Textes bibliques : Lire
Noël c’est bientôt et je crois bien que personne ne l’oublie, surtout pas les enfants. Ça se prépare très activement dans les familles. Nous voulons tous que ce soit une belle fête. Les textes bibliques de ce dimanche sont là pour nous ramener au vrai sens de cet événement. Nous y trouvons des appels à l’espérance et à la joie. Et pourtant, à l’époque du prophète Baruc, la situation était catastrophique. Une puissance étrangère a soumis le pays ; Babylone a balayé Israël. Elle a emporté ses prêtres, ses fonctionnaires et ses artisans pour son service ; le temple de Jérusalem a été détruit ; le peuple Hébreux est en exil.
C’est dans ce contexte douloureux que le prophète lance un appel à la joie et à l’espérance : « Quitte ta robe de tristesse et de misère et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours. » Ce sera bientôt le retour triomphal des exilés de Babylone. La gloire du Seigneur, sa justice et sa miséricorde vont rayonner définitivement sur Jérusalem. Ce message d’espérance nous rejoint aujourd’hui. Nous vivons dans un monde pollué par la violence, l’injustice et la haine. Mais le Seigneur est là : avec lui, le mal ne peut avoir le dernier mot. L’Avent c’est le temps de la venue de Dieu dans notre vie. Il est hors de question de rester prostrés dans la tristesse. Dieu est là pour le salut de tous les hommes.
Dans la seconde lecture, saint Paul nous rappelle précisément que le salut de Dieu pour tous les hommes est réalisé en Jésus Christ. Bien qu’il soit en prison, l’apôtre nous fait part de sa joie et il nous invite à la confiance. Il rend grâce au Seigneur pour cette Église de Philippe qu’il a fondée et qui reste en pleine communion avec lui. Mais le principal acteur de cette évangélisation c’est Dieu lui-même ; c’est lui qui agit dans le cœur des hommes. C’est grâce à lui que l’Évangile peut porter du fruit.
L’Évangile nous ramène à une situation bien précise de l’histoire. Le peuple d’Israël vit sous l’occupation romaine. Beaucoup souffrent de la famine et de l’oppression. Il fallait lutter pour survivre. C’est précisément là que Dieu intervient. Il ne s’adresse pas aux dignitaires qui vivent dans le temple ou dans les palais richement dorés mais à un homme tout simple. Il s’appelle Jean et il vit dans le désert.
Le même Dieu nous adresse sa parole aujourd’hui. Mais pour l’entendre, il nous faut, nous aussi, aller dans le désert ; ce désert, ce n’est pas le Sahara : aller au désert c’est sortir de l’agitation ou du bruit du monde pour trouver des lieux de silence ; c’est prendre du recul par rapport à toutes ces campagnes publicitaires qui nous envahissent chaque jour. C’est dans le silence et le recueillement que nous reconnaîtrons la voix du Seigneur.
Ce que nous entendons aujourd’hui, c’est l’appel de Jean Baptiste : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis… » Ce chemin du Seigneur, nous avons à le préparer dans notre vie, notre paroisse, notre monde. Et pour y parvenir un grand déblayage s’impose. Sur les chantiers, on utilise un bulldozer. Notre bulldozer à nous, c’est la prière. C’est elle qui nous ouvre à Dieu et aux autres.
Il y a urgence à préparer la route du Seigneur. C’était vrai au temps de Jean Baptiste. Ses appels vigoureux à la pauvreté préparaient les esprits à savourer le message des béatitudes (Heureux les pauvres de cœur, les doux, les artisans de paix…). C’est vrai aussi pour nous aujourd’hui. Dans le chaos de nos vies, nous avons à ouvrir une route au Seigneur.
Une route, ça se construit avec des tunnels et des ponts. Hâtons-nous de raser les montagnes de notre orgueil et de notre vanité. Jetons des ponts vers ceux qui nous entourent. Creusons des tunnels pour rejoindre ceux dont tout nous sépare. Autrement dit, il s’agit de faire œuvre d’unité, de paix et de réconciliation. Il s’agit de tout faire pour nous rapprocher de ceux qui nous entourent.
Une route enfin, ça se goudronne. Par notre amour sans cesse renouvelé, nous allons dérouler le tapis rouge et fleuri pour le Seigneur qui vient à nous pour nous combler de son amour. Il vient à nous par cette Parole de l’Évangile qui est une Bonne nouvelle. Il est présent dans cette Eucharistie qui nous rassemble. Il veut aussi nous rejoindre dans notre vie de tous les jours, tout spécialement à l’approche de Noël. Alors oui, disposons-nous à vraiment l’accueillir avec tout notre amour. C’est à ce prix que « tout être vivant verra le salut de Dieu ».
Sources : revues Feu Nouveau, Cahiers de prions en Église, revue Prier, dossiers personnels
Télécharger en PDF : 2ème dimanche de l’Avent
SOURCE http://homelies.livehost.fr
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