Benoit, un ami et frère assomptionniste qui est missionnaire en Afrique après avoir vécu quelques années au Québec, partage sur son blog personnel quelques réflexions autour de l’invitation de l’encyclique du pape François à vivre une forme de sobriété de vie. En voici quelques extraits.
Commençons par une citation du père d’Alzon (1810-1880) notre fondateur : « L’homme qui désire les biens terrestres est l’esclave de ceux qui peuvent le satisfaire ; l’homme qui ne veut que son pain du jour et de quoi se couvrir, est bien fort contre les obstacles et les séductions. […] Je vous en conjure donc, mes chers frères, de fuir l’amour des richesses et de protester ainsi contre cette tendance au bien-être matériel qui est un des grands avilissements de l’époque présente et la destruction de toutes les aspirations à la perfection chrétienne et à l’ordre surnaturel. » (‘Dégagement de toute préoccupation matérielle’, dans Ecrits spirituels du P. d’Alzon page 157)
Certes, ces propos s’adressent à des religieux et datent de 1868, mais je les trouve finalement d’une grande actualité, non seulement pour des religieux mais pour tout chrétien soucieux d’une vie évangélique aujourd’hui… Ne sont-ils pas précurseurs de ces quelques paragraphes de Laudato si’ -dont on n’a pas fini de parler (cf. § 222 ; 223) (…)
Je sais que tout ce qui, dans l’encyclique du pape François, touche à la baisse de la consommation et à la décroissance en fait sursauter plus d’un…
Car, la plupart de nos économistes, politiciens et chefs d’entreprises sont incapables d’imaginer un autre modèle de société… Et pourtant, c’est bien le rôle de guides spirituels de nous dire cela, non ? Cette sagesse n’est d’ailleurs pas propre au christianisme comme nous le rappelle le pape et les pionniers de la simplicité volontaire ou de la sobriété heureuse ne se réclament pas spécialement d’une foi particulière… Et puis regardons-y de près, le pape y met bien des nuances dans ces propos, car lorsqu’il parle d’une certaine décroissance, il ne vise pas toutes les sociétés (§ 193) (…) Le pape François en mettant le projecteur sur la ‘sobriété heureuse’, n’invente rien mais s’inscrit dans des mouvements en marche depuis une trentaine d’années déjà… La simplicité volontaire, ou la sobriété heureuse a déjà son histoire :
source https://ecologyandchurches.wordpress.com/
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