• Exemplaires Eglises du Kenya

    novembre 8, 2012 | Écrire un commentaire

     

    au-Kenya.jpg L’association Alliance of Religions and Conservation (ARC), née de la rencontre d’Assise en 1986, a de nombreux projets en cours au service de la prise de conscience écologique au sein des religions. Dernier exemple en date, l’organisation d’ateliers au Kenya présentant à des responsables d’Eglises chrétiennes les formes d’agricultures durables. C’est Craig Sorley, de l’association Care of Creation-Kenya, qui a mené les trois journées de travail à Kijabe. Des journées rassemblant en l’occurrence une soixantaine de responsables anglicans et catholiques du pays engagés dans les secteurs ruraux tout particulièrement.

    Le programme intitulé  » Farming God’s Way » (‘faire de l’agriculture selon le plan de Dieu’) part des fondements religieux du respect pour l’environnement et initie aux techniques de restauration dues sols et d’amélioration durables des rendements. Absence de labours, couverture végétale permanente, mulsh, composteurs et rotations des cultures, réduction sévère des traitements…

    « La beauté de ces techniques est dans le fait que c’est simple, c’est faisable. On n’utilise que nos propres ressources communautaires, sans engrais ou semences venues d’ailleurs. C’est juste un changement dans la gestion et dans la manière de concevoir les sols eux mêmes. Si nous restaurons les sols, nous apporterons plus de nourriture à nos familles ». C’est Craig Sorley qui le dit, preuve à l’appui au sein de la ferme expérimentale qu’il anime.

    Le Kenya est décidément un pays particulièrement actif dans la prise de conscience écologique des Eglises. En lien avec l’ARC, ce sont désormais 7 groupes religieux qui sont en train de développer des plans d’action en faveur de l’environnement. Dans cette partie sub-saharienne de l’Afrique, ce sont 26 groupes religieux, chrétiens, musulmans et hindous qui ont lancé des actions de protection à long-terme de l’environnement, comme l’a célébré la rencontre « Many Heavens, One Earth, Our Continent » à Nairobi en septembre dernier.

    On peut détailler ce qui se passe au Kenya : 

    • L’Association des Conférences Episcopales d’Afrique de l’Est (AMECEA) regroupe des représentants de l’Erythrée, de l’Ethiopie, du Kenya, du Malawi, du Soudan, du Sud-Soudan, de la Tanzanie, de l’Ouganda et de la Zambie, soit un bassin humain de près de 280 millions de personnes, dont 48 millions sont catholiques dans 120 diocèses différents. Le Centre pour la Justice sociale et l’Ethique (CSJE) établit en 2002 à Nairobi fait partie de l’Université du Kenya et a lancé en septembre son plan d’action à long terme sur les questions environnementales. La conférence des évêques du Kenya elle même rassemble 26 diocèses et près de 9 millions de fidèles. Dans son plan d’action spécifique, elle propose notamment de planter entre le 12 novembre et le 14 décembre près d’un million d’arbres dans leurs diocèses. 29 structures de « nurseries » d’arbres doivent être mises en place, ainsi que des moyens pour développer les semences locales. etc.
    • Si les Eglises anglicanes sont encore en phase de réflexions, du côté des Eglises évangéliques, cela bouge un peu plus. Les Eglises du Plein Evangile du Kenya (FGCK), rassemblant près de 700 000 membres et gérant aussi de nombreuses écoles dans le pays, ont elles aussi lancé leur plan d’action.  Les Eglises méthodistes (MCK) comptent près de 3 millions de fidèles et soutiennent écoles, universités et hôpitaux. Leur plan d’action comporte de nombreux volets : plantation dans les propriétés d’Eglise, Semaine de l’Agriculture, centres de formation… L’Eglise presbytérienne de l’Afrique de l’Est (PCEA) suivent eux aussi de nombreuses structures scolaires, cliniques et centres sociaux. Leur plan d’action encourage l’agriculture biologique, la bonne gestion de l’eau, les programmes de formation etc.

    Un exemple à suivre pour bien des pays…

    DL

    Source http://ecologyandchurches.wordpress.com

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  • Une présentation de 6 min. de la vie au couvent de Paris

     

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  • Guy GILBERT Vagabond de l'Amour Humain et Divin.

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    Guy Gilbert s’exprime toujours avec cet espace de liberté de langage qui le caractérise. Ses mots issus des blessures béantes de la rue, ont la saveur des profondeurs. En effet, Guy est un intellectuel, voire un théologien sans le savoir ou sans le vouloir. Ses approches des problématiques sociétales même si elles sont enrobées d’un certain humour sont toujours d’une grande rigueur analytique.

     

    Cela peut surprendre chez ce prêtre que l’on qualifie souvent de rockeur des rues. Et pourtant, son expérience parle pour lui. Lorsqu’il évoque l’inculturation prônée par Vatican II, comprend-t-on réellement sa démarche d’éducateur ? Parfois, j’en doute. Tant de reproches lui furent jetés en pleine figure à cause de son look et de ses mots ; qu’il lui fallut un courage indestructible pour affronter les critiques stériles. Guy est toujours debout avec les mêmes convictions chevillées au corps. Ces valeurs qui donnent sens à son existence et qu’il s’oblige, en tant que Témoin du Christ, à transmettre.

     

    Ces convictions qui génèrent un sens à toutes vies. Rien n’est inaccessible chez lui. Rien non plus n’est facile. S’il est bien un domaine dans lequel Guy ne transige pas c’est l’éducation inculquée avec laxisme. Chaque parent ou éducateur doit être en capacité de refus. Au risque de voir tomber sur sa pauvre tête les foudres injurieuses des adolescents en révolte. L’adulte doit poser des repères afin que les jeunes ne se perdent point. Ces Ados dont on a tout accepté par peur du conflit.

     

    Voyez les dégâts dont notre société refuse de comprendre les causes. Les violences sans nom provoquées par le malaise des jeunes qui ne savent plus pour quelles raisons obscures ils respirent dans ce monde qui les ignore allègrement. Ils n’ont plus rien à perdre pas même la vie. Les adultes que nous sommes devenons chaque jour indifférents aux problèmes qui les habitent.

     

    Guy Gilbert veut tracer de nouveau les balises qui nous ont fait grandir et que nous refusons de transmettre volontairement aux ados. Volontairement, pas tout à fait, je dirai plutôt involontairement par lâcheté, par peur. Oui, nos sociétés ont peur de leurs jeunes et surtout de leurs réactions. Aurions-nous oubliés que nous avons été enfants avant de prétendre tout savoir ? Un Homme qui sait tout est un être arrêté et figé pour l’éternité. Il est un mort-vivant croyant comprendre les autres tout en les ignorant. Il nous faut des vivants, nous martèle Guy Gilbert. Il nous faut des êtres de Lumière. N’est-il pas vrai que la Lumière peut éclairer le chemin rocailleux des meurtris de la vie.

     

    Guy est éducateur, certes mais également prêtre. Voilà, la source de sa Force. Cette Foi indicible dont transpire toute sa personne. Le Témoignage sans prosélytisme est pour lui essentiel. C’est la preuve certaine que Dieu travaille aussi dans le coeur des plus petits. Son secret, la prière celle qui donne ce souffle de liberté pour mieux s’épanouir. Transmettre cette puissance de vie inoculée par l’Esprit est capital dans sa mission d’éducateur. Puissent chaque chrétien et chrétienne, comprendre cette puissance invincible d’une osmose permanente avec Dieu. Ce Dieu des combats pour une culture où l’oppression ne serait que mauvais souvenir. Ce Dieu qui nous fait vivre les authentiques valeurs pour une liberté responsable aux yeux de l’Humanité. Ce Dieu qui nous pousse à parler pour dire aux Jeunes les convictions joyeuses de notre vie.

     

    Ce Dieu qui nous offre le courage d’affronter toutes les peurs pour exprimer ce qui nous tient debout envers et contre tout. Ce Dieu qui fait sourire les enfants par son humour sur les événements. Ce Dieu qui suinte d’Espérance et dont le feu se reflète sur notre visage. Ce Dieu qui sait nous dire « Non » pour nous faire pénétrer dans la maturité spirituelle. Cette maturité dont les Jeunes attendent quelques signes des adultes souvent, en vain. Aimer, c’est savoir dire « Non » quand les garde-fous ont délimités le terrain. Aimer, c’est être constamment présent avec distance pour que fleurisse la liberté individuelle. Guy Gilbert, comme bon nombre de chrétiens, a trouvé depuis sa tendre enfance sens à son existence. Il se fait un devoir de dévoiler ce bonheur qui fomente aux tréfonds de son être. En fait, ce que nous admirons chez lui, c’est ce que nous ne sommes pas capables de dire ou de faire.

     

    Ce livre nous invite à devenir des Témoins de l’Amour et de l’Espérance. Des Témoins du Christ vivant dans ce monde aux senteurs de culture de mort. Des ressuscités face à cette terre déprimée de ne plus saisir le sens, l’essence même d’une transcendance voulue par un Dieu d’Amour. Répandre l’Amour dans les moindres gestes quotidiens devient contagieux pour ceux et celles qui nous entourent et nous regardent vivre. De plus, l’amour est inventif à l’infini et permet de trouver des solutions face à la misère humaine dont les jeunes sont les premières victimes. Guy Gilbert ne fait rien d’autre que suivre les pas de la Providence. Suivons-le, sur les sentes où notre destin est donné en offrande à chacun, comme le Christ par Amour désintéressé pour l’Humanité.

    Voilà, ce qu’en substance cet ouvrage m’inspire mais, peut-être qu’il vous parlera autrement, selon votre propre histoire et selon le regard que vous portez sur le Vagabond de la Bonne Nouvelle qui colle si bien, aux entrailles de Guy GILBERT.

     

    Bruno LEROY.

    Éducateur Social.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

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  • Prier avec les psaumes.

     

    prier-psaumes.jpg Le psautier est divisé en 150 psaumes, la tradition  les attribue au roi David. Ils ne furent cependant pas tous composés par lui. Quelques-uns avaient été  chantés  par Adam, Abraham et Moïse. Le roi David les rassembla et y ajouta les siens.  Les  maîtres du Talmud nous disent que le livre des psaumes est une deuxième Thora car comme elle, il est divisé en cinq parties. C’est la Torah des simples. Elle a une très haute valeur car elle ne requiert pas d'être ni sage, ni un savant  pour y pénétrer. Son  langage appartient à tous les hommes, c’est  celui du cœur, pour un cœur à cœur avec Dieu, véritable nourriture de l’âme.

     

    Les psaumes étaient chantés dans le Temple par les lévites et accompagnées d'instruments de musique telle la  lyre, la cithare ou la harpe.

    En français tous ces poèmes sont regroupés sous le même titre  psaumes mais  en hébreu des termes différents  leur sont attribués principalement : mizmor (psaumes) chir (chant) téhila (louange). Mizmor vient de la  racine, zamar,  qui signifie tailler, élaguer.  Traduit par la Septante par le mot   grec  psallou ,  pincer  pour désigner l'action de pincer la corde d'un instrument de musique d'où le mot psalma, psaumes ou chant accompagné. Mais cette traduction nous a quelque peu  éloignés de la richesse du sens originel  qui nous est cependant rappelé, pour qui la connait,  dès l’ouverture du livre par  les premiers versets du premier  chant  qui  compare l’homme qui ne suit pas la voie des méchants à un arbre planté aux pieds des cours d’eau qui donnera son fruit et ses feuilles en son temps.…... Chacun sait que  pour porter du fruit l’arbre a besoin d’être taillé par le jardinier..

     

    Quand  celui ci taille les rameaux, il pose les jalons de la croissance des pousses  guidant ainsi  la plante dans son développement. De même  les psaumes guident  l'homme  dans sa vie spirituelle  l’aidant à travailler les traits de sa personnalité, les mouvements de ses  émotions, l’accompagnant par  un pincement de corde. Notre corps est  semblable à un instrument de musique à ajuster, à accorder  sans cesse jusqu’à ce que  tout notre être unifiée, pacifié   entonne ce chant nouveau qui fait les délices de notre Dieu. Mais  un tel chant de grâce  ne peut sortir  de nos entrailles que si nous pinçons la corde de notre cœur, que si nous sommes blessés d’une divine blessure  ouverture, à soi, à l’autre, à l’amour

     

     Chir signifie ode, chant .En permutant les trois lettres de ce mot, je peux lire les mots yachar, droit, chayar voyageur, cheyer chaîne, collier.  J’ai  pensé au  chapelet dont la récitation  équivaut à celle des psaumes, à ces perles  que j’égrène chaque jour et qui  forment une  véritable chaîne d’amour qui conduit  le voyageur que je suis avec la douceur d’une mère au Fils et du Fils au Père.

    Les trois  lettres du mot chir sont contenues dans le premier  mot Achrei qui  initie le premier  hymne du livre des psaumes lui donnant sa tonalité. Achrei est  traduit par heureux,  c’est une Béatitude. Il signifie aussi en avant, en marche. C’est une mise en mouvement.

     

    Le terme Téhila,  louange,  au pluriel téhilim   donne son nom au psautier. IL vient de  la racine hillel  louer, glorifier. Lu  hallal  il  signifie se conduire comme un fou. Mais ne nous étonnons pas de ce sens pour le moins curieux  car il éclaire d’une manière  lumineuse  la personnalité de  son auteur, le Roi David,  et sa conduite  lorsqu’il reçu l’Arche Sainte à Jérusalem. Il tourbillonnait de joie  nous dit l’écriture comme un fou, à moitié vêtu. Un comportement qui choqua fortement  sa femme Mikhal. David est de la trempe des amants de Dieu, qu’il aimait avec ferveur et qu’il fréquentait assidument la nuit le jour  lui adressant des chants de grâce, de demande, de louange ou de lamentation. Et c’est à cette qualité d’amour qu’il invite chacun d’entre nous. Avec Dieu, il ne s’agit pas d’être un  tiède !

     

    Élisabeth

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  •  

    Capsule audio

    Arche-alliance.jpg Touche pas à mon arche!
    par Sébastien Doane

    Capsule de la série Récits insolites de la Bible diffusée sur le ondes de Radio Ville-Marie (Montréal). Durée : 22 minutes.

    Ouzza est mort pour avoir empêché l'Arche de l'alliance de tomber! Lui qui voulait seulement prévenir une catastrophe est exécuté par Dieu. Ce récit nous donne l'occasion de parler de la crainte du Seigneur et de l'attitude de respect envers Dieu et notre prochain.

     

    Source www.interbible.org

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  • Aimer sans perdre la raison.

    aimer-sans-raison.jpg

    L’amour ce mot élimé par le temps. Et pourtant, il est utilisé chaque jour et même aux tréfonds de nos nuits. Aimer est la plus sublime action de l’Humain, dit-on. Mais, lorsque nous employons ce verbe actif, sommes-nous dans la même définition ? Avons-nous une approche universelle de ce mot employé ?

    Et voilà, que les conflits naissent, fleurissent à l’unique évocation de ces diverses questions pourtant essentielles. Et s’il suffisait d’aimer sans se poser mille questions. Nous donnerions alors une dimension " magique " , "sectaire " du mot Amour. Nous serions en danger psychologique et mettrions les autres dans ce même précipice. Aimer à perdre la raison, chante le poète. Il vaut mieux aimer et raison garder. Sinon, nous sommes dans l’expression du fusionnel qui empêche l’autre de respirer. Nous sommes alors dans le chantage affectif. Et lorsque l’objet de mes désirs tend à disparaître, je suis prêt à tuer. L’être que je pensais aimer faisait partie intégrante de moi et le fait que cette personne me quitte, je n’existe plus. Et pourtant, l’Homme a un besoin existentiel de poétiser son existence. Que serait une vie sans Amour ?

    Une cymbale qui ne teinte plus.

    L’expression de nos sentiments est le miroir de notre propre imaginaire érotique. L’érotisme est la métaphore poético-existentielle de notre amour. Nous sommes des êtres profondément sexués et érotisés.

     

    Il faut savoir se construire intérieurement pour mieux vivre son couple ou sa relation amoureuse. L’Amour n’est jamais captation de l’autre. L’Amour n’est jamais une jalousie pathologique qui démontre un manque de confiance en soi. Il faut simplement s’aimer avant de vouloir aimer. N’oubliez jamais qu’un individu qui affirme se détester et honnir son environnement est dans l’incapacité absolue de vous aimer. Si vous tombez sur ce genre de personnes, sachez que votre présence les sécurise. Ils peuvent justement érotiser les liens qui vous unissent et qui sont purement imaginaires. Ils ne sont pas réciproques. Et les mal-entendus apparaissent...

     

    Dans ce contexte de crise économique, nous avons une urgente et vitale nécessité de nous relier. Et non de nous briser sur les rochers de la fatalité. Nous devons communiquer autrement que virtuellement, pour éviter des fantasmes malsains. Voir la personne en face. Rire, réfléchir, manger, désirer, partager ses mystères et secrets avec elle. Il faut nous tenir sur ce chemin qui mène vers l’épanouissement personnel.

     

    La fleur a besoin de lumière pour déployer ses pétales dont les couleurs nous émerveillent. L’Amour est un émerveillement constant, une redécouverte de l’autre comme au premier jour. L’Amour est inventif aussi bien dans le choix des cadeaux que dans l’exultation des corps. A vous d’aimer sans posséder ! A moi aussi, parfois.

     

    Il nous faut aimer avec pureté tels des explorateurs qui pénètrent sur une terre inconnue. Aimer, c’est mûrir chaque jour au soleil du Respect, de la délicatesse des gestes. Aimer, c’est mettre la douceur dans les méandres du cœur. Aimer, c’est regarder différemment pour offrir sa vision à l’autre. Les chiens ne font pas des chats, dit-on. Rien de plus stupide que cette phrase. Combien de fois n’ai-je vu des êtres totalement métamorphosés par l’amour vrai. N’écoutez pas ceux ou celles qui veulent absolument plaquer leur morale sur vos comportements. Chacun est suffisamment adulte pour savourer l’amour qui l’enflamme.

     

    Ce qu’il y a d’encombrant dans la morale des autres, c’est qu’elle n’est que des autres disait en substance Léo Ferré. En effet, un individu responsable est tout à fait capable de se construire sa propre éthique.

    Les chrétiens disent que Dieu seul est Amour. D’ailleurs, les juifs, les musulmans aussi. Mais, si vous désirez vous accaparer Dieu, alors les guerres empourpreront notre planète.

     

    Aimer dans la liberté est le plus beau fruit à déguster. Même si vous êtes mariés ou en couples depuis plus de vingt ans. L’Amour est à réinventer chaque jour. Cette dernière phrase n’est pas de moi mais de saint François. Les saints aussi sont des experts en amour et peut-être plus que nous. Alors, allons vers ces océans qui nous font naviguer dans les embruns des sentiments heureux. Il faut fêter l’amour au quotidien. Mais, il est bien qu’une journée soit consacrée à ce Saint Valentin qui aimait avec la folie de la Foi et la raison des circonstances.

     

    Prenons l’être que nous aimons dans nos bras et demandons-lui ce qui pourrait améliorer la vie commune. Ne sombrons point dans la symbiose de l’amour-fusion qui est amour-pouvoir. Mais embrassons les myriades de visages de la philia, l’agapè..etc. Toutes ces sources qui nous font aimer aussi bien notre voisin, quelqu’un rencontré dans le destin d’une rue ou l’épouse, l’ami ( e ) de l’âme. L’amour n’est pas une pulsion orgasmique. L’amour est édification de notre univers intérieur pour mieux en saisir la quintessence. L’amour peut s’écrire en plusieurs dialectes. L’amour, c’est toi, c’est moi sur cet immense navire glissant sur les flots de la mort. L’amour est la mort se rejoignent en étranges paradigmes. L’amour fait oublier que nous sommes mortels. Et permet d’assumer cette dernière expérience.

     

    Donc, l’amour est tout ce que nous pouvons espérer de plus haut. Il est souffle de vie pour l’éternité. Ne mettons point de barrages sur sa route, laissons-le vivre et battre en nous. Comme la flamme d’une bougie qui perce nos obscurités. L’amour est le brasier qui nous fait brûle et aimer la Vie par-dessus tout. Avant d’aimer autrui aimons d’abord notre vie, telle qu’elle est et non telle que nous voudrions qu’elle soit. Et faisons tout pour avancer dans une intériorisation de l’acte d’aimer. Aimer, c’est revivre chaque jour et intégrer les cristaux qui scintillent au fond des yeux de notre compagne ou compagnon. Aimer, c’est ne jamais cesser de vivre dans le regard des autres ou de l’Autre. Aimer, c’est tout ce que j’ai écrit et tout ce que je n’ai pas dit. Je t’Aime, mon Tendre Amour. Et cela je te le dis avec les mots de l’âme.

     

    Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

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  • Nous approchons de la fin de l'année liturgique. C'est pourquoi l'Eglise nous
    propose des textes qui nous parlent de la destruction du temple de Jérusalem et
    de la fin du monde. Il ne faut pas les lire comme des messages de catastrophe
    mais comme un appel à l'espérance [...]
    Abbé Jean Compazieu

    Homélie du 33ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    Urgence don sahel

     

    33ème dimanche du temps ordinaire

    Confiance…


    Textes bibliques : Lire

    Nous approchons de la fin de l’année liturgique. C’est pourquoi l’Eglise nous propose des textes qui nous parlent de la destruction du temple de Jérusalem et de la fin du monde. Il ne faut pas les lire comme des messages de catastrophe mais comme un appel à l’espérance en période de catastrophe.


     

    La première lecture est un extrait du livre de Daniel. Il s’adresse précisément à des gens qui sont en situation de détresse ; beaucoup se posent des questions : Comment tenir bon dans sa foi quand la violence des armes s’accélère ? Il semble que Dieu se tait et laisse faire devant le malheur des rescapés. Le livre de Daniel reflète ces questions angoissées des croyants. Il les supplie de renoncer à toute action violente. Le Salut ne viendra que du Seigneur Dieu. Lui seul est capable de faire revenir à la vie ceux qui dorment dans la mort. Il invite chacun à se laisser conduire par la sagesse et la justice.


    Ce message est toujours d’actualité : la détresse du monde est immense. Il est toujours difficile de la soutenir du regard dans les journaux télévisés, dans nos rues et parfois en nous-mêmes ; c’est la pauvreté physique et morale, les violences, les guerres… « Terreur de tous côtés » nous dit le psaume. On nous parle également de la pollution, des bouleversements climatiques, des tsunamis, de la désertification. Si on n’écoutait que ces messages de catastrophes, il y aurait de quoi désespérer. Mais aujourd’hui, le Seigneur a une bonne nouvelle pour nous.


    Cette bonne nouvelle c’est que Dieu intervient : il envoie des sages, des maîtres de justice animés par son Esprit. Il met sur notre route des hommes de bonne volonté qui nous rappellent que d’autres chemins sont possibles. Il nous faut à tout prix sortir de la spirale de la violence. Il y a dans le monde des gens qui font jaillir la vie autour d’eux. Ils font se réveiller les morts-vivants enfoncés dans la souffrance. Ceux-là brillent comme des étoiles pour la multitude. Mais il nous faut ouvrir les yeux pour vraiment les reconnaître dans le ciel obscur de notre monde.


    Voici un témoignage du Secours Catholique : « Moi je suis mauritanien, je suis musulman pratiquant, mais je suis heureux de participer avec le Secours catholique. Ici, le Blanc est à côté du Noir, l’Arabe est à côté de l’Africain. Il y a cette grande volonté de redonner aux gens qui avaient des idées noires, de vraiment retrouver l’espérance. Il n’y a pas de place pour le désespoir. Il y a ces jeunes prêts à sacrifier leur temps, leurs moyens, leurs idées pour vraiment nous aider à vraiment retrouver le sens de la vie… Vive le Secours Catholique, vive l’amitié, vive l’amour ! »


    Ce qu’il nous faut bien comprendre, c’est que nous sommes tous envoyés pour témoigner de cet amour qui est en Dieu et le communiquer autour de nous. C’est une mission qui nous dépasse ; mais le Seigneur nous donne son Esprit Saint. Il est celui qui rassemble tous les combattants pour la vie. Nous pouvons toujours compter sur lui. C’est avec lui que nous préparons la venue du monde nouveau dont nous parle l’Evangile.


    Comprenons bien : l’ancien monde est appelé à disparaître. La fin de ce monde ancien c’est la venue de Jésus parmi nous ; cet univers a déjà commencé ; l’espérance chrétienne ne consiste pas à attendre un autre Monde mais un Monde autre, un Monde transformé, un Monde transfiguré, un Monde ressuscité, un Monde libéré. Ce ne sera possible que si nous laissons pénétrer les puissances de l’amour dans toutes les réalités de notre vie terrestre. Pour nous en parler, Jésus utilise une comparaison très intéressante : C’est celle du figuier : quand ses branches deviennent tendres et que les feuilles commencent à sortir, c’est l’annonce de l’été. De même, Jésus nous invite à reconnaître les signes d’espérance qui annoncent la venue du monde nouveau. Le Seigneur est toujours là. Il se fait proche de nous quand les épreuves nous frappent.


    Il y aura toujours des prophètes de malheur pour nous dire : Voyez comment va le monde et vous croyez encore en un Dieu sauveur ? » Et c’est vrai que c’est parfois difficile de ne pas sombrer dans le désespoir face à certaines situations. La seule réponse de Dieu c’est justement de se faire proche au plus profond de notre humanité, d’être à notre porte au plus fort de la crise.  Les forces du mal sont déjà vaincues. Les temps derniers dont nous parle l’Evangile commencent au matin de Pâques. Pour nous libérer de nos impasses, Jésus s’est offert une fois pour toutes ; il s’est assis pour toujours à la droite de Dieu. Et il nous rassemble en chemin vers le plein accomplissement du salut déjà commencé.


    En ce jour, nous te disons merci, Seigneur. Ta venue n’est pas seulement pour la fin des temps. C’est maintenant que tu frappes à notre porte. Donne-nous de te reconnaître, Seigneur, et de t’ouvrir sans tarder. Amen

    Sources : Signes, Feu Nouveau, Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye) Lectures d’Evangile d’un vieux prêtre de Montpellier, document du Secours Catholique.

     

    Source http://dimancheprochain.org

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  • « L'esprit d'Assise: pèlerins de la vérité, pèlerins de la paix » (IV/IV)
    Par Mgr Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi

    Traduction d’Océane Le Gall

    http://ekladata.com/AhHsuNcfqRJCc3N-OgfrE80GMmw.jpgROME,  novembre 2012 (Zenit.org) – « Le dialogue avec  les adeptes des religions non chrétiennes est une forme de témoignage de foi, qui doit être respectueuse de l’autre, toujours, et respectueuse de la dignité de sa conscience. C’est un dialogue à pratiquer dans la vérité, qui inclut et accepte la mission, reçue de Jésus-Christ, à prêcher l’Evangile jusqu’à la fin des temps et jusqu’aux limites extrêmes de la terre », explique Mgr Müller.

    « L’esprit d’Assise: pèlerins de la vérité, pèlerins de la paix » : c’est le titre de cette réflexion deMgr Gerhard L. Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi dont nous avons publié le premier volet le 8 novembre, le deuxième volet le 9 novembre, le troisième le 10 novembre.


    L’archevêque allemand a en effet donné une conférence à Assise, le 29 octobre 2012, à l’occasion du 26eanniversaire de la Rencontre d’Assise promue par Jean-Paul II pour favoriser la paix entre les religions et grâce aux religions : il avait pris soin de manifester clairement qu’il ne s’agissait pas de syncrétisme, mais d’un dialogue entre les religions, à partir de leurs valeurs fondamentales. Un dialogue auquel Benoît XVI a également invité les non-croyants – toujours sur la base des valeurs humaines fondamentales et de la capacité rationnelle à dialoguer - à se joindre l’an dernier, pour le 25eanniversaire de cette rencontre. 


    Un dialogue conçu comme « une méthode qui aide à avancer vers la vérité », explique Mgr Müller qui tient à souligner que « pour un chrétien, le respect de la religiosité d’un autre ne signifie pas, et ne saurait signifier un renoncement de sa propre foi ».

    Voici notre traduction  de l’italien de ce troisième volet.


    « L’esprit d’Assise: pèlerins de la vérité, pèlerins de la paix » 

    (…) La foi n’est pas une position idéologique, qui cherche à s’imposer aux autres par la force. Elle exige une attitude d’ouverture envers l’autre, semblable à celle que l’on a envers Dieu, en y croyant et avec charité. La foi est un don de Dieu, qui exige une adhésion libre et personnelle. L’enseignement sur le caractère personnel de la foi, qui sous-entend une libre disposition et collaboration, est une constante dans l’enseignement de l’Église – du Concile de Trente jusqu’au Concile Vatican II – et c’est précisément là que la liberté religieuse trouve son fondement. Pour cette raison, dans la transmission de la foi, dans l’évangélisation et dans le dialogue interreligieux, l’Eglise exclut toute forme de prosélytisme qui se fonde sur la manipulation et le mensonge, car cela serait manquer de respect envers l’autre et envers son cheminement personnel. Sont d’ailleurs aussi à rejeter les positions de ceux qui nient à Dieu le droit d’offrir le don de la foi selon sa Divine générosité et qui refusent toute sorte de dialogue et collaboration avec les membres d’autres de religions non chrétiennes, ainsi que celles de ceux qui – à l’opposé – tombent dans le relativisme religieux, éclipsant la vérité de la Révélation chrétienne et le rôle unique de Jésus-Christ vis-à-vis des autres religions.


    Le dialogue avec  les adeptes des religions non chrétiennes est une forme de témoignage de foi, qui doit être respectueuse de l’autre, toujours, et respectueuse de la dignité de sa conscience. C’est un dialogue à pratiquer dans la vérité, qui inclut et accepte la mission, reçue de Jésus-Christ, à prêcher l’Evangile jusqu’à la fin des temps et jusqu’aux limites extrêmes de la terre. Dans le dialogue interreligieux, la dimension missionnaire de l’Eglise ne saurait être interrompue. Comme dans chaque prédication, le dialogue renvoie à deux éléments. Chaque prédication, dialogue et conversation sur la foi ne produiront du fruit que s’ils se fondent sur la grâce de l’Esprit Saint. Cette grâce, quand elle est reçue d’une foi vive, précède l’œuvre du prédicateur, du missionnaire ou de l’homme en dialogue, et elle agit aussi bien en celui qui parle qu’en celui qui écoute. La foi est un don de Dieu, qui permet d’être en contact avec Lui. Celle-ci introduit donc à la vie surnaturelle et peut « provoquer » la fécondité de Dieu lui-même. C’est comme ça que le dialogue devient fructueux. De là dérive aussi le fait – et c’est le second élément – que, dans le dialogue, le chrétien est appelé à témoigner du Christ et non de lui-même. Chaque chrétien impliqué dans une conversation liée à la foi, doit « se cacher » spirituellement derrière le Christ, s’appuyer sur sa grâce et non sur lui-même: en ne se promouvant pas lui-même mais Lui seul.


    Le chrétien est donc un témoin et non un détenteur de la vérité. Comme le Saint-Père a dit récemment: « Personne ne peut détenir la vérité. C’est la vérité qui nous possède, elle est quelque chose de vivant ! Elle ne nous appartient pas, mais nous sommes saisis par elle. Ce n’est que si nous nous laissons guider et animer par elle, que nous restons en elle, ce n’est que si nous sommes avec elle et en elle, pèlerins de la vérité, qu’elle est alors en nous et pour nous ». Le chrétien est alors un pèlerin, un viator qui marche dans la vérité, bien conscient que celle-ci est un don dans lequel il doit s’enfoncer de plus en plus. Il s’agit d’un parcours personnel, qui  évolue dans un cadre communautaire précis, c’est-à-dire dans le contexte plus large de l’Eglise, donnée aux hommes comme « colonne et fondement de la vérité » (1 Tm 3,15).


    8. En vivant sa foi dans la vérité, le chrétien n’est pas autorisé à la modifier pour rendre son discours plus acceptable à ceux qui ne croient pas, en l’adaptant peut-être selon des critères subjectifs. Le point de départ d’une théologie chrétienne des religions correcte c’est l’Incarnation du Logos éternel de Dieu: Il s’est fait « chair », « kai o logos sarx egeneto » (Jn 1,14),  s’offrant pour le salut de l’homme dans le Mystère pascal. « De sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce pour grâce » (Jn 1,16). Il nous a offert « un nouveau royaume de paix ». En effet, l’Incarnation du Verbe n’est pas une idée, un schéma, une catégorie, mais un événement unique et concret dans l’histoire (cf. He 1,1-2).


    Le principe herméneutique offert par le Christ lui-même aux deux disciples sur le chemin d’Emmaüs renvoie au projet éternel du Père: « Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? » (Lc 24,26). Ce n’est que lorsqu’on accepte avec foi le mystère du Christ Crucifié et Ressuscité, tel qu’Il est, que ce rapport vivant avec le Christ devient lumière et permet de tout interpréter. La sagesse ultime est un don de l’Esprit Saint et elle est donnée à celui qui croit en Jésus-Christ. Tout dialogue, mais surtout le dialogue interreligieux, ne doit donc jamais cacher ce principe fondamental.


    Il est bon de rappeler  que ce principe fut à la base des rencontres d’Assise. La prière des représentants des différentes religions, réunis en 1986 n’était pas une prière « commune » – qui serait une manifestation de syncrétisme – mais une prière prononcée simultanément. Jean Paul II, à cette occasion, a dit: « Nous irons … à nos lieux de prière séparés … Puis … chaque religion aura de nouveau la possibilité de présenter sa propre prière, l’une après l’autre. Ayant ainsi prié séparément, nous méditerons en silence sur notre propre responsabilité à œuvrer pour la paix ».


    9. La paix est un bien pour lequel tout le monde a de l’estime. Toute l’humanité aspire à la paix. Toutefois, « la paix, de santé si fragile, demande des soins constants et intensifs ». Celle-ci, comme nous enseigne la tradition de la foi, est fruit de la justice mais encore plus de la charité. Les négociations politiques pour la paix, bien que nécessaires, ne peuvent résoudre que quelques problèmes, en établissant des accords et des conventions. La paix authentique, qui surmonte l’injustice, qui aime la vérité et s’ouvre à la solidarité universelle, est un don qui vient d’en haut et qui exige une ouverture à Dieu. Celle-ci se nourrit de relations vivantes avec un Dieu vivant et présent au milieu de nous. Pour nous chrétiens, la paix « porte le nom de Jésus-Christ », d’un Dieu qui est mort sur la Croix pour nous. « La Croix du Christ est pour nous le signe du Dieu qui, à la place de la violence, pose le fait de souffrir avec l’autre et d’aimer avec l’autre. Son nom est ‘Dieu de l’amour et de la paix’ (2 Co 13,11) », nous a rappelé Benoît XVI ici même, à Assise, le 29 octobre 2011.


    Dans cette perspective – que le Saint-Père nous a retransmise – nous retrouvons notre point de départ, soit ce message qui est au cœur du témoignage et de la vie de saint François, le poverello d’Assise: dans la Croix du Christ se trouve l’origine et l’accomplissement de la paix, d’une paix authentique. « Je vous laisse ma paix, c'est ma paix que je vous donne ; je ne vous la donne pas comme le monde la donne. » (Jn 14,27): c’est ainsi que Jésus nous a appris à aller vers la vraie paix, en offrant sa vie pour nous, avec amour. « Car c’est lui qui est notre paix » (Ep 2,14). En le suivant Lui, nous devenons nous aussi des artisans efficaces de paix et d’unité entre les hommes. En Jésus Christ, crucifié et ressuscité, demeure le don total de l’Esprit Saint, qui est l’Esprit de paix. On puise, et on veut puiser, à cet Esprit à pleines mains, quand on pense à l’ « Esprit d’Assise ». C’est cet esprit de Dieu précisément qui nous invite à regarder avec confiance la Croix du Christ, car là se trouvent le témoignage et l’herméneutique les plus éloquentes de la paix.


    Source www.zenit.org

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  • « L'esprit d'Assise: pèlerins de la vérité, pèlerins de la paix » (III/IV)
    Par Mgr Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi

    Traduction d’Océane Le Gall

    portioncule 2 ROME, novembre 2012 (Zenit.org) – « L’Eglise ne peut proposer de vrai dialogue qu’à partir de la vérité sur elle-même, affirme Mgr Müller. Cacher la foi authentique et abandonner l’unicité de la Révélation et de l’Incarnation du Fils de Dieu, au nom d’une dialogue politiquement correct, serait mensonger ».

    « L’esprit d’Assise: pèlerins de la vérité, pèlerins de la paix » : c’est le titre de cette réflexion deMgr Gerhard L. Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi dont nous avons publié le premier volet le 8 novembre et le deuxième volet le 9 novembre.

     

    L’archevêque allemand a en effet donné une conférence à Assise, le 29 octobre 2012, à l’occasion du 26eanniversaire de la Rencontre d’Assise promue par Jean-Paul II pour favoriser la paix entre les religions et grâce aux religions : il avait pris soin de manifester clairement qu’il ne s’agissait pas de syncrétisme, mais d’un dialogue entre les religions, à partir de leurs valeurs fondamentales. Un dialogue auquel Benoît XVI a également invité les non-croyants – toujours sur la base des valeurs humaines fondamentales et de la capacité rationnelle à dialoguer - à se joindre l’an dernier, pour le 25eanniversaire de cette rencontre.

    Un dialogue conçu comme « une méthode qui aide à avancer vers la vérité », explique Mgr Müller qui tient à souligner que « pour un chrétien, le respect de la religiosité d’un autre ne signifie pas, et ne saurait signifier un renoncement de sa propre foi ».

    Voici notre traduction  de l’italien de ce troisième volet.

     

    « L’esprit d’Assise: pèlerins de la vérité, pèlerins de la paix » 

        6. Après avoir relevé la valeur et l’universalité de la religiosité naturelle, ainsi que ses limites, il nous faut relever aussi la relation et la différence fondamentale entre celle-ci et la foi. La foi se distingue de la religiosité naturelle[1]. Celle-ci est un don, une vertu théologale reçue de Dieu. Elle n’est pas un produit de la nature humaine, même si elle permet à la nature humaine de se perfectionner. La foi est une réalité surnaturelle, c’est-à-dire un don de la grâce qui vient de Dieu et qui a pour objet Dieu qui se révèle, qui est l’origine et l’accomplissement de la foi. Les gestes de culte à Dieu sont l’objet de la religiosité, accomplis dans le respect dû au Dieu Créateur, que la raison naturelle peut connaître. En substance, le contenu de la foi est reçu à travers la Révélation de Dieu et il est transmis par le biais de l’enseignement de l’Eglise (cf. Ep. 3,10).  Les gestes de foi ouvrent à la puissance salvatrice de Dieu (cf. Mc  5,30) et ils introduisent à la vie surnaturelle, à la « vie éternelle »[2].

     

                Dieu se cache dans le mystère et seule la foi permet de Le connaître, non pas pour qu’il diminue la valeur de l’intellect naturel humain, mais parce que la foi, par la force de la grâce, offre à la raison de plus grandes certitudes sur Dieu. Elle l’aide à Le reconnaître, à avoir confiance en Lui, à s’ouvrir à Sa présence. Dans la Foi, Dieu se révèle comme un Dieu personnel, qui aime comme un Père. Il ne se laisse pas reléguer au seul concept d’un Absolu abstrait, que la raison peut peut-être percevoir, respecter ou craindre. A cela, on comprend combien il est incorrect de confondre la foi chrétienne avec la religiosité naturelle et d’utiliser le mot « foi » pour désigner la croyance des religions non bibliques[3]. On ne veut pas nier, par là, que Dieu puisse accorder la possibilité de croire à ceux qui ne connaissent pas la Parole révélée, ni ne connaissent le Christ et l’Eglise, croyant plutôt que Celui-ci « existe et récompense ceux qui le cherchent » (He 11,6). Mais dans ce cas, il faut souligner que cette croyance, si elle n’est pas nourrie de la Parole de Dieu et des sacrements de l’Eglise, se trouve néanmoins en situation de danger et risque d’être déformée.

     

                La foi éclaire la valeur de la religiosité naturelle, laquelle offre le bon humus à la première, même si la vie théologale donnée par Dieu elle la seule à pouvoir attribuer aux actes religieux une profondeur spirituelle et une valeur que les forces et les progrès humains à eux seuls ne peuvent atteindre. Donc de ce centre intérieur qu’est la religiosité, la religion peut et doit être analysée et purifiée. On ne saurait alors juxtaposer la religiosité à la foi. La foi, comme don de grâce, se greffe aux facultés humaines naturelles et elle produit un changement noétique et éthique. Celle-ci change la religiosité de l’intérieur, lui garantissant une fécondité surnaturelle, et ex parte sua, la religiosité naturelle offre à la foi un cadre accueillant qui la dirige et lui permet de s’exprimer à tous les niveaux de la nature humaine.

     

                            7.  Donc, si l’Eglise catholique et le Christianisme ne refusent pas le dialogue avec les religions, c’est justement parce que la foi chrétienne implique « respect » pour la sensibilité religieuse naturelle des hommes[4]. Le respect dû à la conscience – même dans le cas où celle-ci semble cachée dans une religiosité incapable de discerner les valeurs morales et d’en être responsable – exige un dialogue à accomplir pas à pas, dans une attente patiente entre l’ouverture de la raison et la vérité pleine. L’Eglise, tout ayant foi en la grandeur de la ratio – qui invite à ne pas s’enfermer dans des limites trop réductrices[5] et à s’ouvrir à la recherche de la vérité – sait en même temps que la seule ratio, rarement, peut arriver à découvrir les vérités fondamentales. Généralement, seuls les penseurs, honnêtes et profonds, dotés d’une sagacité hors du commun, arrivaient, en se fondant sur la raison naturelle, à la pleine et respectueuse découverte de la dignité et de la destinée humaines, de la valeur de la paix et de la solidarité. A noter toutefois que l’Eglise, qui connait bien les limites de la raison naturelle, ne perd pas la confiance qu’elle donne à la raison et n’accepte pas le pessimisme certitatif qui distingue les milieux nihilistes ou relativistes. C’est précisément au nom de cette confiance dans les capacités naturelles de la raison, et en se fiant à elles, que l’Eglise peut s’engager dans le dialogue interreligieux.

     

                Deuxièmement,  il faut rappeler que le but du dialogue n’est pas le dialogue en soi. Le but du dialogue c’est la connaissance de la vérité. Le dialogue est une méthode qui aide à avancer vers la vérité. Le dialogue socratique servait déjà à cela, comme voie pour une recherche philosophique de la vérité et pour libérer l’esprit, de manière à ne pas s’éloigner de la vérité. Parfois ces éloignements, bien que cachés et inconscients, sont dus au fait que la vérité connue est exigeante. Après avoir découvert la vérité, il faut accepter son autorité et, justement parce qu’elle est vraie, il faut la suivre, même si tous ne sont pas prêts à accepter les efforts que cela demande. Quelque fois, l’homme se ferme dans des positions relativistes ou dans une religiosité naturelle simplifiée pour se sentir libre des exigences de la vérité. Le relativisme préfère le doute permanent pour ne pas se laisser dominer par la certitude de la vérité. Ainsi, les religions naturelles peuvent offrir quelque réponse aux questions fondamentales de l’homme, calmer une certaine inquiétude intellectuelle et spirituelle et offrir un certain horizon de vie, mais parfois aussi exonérer de l’obligation de chercher la vérité dans sa plénitude et d’en informer la conscience. Le dialogue interreligieux sert donc à provoquer l’homme, pour qu’il avance avec courage dans la recherche de la vérité et s’ouvre à se exigences avec confiance.

     

                Par ailleurs, dans le dialogue interreligieux il se crée un contexte où il est possible aussi de témoigner la foi en Jésus-Christ. L’Eglise est pliée à jamais à la mission que lui a confiée le Christ lui-même (Mc 16,15-16), de proclamer la bonne nouvelle de Jésus-Christ, unique sauveur du monde. Si bien que pour un chrétien, le respect de la religiosité d’un autre ne signifie pas, et ne saurait signifier un renoncement de sa propre foi, de son identité et de la vérité définitive reçue, à travers l’Eglise, dans la Révélation de Dieu. Tel respect et dialogue ne signifie pas « dissolution » de son propre credo dans une religiosité générique, fondée sur l’axiome de l’impossible connaissance de Dieu, ni « réduction » de la foi chrétienne  à un niveau d’expression générale, commun à d’autres formes de religiosité. Au contraire, l’Eglise ne peut proposer de vrai dialogue qu’à partir de la vérité sur elle-même. Cacher la foi authentique et abandonner l’unicité de la Révélation et de l’Incarnation du Fils de Dieu, au nom d’une dialogue politiquement correct, serait mensonger. Un dialogue n’est justifié et correct que s’il est conduit dans la vérité et dans l’amour. Si bien qu’à chaque occasion de dialogues entre chrétiens et non chrétiens, notre foi, tournée vers le Christ, et la vérité sur nous-mêmes, doit avoir une place de choix.

     

    (à suivre demain,  pour le 4e et dernier volet)

    [1] Cf. Thomas d’Aquin, Summa Theologiae, IIa-IIae, q. 81, a. 5.

    [2] Cf. Thomas d’Aquin, Summa Theologiae, IIa-IIae, q. 4, a. 1: «Fides est habitus mentis, qua inchoatur vita aeterna in nobis, faciens intellectum assentire non apparentibus».

    [3] Cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Déclaration Dominus Iesus sur l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus Christ et de l’Eglise, n. 7.

    [4] Concile Vatican II, Déclaration Nostra aetate, n. 2; cf. Benoit XVI, Exhortation Apostolique Post synodale Verbum Domini sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Eglise, n. 117; Discours pour la Rencontre avec les organisations pour le dialogue interreligieux, Jérusalem, 11 mai 2009.

    [5] Jean Paul II, Lettre Encyclique Fides et ratio, n. 56.

    Source www.zenit.org

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