• Homélie - Mercredi des Cendres -13 fév 2013

    Mercredi des Cendres

    Abbé Jean Compazieu

     

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    jeudi saintTextes bibliques : Lire


    Nous sommes aujourd’hui au premier jour de carême. Ils sont de plus en plus nombreux ceux et celles qui ne savent pas très bien ce que c’est. Beaucoup pensent d’abord aux privations : on jeûne, on ne mange pas de viande. Les enfants ajoutent même qu’on ne mange pas de bonbons. Beaucoup comparent cette période au Ramadan des musulmans. Ces derniers ne mangent rien de toute la journée. Pour eux c’est un temps de purification. Le carême chrétien, c’est différent. Pour le comprendre, il nous faut revenir aux textes bibliques qui viennent de nous être proposés.


    Le grand message du Carême c’est d’abord que Dieu est Amour. Il ne sait pas être autre chose. Il nous aime d’un amour passionné qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Toute la Bible ne cesse de nous renvoyer à cette bonne nouvelle. Dieu est merveilleux parce qu’il n’est qu’amour. Nous pouvons tous nous abandonner à lui. Il n’a d’autre justice que celle de sa miséricorde. Nous sommes tous envoyés pour témoigner de ces merveilles de Dieu. Et comme pour les apôtres au jour de la Pentecôte, ce témoignage joyeux doit susciter l’émerveillement.


    Le problème c’est que trop souvent, nous sommes loin de Dieu. Nous organisons notre vie en dehors de lui, sans tenir compte de lui. Dieu voit cela et il en souffre. Quand nous voyons quelqu’un qui ne cesse de commettre des imprudences, nous comprenons qu’il va ruiner sa vie. Nous faisons tout pour l’en empêcher et pour le protéger. Si nous agissons ainsi, c’est parce que nous tenons à lui, surtout si c’est un membre de notre famille. Nous nous sentons tous responsables les uns des autres dans notre famille et au niveau des diverses relations que nous pouvons avoir.


    Cet amour que nous avons les uns pour les autres nous dit quelque chose de celui de Dieu pour nous. Il nous voit nous enfoncer dans le péché et nous détourner de lui. En ce début du Carême, il nous adresse un appel solennel : « Revenez à moi de tout votre cœur. » C’est une supplication pressante de Dieu. Il est encore temps de nous engager, de faire un retournement à 180 degrés. Nous prenons conscience de nos fautes et de notre responsabilité. Il ne s’agit pas de nous y complaire. L’essentiel c’est de poser notre regard sur Dieu « car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. Dieu n’est pas là pour nous punir mais pour nous sauver et nous combler de ses bienfaits.


    Le psaume 50 est précisément la prière de celui qui se reconnaît pécheur. Il témoigne de l’amour et de la miséricorde du Seigneur. Cette faute et cette offense ne pèsent rien face à l’amour et à la miséricorde infinis de Dieu. C’est avec lui et en lui que nous retrouverons la joie d’être pardonnés. Et du coup, nous retrouvons l’intimité avec notre Dieu. Nous pouvons lui rendre grâce pour cette merveille qu’il réalise dans notre vie.


    La lecture de saint Paul aux Corinthiens va dans le même sens. Il nous supplie : « Au nom de Jésus Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. » Il ne faut jamais oublier que Dieu fais sans cesse le premier pas vers nous. Il a envoyé son Fils pour nous ramener vers lui. Mais rien n’est possible sans notre réponse personnelle. C’est pour cela que Paul nous recommande de ne pas refuser cette réconciliation nous est offerte. Ce temps du Carême est donné pour redécouvrir cette tendresse et cette miséricorde de Dieu. « Là ou le péché a abondé, la grâce (l’amour)  a surabondé »


    L’évangile nous montre ce que doit être une vie de converti. Il s’adresse à ceux qui veulent « vivre comme des justes ». Le « juste » ce n’est pas seulement celui qui est équitable ; c’est  celui qi vit en conformité à la volonté de Dieu. Le mot « justice » est équivalent de sainteté. C’est à cela que nous sommes tous appelés. Dieu nous aime tous gratuitement et sans mérite de notre part. Notre réponse doit être gratuite et sans arrière pensée.


    Concrètement, si nous jeûnons, si nous prions, si nous faisons l’aumône, ce n’est pas pour être vus des hommes ; c’est parce que nous avons découvert un trésor bien plus grand. Ce trésor, c’est Dieu lui-même, c’est son amour gratuit. Ce qui fait la valeur de la prière, de l’aumône et du jeûne, c’est l’amour que nous y mettons. « L’aumône ouvre le cœur et les mains vers l’autre ; la prière dirige le cœur et les mains vers Dieu ; le jeûne nous aide à ne penser qu’à Dieu et à tendre nos mains vers nos frères. (Extrait de Prions en Eglise) L’idéal serait que, durant ce carême, nous posions chaque jour un acte que seul notre Père du ciel connaîtra.


    Vivons ce carême comme une marche joyeuse vers la vie et vers Pâques. Car c’est vrai, il s’agit véritablement d’un temps de joie. Seul le péché est triste. Mais ces quarante jours nous sont offerts pour nous bruler au feu de l’amour de Dieu. Nous t’en prions Seigneur : que ce temps de conversion nous tourne d’avantage vers toi et vers le service des hommes. Amen

    Sources : Prions en Eglise, Signes, Feu Nouveau, Hors série de Magnificat, Carême pour les cancres.

    Source http://dimancheprochain.org

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