Rien ne prédestinait ce couple français à venir secourir les petits Cambodgiens, rien si ce n’est le désir de vivre leurs rêves. « S’il n’y a pas de rêves dans la vie, il n’y a pas de vie » annonce Christian des Pallières d’entrée de jeu dans le film.
Dès leur mariage, ce couple, issu d’un milieu bourgeois plutôt conventionnel, entend bien vivre la vie dont ils rêvent, aller à la rencontre des autres, se détacher des biens matériels, s’ouvrir au monde et accueillir l’inattendu. Avec leurs quatre enfants, ils poussent la chansonnette et se produisent en concert à l’image de la famille von Trapp dans le film La mélodie du bonheur (1965). Puis c’est dans un camping-car baptisé « Nain Bus » qu’ils décident de partir explorer le monde, direction Katmandou (Népal), en famille toujours. Des péripéties que l’on suit grâce à des vieux films familiaux qui respirent la joie de vivre.
La décharge de Phnom Penh
Des années plus tard, en 1995, Christian, cadre chez IBM en préretraite, est recruté pour diriger le bureau local d’une ONG française à Phnom Penh (Cambodge). C’est là qu’il découvre la misère des enfants des rues et leur quotidien sur les tas d’ordures de l’immense décharge de Steung Meanchey, dans la banlieue de Phnom Penh. Au milieu des mouches et des déchets, ces enfants, parfois dès l’âge de cinq ans, le ventre vide, cherchent des bouts de métal ou de carton à récupérer. Sales, couverts de plaies, à peine chaussés de tongs, ils fouillent du matin au soir dans la crasse, au péril de leur vie.
Leurs enfants à eux ayant grandi et leur ayant donné leur bénédiction, Christian et Marie-France s’installent à Phnom Penh dans une paillotte proche de la décharge ; ils commencent alors à distribuer des repas aux enfants, les soignent et leur installent de quoi se laver. Puis ils ouvrent une école pour les sortir des ordures, « la meilleure école pour les plus pauvres. »
En échange de riz, les parents des petits chiffonniers laissent leur progéniture fréquenter l’école. Des années durant, le couple, que les enfants appellent rapidement « papy » et « mamy », va poursuivre son action, professionnaliser et pérenniser l’association en la « khmérisant » afin que les Cambodgiens décident des orientations à prendre ! Régulièrement, papy et mamy rentrent en France pour trouver de nouveaux parrains. Devenus citoyens cambodgiens, Marie-France et Christian des Pallières ont obtenu le prix des droits de l’homme en 2000 pour leur action.
Des images d’hier et d’aujourd’hui
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