Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Quel sens donner à la maladie et à la douleur lorsqu’elles surgissent au cours de l’existence? La question traverse les époques, mais ces deux fardeaux sont souvent considérés «dans la pensée moderne comme une perte, une non-valeur, une nuisance qu'il faut minimiser, contrer et annuler à tout prix, écrit d’abord le Pape dans ce discours consigné. On ne veut pas se poser la question de leur signification, peut-être par crainte de leurs implications morales et existentielles».

Pour le croyant aussi, il s’agit souvent d’une épreuve de foi. On peut alors «laisser la souffrance conduire au repli sur soi, jusqu'au désespoir et à la révolte, ou l'accueillir comme une opportunité de croissance et de discernement de ce qui compte vraiment dans la vie, jusqu'à la rencontre avec Dieu». Cette seconde option est «la vision de foi que l’on trouve dans la Sainte Écriture», souligne François. 

16/02/2023 

Ni utopisme ni fatalisme dans la Bible

Dans le Nouveau Testament en particulier, les nombreuses guérisons opérées par Jésus sont le «signe» que «Dieu a visité son peuple» (Lc 7,16). Elles révèlent aussi l’identité divine du Christ et sa mission messianique, tout comme son identification aux plus pauvres.

«Le point culminant de cette identification se produit dans la Passion, de sorte que la Croix du Christ devient le signe par excellence de la solidarité de Dieu avec nous et, en même temps, la possibilité pour nous de nous joindre à Lui dans l'œuvre du salut», explique le Saint-Père.

Ainsi, poursuit-il, «la Bible n'offre pas une réponse banale et utopique à la question de la maladie et de la mort, ni une réponse fataliste, qui justifie tout en l'attribuant à un jugement divin incompréhensible, ou pire, à un destin inexorable devant lequel il n'y a plus qu'à s'incliner sans comprendre». Au contraire, l'homme est invité à expérimenter la douleur «comme un lieu de rencontre avec la proximité et la compassion de Dieu», qui «avec une infinie miséricorde, prend en charge ses créatures blessées pour les guérir, les relever et les sauver».

Un «test» de notre capacité d’aimer

Dans le Christ, «la souffrance se transforme en amour et la fin des choses de ce monde devient l'espérance de la résurrection et du salut». Autrement dit, pour le chrétien, l’épreuve de la maladie «est un grand don de communion, par lequel Dieu le fait participer à la plénitude de sa bonté précisément à travers l'expérience de sa faiblesse».

«En effet, l'expérience de la douleur nous parle de notre capacité d'aimer et de nous laisser aimer, de notre capacité de donner un sens aux événements de l'existence à la lumière de la charité, de notre disponibilité à accueillir la limitation comme une opportunité de croissance et de rédemption», écrit le Saint-Père, donnant en exemple saint Jean-Paul II, très malade à la fin de sa vie.

La maladie, souligne aussi François, «apprend à vivre la solidarité humaine et chrétienne, selon le style de proximité, de compassion et de tendresse de Dieu».

Le Pape encourage enfin les membres de la Commission biblique pontificale dans leur travail sur la Parole de Dieu, «l'un des domaines les plus importants de l'inculturation de la foi, qui est une partie fondamentale de la mission de l'Église». «N'oubliez pas, cependant, que votre travail grandira au fur et à mesure que vous saurez accueillir personnellement le mystère de l'Incarnation dans votre vie de foi», leur recommande-t-il.

source https://www.vaticannews.va/

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