• Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire (25 janvier 2015)

    Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    « Conversion-minute »

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     Textes bibliques : Lire

    Quand nous entrons dans une galerie marchande ou un centre commercial, nous repérons des enseignes : « clés minute », « talon minute ». C’est ainsi que certains services sont assurés immédiatement pour répondre à l’urgence. Or voilà que la liturgie nous présente des « conversions-minute » pour répondre à des urgences spirituelles. 

     C’est ce message que nous trouvons dans la première lecture. Jonas est envoyé par Dieu à Ninive, la grande ville païenne « dont la perversité est montée jusqu’aux cieux ». En plus, c’est une mission à risque car ces païens avaient écrasé Israël. Mais voilà que Dieu se préoccupe de leur sort. Trop souvent, nous classons les gens en deux catégories, les bons et les mauvais. Mais pour Dieu, tous sont ses enfants. Il nous presse d’aller vers les autres pour être les messagers de son amour.

    Jonas a répondu à cet appel avec la peur au ventre. Il annonce à cette ville que dans quarante jours, elle sera détruite. Sans plus attendre, les gens se mettent à jeûner et à faire pénitence. Cette conversion leur évite le châtiment dont ils étaient menacés. En lisant cette histoire, nous découvrons un Dieu qui s’intéresse à tous, même à ceux qui n’appartiennent pas à son peuple. Il les aime tous, quelle que soit leur religion, musulmans, juifs, Indouistes. Il offre son salut à tous. Voilà cette découverte fabuleuse que nous découvrons dans le petit roman de Jonas.

    Saint Paul a vécu lui aussi une « conversion-minute » sur le chemin de Damas. Dans sa lettre aux Corinthiens, il cherche à les entraîner vers l’essentiel : ce n’est plus « Ninive sera détruite » mais « Le monde dans lequel nous vivons est en train de passer. Nous sommes au seuil d’un monde nouveau ». Nous comprenons alors qu’il est urgent de lever les yeux au-dessus de notre horizon quotidien. Nous devons regarder l’horizon de Dieu. C’est un monde nouveau qui est en train  de naître. Et nous ne pouvons que nous en réjouir. La bonne nouvelle est pour tous, riches et pauvres, mariés ou non. Quelle que soit notre situation ici-bas, nous sommes entraînés à vivre dans la perspective du Monde nouveau : « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, faites tout pour la gloire de Dieu. »

    Dans l’évangile de saint Marc, nous assistons également à une « conversion-minute ». Ce retournement n’est pas dû à une menace mais à l’annonce d’une bonne nouvelle : « les temps sont accomplis. Le Règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » C’est alors l’appel de Simon et André : « Venez derrière-moi. » Aussitôt, Simon et André laissent tout, leurs filets, leurs barques, leurs familles. Et ils partent derrière Jésus. Un peu plus tard, c’est Jacques et Jean qui répondent à son appel.

    Nous remarquons le mot « aussitôt » qui revient deux fois dans ce récit. On est dans l’urgence. Il est urgent d’appeler car « le Royaume est tout proche ». C’est aussi l’urgence de répondre pour devenir « pêcheur d’hommes ». Cette pêche n’est pas une capture mais un sauvetage. Il s’agit de ramener les hommes vers la vraie vie. Avec Jésus et comme lui, nous avons à « crier l’Evangile ». Notre Dieu veut se faire connaître de tous les hommes. Il veut les rassembler tous dans son Royaume. Qui que nous soyons, nous sommes son bien le plus précieux.

    En ce dimanche 25 février, c’est la fête de la « conversion-minute » de Saul sur le chemin de Damas. Après trois jours de jeûne,  cet homme qui persécutait les chrétiens a été baptisé par Ananias. Par la suite, il est devenu un prédicateur flamboyant de Jésus Christ et de son Evangile. Il y avait urgence pour Paul et pour le monde.

    Des « conversions-minute », nous en trouvons tout au long de l’histoire chrétienne. Nous pensons à saint Augustin et à Charles de Foucauld qui ont passé une première partie de leur vie dans la débauche. Et aujourd’hui encore, des gens qui étaient loin de Dieu se mettent en route vers le baptême et la confirmation. C’est le cas aussi de nombreux persécuteurs qui se convertissent à Jésus Christ comme Paul sur le chemin de Damas. Cette conversion les a obligés à rompre avec leurs familles et leurs relations. Mais ils sont heureux car cette rencontre avec le Christ a changé leur vie.

    En ce dimanche 25 janvier, nous clôturons la semaine de prière pour l’unité des chrétiens ; nous prions en communion avec nos frères et sœurs de différentes confessions. Cette prière doit nous conduire vers une conversion du regard que nous portons sur les autres. Nous nous découvrons tous frères et sœurs, tous membres de la même famille de Dieu. Ce qui doit guider notre vie c’est l’amour que le Seigneur met en nous. En ce jour, nous faisons nôtre cette prière du psaume : « Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur ».

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse – L’Intelligence des Écritures (Marie-Noëlle Thabut) – Dossiers personnels.

    source http://dimancheprochain.org
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