• Homélie du 1er dimanche du Carême (9 mars 14)

    Homélie du 1er dimanche du Carême (9 mars)

    Abbé Jean Compazieu

     Le « Oui » au Christ

    Textes bibliques : Lire
    Mercredi dernier, nous sommes entrés dans le temps du Carême. Ces quarante jours nous sont donnés pour nous préparer à la grande fête de Pâques. Ce jour-là, nous fêterons dans la joie la victoire du Christ ressuscité, vainqueur de la mort et du péché. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’il veut nous associer tous à sa victoire.

     

    Le grand message de ce dimanche c’est que toute notre vie est un combat, une lutte contre l’esprit du mal. Ce dernier cherche à nous détourner de Dieu. La première lecture nous dit qu’Adam et Eve ont cédé au tentateur. Ils ont voulu être « comme des dieux ». Satan insinue le doute dans leur cœur : « Tout ça c’est des histoires pour vous empêcher de vivre et de faire ce dont vous avez envie ». En réalité, celui qui cède à la tentation ne devient pas comme Dieu. Il se trouve au contraire dans une situation misérable. Adam et Eve prennent conscience de leur fragilité, de leur faiblesse, de leur incapacité à se défendre. Au lieu de devenir comme Dieu, ils découvrent qu’ils ne  sont que des humains fragiles et mortels.

    Dans sa lettre aux Romains, Saint Paul relit notre première lecture mais sous une logique nouvelle. Par la faute d’un seul, tous les hommes sont constitués pécheurs. Mais par le sacrifice du Christ, nous retrouvons la vraie vie. Dieu n’a pas créé la mort. Mais, par leur péché, les hommes ont fait entrer la mort dans le monde. Cette mort n’est pas seulement la mort physique mais tout ce qui est poison de mort : l’exploitation de l’homme par l’homme, le viol des consciences, l’oppression, le racisme… Mais la vie nouvelle que Jésus nous offre pèse bien plus lourd que la mort. Elle est bien plus grande que tous les péchés du monde. C’est dans la croix et la résurrection du Christ que s’enracine notre espérance d’une victoire des hommes sur la mort et le péché. C’est de cette bonne nouvelle que nous avons tous à témoigner.

    Comme Adam et Eve, Jésus a connu, lui aussi, la tentation. Nous y voyons que Satan s’est servi de la Parole de Dieu pour le détourner de Dieu. C’est aussi ce que nous voyons avec les sectes. Elles utilisent la Bible pour semer le doute. Mais Jésus ne s’est pas laissé avoir par le discours de Satan. C’est vrai qu’en tant que Fils de Dieu, il peut accomplir des miracles. Le diable lui propose d’en faire un en sa propre faveur.

    La première tentation que Jésus a connue est due à la  faim : « Ordonne que ces pierres deviennent du pain ». La réponse de Jésus est sans appel : « Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Jésus se présente comme le nouvel Adam qui reçoit du Père sa mission de Fils. Désormais ce ne sont plus des pierres qui seront transformées en pain. Mais les cœurs durs comme des pierres deviendront tendres comme du bon pain en se laissant pétrir par l’amour.

    L’Evangile nous parle ensuite du temple. C’était l’endroit privilégié où montait la prière d’Israël. A plusieurs reprises, les prophètes avaient dénoncé le « culte inutile » qui s’y pratiquait : « Ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi ». Au lieu de servir Dieu, on se servait de lui. Jésus refuse ce marchandage. Il n’utilisera pas le temple pour ses intérêts personnels. Sa mission sera de purifier ce temple qui est devenu une « maison de trafic. Le miracle de Jésus ne sera pas de sauter du haut du temple mais de remettre debout tous les handicapés du corps, du cœur et de l’esprit.

    Dans la troisième tentation, Satan montre à Jésus comment lui, le démon, domine le monde. Ce pouvoir, il le propose à Jésus à condition qu’il se prosterne devant lui. C’est la tentation de la puissance et de l’avidité. Dans l’Ancien Testament, nous lisons que le peuple d’Israël s’est prosterné devant le veau d’or. Notre monde actuel continue à se prosterner devant l’argent, le pouvoir et les biens de consommation. Jésus a fait le choix inverse. C’est sur ce chemin qu’il veut nous entraîner tout au long de ce Carême.

    Le Christ a été victorieux d’abord par le discernement. Il a bien vu que le diable trahit l’Ecriture. C’est la tentation du mensonge et de l’orgueil qui nous détournent de Dieu. Durant ce carême, nous serons invités à suivre le Christ au désert pour nous associer à son combat et à sa prière. Aller au désert, c’est rechercher des temps de silence pour une vraie  rencontre avec Dieu. Avec lui, nous serons plus forts dans notre lutte contre les forces du mal. Avec lui, nous apprendrons à rejeter toutes les publicités mensongères qui courent dans le monde et qui nous détournent de l’Evangile. La Lumière de la Parole de Dieu nous est offerte pour éclairer notre vie. Que cette bonne nouvelle ravive notre espérance et notre joie.

    Le pain que nous recevons de toi, Seigneur, vient renouveler nos cœurs ; il nourrit la foi, fait grandir l’espérance et nous donne la force d’aimer ; apprends-nous à toujours avoir faim du Christ, seul pain vivant et vrai et à vivre de toute parole qui sort de ta bouche. Amen

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse, Au Cœur de l’Eglise Homélies Année A (Patrick Chauvet),  La Parole de Dieu pour chaque jour 2014 (V. Paglia), l’Intelligence des Ecritures (MN Thabut) – Ta Parole est ma joie (J. Proux)

    source  http://dimancheprochain.org

    RETOUR À L'ACCUEIL

     

    « Un VIDÉO plein d'Espérance !!!La biodiversité au programme - E&E »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :