme.
- Déposer les belles choses, les petits miracles du quotidiens et rendre grâce, pour qu’ils deviennent puissance de vie.
2/ Déposer pour se réconcilier
- Exprimer au Seigneur nos difficultés relationnelles avec ceux qui nous entourent.
- Cultiver la paix avec soi-même pour ne pas craindre le jugement ou le regard de l’autre.
- Se libérer de soi-même pour pouvoir écouter l’autre sans se projeter.
- Se voir imparfait, divisé et accepter que les autres ne soient pas parfaits.
- Se préparer avec le Seigneur à la rencontre, à la réconciliation mais aussi au pardon.
Source Bayard-presse
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