Textes bibliques : Lire
Les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à accueillir le don de Dieu partout où il se manifeste. Ils nous provoquent également à la tolérance et à l’ouverture à l’inattendu. Josué, l’auxiliaire de Moïse et Jean, l’un des Douze font preuve d’intransigeance.
Dans la première lecture nous trouvons Moïse qui vient de désigner 72 anciens pour les associer à la direction de son peuple. Dieu lui a promis de répandre son Esprit sur eux. Or voilà que deux hommes se mettent à prophétiser sans avoir été mandatés. Josué les dénonce à Moïse. Ce dernier lui fait comprendre qu’on ne peut empêcher l’Esprit de souffler où il veut. Personne n’en a le monopole.
Dans l’Évangile, c’est un peu la même question qui est posée à Jésus. Nous nous rappelons que les disciples viennent de se disputer les premiers postes. Ils pensent qu’ils sont les seuls titulaires du pouvoir. Ils sont contrariés de voir un homme qui chasse les démons sans faire partie de leur groupe.
Ce qui est dénoncé ce n’est pas le désir de vivre de l’esprit de Moïse ou celui de Jésus. Ce qui est condamnable c’est la prétention de se le réserver. L’Église peut alors devenir sectaire et repliée sur elle-même. L’institution n’a pas le monopole de l’inspiration. Le don de Dieu n’a pas de frontières. La tolérance c’est le refus des monopoles. L’Esprit Saint ne travaille pas que dans l’Église. Il travaille aussi dans l’humanité tout entière. Ces hommes et femmes de bonne volonté, nous les rencontrons dans toutes les religions.
On ne peut que se réjouir de tout ce qui se fait et se vit en bienveillance, en bonté, en fraternité et solidarité, en amour du prochain en dehors de la communauté de l’église. Chaque fois que quelqu’un fait le bien, il se rapproche de Jésus et Jésus de lui. Quand saint Jacques était un Évangile, il pense à ceux qui ne sont pas de « notre Église » ; parmi eux, se trouvent des sympathisants qui sont prêts à franchir le seuil. On ne doit pas les refouler. Bien au contraire, nous sommes envoyés pour travailler au salut de tous les hommes. Dieu les aime tous et il ne veut pas qu’un seul se perde.
C’est pour cette raison que Jésus a des propos très durs contre tous ce qui entraîne au péché. Après nous avoir parlé de tolérance envers les autres, il nous parle de rigueur envers nous-mêmes. Le risque est grand de devenir une cause de scandale pour les plus fragiles de nos frères. Mieux vaut perdre un pied, une main, un œil, que de se laisser aller au mal. Mieux vaut être sauvé avec une seule main, un seul pied, un seul œil, que de périr pour l’éternité avec les deux. Si Jésus tient des propos si durs, c’est qu’il veut nous secouer. Il veut nous faire mesurer la gravité du péché dont nous nous accommodons si facilement.
La main qui entraîne au péché, c’est celle qui cherche à accumuler les richesses au détriment des plus pauvres. Elle n’hésite pas à frapper pour un avoir encore plus. C’est cette soif de richesses qui peut entraîner la chute d’un petit. C’est extrêmement grave, surtout quand ça vient d’un chrétien.
Le pied, c’est l’indépendance et l’autonomie. Il permet d’aller et venir. Aujourd’hui, nous comprenons que Jésus nous appelle tous à marcher à sa suite. Il est le chemin la vérité et la vie. C’est par lui que nous allons au Père. On peut pécher quand on court vers le mal et qu’on y entraîne les autres. Pécher avec le pied, c’est se de détourner de Dieu et s’engager sur des chemins de perdition.
Le péché de l’œil c’est de voir bon ce que Dieu déclare mauvais. Les yeux peuvent nous nous entrainer dans l’illusion et nous détourner de Dieu et des autres. Nous pensons au riche qui n’avait pas vu le pauvre Lazare au pied de sa porte. Son péché a été de ne voir que lui-même et ses intérêts personnels immédiats.
C’est exactement ce que dénonce la lettre de saint Jacques (1èrelecture). Il s’attaque à ceux qui accumulent pour eux richesses et argent. Il s’en prend à ceux qui exploitent les travailleurs qui sont sous leurs ordres. Ces richesses qu’ils empilent « sont pourries ». Elles ne font que fausser les relations de fraternité et de justice. Si Dieu nous donne plus de biens c’est pour faire plus d’heureux. Ce qui fait la valeur d’une vie c’est l’amour.
Dans l’Évangile, Jésus nous demande de couper et de trancher. Il ne s’agit pas de mutilation ; ce qui nous est demandé c’est de rompre d’une manière catégorique avec ces habitudes qui nous entraînent au péché. Le Seigneur attend de nous un véritable retournement : que notre main soit tendue vers Dieu et vers les autres, que nos pieds marchent à la suite de Jésus, que nos yeux voient les autres avec le regard même de Dieu, un regard plein amour et de tendresse.
En ce jour, nous faisons notre les parole de ce chant : « Changez vos cœurs, croyez à la bonne nouvelle. Changez de vie, croyez que Dieu vous aime ! »
26ème dimanche du temps ordinaire
source http://homelies.livehost.fr
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