Aleteia : La trajectoire tragique de votre père est bien connue de nos lecteurs. La découverte inédite de votre filiation l’est moins, pouvez-vous y revenir ?
Gérard Fesch : Depuis ma plus tendre enfance j’ai toujours éprouvé le besoin de connaître mes origines ayant été confié à l’assistance publique dès ma naissance. Comme une impossibilité de vivre sans. J’ai tout imaginé et souvent le pire. Je recherchais essentiellement ma mère. Au fond de moi, je pensais que mon père était mort à la guerre. Je ne le reverrais donc jamais. Une sorte de certitude inexplicable.
En 1994, je découvre brutalement mon père à l’âge de 40 ans, en lisant un article qui lui était consacré dans un magazine. Une série de coïncidences me laisse penser qu’il s’agit de mon père. Sur la photo que j’ai devant les yeux il a 24 ans. Quelle drôle de sensation ! Pas simple et en plus c’est un criminel, un guillotiné. Les images se bousculent, l’impact sur mon existence et celle de ma famille sont bien réelles et me déstabilisent.
----------------------------