• Quel Dieu prions-nous ? - InterBible

    Le riche et Lazare. Tympan de l’abbaye Saint-Pierre de Moissac, 12e siècle (photo © Sébastien Biay).

    Quel Dieu prions-nous ?

    Francine Robert FRANCINE ROBERT | 30 E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE (C) – 23 OCTOBRE 2022

     

    Le pharisien et le collecteur d’impôt : Luc 18, 9-14
    Les lectures : Sirac 35, 12-14.16-18 ; Psaume 33 (34) ; 2 Timothée 4, 6-8.16-18
    Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

    Voici une parabole provocante, propre à Luc. Elle joue sur des figures opposées, comme souvent : Lazare et le riche, le bon Samaritain et le prêtre, le fils perdu et le fils aîné [1]. Notre réflexe de lecture est peut-être de chercher le modèle à imiter et d’oublier le personnage plus négatif. Mais souvent, c’est justement celui-là qui ressemble aux gens visés par la parabole. Ce personnage est donc là pour nous faire réfléchir lui aussi. Et c’est lui d’abord, ici, car Jésus lui donne plus de place dans sa parabole.

    Fidélité et mépris

    La première caractéristique des gens à qui Jésus parle est de se considérer comme justes. Ne pensons pas seulement aux pharisiens. Les disciples sont là aussi (17,37). En monde biblique, le mots ‘juste’ signifie ‘être ajusté’ au chemin que Dieu propose dans la Torah (Loi de Moïse). Les gens visés sont honnêtement persuadés d’être fidèles le mieux possible à cette Torah donnée par Dieu. L’autoportrait du pharisien est sincère : il fait sûrement tout ce qu’il dit, et plus encore. On aurait tort de condamner son souci de fidélité. Luc présente ainsi Zacharie et Élisabeth : Ils étaient justes devant Dieu, observant de manière irréprochable tous les commandements et toutes les ordonnances du Seigneur (1,6). L’homme ici se réjouit d’être un juste, comme il l’a appris dans les Psaumes [2].

    La seconde caractéristique des auditeurs visés par Jésus est le mépris. « Je ne peux pas supporter le mépris », dit ‘Jésus’ dans le film Jésus de Montréal. Cette phrase de Denys Arcand trouverait sa place dans l’Évangile de Luc.

    La prière du pharisien reflète ce mépris. Il se situe comme un croyant ‘haut de gamme’ par rapport aux gens moins fidèles. Ce désir d’être supérieur aux autres, Jésus l’aborde dans la parabole des places à table, avec la même finale : qui s’élève sera abaissé (14,7-11). Si le pharisien se contentait de remercier Dieu d’être comme il est, ce serait parfait. Mais il veut profiter des fautes des autres pour se faire valoir devant Dieu. On peut bien, la plupart du temps, avoir bonne conscience. Mais c’est une bonne conscience plutôt fragile si elle a besoin de prendre appui sur la faiblesse des autres. Ce pharisien illustre bien la deuxième partie de notre adage ‘quand je me compare, je me console’ : il a besoin de se comparer pour se trouver meilleur. Ou pour être sûr que Dieu le trouve meilleur? Du coup, il juge sévèrement les autres. Ça l’aide peut-être à fermer les yeux sur ses quelques défaillances.

    L’autre différent... pourtant semblable

    Quand Jésus invente des histoires de personnages opposés, l’opposition est souvent l’idée de son auditoire plutôt que l’idée de Jésus. Le pharisien Simon se voit en opposé à la pécheresse, mais une parabole les réunit en tant qu’endettés. De même, le père de la parabole rappelle au fils aîné que le cadet est toujours son frère [3].  (...) pour lire la suite voir ICI

    source http://www.interbible.org/

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