Fête de la Croix glorieuse
Textes bibliques : Lire
Les textes bibliques de ce dimanche nous renvoient à la croix. Cet objet dont nous avons l’habitude est devenu le signe des chrétiens. Nous la retrouvons dans nos maisons mais aussi aux carrefours de nos chemins ou encore sur la tombe de nos défunts. Et surtout, elle est en bonne place dans nos églises. Elle fait partie des signes que les chrétiens des générations passées nous ont légués. Et Pour certaines personnes, la croix est devenue un bijou de grande valeur…
Oui, bien sûr, mais cette croix c’est aussi celle qui marque douloureusement la vie des chrétiens en Irak, en Syrie et dans bien d’autres pays. Ils préfèrent mourir plutôt que d’adhérer à une religion qui n’est pas celle de Jésus Christ. Nous pensons aussi à tous ceux qui sont tournés en dérision dans leur école, leur lieu de travail à cause de leur foi. Nous sommes tous de la même grande famille. Et si nous nous sommes rassemblés à l’église, c’est d’abord pour communier au sacrifice volontaire de Jésus qui donne sa vie pour sauver tous les hommes. Dieu s’est fait homme pour assumer notre condition humaine. Dans sa mort, il assume notre mort. Il est toujours du côté des victimes de la violence, des massacres et des génocides.
Les textes bibliques de ce jour nous invitent à accueillir cette bonne nouvelle. La première lecture a été écrite plusieurs siècles avant Jésus Christ. Elle nous raconte les tribulations des hébreux pendant leur longue traversée du désert. Nous avons peut-être été surpris par cette étrange histoire du serpent de bronze. Il semble que l’auteur a repris un vieux mythe du monde oriental. Les hébreux, dans le désert, ont récriminé contre Dieu. Il leur manquait les bonnes choses de l’Egypte. Au fil des jours, ils étaient de plus en plus dégoûtés par cette nourriture misérable et si peu variée. Juste une question au passage : De nos jours, qui récrimine contre les émissions, les sites Internet, les articles et les livres qui sont des fausses nourritures, toujours aussi peu variées, et qui devraient nous dégoûter ? Le serpent de bronze est le point de départ de la guérison car il oblige à lever les yeux, à regarder vers le haut. C’est le signe qu’on se tourne vers Dieu et qu’on veut accueillir son amour.
L’apôtre Paul nous donne l’occasion de faire un pas de plus. Il nous rappelle comment le Christ Jésus s’est abaissé jusqu’à mourir sur une croix. A l’époque, c’était le supplice le plus avilissant qui était réservé aux esclaves. En tant que citoyen romain, Paul a échappé à la crucifixion pour être décapité. La réalité d’un Dieu qui se dépouille pour prendre la condition de serviteur, c’est difficile à admettre. On pense que c’est trop beau pour être vrai. Comment peut-on admettre un tel excès d’amour ? A travers son message d’aujourd’hui, Paul nous invite à fixer notre regard sur la croix glorieuse jusqu’au moment où s’impose cet amour excessif. Ce geste peut nous libérer et nous sauver bien mieux que le serpent d’airain planté en terre.
Dans l’évangile, le Christ nous adresse une bonne nouvelle de la plus haute importance : Créateur et Sauveur ne font qu’un. Si nous croyons, c’est pour entrer dans cette histoire d’amour entre Dieu et l’humanité. Trop souvent, nous traînons derrière nous des images de la mort chargées de peur. Elles sont liées au jugement et à la condamnation. Or voilà que Jésus vient rectifier l’idée que nous nous en faisons : « Dieu a envoyé son Fils, non pas pour condamner le monde mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » Ces paroles sont au cœur de notre foi. Elles excluent la peur. Celui qui vit dans la confiance échappe au jugement. Sa confiance ne peut être déçue. Telle est la bonne nouvelle qui repose sur la prédication de Jésus lui-même.
C’est pour cette raison que nous nous tournons vers la croix du Christ. Ce qui en fait la valeur, ce n’est pas d’abord les souffrances du Crucifié mais la Passion de l’Amour. Si les plaies du crucifié sont notre salut c’est parce qu’elles sont les conséquences d’un amour sans mesure. Nous, chrétiens, nous regardons la croix comme un signe de guérison et de salut. Comme le disait si bien le Cardinal Marty, « la croix devient la clé qui ouvre la prison, qui brise le cercle infernal. » C’est de cette espérance que nous avons à témoigner auprès de ceux et celles qui souffrent physiquement et moralement. Nous pensons aussi à toutes les victimes de la haine, des violences, du racisme et des guerres. Le Christ vainqueur veut nous entraîner tous dans son élévation.
Comme chaque semaine, nous nous rassemblons pour l’Eucharistie. C’est LE grand moment de la semaine. Dans certains pays, on fait des heures de chemin à pied pour y participer. Ne pas répondre à cet appel du Seigneur, c’est un affront aux martyrs d’autrefois et à ceux d’aujourd’hui. Et c’est surtout un affront à Celui qui a livré son Corps et versé son sang pour nous et pour la multitude.
En ce jour, nous te prions, Seigneur : augmente notre foi et notre amour ; Donne-nous force et courage pour te suivre avec confiance. Fais de notre vie, de nos joies et de nos souffrances une offrande d’amour qui rejoigne la tienne pour que le monde soit sauvé.
Sources : Revue Feu Nouveau – L’Intelligence des Ecritures (MN Thabut) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes – commentaires du missel communautaire (Père André Rebré) – dossiers personnels.
source http://dimancheprochain.org