• Regain de foi de jeunes adultes : on avait oublié les grands-mères ! - La Croix


    Regain de foi de jeunes adultes :

    on avait oublié les grands-mères !

     

    (source de l'image RCF)

    chronique

    Isabelle de Gaulmyn rédactrice en chef du Journal La Croix, France

    Parmi les raisons du regain pour la foi de jeunes adultes, les grands-mères et grands-pères, qui ont joué un rôle de passeurs de foi auprès de jeunes générations déchristianisées.

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    Généralement, un curé n’apprécie guère une assemblée dans l’église avec trop de personnes âgées sur les bancs, de celles qui viennent, tous les dimanches que Dieu fait, qu’il pleuve ou qu’il vente. Les jeunes, c’est tellement plus valorisant pour une paroisse ! Les anciens, on les supporte, et heureusement qu’ils – qu’elles – sont là pour assurer les lectures, feuilles de messe et… denier du culte. 

    On a tort, pourtant, de les compter pour rien, ou presque. Depuis quelques années, le nombre de jeunes adultes catéchumènes, c’est-à-dire de nouveaux baptisés, ne cesse de croître. Ils étaient 7 135 à la dernière veillée pascale à devenir catholiques. Soit 30 % de plus que l’an dernier, un chiffre qui a plus que doublé en dix ans. On constate ce même frémissement de découverte de la foi partout en Europe – même s’il faut tenir compte de ce que le nombre de baptêmes à la naissance a drastiquement chuté depuis cinquante ans. 

    Quel rapport avec les vieilles dames du début ? Eh bien justement, parmi les raisons qui reviennent le plus souvent lors des enquêtes auprès de ces jeunes adultes nouveaux convertis, leurs grands-mères et grands-pères, qui les ont amenés, petits, à l’église. Les souvenirs de ces moments forts passés ensemble avec leurs aïeuls, les témoignages reçus, ont compté dans leur démarche de foi. Alors que leurs parents, eux, ont préféré ne pas les baptiser, au prétexte qu’« ils choisiraient plus tard »

    Ces papis et mamies passeurs de foi sont à leur affaire l’été, ou durant d’autres vacances. On les repère sur les bancs avec des enfants, qui, manifestement, n’ont pas vraiment l’habitude d’assister aux offices, et qu’ils tentent, tant bien que mal, de contenir, leur lisant à mi-voix des petits livres, expliquant tel ou tel geste. Parfois, c’est un peu bruyant. Parfois aussi, ils parviennent à faire des miracles et les marmots se taisent d’un coup, impressionnés par une bougie, un chant, un mouvement de foule. Tel grand-père, à la sortie, son petit-fils dans les bras, en profite pour faire le tour des tableaux avec lui ou allumer une bougie devant une Vierge. Ou encore apprendre le signe de croix dans le bon sens, expliquer la différence entre Jésus et Dieu (à vrai dire, la chose n’est pas si aisée…). 

    Voilà quelques années, un sociologue du christianisme tirait la sonnette d’alarme, s’inquiétant de la diminution vertigineuse des prêtres : « Qui va transmettre la foi aux jeunes générations ? » Inquiétude légitime, mais qui oubliait les grands-mères. C’est d’ailleurs une vieille histoire. Dans les pays qui ont connu des déserts religieux, à la suite de persécutions, les dames âgées ont tenu et… transmis. En Corée au XIXe siècle comme en Russie au temps de l’empire soviétique. Les théologiens orthodoxes ont rendu hommage aux babouchkas qui ont permis que la foi survive, confectionnant des chapelets avec des boulettes de pain retenues par un fil, veilleuses invisibles mais tenaces.

    La Bible insiste elle aussi sur l’importance de la transmission par les anciens. 

    Aujourd’hui, pour le sociologue Philippe Portier, c’est une manière pour des jeunes générations non christianisées « de renouer avec une continuité biographique », d’autant plus précieuse que le monde semble si incertain à ces jeunes générations. Ce que le pape François avait ainsi résumé, en 2020 : « Dans les sociétés sécularisées, les générations actuelles de parents n’ont pas, pour la plupart, cette formation chrétienne et cette foi vivante qu’au contraire les grands-parents peuvent transmettre à leurs petits-enfants. » 

    Qu’on se le dise ! Il ne faut pas trop dédaigner ces anciennes fidélités. Les personnes âgées peuplent sans doute nos églises. Mais elles sont étonnamment fécondes. Au moins autant que tous les efforts déployés sur les réseaux sociaux par les responsables catholiques pour attirer les jeunes. Et c’est plutôt rassurant…

    Source  https://www.la-croix.com/

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