Le pape a souhaité aux pasteurs le « courage apostolique de dire toujours les choses avec vérité », lors de la messe à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, le 15 décembre 2016. Mais ce courage demande aussi d’accueillir les personnes « avec le peu qu’elles peuvent donner ».
Dans son homélie rapportée par Radio Vatican, le pape a commenté l’Evangile du jour (Lc 7, 24-30) où Jésus parle de Jean le Baptiste comme « bien plus qu’un prophète ». C’était, a expliqué le pape, « un homme fidèle à ce que le Seigneur lui avait demandé » : « Un grand parce que fidèle ».
« Il prêchait de manière forte, il disait des choses dures aux pharisiens, aux docteurs de la loi, aux prêtres, il ne leur disait pas : ‘très chers, conduisez-vous bien’. Non. Il leur disait simplement : ‘Engeance de vipère’ (…). Il ne faisait pas de nuances ». Il dénonçait aussi au roi Hérode son adultère. Ainsi Jean le Baptiste « risquait sa vie mais il était fidèle ». Par fidélité « à sa vocation et à la vérité », il « insultait ».
Le pape a fait observer que si aujourd’hui « un curé disait dans l’homélie dominicale : ‘parmi vous certains sont des engeances de vipère et il y a beaucoup d’adultères’, sûrement l’évêque recevrait des lettres de perplexité : ‘Renvoyez ce curé qui nous insulte’ ».
Mais Jean le Baptiste ne faisait pas qu’insulter : il « comprenait la situation des gens et aidait à avancer vers le Seigneur ». Il appelait à la conversion en faisant « un premier pas ». Ainsi il recommandait aux publicains de ne pas demander plus du juste impôt et aux soldats de ne pas tomber dans la corruption. « Avec ce tout petit pas en avant, (…) il savait que le Seigneur faisait le reste ».
La grâce du doute
Jean le Baptiste avait « aussi des moments d’obscurité » il « avait ses doutes », a constaté le pape, car Jésus n’était pas un Sauveur « comme il se l’était imaginé ». Les grands « sont sûrs de leur vocation mais chaque fois que le Seigneur leur montre une nouvelle route (…) il doutent. (…) Le diable fait ce travail et certains amis l’aident ».
Pour le pape François, l’exemple de Jean le Baptiste est « un beau programme de vie chrétienne » : c’est « un grand », qui « prêchait la conversion, qui n’y allait pas à demi-mot pour condamner les orgueilleux », mais qui « à la fin de sa vie se permet de douter ».
« Demandons à Jean la grâce du courage apostolique de dire toujours les choses avec vérité, de l’amour pastoral, de recevoir les personnes avec le peu qu’elles peuvent donner, le premier pas, a conclu le pape. Et aussi la grâce de douter. Si souvent, peut-être à la fin de la vie, on peut se demander : ‘Mais ce à quoi j’ai cru, est-ce vrai ou ce sont des fantasmes ?’, la tentation contre la foi, contre le Seigneur. Que le grand Jean (…) nous aide sur ce chemin sur les traces du Seigneur ».
source ZENIT.org
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