• Homélie - Assomption de la Vierge Marie- 15 août

    Assomption de la Vierge Marie

    Abbé Jean Compazieu

    Heureuse celle qui a cru…

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    assomption-V-M.jpgEn ce 15 août, nous célébrons l’assomption de la Vierge Marie, son entrée définitive dans la gloire de Dieu. C’est là que son Fils Jésus l’a accueillie avec amour. C’est une fête exceptionnelle à laquelle tous les chrétiens sont convoqués. Ils sont nombreux, chaque année, ceux et celles qui profitent de l’occasion pour se rassembler dans les divers lieux de pèlerinage à Lourdes, La Salette, Fatima et ailleurs. Les uns et les autres choisissent de se tourner vers Marie pour implorer sa protection.

    En disant cela, il nous faut éviter une confusion : Marie ne tient pas le rôle de Dieu. Nous ne la prions pas comme une sorte de déesse. Son message, à Lourdes et ailleurs, nous renvoie au Christ. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie. C’est par lui que nous passons pour aller vers le Père. Comme aux noces de Cana, elle est là pour nous redire : « Faites tout ce qu’il vous dira. » Elle nous rappelle l’importance de la prière, de la conversion et de la pénitence. Elle-même nous a donné, tout au long de sa vie terrestre, le témoignage de sa foi et de son entière disponibilité aux appels de Dieu.

    Certains peuvent se demander pourquoi c’est l’évangile de la Visitation qui a été choisi pour cette fête de l’Assomption. Certainement c’est surtout à cause du Magnificat qu’elle a chanté et que nous pouvons maintenant chanter avec elle. La liturgie n’a pas séparé ce Magnificat des circonstances qui l’ont entouré. Comme Elisabeth et avec elle, nous pouvons proclamer : « Heureuse celle qui a cru. » Marie nous apprend qu’avoir la foi, ce n’est pas seulement avoir des idées, des convictions. Elle fait preuve d’une totale confiance à Dieu. Elle s’est entièrement abandonnée à sa volonté.

    Ce que nous remarquons également chez Marie, c’est sa hâte quand elle se rend chez sa cousine. Dans la Bible, il y a un mot qui revient régulièrement : c’est « aussitôt ». Nous avons là un autre aspect de la foi. La réponse à l’appel de Dieu ne supporte pas les longues attentes. Quand elle apprend la future naissance de Jean Baptiste, Marie comprend cela comme un appel à rendre service à sa cousine. Elle part aussitôt et en toute hâte. Voilà un exemple pour nous qui sommes si facilement repliés sur nous-mêmes. Quand nous sommes fermés aux appels de ceux qui sont dans le besoin, c’est le Seigneur que nous rejetons. Mais Marie et toujours là pour nous apprendre à nous tourner sans attendre vers les autres et vers Dieu. Les petits, les pauvres, les exclus ont la première place dans son cœur.

    Depuis des mois, notre monde subit toutes sortes de bouleversements vertigineux. Ce sont les plus pauvres qui en sont les prières victimes. Beaucoup souffrent de la famine, de la précarité et de toutes sortes d’épreuves. Quand un enfant a mal, il appelle sa maman. Nous, chrétiens, c’est vers Marie que nous nous tournons. Comme autrefois, elle accourt vers nous. Bien sûr, nous ne sommes pas Elisabeth et Marie n’est pas notre cousine. En fait, elle est bien plus ; elle est notre mère. C’est Jésus qui l’a voulu ainsi lorsqu’il était sur la croix ; s’adressant à Jean, il lui dit : « voici ta mère. » Puis il dit à Marie : « Voici ton fils ». A travers lui, c’est toute l’humanité que le Christ confiait à Marie. Alors oui, comme lui, n’hésitons pas à la prendre chez nous et à lui donner la place d’honneur. Quelle que soit notre situation, nous pourrons toujours compter sur elle.

    En ce jour, nous rendons grâce au Seigneur pour ce merveilleux cadeau qu’il nous a fait en nous donnant Marie pour Mère. Cette fête de l’Assomption vient raviver notre lien profond à Jésus Christ. Ce que Dieu a réalisé pour elle nous est offert à tous, gratuitement et sans mérite de notre part. Ce bonheur qui est le sien, nous y sommes tous appelés. Notre vie terrestre nous prépare à ce monde nouveau que Jésus appelle le Royaume de Dieu. Il importe que nous entendions bien l’appel que le Christ nous adresse et que nous nous mettions en route sans attendre.

    Au cours de la prière universelle, nous pourrons joindre notre prière à celle de Marie et à celle de l’immense foule des saints du ciel pour les besoins spirituels et matériels de notre monde. Nous lui confierons toutes les souffrances des malades, des exclus et de toutes les victimes de la guerre. Nous allons ensuite offrir le sacrifice de Jésus. Avec Marie au pied de la croix, pensons à y joindre nos propres souffrances et toutes les activités de notre vie.

    Tout cela, nous te le présentons, Seigneur, comme offrande pour le salut de tous nos frères. Que cette fête de l’Assomption fasse grandir en nous le désir d’imiter la Vierge Marie. Fais grandir notre confiance en sa prière maternelle, pour partager un jour avec elle ta gloire.

    source http://dimancheprochain.org

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