• Y-A-T-IL UN SECRET DE LA SAINTETE ? art 59 Suzanne

     

    Y-A-T-IL UN SECRET DE LA SAINTETE ?



    François, Claire et Thérèse.

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    Les saints sont des témoins de la visite imprévue de Dieu, chacun avec leurs personnalités, leurs vies et leurs œuvres.


    Saint François d’Assise lègue sa joie, son audace, son authentique pauvreté et nous introduit dans la théologie de l’amour et du vécu. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, ouvre la voie de l’innocence, de la simplicité et de la vérité. Tous deux déposent leur vie entre les mains du Seigneur et s’abandonnent à sa volonté. Sainte Claire, dont le cœur a été rassasié par « Le plus grand Amour », invite à la contemplation, à la transformation de tout notre être et à la participation de l’âme à la beauté. Le désir de « voir » de François, ce visuel, ne s’accomplit-il pas dans le « Contemple » de Claire, sa « Petite Plante », sa disciple ? Le destin et le chemin de sainteté de Claire et de François sont si intimement liés qu’ils ne peuvent être parfaitement compris l’un sans l’autre.


    François aime persuader. D’un tempérament parfois obstiné, il tient à son opinion et ne craint pas de l’exprimer. Un de ses secrets de la sainteté sera sa grande miséricorde. C’est pourquoi, il peut avoir des attitudes différentes à l’égard de situations apparemment identiques (cf LMin 9-12).  Il est ouvert à tout ce qui lui advient, aux expériences concrètes de la vie. De plus, il sait tirer une leçon des rencontres et des évènements. Grâce à cela, il va développer un esprit fraternel et non individualiste.


    Dès sa petite enfance, la jeune Claire a senti en son cœur l’appel du Seigneur et a rêvé d’y répondre. Jeune fille « ardente et passionnée », c’est dans le rayonnement de François que Claire comprit à quoi Dieu l’appelait. Vivant branchée sur François comme un rameau qui reçoit du tronc sa sève, Claire ne pouvait édifier sa vie qu’à partir de l’amour de Jésus-Christ. « La voie suivie par François, écrit en effet Bonaventure, ne fut autre que celle d’un amour ardent et passionné de Jésus crucifié ».  Fidèle disciple, elle ne suivit pas une autre voie. L’amour du Christ est au cœur de toute son existence. C’est cela qui lui donne son sens, son unité, son dynamisme et sa splendeur.


    Claire a donné à François toute sa confiance. Elle a marché sans broncher dans la voie évangélique, le regard fixé sur son père bien-aimé. Il est l’incarnation de cette vie de pauvreté avec le Christ dont elle fait sa propre vie. Comme François, elle construit sa vie et sa communauté sur la charité fraternelle. « Pour Claire, le critère de l’amour fraternel, c’est l’amour maternel, pas moins ! »


    François, de son côté, avait confiance en Claire. Il fallait qu’elle fût très grande pour oser conduire cette jeune aristocrate à sa rupture avec le monde ; à son engagement dans une vie évangélique sans aucune structure, d’avenir inconnu, lorsqu’on devait prévoir des réactions très vives, en particulier celles de la famille de Claire. Toute l’espérance de succès de cette folle aventure était entre les mains de cette jeune fille de dix-huit ans, de sa foi et de son amour du Christ, de sa sagesse et de son courage. Cette confiance ne fut pas déçue. 
    Enfant blessée, psychologiquement fragile, capricieuse et gâtée, Thérèse, quant à elle, a su se défaire de ses défenses psychologiques pour les transformer en richesses spirituelles. Après une existence apparemment insignifiante, et retirée du monde, Thérèse de l’Enfant Jésus a été proclamée  la plus grande sainte des temps modernes par Pie X.


    Son chemin de sainteté s’accomplit dans l’anonymat et même parfois dans l’incompréhension la plus totale. La conduite des novices en révèlera une partie. Thérèse n’admet ni singularité, ni complication, ni raffinement, rien de vague non plus. La simplicité, la vérité : voilà l’attitude profonde qu’elle veut pour toutes les novices qu’elle accompagne. En tant que maîtresse des novices, Thérèse se révèle une accompagnatrice spirituelle remarquable. Elle sait que les aptitudes varient selon les tempéraments et qu’on ne peut demander à chacune ni les mêmes efforts, ni le même cheminement. Mais, dans chaque cas particulier, elle sait atteindre le cœur, l’état réel de la personne. Elle sait dépister les faiblesses, les négligences, la vaine-gloire et l’orgueil qui renforcent l’instinct de s’appuyer sur nos propres forces. Mais immédiatement, elle offre le remède efficace au mal, à la déviation ou à la peine. Elle n’hésite pas, elle touche le point précis où doivent porter l’attention et l’effort. Thérèse touche le cœur où il faut, mais plus encore, comme il faut. En fait, si Thérèse « dit toujours la vérité », c’est avec l’amour et la tendresse de Jésus. Ses décisions sont claires et justes, elle n’agit pas de force, par voie d’autorité, elle explique, elle persuade, soucieuse de redresser et non de briser. 


    La pédagogie de Thérèse est donc sûre et souple. Sa sûreté n’est pas raideur et sa souplesse n’est pas imprécision, ni incertitude. Elle sait vers quel but elle marche et comment agir avec chaque novice pour l’y conduire à son tour. C’est le rôle exigeant et parfois douloureux de tout accompagnateur spirituel.
    Comment ne pas faire un rapprochement avec le chemin de sainteté de François. François avait la volonté d’accomplir lui-même ce qu’il prêchait aux autres et avait peur de donner le mauvais exemple. Bien plus, son exigence allait dans le sens d’une parole et d’un agir qui soient une seule et unique exhortation à la conversion. Plus le saint est centré sur Dieu dans une vie de grande intimité avec Lui, plus il a le « souci » de ses frères et de ses proches et ne cesse de les mettre en garde contre l’orgueil et la volonté propre, ces deux passions redoutables qui datent des origines et nous font croire que nous sommes capables, comme Dieu, de discerner le bien du mal sans référence extérieure.


    Ainsi, parce que François s’y connaît en misère et péchés humains, parce que son existence incarne la Parole dans un vécu quotidien, parce qu’il s’est ouvert à la vérité de Dieu, a pris part à Sa vie et à Son amour et qu’il s’est immergé en Dieu totalement Autre, il a pu, à la fin de sa vie, donner à ses proches, sous forme d’ »Admonitions », des moyens intimes mais concrets de mise en œuvre pour entrer dans une dynamique spirituelle visant à chasser « les mouvements intérieurs de l’âme »,  c’est-à-dire les passions qui nous dominent et nous gouvernent et nous empêchent d’atteindre notre fin en Dieu. François, comme Thérèse, indique toujours une porte de sortie pour nous en dégager, nous en affranchir et ainsi accéder à notre liberté intérieure. Avec une grande vivacité et la spontanéité propre à sa parole, il pointe les ténèbres cachées et la vérité au cœur de ses frères, mais il laisse toujours entrevoir la possible lumière. Sa voie est un chemin d’espérance et de joie.


    « Tout homme est mon frère. Et il y a lieu de le servir pour le porter à l’amour de Dieu en toute joie et allégresse. »
    Le chemin de sainteté s’adresse aux audacieux. François et Claire d’Assise, Thérèse de l’Enfant Jésus, trois milieux différents, trois personnalités, trois appels, uniques, trois voies, trois témoins de la visite imprévue de Dieu, mais un même désir et un seul but : l’Amour.
    « La personne est un être auquel ne convient qu’une seule dimension : l’Amour. »
    Le secret de la sainteté est probablement là !

    Suzanne Giuseppi Testut  -  ofs

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    Bientôt vous pourrez la rencontrer:
    Conférence de Suzanne GIUSEPPI TESTUT,
    Samedi 4 février à 20h30
    Monastère des Clarisses
    35 rue saint Gilles - à ORTHEZ  voir  -AFFICHE

    jeudi 9 février à 20h15
    Centre Louis Beaulieu
    145, rue de Saint Genès - à BORDEAUX  voir -AFFICHE

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