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    Quoi de neuf, docteur Hildegarde ?

    novembre 21, 2012  

     

    Hildgarde.jpgLa récente reconnaissance des vertus de sainte Hildegarde von Bingen a mis en lumière la fécondité spirituelle et culturelle de cette femme du Moyen Age, mystique et responsable de communauté, musicienne et médecin par les plantes etc. Une figure particulièrement intéressante dans le panel des témoins d’une tradition chrétienne attentive au cosmos et au salut de ce monde.

    Un entretien récent avec Camille, une chanteuse française, dans le magazine La Vie, témoigne de cette influence hors-cercles de « docteur Hildegarde » ! Elle devient bien sûr très vite, dans une lecture très moderne, une espèce de « chamane » désincarnée de tout référentiel historique et donc un personnage transgressif et new age. On n’est évidemment pas obligé de partager cette lecture réductionniste de ce que deviennent ces figures chrétiennes. Mais qui sait ce que fait l’Esprit dans les chemins détournés de la culture contemporaine ?

     

    Comment avez-vous « rencontré » Hildegarde de Bingen ?

    Il y a une dizaine d’années, ma sœur, qui travaillait alors à la FNAC, m’a apporté le disque « les chants de l’Extase » et j’ai écouté la musique si atmosphérique, subtilement répétitive comme les ragas indiens, d’Hildegarde. J’ai été apaisée, et je n’ai plus cessé d’ écouter ce CD. Il avait vraiment un effet physique sur moi. Je pense que cela a à voir aussi avec le fait que la musique modale est moins habituelle dans notre environnement musical. (…)

     Qu’est-ce qui vous a particulièrement intéressée dans son parcours ?

    C’était un génie qui, grâce à son énergie spirituelle, a eu le temps de travailler sur tous les plans. Elle a eu cette chance de travailler jusqu’à très tard dans sa vie. J’aime ses livres où elle répertorie plantes, pierres, animaux…Thérapeutiques, ses textes sont aussi poétiques, avec cette écriture un peu désuète et si descriptive qui me fait penser parfois à Francis Ponge dans « Le parti pris des choses ». J’ai aussi « plongé » dans sa médecine. Cet été, j’ai essayé « le petit épeautre » dont elle parle beaucoup, et j’ai constaté ses vertus digestives, le serpolet aussi…J’aime que cette sagesse et cette médecine anciennes nous soient transmises. Avec Hildegarde, on n’a pas besoin d’aller chercher ailleurs, à l’autre bout du monde, et dans d’autres cultures, des produits pour se soigner. Nos céréales européennes ont de grandes vertus !

    Si vous deviez décrire Hildegarde, comment l’imaginez-vous ?

    Pour moi elle était comme une chamane. Ses dessins d’ailleurs, tous plus beaux les uns que les autres, font penser à de l’art africain. Elle devait être la fois très présente et un peu absente, comme le sont tous les grands êtres spirituels. Diaphane, presque translucide, mais tellement puissante !

    Vous êtes, on le voit, très sensible à la spiritualité, mais avez souvent déclaré que vous étiez athée…Comment vivez-vous cette contradiction ?

    J’aime tout ce qui a trait à la spiritualité, mais sans adhérer à une religion. J’interroge ainsi un certain héritage : par exemple, quand je chante dans une chapelle, je suis parfaitement consciente que je suis dans un lieu spirituel, que la musique est un vecteur spirituel. Je cherche souvent à re-sacraliser ce que l’on a oublié. Même si je suis détachée de la religion, je vais dans un même sens.

    Source http://ecologyandchurches.wordpress.com

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