• Homélie du 30ème dimanche ordinaire (27 octobre 2013)

    Homélie du 30ème dimanche ordinaire (27 octobre)

    Abbé Jean Compazieu

     

    " Un pauvre a crié…

     

    Dieu l’écoute et le sauve "

     

    Textes bibliques : Lire

    Dimanche dernier, nous avons entendu une invitation à prier avec insistance et avec foi. Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous rappelle les dispositions intérieures que nous devons avoir. La première lecture est extraite du livre de Ben Sirac. C’est une réponse à ceux qui contestent la foi traditionnelle parce que, disent-ils, cela ne fonctionne pas : les écarts entre la situation sociales des uns et des autres est un scandale ; les pauvres restent pauvres. Les démunis comme la veuve et l’orphelin ne s’en sortent pas ; la solidarité ne fonctionne plus.

    Face à ce douloureux constat, une question se pose : que fait Dieu ? Il semble indifférent, insensible, impuissant. Quelqu’un m’écrivait un jour : « Il n’est jamais là quand on en a besoin. » A la suite des prophètes, Ben Sirac répond qu’il est bien présent. Le problème c’est que trop souvent, nous sommes ailleurs. Comme au temps des disciples d’Emmaüs, il marche avec nous, mais nous ne savons pas le reconnaître. Il entend le cri de tous ceux et celles qui s’adressent à lui. Il les délivre de toutes leurs angoisses et leur rend justice. Plus tard, Jésus précisera qu’il se reconnaîtra à travers le pauvre affamé et démuni.

    Le psaume 33 nous dit précisément que Dieu n’est pas insensible aux souffrances du monde. Il entend le cri de tous ceux qui s’adressent à lui. Il les délivre de toutes leurs angoisses. Il se fait proche du « cœur brisé » et il « sauve ». Le Seigneur protège tous ceux qui se tournent vers lui. Voilà une bonne nouvelle qui change tout dans notre prière. On ne peut que le bénir en tout temps.

    L’apôtre Paul (2ème lecture) se trouve lui aussi dans une situation de détresse. Il est en prison et il sait qu’il va être exécuté. Il se prépare à passer le relai à ceux qui vont le remplacer. Toute sa vie a été un combat. Mais il est resté fidèle jusqu’au bout. Il a rencontré des obstacles, des oppositions, des attaques. Mais le Seigneur a toujours été à ses côtés. Il s’est totalement impliqué dans sa mission qui était « d’annoncer l’Evangile et le faire connaître aux nations païennes ». Il attend maintenant la récompense promise au « serviteur fidèle’ : rencontrer le Seigneur et être avec lui dans son Royaume. C’est là son espérance et sa force. Sa prière est  entièrement tournée vers Dieu.

    C’est ainsi que Ben Sirac et Paul nous parlent de la prière du pauvre qui attend tout de Dieu. D’ailleurs, dans le mot prière, il y a « précarité ». Ce n’est pas pour rien que Jésus a dit : « Heureux les pauvres de cœur », ceux qui ne sont pas imbus de leur supériorité. Le Seigneur les entend et il prend pitié. Il se range du côté des petits, des exclus. Il ne demande qu’à les combler de son amour. II compte sur nous pour le leur dire par toute notre vie.

    L’Evangile est là aujourd’hui pour mettre en valeur la prière du pauvre. Jésus nous raconte une parabole pour faire passer un message de la plus haute importance. Il nous présente un pharisien et un publicain. Tous deux montent au temple pour prier. Ils pratiquent la même religion mais ils ne sont pas ensemble. Le pharisien présente à Dieu un bilan impressionnant : il n’a commis aucune faute, il jeûne, il fait l’aumône. Tout ce dont il est fier est sans doute vrai. D’ailleurs, ce n’est pas cela que Jésus lui reproche.

    Le problème de cet homme c’est son orgueil. Il est convaincu d’être juste mais il n’a que mépris pour les autres. Il ne se contente pas de se donner des coups d’encensoir. II fait en même temps l’examen de conscience du publicain. Il n’a pas compris que pour être exaucé, il nous faut être plein de bonté et de compréhension pour les autres, même s’ils sont pécheurs. C’est ce que nous a rappelé la semaine missionnaire : Dieu veut le salut de tous les hommes.

    Bien à distance, nous avons le publicain. C’est un homme méprisé et même détesté de tous. Il a pactisé avec l’occupant romain. De plus, il a rançonné la population. Il s’avoue pécheur et se reconnaît coupable. Il est au fond du gouffre. La seule chose qu’il peut faire c’est d’implorer le pardon de Dieu à son égard : « Mon Dieu, prend pitié du pécheur que je suis. »

    Cette parabole nous est racontée pour nous annoncer une bonne nouvelle : elle nous dit que Dieu est Amour. Et cet amour va jusqu’au pardon. Tout cela nous est offert gratuitement et sans mérite de notre part. Celui qui se croit supérieur aux autres n’a rien compris. Comment pouvons-nous nous adresser à Dieu si nous n’avons que du mépris pour les autres ? Si nous réalisons quelque chose de bien, ce n’est pas dû à nos mérites mais à l’action du Seigneur en nous. Il attend de nous que nous venions à lui les mains vides pour les remplir de son amour. N’oublions pas qu’il a donné sa vie et versé son sang pour nous et pour la multitude, y compris pour les publicains. Il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Il compte sur nous pour les aimer et les porter dans notre prière.

    Nous te rendons grâce, Seigneur Jésus, pour le don de toi-même que tu fais à tous les hommes. Rends nos cœurs assez pauvres pour s’émerveiller d’un tel amour. Seigneur, tu viens nous remplir de force pour annoncer l’Evangile. Cette force, c’est la grâce du baptême sans cesse vivifiée par l’Eucharistie. Nous te prions pour que tous les hommes puissent entendre et accueillir cette Bonne Nouvelle que tu es venu apporter au monde.

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse – Pour la célébration de l’Eucharistie (Feder et Gorius), Lectures bibliques des dimanches C (A. Vahoye)

    Source http://dimancheprochain.org

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