• Voici le résumé d'un entretien du frère Luc Mathieu ofm lors du Chapitre national de la Fraternité Séculière à Orsay en novembre dernier. Merci mon frère de nous en autoriser la publication.

    ÉGALEMENT DISPONIBLE EN DIAPORAMA (format récent ppsx) voici l'adresse pour le téléchargement)

    Aussi disponible ici Télécharger « Du_Tiers-Ordre_Franciscain_a_la_FRATERNITE_SECULIE-RE-1.pdf »


     Du Tiers-Ordre Franciscain à la Fraternité séculière de saint François (au Canada "Ordre Franciscain Séculier")

    après le Concile Vatican

     

    1°- Le Rétablissement du T-O, au XIX°s."Ordre Franciscain Séculier" ou Fraternité séculière de saint François - avant et après le Concile Vat. II

     

    Lors du retour des religieux franciscains, le T-O apparaît comme un mouvement de piété ancré sur le 1er Ordre, dévoué au service du 1er Ordre et de ses œuvres apostoliques. Les tertiaires se considèrent souvent eux-mêmes comme des religieux de seconde zone, engagés dans le monde, où chacun recherche sa sanctification par des pratiques régulières de piété et de pénitence par la participation aux bonnes œuvres et le gain des indulgences dont est abondamment pourvue la famille franciscaine.

     

    2°- Léon XIII (pape de 1878 à 1903)

    Lui-même tertiaire de St François, il constate l’expansion assez rapide du T-O et sa présence, et il voudrait adapter le T-O et lui faire jouer un rôle dans la société.  Il encourage une révision de la règle et la promulgue. L’encyclique « Auspicato » du 17/09/1882, fait la louange de François et du T-O. le Pape attend du T-O une implication dans la société : « ma réforme , c’est la règle du T-O de saint François. »  Il encourage Léon Harmel, un  industriel français, tertiaire de saint François qui organise des cercles de réflexion et d’action sociale parmi les travailleurs. En France certaines fraternités s’inscrivent dans une action en faveur des travailleurs, surtout la fraternité des hommes de Roubaix, tandis que se réunissent de grands congrès nationaux du T-O pour encourager cette action.

     

    Cette règle, en fait, ne parle pas d’engagements sociaux, et de nombreux religieux et laïcs contestent les engagements sociaux, comme n’appartenant pas à la mission du T-O, qui demeure la sanctification de ses membres.

     

    2°- Le T-O dans la première moitié du XX° siècle

     

    Le développement fut compromis par l’expulsion des religieux à partir de 1905. Mais il reprit vigoureusement dès la fin de la guerre. La préoccupation première des « Directeurs » fut de transmettre une authentique spiritualité franciscaine, facilitée par la redécouverte de la personne de François d’Assise, à travers ses écrits et les premières biographies, édités progressivement entre 1930 et 1940. Mais déjà dès 1921, la publication de « La Vie franciscaine » et les « Editions franciscaines », ainsi que les publications capucines de la Librairie st François facilitèrent cette tâche.

    Jusqu’en 1942, les fraternités d’hommes et de femmes étaient étanches les unes aux autres, comme d’ailleurs tous les mouvements spirituels et apostoliques dans l’Église. Le P. Pol de Léon Albaret, créa à Paris,  la Fraternité Notre-Dame des Foyers, bientôt suivie, après la guerre par les Fraternités « Pierre Alviset », puis, les jeunes foyers de Roubaix et- de Rennes. Bientôt beaucoup de fraternités fusionnèrent en fraternités de foyers, ou ouvertes à tous : jeunes, célibataires ou foyers, entre 1950 et 1960.

    Parallèlement à ce mouvement, les directeurs des fraternités se soucièrent de coordonner les fraternités d’une même région sous l’impulsion  des Commissaires provinciaux du T-O, réunissant les directeurs locaux, pour la formation, et la connaissance réciproque entre capucins et franciscains.  Peu à peu, on en vint à souhaiter une organisation nationale et l’unification  du T-O, par suppression des branches franciscaines et capucines.

     

    3°- Le Concile Vatican II

     

    C’est donc le 25 janvier 1959, qu’à la surprise générale, le Pape Jean XXIII annonça la convocation d’un concile œcuménique, qui ne devait s’ouvrir que le 11 octobre 1962.

    Un concile œcuménique.

    C’est une assemblée d’évêques, unie au souverain pontife, comme instance suprême de  l’église, pour exercer collégialement l’autorité doctrinale et pastorale sur l’ensemble de l’église. Jean XXIII en convoquant le Concile de Vatican II, et dans son discours d’ouverture présenta le concile comme un concile pastoral, soucieux d’adapter l’Église  à l’évolution du monde contemporain.

     

    Le Bilan du Concile Vatican II

     

    Ce qui n’est pas chiffrable, mais d’une très grande importance : un  signe très évident de la volonté de l’Église de se rapprocher du monde moderne, de rencontrer les hommes de ce temps, même ceux qui étaient éloignés par d’autres croyances, ou par l’athéisme.

    La conversion des évêques à une attention  portée sur l’ensemble de l’Église, la rencontre des autres cultures, la bienveillance vis-à-vis de tous les hommes de bonne volonté.

    Enfin, un  patrimoine de textes qui resteront des références pour la vie et la foi de l’Église pour très longtemps encore..

     

    Sont sortis du Concile 16 documents d’inégale importance, mais qui ont apporté de réelles nouveautés dans la vie de l’Église.

    Les plus importants et fondamentaux portent le nom de « Constitutions », il y en a 4 :

    -          « Lumen Gentium », sur l’Église

    -          « Dei Verbum », sur la Révélation divine

    -          « Sacrosanctum concilium »,sur la Liturgie

    -          « Gaudium et Spes », l’Église dans le monde de ce temps.

     

    Après cinquante ans de mise en pratique, ces textes ont profondément changé le visage de l’Église, tel qu’il apparaît tant aux chrétiens qu’aux personnes du dehors. Il est donc normal que le T-O franciscain en ait subi l’influence.

    Nous devons précisément retenir 3 documents du Concile :

    Les Constitutions Lumen Gentium  sur l’Église, Gaudium et spes,  sur l’Église dans le monde  ce temps ; et le décret sur l’Apostolat des laïcs Apostolicam actuositatem

     

    *De Lumen Gentium, on s’attachera au chapitre 4 : Les Laïcs , nous en retenons les n° 31 à 33  qui rappellent la dignité propre aux laïcs non  plus définis négativement comme les baptisés qui ne sont ni religieux ni prêtres.  Ils on leur place et leurs responsabilités dans l’Église. Ils ne sont pas « au service des clercs », mais ils ont leur part d’activité propre, et ils participent, à leur manière à la mission de l’Église,

    Et au chapitre 5 : L’appel universel à la sainteté. (spécialement N°42).

    *De Gaudium et spes, on retiendra le n° 43, qui invite les laÏcs à prendre leur responsabilité dans la vie de l’Église, dans l’animation du monde et dans le progrès spirituel de la communauté humaine.

     

    4° - Après le Concile : Du TO à la Fraternité séculière

     

    De même que les Instituts religieux sont invités à redécouvrir leur charisme et à revoir leurs constitutions, le T-O s’inspire des textes de Vatican II pour son adaptation au monde actuel : Autonomie de la Fraternité par rapport au 1er O., importance de la condition séculière : vocation  de laïc baptisé dans le monde, participation à l’œuvre ecclésiale de sanctification et d’évangélisation.

    Cela se fait concrètement en plusieurs étapes qui aboutissent à la rencontre de Champfortière. On y supprime la distinction entre obédience franciscaine  et capucine. On crée une instance nationale sous la responsabilité de laïcs élus. Création aussi des « Assistants spirituels » pour maintenir le charisme franciscain et l’adhésion à la famille franciscaine. Création d’une revue unique : ‘Arbre’.

    On sait que ces divers changements ont provoqué quelques remous et qu’il a fallu une bonne dizaine d’années pour que tout soit accepté avec sérénité, mais c’est le lot de tout changement important dans les habitudes. Maintenant que les frères et sœurs sont habitués, il est important de relire les textes fondamentaux du Concile pour ne pas en perdre l’esprit et se réapproprier en profondeur les avancées de l’Église concernant la place du laïcat et ses activités attendues dans l’Église.-

      Source Fr Luc Mathieu ofm et http://www.franciscain.net

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  • Extrait d’une lettre de Benedetto Lino OFS du :
    CIOFS (Conseil International de l’OFS)http://www.ciofs.org/per/2005/lca5fr32.htm
     
     LA « NOVITAS FRANCISCANA » : MISSION ET TÉMOIGNAGE  Crucifix de S. Damien - La mission et description
     
    Cette année (2005) nous célébrons la commémoration de deux événements d’une particulière importance pour toute l'Église et hautement significatifs pour la famille franciscaine tout entière :
    • ·           le 40ème anniversaire de la conclusion du Concile Vatican II, et 
       
    • ·          le 800ème anniversaire de la révélation du Crucifix de S. Damien à S. François quant à la mission à accomplir. 
       
    Ces deux commémorations importantes nous fournissent l’occasion de réfléchir sur la grande nouveauté que S. François introduit dans l'Église de son temps (Novitas Franciscana) et qui est destinée à devenir un élément constitutif dans l’ecclésiologie et dans la vie religieuse des siècles successifs jusqu’à aujourd’hui. Notre prochain Chapitre Général (5-12 novembre 2005) se propose de réfléchir sur cette Novitas Franciscana pour mieux comprendre les fondements de notre origine et en définir la nature constitutive. Les ignorer signifierait renoncer à comprendre pleinement qui nous sommes, d’où nous venons, où nous allons et quelle est authentiquement notre mission. 
     
    Le Concile, événement marquant d’une époque, animée fortement du souffle de l’Esprit, a remodelé la théologie de l'Église en lui faisant retrouver la pureté des origines et en même temps, en la projetant dans le troisième millénaire.
    La réflexion conciliaire sur l'Église, avec l’affirmation de l’appel universel à la sainteté indistinctement pour tous ceux qui suivent le Christ, a rétabli la dignité identique de tous les christifideles fondée sur l’ontologie de la grâce baptismale.
     
    Cela a permis une réélaboration novatrice de la théologie des laïcs, dans un esprit d’ecclésiologie totale et de communion, qui reconnaît les fidèles laïcs comme des sujets pleinement responsables dans le contexte de la mission de l'Église, en ouvrant de nouvelles perspectives largement encore inexplorées.
     
    Ces éléments d’ecclésiologie et cette façon d’agir, cette expérience de vie vécue étaient déjà à la base de la bouleversante nouveauté (justement la Novitas Franciscana) introduite par S. François dans l'Église et dans le monde du XIII [ème] siècle par inspiration divine.
     
    François anticipait, pour ainsi dire, les contenus du Concile Vatican II lui-même : en puisant à la pureté évangélique des origines, il a restauré et renouvelé l'Église en donnant plein droit de cité à toutes les composantes de la famille humaine et ecclésiale (clercs, hommes et femmes, religieux et laïcs) par une élévation de responsabilité dans la diffusion en tout domaine de l’Évangile du Christ.
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    La description des images que l'on trouve sur le crucifix de St-DamienundefinedCrucifix-s-damien-1.jpgCrucifix-s-damien-2.jpgCrucifix-s-damien-3.jpgExtrait du feuillet du Frère Michel Boyer OFM et Publié par La Librairie S. François, Montréal 1980
     

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  • Projet de vie ou Règle de l'Ordre Franciscain Séculier

     

    Projet de vie ou Règle de l'Ordre Franciscain SéculierChapitre I

    L'Ordre Franciscain Séculier

     

    1.      Parmi les familles spirituelles suscitées par l'Esprit saint dans l'Église, la famille franciscaine rassemble tous les membres du peuple de Dieu, laïcs, religieux, prêtres, qui reconnaissent en eux un appel à suivre le Christ à la manière et selon l'esprit de saint François d'Assise.

    En des formes et des expressions diverses, mais en communion et réciprocité vitale, ils veulent incarner aujourd'hui, dans la vie et la mission de l'Église, le charisme propre de François d'Assise.

     

    2.      Au sein de cette Famille, une place spécifique revient à l'Ordre Franciscain Séculier; celui-ci se présente comme une communauté organisée et composée de toutes les fraternités répandues dans le monde et ouvertes à toute classe de fidèles. Ceux-ci, frères et soeurs, poussés par l'Esprit à réaliser dans leur condition séculière la perfection de la charité, s'engagent à vivre selon l'Évangile à l'exemple de saint François et selon cette Règle reconnue par l'Église.

     

    3.      Cette Règle a pour objet d'adapter l'Ordre Franciscain Séculier aux exigences et aux attentes de l'Église, dans les conditions du monde actuel, comme l'ont fait successivement le "-projet de vie-" de 1221, qui jetait les premières bases de la Fraternité Séculière, puis les "-Règles-" approuvées par les papes Nicolas IV et Léon XIII.

    L'interprétation de cette Règle relève du saint Siège et l'application concrète en sera faite par des Constitutions générales et par des Statuts particuliers.

     

    Chapitre II

    Forme de Vie

     

    4.              La Règle et la vie des laïcs franciscains (Franciscains séculiers, selon le texte latin, ici comme    plus loin) est la suivante: vivre l'Évangile de notre Seigneur Jésus Christ en suivant les exemples de saint François d'Assise, qui fit du Christ l'inspirateur et le centre de sa vie avec Dieu et avec les hommes.

    Le Christ, don de l'amour du Père, est le Chemin vers le Père; il est la Vérité dans laquelle nous fait entrer l'Esprit saint; il est cette Vie qu'il est venu nous apporter en abondance.

    Les laïcs franciscains s'appliqueront à une lecture fréquente de l’Évangile, passant de l'Évangile à la vie et de la vie à l'Évangile. 

     

    5.      Il chercheront à découvrir la personne vivante et agissante du Christ dans leurs frères, dans la sainte Écriture, dans l'Église, dans la liturgie. Dans leur vie eucharistique ils seront inspirés et orientés par cette foi qui faisait écrire à saint François: "-En ce monde je ne vois rien sensiblement du très-haut Fils de Dieu sinon son très saint Corps et son Sang-". 

     

    6.      Morts et ressuscités avec le Christ dans le Baptême qui les fait membres vivants de l'Église, ils sont encore plus profondément unis à elle par leur engagement. Ils s'efforceront donc d'être les témoins actifs de sa mission parmi les hommes, annonçant le Christ par la vie et la parole.

    Inspirés par saint François et appelés avec lui à renouveler l'Église, ils s'engageront à vivre en plaine communion avec le pape, les évêques, les prêtres, dans un dialogue confiant et ouvert de créativité apostolique.

     

    7.      Comme "-frères et soeurs de la pénitence-", en raison même de leur vocation, animés du dynamisme de l'Évangile, ils conformeront leur façon de penser et d'agir à celle du Christ, par ce changement intérieur radical que l'Évangile appelle "-conversion-"; celle-ci, en raison de la fragilité humaine, est à reprendre tous les jours.

    Sur ce chemin de renouvellement intérieur, le sacrement de la réconciliation est à la fois signe privilégié de la miséricorde du Père et source de grâces.

     

    8.      Jésus fut le véritable adorateur du Père: à son exemple, ils feront de la prière et de la contemplation l'âme de leur vie et de leur agir.

    Pour revivre en eux les mystères de la vie du Christ, qu'ils participent à la vie sacramentelle de l'Église, surtout à l'Eucharistie; ils s'associeront également à sa prière liturgique dans une des formes qu'elle propose.

     

    9.      François eut un amour de prédilection pour la Vierge Marie, l'humble servante du Seigneur, toujours disponible à sa parole et à ses appels; il la voulut comme protectrice et avocate de sa famille. Les laïcs franciscains lui témoigneront un amour fervent en imitant sa disponibilité totale, et par une prière confiante et attentive.

     

    10.    En communion avec l'obéissance rédemptrice de Jésus, qui mit sa volonté dans celle du Père, ils rempliront avec fidélité les engagements de la vie; ils suivront aussi le Christ pauvre et crucifié, lui rendant témoignage, jusque dans les difficultés et le persécutions.

     

    11.    Le Christ, confiant dans son Père, a choisi pour lui-même et pour sa Mère une vie pauvre et humble, tout en manifestant pour le monde crée' une attention pleine d'estime et de respect. Aussi les laïcs franciscains useront avec détachement des richesses matérielles qu'ils pourraient posséder, bien conscients que selon l'Évangile ils ne sont qu'administrateurs des biens qu'ils ont reçus en faveur des enfants de Dieu.

    Ainsi, dans l'esprit des béatitudes, "-pèlerins et étrangers-" en route vers la maison du Père, ils veilleront à se libérer de tout désir de possession et de domination.

     

    12.    Témoins du monde à venir et fidèles à leur vocation, ils s'efforceront d'acquérir la pureté du coeur, afin d'être plus libres pour aimer Dieu et leurs frères.

     

    13.    En tout homme le Père des cieux voit les traits de son Fils, premier-né d'une multitude de frères; de même les laïcs franciscains accueilleront d'un coeur humble et courtois tout homme comme un don du Seigneur et une image du Christ.

    Le sens de la fraternité les disposera à considérer avec joie comme leurs égaux tous les hommes, surtout les plus petits, pour lesquels ils chercheront à créer des conditions de vie dignes de créatures rachetées par le Christ.

     

    14.    Avec tous les hommes de bonne volonté, ils sont appelés à construire un monde plus fraternel et plus évangélique, afin qu'advienne le Règne de Dieu. Conscients que "-quiconque suit le Christ, homme parfait, devient lui-même plus homme-", ils exerceront avec compétence leurs propres responsabilités dans un esprit chrétien de service.

     

    15.    Par le témoignage de leur propre vie et par de courageuses initiatives, tant individuelles que communautaires, qu'ils se rendent présents pour promouvoir la justice, particulièrement dans le domaine de la vie publique et qu'ils n'hésitent pas à s'engager, pour cela, dans des options concrètes et cohérentes avec leur foi.

    Ils estimeront le travail comme un don et comme un moyen de participer à la création, à la rédemption et au service de la communauté humaine.

     

    16.            Il estimeront le travail comme un don et comme un moyen de participer à la création, à la rédemption et au service de la communauté humaine.

     

    17     Dans leur famille, ils vivront l'esprit franciscain de paix, de fidélité et de respect de la vie, cherchant à en faire, par là, le signe d'un monde déjà rénové dans le Christ.

    Spécialement les époux, en vivant les grâces du mariage, manifesteront dans le monde l'amour du Christ pour son Église. Par une éducation chrétienne, simple et ouverte, attentifs à la vocation de chacun, ils suivront joyeusement avec leurs enfants leur itinéraire humain et spirituel.

     

    18.           Qu'ils respectent aussi les autres créatures, animées et inanimées, car "-elles portent signification du Dieu très-haut-"; qu'ils cherchent à passer de la tentation d'en abuser à une conception franciscaine de fraternité qui s'étend à tout l'univers.

     

    19.            Porteurs de la paix qu'ils savent devoir construire sans cesse, ils chercheront, dans le dialogue, les voies de l'unité et de l'entente fraternelle, faisant confiance en la présence du germe divin dans l'homme et en la puissance transformante de l'amour et du pardon.

    Messagers de joie parfaite, en toutes circonstances ils s'emploieront activement à porter aux autres la joie et l'espérance.

    Membres du Christ ressuscité, qui donne son véritable sens à notre soeur la mort, ils attendent dans la sérénité la rencontre définitive avec le Père.

     

    Chapitre III

    La vie en fraternité

     

    20.           L'Ordre Franciscain Séculier de saint François regroupe les fraternités aux différents niveaux: local, régional, national et international. Ces fraternités ont chacune leur responsabilité morale dans l'Église. Elles sont unies et reliées entre elles selon les normes prévues par cette Règle et les Constitutions.

     

    21.           Aux divers niveaux, chaque fraternité est animée et dirigée par un Conseil et un Responsable, élus par les membres engagés (profès, selon le texte latin), selon les Constitutions.

    Cette charge, qui est temporaire, est un service de disponibilité et de responsabilité à l'égard de la fraternité et de chacun de ses membres.

    Les fraternités se donnent des structures internes qui peuvent varier selon les besoins de leurs membres et des régions, sous la conduite du Conseil respectif, en accord avec les Constitutions.

     

    22.            La fraternité locale doit être instituée officiellement: elle devient cellule de base de tout l'Ordre et signe visible de l'Église, qui est communauté d'amour. Elle doit être un milieu privilégié qui permet à ses membres d'approfondir leur sens ecclésial, d'épanouir l'appel franciscain dont ils sont porteurs et d'animer leur mission d'apostolat dans le monde.

     

    23.            Celui qui demande à entrer dans l'Ordre Franciscain Séculier s'adresse à la fraternité locale; la réponse appartient au Conseil.

     

    L'entrée dans la fraternité se fait par étapes. Celles-ci comportent: un temps d'initiation, une période de formation d'au moins un an, et enfin l'engagement de vivre selon la Règle. C'est là d'ailleurs un cheminement et une progression qui doivent marquer aussi le mode de vie de toute la fraternité. En ce qui concerne l'âge requis pour l'engagement et le signe d'appartenance à la Fraternité, on s'en tiendra aux normes fixées par les Statuts.

     

    L'engagement de par sa nature est définitif.

     

    Les frères ou soeurs qui se trouveraient dans des difficultés particulières pourront, en un dialogue fraternel, traiter de leurs problèmes avec le Conseil de leur fraternité locale. Ce Conseil est compétent pour ce qui touche au retrait ou au renvoi des membres de la fraternité, selon les modalités précisées dans les Constitutions.

     

    24.             Pour intensifier la communion entre les membres de la fraternité, le Conseil organisera des réunions périodiques et des rencontres fréquentes, non seulement entre les membres de la fraternité, mais aussi avec d'autres groupes franciscains, notamment de jeunes, recherchant les moyens les plus appropriés pour développer la vie franciscaine et ecclésiale et pour stimuler chacun à plus de vie fraternelle.

     

    Par la prière cette communion fraternelle s'étendra aux frères et aux soeurs défunts.

     

    25.             Les frais de toute nature (fonctionnement, honoraires, entraide etc.) occasionnés par la vie de la fraternité seront pris en charge, dans un esprit communautaire et fraternel, par les frères et les soeurs, qui apporteront chacun une contribution proportionnée à leurs ressources. Les fraternités locales ne manqueront pas de participer aux frais des Conseils des différents niveaux.

     

    26.             En signe concret de réciprocité vitale, de communion et de coresponsabilité, les Conseils, aux différents niveaux, et conformément aux dispositions prévues dans les Constitutions, rechercheront des religieux capables et préparés, pour l'assistance spirituelle. Ils s'adresseront pour cela aux Supérieurs des quatre familles franciscaines, avec lesquelles, depuis des siècles, la Fraternité Séculière est en relation vivante et fraternelle.

     

    Pour favoriser la fidélité au charisme franciscain et à cette Règle, et pour une aide plus grande à la vie de la fraternité, le Responsable (Ministre ou Président, selon le texte latin) veillera en temps voulu à demander aux Supérieurs compétents un religieux pour la révision de vie - visite pastorale - et aux responsables laïcs compétents la visite fraternelle, en accord avec le Conseil et en conformité avec les Constitutions.

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    La foi et la rencontre du Christ (22/32)

    La foi serait-elle une vocation ?
    (Jean 1, 35-39)

    La foi et la rencontre du Christ (22/32)La foi, en tant que relation personnelle avec le Dieu vivant, ne ressemble-t-elle pas à un chassé-croisé de questions, non seulement les nôtres mais aussi celles de Dieu ? C'est sans doute pour cette raison que j’apprécie le récit de la formation du premier groupe des disciples de Jésus, selon la version de l'Évangile selon saint Jean, chapitre 1, versets 35 à 39.

    35 Le lendemain encore, Jean se trouvait là avec deux de ses disciples. 36 Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. »

    37 Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus.
    38 Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit :  «Que cherchez-vous ? »
    Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui se traduit : Maître –, où demeures-tu ? »
    39 Il leur dit : «Venez, et vous verrez. »
     
    Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure, (environ quatre heures du soir).

        Après avoir rendu témoignage devant les autorités religieuses de Jérusalem, Jean Baptiste désigne à ses propres disciples le nouveau maître à suivre. C'est Jésus, l'Agneau de Dieu, l'Élu de Dieu. Le voilà justement qui passe par là. Aussitôt deux disciples quittent Jean et se dirigent vers Jésus. Sentant que quelqu'un marchait sur ses talons, Jésus se retourne et aborde les deux hommes par une question : « Que cherchez-vous ? ». C'est ainsi que débutent les relations du Verbe de Dieu avec les êtres humains: par une question. Leur réponse sera aussi une question : « Où demeures-tu ? ». Ce premier dialogue entre Jésus et les deux disciples se terminent par une invitation : « Venez et voyez », qui fait appel à leur liberté. La foi m’apparaît comme une vocation. Nous sommes appelés à la foi ; et cet appel trouvera sa réponse dans la mesure où nous serons attentifs aux espoirs et aux aspirations qui nous habitent et qui cherchent à être comblés.

        Les deux questions « Que cherchez-vous ? » et « Où demeures-tu ? » reflètent la dynamique de l’expérience de la foi. La foi n’est possible que lorsque deux désirs cherchent à se rencontrer. Le désir de Dieu est de révéler son amour aux êtres humains. Le désir de l’être humain est de trouver un sens à sa vie. Dieu et l’être humain ont besoin l’un de l’autre pour combler leur désir, pour entrer dans une relation d’alliance. Ils ont besoin de se mettre en mouvement, de se chercher afin de demeurer ensemble dans une communion de vie et d’amour.

        L’invitation « Venez et voyez » attend notre réponse. C’est l’invitation à faire l’expérience de la rencontre de Jésus et de l’entrée progressive dans la connaissance de son identité de Fils de Dieu. En même temps, il nous conduira à une meilleure connaissance de nous-mêmes. Nous viendrons à lui avec nos fragilités, nos questions et nos inquiétudes; nous viendrons aussi avec nos joies, nos grandeurs et nos aspirations. Mais nous apprendrons de Jésus à nous regarder avec les yeux mêmes de Dieu et à nous laisser envelopper par son amour, puisque Dieu nous considère comme ses filles et ses fils bien-aimés.

        Seul l’amour est digne de foi, disait un auteur spirituel dont j’ai malheureusement oublié le nom. C’est parce que Dieu est amour que je peux croire en lui et confier ma vie au Christ en qui le Père a voulu incarner son amour. C’est cet amour d’une densité et d’une qualité insurpassables qui peut combler notre désir de vivre et d’aimer pleinement : La volonté de Celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour […] Nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi je le ressusciterai au dernier jour (Jn 6, 39.44).

        Cette première rencontre de Jésus et de ses premiers disciples nous révèle que la vie chrétienne consiste à tout faire pour demeurer de plus en plus auprès de lui afin qu’un jour notre demeure soit en Dieu. N’hésitons pas à suivre Jésus tout en le poursuivant de nos questions. Mais attendons-nous toutefois à ce qu’il nous pose sa question favorite : « Que cherchez-vous ? »

     

    Yves Guillemette, ptre

     

    Source: Le Feuillet biblique, no 2368. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    Source www.InterBible. org

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  •  Remettre sur terre les rêves que Dieu nous donne.

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    Ce Dieu Libérateur qui est venu pour les plus petits d’entre nos Frères et Soeurs, ne saurait être contre nos rêves de liberté.

    Prendre le Temps en ce monde bousculé. Prendre le temps de rêver les splendides horizons d’Espérance que Dieu a déposé en notre âme. Répondre ainsi aux Talents que Christ nous demande de cultiver. Quel merveilleux programme de Vie, n’est-ce pas ?

    Frères et Soeurs, il est temps que notre société et notamment, nos Jeunes prennent du temps pour méditer et accomplir leurs rêves. Pour cela, il faut dépasser certains obstacles. Ensemble, chrétiens et chrétiennes que nous sommes, partageons nos rêves et aidons les autres à les vivre. Notre vocation est de transmettre tout ce que Dieu en Son Infini Amour nous a donné en pleine libéralité. Ne conservons pas nos rêves pour nous. Ils deviendraient cauchemars. Offrons au monde les rêves solaires et éclatant de Lumière afin de donner un autre visage à notre Humanité. Une société de violence et de manque de repères spirituels est une société qui a tué ses rêves les plus beaux. Puisse l’Esprit-Saint nous accompagner dans ce rêve d’une Humanité nouvelle !

    Pourquoi parler des rêves avec tant d’insistance ? Simplement, je m’aperçois que notre société prend de moins en moins en considération les rêves humains. La compétitivité, la performance et bien d’autres paradigmes ont fait de nous les esclaves modernes d’un monde de consommation. Qu’importe alors, si les jeunes et moins jeunes se mettent à rêver de leur avenir pour créer des projets. Les projets sont imposés pour faire face à la concurrence. Laissons nos rêves de côté où nous finirons tous et toutes dans la rue à tendre la main en espérant quelques Euros.

    A me lire, peut-être pensez-vous que je décris bien ce qui risquerait de nous arriver si nous suivions nos rêves. Hé bien, cette description est entièrement fausse et véhiculée par les médias à tel point qu’on semble sentir sa réalité. Non, ceux ou celles qui ont des rêves mettent tout en place, jusqu’au bout, pour que ceux-ci se réalisent. Le chrétien doit être le premier à faire confiance en un Dieu d’Amour qui est à l’écoute de nos rêves pour combler Ses desseins. Nous devons tout mettre en place pour acquérir cet esprit critique qui nous réalise en tant qu’Hommes.

    Ne pas sombrer dans le matérialisme le plus bas afin de satisfaire les lobbys industriels. Ce matérialisme dépourvu de sens, sinon celui de s’enrichir, détruit nos rêves les plus nobles. Nous sommes au service de Christ, pas des patrons qui nous considèrent tels des numéros. Nous pouvons connaître le chemin que Dieu nous destine, uniquement dans la prière des profondeurs de l’âme. Il sait que nos rêves de chrétiens désirent un monde où la Haine, l’égoïsme, l’individualisme forcené, le profit soient éradiqués de notre société. Sinon, à quoi nous servirait-il de nous dire chrétiens en lisant la Bible tout en ne la vivant pas ?

    Voilà notre combat spirituel. Remettre sur terre les rêves que Dieu Amour nous donne. Avoir confiance en nos qualités et capacités. Trouver la force dans la prière de chaque instant. Ne plus être les esclaves d’un monde moderne qui tue nos rêves. Et peu importe les conséquences, nous aurons oeuvrés pour Christ et la mise en application de Ses rêves. Nous espérons que d’autres générations se lèveront en disant qu’ils veulent une existence autonome dans les bras de Dieu.

    Ce Dieu Libérateur qui est venu pour les plus petits d’entre nos Frères et Soeurs, ne saurait être contre nos rêves de liberté. Une liberté responsable où la course au profit laissera place à une terre d’Amour.

    Bien-sûr, il nous faut de l’argent pour vivre mais non vivre pour l’argent. L’Esprit-Saint pourvoira à l’accomplissement de notre destin, pourvu qu’il soit vécu dans la prière afin que nous ne confondions point nos propres rêves avec ceux de Dieu.

    Réaliser nos rêves, c’est toujours grandir en Humanité selon la Volonté de Christ.

    Bruno LEROY.

      Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/

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  • La Création, invitation à la paix

    vierge_de_maaloulaAu cours de la journée de prière pour la paix en Syrie, le pape François a proposé une très belle méditation sur le sens de la Création.

    "Dieu vit que cela était bon. Le récit biblique du début de l’histoire du monde et de l’humanité nous parle du Créateur qui regarde la création, la contemple presque, et répète que cela est bon. Cela nous fait entrer dans le cœur de Dieu et, de l’intime de Dieu, nous recevons son message. Nous pouvons nous demander la signification de ce message. Que me dit ce message à moi, à toi, à nous tous? Il nous dit simplement que dans le cœur et dans la pensée de Dieu notre monde est la maison de l’harmonie et de la paix, et est le lieu où tous peuvent trouver leur place et se sentir chez soi, parce que cela est bon. La création forme un ensemble harmonieux et bon, avec les humains faits à l’image et à la ressemblance de Dieu. Ils sont une unique famille, dans laquelle les relations sont marquées par une fraternité réelle et pas simplement proclamée en paroles: L’un et l’autre sont le frère et la sœur à aimer, et la relation avec le Dieu qui est amour, fidélité, bonté se reflète sur toutes les relations entre les êtres humains et apporte l’harmonie à la création tout entière. Le monde de Dieu est un monde dans lequel chacun se sent responsable de l’autre, du bien de l’autre.  Ce soir, dans la réflexion, dans le jeûne, dans la prière, chacun de nous pense au fond de lui que c’est là le monde que nous désirons. N’est-ce pas le monde que tous portent dans le cœur? Le monde que nous voulons, n’est-il pas un monde d’harmonie et de paix? D’une harmonie et d’une paix intérieure, mais aussi dans les rapports avec les autres, dans les familles, dans les villes, dans et entre les nations? Et la vraie liberté dans le choix des chemins à parcourir en ce monde, n’est-elle pas celle qui est orientée vers le bien de tous et qui est guidée par l’amour?". "Demandons-nous maintenant si c’est le monde dans lequel nous vivons. La création conserve sa beauté qui nous remplit d’émerveillement et qui demeure une œuvre bonne. Mais il y a aussi la violence, la division, le conflit, la guerre qui surviennent lorsque l’homme, sommet de la création, cesse d’admirer la beauté et la bonté pour se renfermer dans son égoïsme. Quand l’homme ne pense qu’à lui-même, à ses propres intérêts et se place au centre, quand il se laisse séduire par les idoles de la domination et du pouvoir, quand il se met à la place de Dieu, alors il abîme toutes les relations, il détruit tout, ouvrant la porte à la violence, à l’indifférence, au conflit. C’est exactement ce que veut nous faire comprendre le passage de la Genèse qui raconte le péché originel: L’homme entre en conflit avec lui-même, s’aperçoit qu’il est nu et se cache parce qu’il a peur, peur du regard de Dieu. Il accuse la femme, celle qui est chair de sa chair, rompt l’harmonie avec la création, arrive à lever la main contre le frère pour le tuer. Pouvons-nous dire que l’harmonie s’est transformée en disharmonie? Non, la disharmonie n’existe pas car s’il n’y a pas l’harmonie on tombe dans le chaos, la violence, la querelle, le conflit, la peur. Or c’est dans ce chaos que Dieu demande à la conscience de Caïn Où est Abel ton frère? Et Caïn de répondre qu’il ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère?, répond-il. Cette question nous est aussi adressée et il serait bien que nous nous demandions: Suis-je le gardien de mon frère? Oui, tu es le gardien de ton frère! Etre humains signifie être gardiens les uns des autres. Au contraire, la rupture de l’harmonie est suivie d’une métamorphose. Ainsi le frère à garder et à aimer devient l’adversaire à combattre, à supprimer. Que de violence naît à ce moment, que de conflits, que de guerres ont marqué notre histoire! Il suffit de voir la souffrance de tant de frères et sœurs. Il ne s’agit pas de quelque chose de conjoncturel, mais c’est la vérité: Dans chaque violence et dans chaque guerre, nous faisons renaître Caïn. Nous tous! Et aujourd’hui aussi, nous continuons cette histoire de conflit entre frères, aujourd’hui aussi, nous levons la main contre celui qui est notre frère. Aujourd’hui aussi nous nous laissons guider par les idoles, par l’égoïsme, pas nos intérêts. Nous avons perfectionné nos armes, notre conscience s’est endormie, nous avons rendu plus subtiles nos justifications. Comme si c’était une chose normale, nous continuons à semer destruction, souffrance et mort. La violence, la guerre apportent seulement la mort, parlent de mort. La violence et la guerre ont le langage de la mort! Après le Déluge on vit l’arc en ciel et la colombe portant un rameau d’olivier. Cela me fait penser à l’olivier que les représentants de plusieurs religions ont planté avec moi à Buenos Aires sur la Plaza de Mayo en 2000 pour qu’il n’y ait plus ni chaos ni guerre mais la paix"."A ce point, je me demande: Est-il possible de parcourir une autre voie, la voie de la paix? Pouvons-nous sortir de cette spirale de souffrance et de mort? Pouvons-nous apprendre de nouveau à marcher et à parcourir les chemins de la paix? En invoquant l’aide de Dieu, sous le regard maternel de la Vierge, Salus Populis Romani et Reine de la paix, j’affirme que c’est possible à tous! Ce soir, je voudrais que de toutes les parties de la terre nous criions: Oui, c’est possible à tous! Ou mieux, je voudrais que chacun de vous, du plus petit au plus grand, jusqu’à ceux qui sont appelés à gouverner, réponde: Oui, nous le voulons! Ma foi chrétienne me pousse à regarder la Croix. Comme je voudrais que pendant un moment tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté regardent la Croix. On peut y lire la réponse de Dieu. Là, à la violence on ne répond pas par la violence, à la mort, on ne répond pas par le langage de la mort. Dans le silence de la Croix, se tait le bruit des armes et parle le langage de la réconciliation, du pardon, du dialogue, de la paix. Ce soir, je voudrais demander au Seigneur que nous, chrétiens, frères des autres religions, chaque homme et chaque femme de bonne volonté crie avec force que la violence et la guerre ne sont jamais la voie de la paix. Que chacun s’applique à regarder au fond de sa conscience et écoute cet encouragement à sortir des intérêts particuliers qui atrophient le cœur, à dépasser l’indifférence envers l’autre qui rend le cœur insensible. Toi, vaincs tes raisons de mort et ouvre-toi au dialogue, à la réconciliation. Regarde la souffrance de ton frère sans y ajouter une autre souffrance, arrête ta main, reconstruis l’harmonie qui s’est brisée. Non par le conflit, mais par la rencontre. Que se taisent les armes! La guerre marque toujours l’échec de la paix, elle est toujours une défaite pour l’humanité. Encore une fois, les paroles de Paul VI résonnent: Plus les uns contre les autres, plus, jamais!… Jamais plus la guerre, jamais plus la guerre! (1965). La paix s’affermit seulement par la paix, celle qui n’est pas séparable des exigences de la justice, mais qui est alimentée par le sacrifice de soi, par la clémence, par la miséricorde, par la charité (1975). Pardon, dialogue, réconciliation sont les paroles de la paix, la bien-aimée Syrie, au Proche et Moyen Orient, comme partout dans le monde. Prions pour la réconciliation et pour la paix, travaillons pour la réconciliation et pour la paix, et devenons tous, dans tous les milieux, des hommes et des femmes de réconciliation et de paix".
    Source http://ecologyandchurches.wordpress.com
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  • « DEMEURER DANS LA VRAIE FOI » FRANÇOIS D’ASSISE pour l'année de la FoiDe passage ces jours derniers à Sherbrooke, notre frère Thaddée Matura ofm, nous invitait à venir le rencontrer chez nos sœurs Clarisses.

    L’Objectif était de nous partager sa réflexion sur le thème

    « DEMEURER DANS LA VRAIE FOI »

    MESSAGE DE FRANÇOIS D’ASSISE

    POUR L’ANNEE DE LA FOI

     Je vous livre, avec sa légendaire générosité, le texte à partir duquel frère Thaddée nous a entretenu :  et je vous propose comme grille de lecture-méditation : « UNE LECTURE LENTE ET EN S’ARRÊTANT ET EN RÉFLÉCHISSANT À CHACUN DES MOTS comme par exemple :

    AIMONS TOUS,

    de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit,

    de toute notre puissance et de toute notre force,

    de toute notre intelligence, de toutes nos énergies,

    de tout notre effort, de toute notre affection, de toutes nos entrailles,

    de tous nos désirs et de toutes nos volontés,   ……………

     Des mots qui se ressemblent mais qui disent l’importance du sujet.

    Au bas de l'article il y a un lien pour télécharger le document, de format PDF Bonne réflexion !

    Télécharger « Francois et-année de la foi -Thaddée.pdf »

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  • Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire -22 septembre 2013

    Abbé Jean Compazieu

     

    Dangers des richesses

     

    Textes bibliques : Lire

    « Ecoutez ceci, vous tous qui vous acharnez sur le pauvre… » Ces paroles du prophète Amos sont rudes. Nous n’avons pas l’habitude de les entendre souvent dans les églises. Mais c’est Dieu qui l’a appelé pour transmettre ce message. Sa mission était de dénoncer les injustices et la malhonnêteté qui accablaient les plus petits : « On fausse les balances… On va jusqu’à vendre les déchets du froment… » C’est ainsi que les riches deviennent de plus en plus riches au détriment des plus pauvres. Ce n’est pas pour en arriver là que Dieu a fait alliance avec son peuple. A travers les opprimés et les exploités, c’est lui-même qui est frappé.

     

    Si Amos revenait aujourd’hui, il aurait beaucoup à dire. Il n’aurait pas de mots assez durs contre les magouilles en tous genres : tromperies sur la marchandise vendue, arnaques sur Internet, tricheries dans les jeux (on achète un arbitre pour faire gagner telle équipe)… Au niveau mondial,  il dénoncerait le commerce des armes, les conditions de vie des personnes réduites à l’esclavage, la course aux bénéfices, les paradis fiscaux… Amos n’est plus là, mais son message nous est transmis de la part de Dieu. Il nous appelle tous à travailler à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel.

    En écoutant l’Evangile de ce dimanche, nous avons pu nous sentir un peu mal à l’aise. Voilà un homme licencié pour faute grave. Demain, il sera à la rue, les poches vides. Il doit réfléchir très vite à la meilleure solution. Et il profite de son ultime pouvoir pour abaisser les dettes des débiteurs de son maître. Il y a là une escroquerie qu’aucun patron ne peut accepter. Quand ça arrive, cela se règle au tribunal. Or voilà que Jésus fait l’éloge de cet homme car il s’est montré habile.

    Comprenons bien, le but de cette parabole n’est pas d’aller contre la morale la plus élémentaire. D’ailleurs les historiens nous apprennent une chose importante : Les intendants de l’époque n’étaient pas pays directement par leur patron. Ils aménageaient leur salaire en augmentant la dette et les intérêts de leurs clients. En réduisant ces dettes, le gérant ne puise pas dans les réserves de son patron mais sur ses propres revenus. Le maître fait son éloge car ce gérant a compris qu’il valait mieux perdre son propre argent que de perdre ses amis.

    Jésus constate que « les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière ». C’est vrai, quand les intérêts personnels sont en jeu, on devient très inventif. Jésus voudrait bien que notre ardeur pour la paix, la justice et la fraternité nous rende aussi ingénieux. Le jour où nous consacrerons autant d’intelligence et d’acharnement pour inventer des solutions de paix, de justice et de fraternité qu’à gagner de l’argent, beaucoup de choses changeront.

    « Faites-vous des amis avec l’argent trompeur, afin que le jour où il ne sera plus là, ces amis vous reçoivent des les demeures éternelles. » Ces amis, ce sont les pauvres, les miséreux, les exclus. Nous connaissons tous la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare (Luc 16, 9-31). Ce riche n’a pas agi de manière à faire de Lazare son ami dans l’au-delà. Il a établi entre eux une forte séparation. De ce fait, Lazare qui se trouve dans l’éternité ne peut pas l’aider. Ailleurs, l’Evangile nous apprend qu’à travers le pauvre, le prisonnier, l’exclu qui a faim, c’est Jésus qui est là. Chaque que nous nous mettons à leur service, c’est lui, Jésus, que nous servons. La principale amitié qu’il nous faut rechercher c’est celle de Dieu. Il est notre richesse suprême qui nous permettra d’être accueillis « dans les demeures éternelles. »

    Aujourd’hui, Jésus nous invite avec insistance à avoir une attitude claire. Si nous sommes esclaves de nos richesses, celles-ci vont nous étouffer. Il nous faut ramener l’argent à sa juste valeur. Il doit servir comme instrument de partage et d’amitié. Il est mis à notre disposition au service des autres. Si nous, chrétiens, nous ne vivons pas le partage, nous serons un contre-témoignage pour le monde.

    Au jour de notre baptême, nous sommes entrés dans une grande famille qui s’appelle l’Eglise. Nous croyons en un Dieu qui aime chacun de ses enfants. Il nous confie tous les uns aux autres. Saint Paul nous le rappelle à sa manière dans la seconde lecture : Dieu veut que notre charité soit universelle car son amour est universel. La prière est un moyen qui nous est donné pour nous ajuster chaque jour à cet amour qui est en Dieu. C’est là que nous puisons la force d’aimer nos frères comme Dieu les aime.

    Au cours de cette Eucharistie, nous allons proclamer la foi de notre baptême. Si nous voulons être vrais, il ne faut pas que ce soit une simple formule mais une vraie adhésion à la parole du Christ, même si elle nous dérange. Nous faisons nôtre cette parole de Pierre : « A qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle ! » donne-nous de mettre nos cœurs et nos intelligences au service de ton Royaume. Amen

    Sources : revues Feu Nouveau, Signes et Dimanche en Paroisse, Lectures bibliques des dimanches C (Albert Vanhoye), Pour la célébration de l’Eucharistie (Feder et Gorius), Saisons Bibliques 2, Le Nouveau Testament commenté (C. Focant et D. Marguerat)


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  • Cette illusion d'un monde " hors souffrance "

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    Chacun poursuit toujours, d'une manière ou d'une autre, un rêve d'immortalité et de non-souffrance. La poursuite de ce rêve se manifeste dans les mécanismes de défense qui visent à occulter la réalité de la souffrance et à la rejeter hors du champ de la conscience ; on peut la voir, on détourne les yeux, on fait " comme si " elle n'existait pas.

    Dénier la souffrance de cette manière, c'est se complaire dans l'image idéale de soi et du monde où la finitude et la mort ne sont pas reconnues. Ainsi le sujet peut-il entretenir, inconsciemment sans doute, une sorte de délire d'immortalité. Il se barricade dans un monde imaginaire en estimant que la souffrance et la mort, ce sont toujours celles des autres, mais jamais la sienne. Il se construit ainsi un univers conforme à son besoin de sécurité et de complétude sans faille.

    Ainsi, par exemple, dans le discours publicitaire, on ne voit jamais que des êtres beaux, jeunes et sains. La souffrance n'y est jamais représentée. Lorsqu'elle l'est, c'est afin de proposer un produit qui en sera le remède miracle. Dans le discours publicitaire, on ne meurt pas...

    L'éloignement des cimetières, la mise à l'écart des malades, la marginalisation des personnes handicapées, n'est-ce pas aussi pour les sociétés une manière de voiler la souffrance et la perspective de la mort ?

    Cependant cette illusion d'un monde " hors souffrance " est tôt ou tard brisée. Car la souffrance finit toujours par s'insinuer dans la vie du sujet de manière insistante et persistante.

     

    Dans ce cas, malgré tout, on pourra encore tenter de se voiler les yeux. Par exemple, lorsqu'il s'agit de la souffrance des autres, on réagira par l'indifférence.

     

    Ainsi face au spectacle de la souffrance que montre la télévision, peut se créer une sorte d'accoutumance où l'on parvient à voir souffrir sans plus s'émouvoir. On acquiert alors un coeur endurci, incapable de compassion.

     

    Ou encore, lorsqu'il s'agit de souffrance personnelle, on peut chercher à s'étourdir dans le bruit, la drogue ou l'alcool afin de fuir le mal présent et poursuivre malgré tout son rêve déçu de complétude. Le suicide même peut être une manière ultime d'éviter la souffrance et la perspective de devoir mourir : plutôt mourir vite que de devoir rencontrer la souffrance et la mort.

     

     Ainsi n'est-il pas rare de voir des personnes se donner la mort le jour où elles ont appris qu'un mal incurable les tenait. Le suicide dans ce cas est une sorte de précipitation dans la mort du fait qu'on ne l'a jamais acceptée ; ultime tentative pour fuir ce qui vient et ce que l'on a toujours voulu nier ; ultime refuge d'un rêve d'immortalité déçu.


    Ainsi donc, à force de vouloir dénier la réalité de la souffrance, à force de poursuivre un rêve de complétude sans faille, on est amené à vivre la souffrance, qui vient tôt ou tard, dans la désespérance et la déréliction. La souffrance est alors sans espoir, sans chemin ; horreur aveugle, solitude de l'abandon, détresse suprême où vient s'exténuer un rêve d'immortalité déçu.

     

    Ainsi, vivre dans l'imaginaire d'un monde " hors souffrance ", c'est ajouter à la souffrance, lorsqu'elle vient, les traits de la désespérance. Le problème qui se pose est donc de pouvoir vivre l'inévitable expérience de l'altération sans cependant sombrer dans le désespoir. Cela implique le consentement à " vivre avec " la souffrance, non point pour la subir ou s'y complaire, mais pour négocier au mieux l'expérience du " devenir autre ".


    Dans cette optique, le pas décisif à franchir est l'aveu par le sujet souffrant de la douleur qui le déchire, à un autre qui l'écoute. Le cri, l'appel, la parole adressée à l'autre est, à la fois, le consentement à la réalité de la souffrance et l'inscription de l'espoir au sein de la situation douloureuse elle-même. L'aveu de la souffrance, lui, par la relation qu'il institue, a un effet salutaire, thérapeutique. Le fait de parler à un autre libère de l'angoisse.

     

    Ainsi la souffrance comme expérience d'altération devient-elle, par la médiation de la parole, expérience de l'altérité, de la naissance à la rencontre de l'autre. Et cette rencontre de l'autre délivre d'un réel et d'un devenir sans espoir. La rencontre d'autrui dans le creuset de la souffrance neutralise la désespérance, ranime le désir de vie et entraîne donc au combat commun contre la souffrance.



    Bruno LEROY.

     Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/

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  • PRIER AVEC LE CANTIQUE DES CANTIQUES,
    fin de la série  

     

    PRIER AVEC LE CANTIQUE DES CANTIQUES - Élisabeth (5)

    A QUOI S’OCCUPE DIEU?

     A QUOI S’OCCUPE DIEU?

     Mais à quoi s'occupe donc Dieu depuis qu’Il a cessé de créer demanda un jour un citoyen  romain à un sage du Talmud.  A faire des mariages (yéhoudim), lui répondit celui-ci.

    Le mot Yéhoudim vient du verbe yahad s'unir, s'associer et de yihoud retraite, intimité, unicité.  Il ne s’agit donc pas seulement pour Dieu de s’occuper d'unir un homme et une femme mais d’opérer des unions à tous les niveaux de sa création en partenariat avec l'Homme afin d'unir le monde d'en haut avec le monde d'en bas.

     Tout est créé  ici bas, selon le principe de celui qui donne, principe masculin; et de celui qui reçoit, principe féminin, pour une mise au monde c’est-à-dire, une mise en chair du divin,  de l'infini dans le fini, sans  que ce dernier n'explose ou ne s'annule,  sans qu'il y ait fusion ou confusion pour que Son règne arrive, comme nous le demandons chaque jour dans la prière du Notre Père.

     Ici bas, le principe masculin s’incarne dans un homme et le féminin dans une femme.

    Il est  écrit:( Genèse 1, 27): Dieu créa l'homme(Adam) à son image, c'est à l'image de Dieu qu’Il le créa, mâle et femelle Il les créa.

     Le Zohar explique que Dieu créa tout d'abord  l'être humain androgyne, l'homme et la femme  étant liés dos à dos, puis Il les sépara pour les mettre  en vis à vis afin que  dans ce face à face naisse le principe médiateur l'Amour. Seul l'homme unit à une femme porte le nom d'Adam.

    Se marier  c'est devenir Adam, c’est  reconstituer  le visage de l'UN. Chaque couple  démultiplie à l'infini d'une manière unique par son union, le visage de celui qui est l’Amour.

     On ne s’étonnera donc pas  d’apprendre que beaucoup de  jeunes mariées choisissent de lire un passage des Cantiques des Cantiques à leur cérémonie religieuse. Pour eux le texte est sans mystère, il parle de l'amour entre un homme et une femme et ils n'ont qu'une ambition vivre leur histoire,  au sein de leur couple, avec la même intensité.

     Pour le judaïsme et l’Eglise le mariage est une institution divine, Il  est  écrit dans la Bible, Genèse:2: « ...et l'homme s'attachera à sa femme  quittant son père et sa mère pour former une seule chair ».

     Le mariage en hébreu se dit quidoushim de la racine qadosh saint qui signifie aussi mettre à part. La femme est consacrée à l'homme. Elle est sa maison et ensemble ils vont faire de cette maison un Temple c’est-à-dire, une demeure pour Dieu. Ils allument une lumière dans la nuit de la matière qui illuminera le chemin des pèlerins que nous sommes, et  qui donnera naissance à d'autres lumières nées de la fécondité de leur union, jusqu'à ce que la terre entière soit Sa demeure et que Son règne advienne.

     Le mariage chrétien est un sacrement, signe sensible de l'amour du Christ pour son église qu'il a aimé jusqu'à donner sa vie pour elle, un amour éternel que rien ne saurait  séparer.  C'est pourquoi  l'homme et la femme se font le don mutuel de leur personne jusqu'à ce que la mort les sépare. Le mari est le Christ, l'épouse, l’église  auquel il se donne tout entier. (St Paul 2phésien 5,25 28). Il s'agit d'aimer comme le Christ à aimer.

     Mais le Christ qui fait toute chose nouvelle a ouvert un autre chemin d’union, celui des consacrés, qui est, nous dit –il  la préfiguration  de ce que chacun d'entre nous vivra dans le monde futur lors de ses noces  avec le Christ. Les consacrés vivent dès à présent, cette union à lui, répondant à un appel particulier du Bien Aimé.

     Moïse, lui même vécu par la suite de sa vie en consacré. Nous le savons d'un Midrash à propos de l'épisode où Myriam et Aaron parlèrent contre Moïse au sujet de sa femme. Son épouse s'en étant plainte, ils lui reprochaient de ne plus remplir ses devoirs conjugaux depuis qu'il avait été sanctifié... La colère de Dieu éclata contre eux  parce qu'ils n'avaient pas craint de dire du mal de Moïse Son serviteur avec qui Il parlait bouche à bouche. Myriam devint lépreuse et son frère intercéda pour sa guérison. Celui qui est tout à Dieu et pour qui Dieu est tout ne saurait être à un autre et la chasteté n’est pas un manque mais le signe visible de cette union. (Nombre 12)

     Quoiqu'il en soit, que nous soyons mariés, veufs, divorcés, célibataires  ou consacrés nous avons aussi à réaliser dans le même temps ou après, selon notre histoire personnelle, notre mariage intérieur.  Unir en nous, puisque nous sommes composés des deux, le principe masculin et le principe féminin, notre côté droit et notre côté gauche, notre raison et notre intuition qui guerroient  sans fin à l'intérieure de nous afin d'accéder à la ressemblance, de devenir Adam ou plus justement fils d’Adam, expression que le Christ emploie lorsqu’il parle de lui. En l’homme Jésus était réalisée l’union parfaite du féminin et du masculin c’est pourquoi il est le Fils de Dieu.

     Ici bas l'être humain qu'il soit homme ou femme est féminin par rapport à Dieu comme la matière l'est par rapport à l'esprit, le corps par rapport à l'âme. Il s'agit non plus qu'ils luttent chacun de leur côté pour une prise de pouvoir, pour s'assujettir, se rejeter ou s'ignorer,  mais qu'ils s'interpénètrent,  totalement  avec bonheur. Lorsqu'on dit que l'a femme est l'avenir de l'homme on ne parle pas de la femme, ce qui nous conduirait à nouveau à une guerre des sexes,  mais du principe féminin qu'il nous faut retrouver, exprimer, déployer.

     Que la terre entière soit enfin épouse. Que nous nous laissions pénétrer  par le Verbe de Dieu,  qu’il travailler notre matière homer (peut être lu hamor âne, la monture du Messie) jusqu’à ce qu'elle devienne une forme,  un  réceptacle afin qu'il se déverse enfin  en nous tel un torrent. N’a-t-il pas dit à Sainte Catherine de Sienne.« Fais toi capacité, je me ferai torrent » ?

    La mission du troisième millénaire c'est  de développer  nos forces féminines: l'accueil, l'ouverture, le lâcher prise, la fécondité, la maternité intérieure en un mot  retrouver et s’approprier  le OUI de Marie.

     Le chemin du couple, de chaque individu comme celui du moine et de la moniale se rejoignent ici dans la même vocation, celle  d’épouse dans leur corps devenu Temple.

    On se rappelle que le roi Salomon a composé le Chir à Chirim  pour l’inauguration du Temple. La Demeure de Dieu parmi nous, , là où Il passe , au dessus de l’Arche, entre les Chérubins qui se regardaient l’un l’autre, l’un mâle et l’autre femelle. C'est pourquoi Rabbi Akiba a put dire: si toute la Torah est Sainte, le Cantique des Cantiques est le Saint des Saints.

                                               Élisabeth


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