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Pour toi quand tu pries, retires toi dans ta chambre... - Élisabeth
-Pour toi quand tu pries, retires toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte et prie ton Père qui est là, dans le secret; et ton Père qui est là dans le secret te le rendra.(Matt6,4)
Après la destruction du premier Temple, par Nabuchodonosor, les juifs exilés à Babylone construisent des synagogues où ils se réunissent, et les Sages substituent la prière aux sacrifices. Cette dernière prend alors un caractère institutionnel obligatoire pour chaque adulte. Ils enseignent que la Shehina, Présence divine, ne repose que sur une assemblée de dix personnes, le mynian. La prière solitaire, par soucis de faire communauté et de lutter contre l’assimilation, n'est ni privilégiée, ni encouragée. La construction du second Temple n'aboli pas cette pratique et après sa destruction, la synagogue devient le lieu de culte de la communauté dispersée.
Si on ne connait pas l’histoire du peuple juif on ne sait pas que ce jour là, le Christ enseigne à ses disciples et à la foule nombreuse de juifs venus l'écouter quelque chose de complètement révolutionnaire. Une révolution à 360 degrés de tout l’être. Il s’agit pour chaque individu de sortir du groupe, de faire l'expérience de la solitude, un peu le leh leha, va vers toi que Dieu adressa à Abraham lorsqu’Il lui enjoignit de quitter sa terre, sa culture, son père, tout le connu pour partir. Partir à la rencontre du je suis unique et singulier qui habite en chacun d’entre nous et qui ne peut se dévoiler que par un travail de rupture, de lâcher prise pour se lancer dans le vide de l’inconnu … et se retrouver dans les bras aimants de Dieu, la terre promise.
Le Christ ne nous dit pas de ne plus prier dans les synagogues ou les églises, dans l'économie de la sainteté on ne soustrait pas, on ajoute, mais, d’expérimenter un autre type de relation, un cœur à cœur avec Dieu. Le chemin de l’oraison.
Se retirer pour se trouver, entrer dans son intériorité. Là loin du regard des autres devant qui nous ne pouvons nous empêcher de jouer un rôle, les masques tombent. Dans notre nudité retrouvée et notre pauvreté, peut commencer le dialogue du je et du tu dans l'écoute d'une autre parole que la sienne née de notre silence.
La prière se dit Téfila, en hébreu, en permutant les lettres, j'obtiens le mot Pétil tresse, corde, fil. La prière, une tresse semblable à un cordon ombilical, véritable canal de vie entre le Père Mère et celui qui prie. A l'instar du fœtus dans le ventre de sa mère, lorsque je prie, je me nourris et respire de Sa respiration. Corde solide à laquelle je peux m'accrocher fermement à la fois pour ne pas sombrer dans la détresse et pour combattre ma part d’ombre. Fil incomparable qui tel une ligne téléphonique, fait que je ne suis jamais seul où abandonné, où que je sois, quelque soit la profondeur de ma misère et de mon désespoir, je peux appeler et crier, je peux dire Mon Dieu ! Il entend ma voix, car Il ne dort ni ne sommeille le gardien d’Israël, me répond et me sauve, en Lui je trouve mon refuge.
Cette tresse, me conduit au Pétil Téhélet , le cordon d'azur du châle de prière, dont chaque juif pieux s'enveloppe. A ses quatre coins sont attachées six franges blanches, et une septième bleu pour lier et relier ensemble le ciel et la terre. Les lettres de nos prières de supplication et d’adoration, portées par le souffle de nos lèvres, s'élancent haut vers les cieux pour redescendre en pluies abondantes de bénédictions divines. Un va et vient jamais interrompu, une échelle de Jacob inébranlable. Ces franges sont nouées de telle façon que le nombre des nœuds et de tours correspond numériquement au nom de Dieu, le Tétragramme. Le Christ comme tout juif de son époque portait ce vêtement qui faisait de l'homme une prière vivante en mouvement. L’hémorroïsse a touché le pan de ses franges et s'en est trouvée guérie. Avec Ton Nom très Saint Seigneur pour vêtement, je marche dans le quotidien de mon existence, et c'est l'Amour qui dans le même temps, marche avec moi, à travers moi, pour se donner au monde.
Élisabeth
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