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    Un monde nouveau est déjà né

    Alain FaucherALAIN FAUCHER | 4E DIMANCHE DU CARÊME (C) – 27 MARS 2022

    La parabole du fils retrouvé : Luc 15, 1-3.11-32
    Les lectures : Josué 5, 10-12 ; Psaume 33 (34) ; 2 Corinthiens 5, 17-21
    Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

    En ce quatrième dimanche du Carême, nous contemplons qui est Dieu pour nous et qui nous sommes pour lui. Nous constatons alors qu’« un monde nouveau est déjà né »…

    • Nous le constatons dans la générosité un peu folle du père de la parabole. Elle nous raconte qui nous sommes pour Dieu. Selon les mots de la deuxième lecture, nous devenons justes de la justice même de Dieu…
    • Nous le constatons dans l’autonomie vécue jadis lors de l’entrée en Terre promise : le peuple hébreu put enfin trouver par lui-même ce qui était nécessaire pour sa subsistance quotidienne…
    • Nous le constatons dans la sérénité du psaume, « sans ombre ni trouble au visage » quand on regarde vers le Seigneur…
    • Nous le constatons dans la réconciliation avec Dieu vécue par la grâce du Christ, selon l’insistance de saint Paul…

    La Bonne Nouvelle de ce dimanche provoque donc une prise de conscience fondamentale : Dieu nous croit dignes d’une insertion bienfaisante et féconde dans la famille de ses bien-aimés. Cette appartenance fonde notre autonomie en nous faisant goûter aux bons fruits de la réconciliation. Cette appartenance se consolide pour toute personne qui prend Dieu au sérieux.

    La saison du Carême nous invite à renouer avec notre identité profonde. Cette démarche de centration s’accompagne d’une joie du cœur durable et constructive, car elle est fondée sur les comportements de Dieu à notre égard. Nommer notre appartenance à Dieu nous ouvre sur l’éternité du don de Dieu et sur l’infinie nouveauté d’un monde transformé par ses soins affectueux. À mi-chemin du parcours de Carême, les lectures bibliques de ce dimanche viennent alimenter ce processus identitaire et cette joie à contre-courant.

    À l’évidence, dans la célèbre parabole des deux fils, l’évangile met en lumière les largesses du Père éternel. Mais il y a aujourd’hui au menu plus que cette parabole bien connue. Les autres éléments du parcours biblique évoquent les effets des dons constants du Père éternel. Ainsi sont décrites l’autonomie des bénéficiaires dans la conduite de leur vie et dans leur activité de louange (première lecture et psaume), puis la réconciliation possible au-delà des péchés du passé (deuxième lecture et évangile).

    Il était perdu et il est retrouvé

    Le récit de Jésus est devenu une icône du Carême. Sa représentation en image ou en peinture marque l’imaginaire chrétien depuis bien longtemps. Le père de famille est le personnage central du récit. Bafoué par les prétentions de son plus jeune fils, il attend activement son retour. Il dépasse toutes les limites de la dignité proche-orientale dans ses manifestations de bonté. Son fils aîné a raison de s’étonner devant un tel déferlement de générosité. Selon les critères du temps, le père se déshonore et agit dans l’incohérence la plus complète par rapport à sa dignité de père!

    Pourtant, le père a ses raisons d’agir ainsi. La réponse du père au fils aîné donne le ton de notre dimanche. Il faut porter une grande attention au verset 32 : « Il fallait bien festoyer et se réjouir : car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. » Au terme de notre parcours de lecture, cette déclaration du père de la parabole oriente notre regard vers la personne retrouvée. Même si la générosité appartient au père, le fils perdu et retrouvé est un personnage important : il est le déclencheur de la joie du père. Le fils aîné, morose et revendicateur, est également important dans l’équation. Il provoque la clarification véhiculée dans la déclaration du père. La mauvaise humeur du bon fils permet d’affirmer, en contraste, la joie profonde causée par le retour du frère dépravé. Les gestes extravagants du fils rebelle mettent en valeur le service quotidien assumé par le bon fils.

    Il est fascinant de nous entendre dire qu’aux yeux de Dieu nous sommes réconciliés et réinsérés dans la famille de Dieu. Nous sommes voués à l’autonomie par notre dignité aux yeux de Dieu, car nous sommes réconciliés et réinsérés dans la famille de Dieu. Parce que nous nous découvrons désirés par Dieu, attendus, réconciliés, réinsérés, nous savons davantage vers quelle bonne situation nous nous dirigeons au terme de nos journées, au terme de notre vie. Cette touche de certitude heureuse est bienvenue en ce quatrième dimanche de Carême centré sur la joie du cœur vécue dans le monde morose… renouvelé par Dieu.

    Une nouvelle existence      (LA SUITE EST ICI)

    Source http://www.interbible.org/

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