• Homélie du 18ème dimanche du temps ordinaire (4 aout 2013)

    Homélie du 18ème dimanche du temps ordinaire (4 aout)

    Abbé Jean Compazieu

     Quelle vie stupide !

     

    Textes bibliques : Lire

    Les richesses et la mort… voilà la réflexion qui nous est proposée par les lectures bibliques de ce dimanche. Les paroles du livre de l’Ecclésiaste et celles de l’Évangile sont toujours d’actualité. En général, on est assez lucide quand il s’agit des autres. On se dit que « tout ce qu’il a gagné, il ne l’a pas emporté dans son cercueil ». Mais aujourd’hui, chacun peut se poser la question pour lui-même. On se dit détaché de l’argent. Mais comment avons-nous réagi lors du dernier héritage de famille. La tentation est grande de se comparer aux autres, à ceux qui ont eu « de la chance ».

    Autre Constatation : pour gagner plus d’argent, beaucoup s’imposent des fatigues qui ruinent leur santé, leur équilibre, l’union du foyer, l’éducation des enfants. Ces derniers ont tout ce qu’il faut matériellement. Mais il leur manque l’essentiel. La vie d’un enfant ne dépend pas seulement du confort matériel mais de l’amour de son papa et de sa maman. C’est la seule vraie richesse. Tout le reste n’est que du vent. Les biens matériels peuvent être de bons serviteurs mais ils sont de mauvais maîtres car ils laissent les mains et le cœur vides.

    Il est donc urgent de reprendre à notre compte le refrain du psaume : « Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur. » C’est une invitation pressante à nous approcher de Dieu et à écouter sa voix. Le Seigneur y est appelé « mon rocher » ; c’est de ce rocher que l’eau a jailli dans le désert. Nous sommes « le peuple qu’il conduit » ; ce peuple a souvent fermé son cœur et murmuré contre Dieu. Mais la conversion reste toujours possible. Le Seigneur ne cesse de nous appeler à revenir vers lui et à le mettre au centre de nos vies.

    Saint Paul (2ème lecture) nous montre le chemin. Il nous indique clairement ce que nous devons chercher avec insistance : « Recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut et non pas vers celles de la terre. » Comprenons bien : il ne s’agit pas de vivre dans les nuages mais de chercher ce qui a une vraie valeur : la justice, l’amour, la charité. C’est là que se trouve la dignité de l’homme. Pour Paul, l’homme accompli c’est Jésus Christ. C’est vers lui qu’il nous faut nous orienter.

    Dans l’évangile de ce jour, nous trouvons un homme qui n’a rien compris : Il est en conflit avec son frère pour une question d’héritage. Pour le comprendre, il faut connaître les habitudes de l’époque : pour éviter la division et la dispersion des champs et des troupeaux, le fils aîné hérite à peu près de tout. Mais il doit gérer le patrimoine au bénéfice du clan familial. Le fils cadet n’a que la portion congrue. C’est le cas de celui qui s’adresse à Jésus pour lui demander d’intervenir auprès de son frère. Mais Jésus repousse sèchement cette demande. Il n’est pas venu pour régler nos problèmes de partage. Il y a des personnes compétentes pour cela.

    Mais comme souvent, Jésus en profite pour attaquer le problème à sa racine. Le vrai malheur, nous dit-il, c’est qu’il y a des hommes qui sont fous ; ils font des choix désastreux. Ils se rendent malheureux ; et en même temps, ils font le malheur des autres. C’est ce qui arrive quand on ne pense qu’à soi et qu’on oublie les autres et le reste du monde. Quand saint Luc écrit son évangile, il pense aux inégalités criantes du monde gréco-romain. Ces inégalités sont toujours bien présentes dans celui d’aujourd’hui. Notre pape François vient de nous le rappeler : il ne cesse de se faire l’avocat d’une « Église pauvre pour les pauvres »

    Il ne faut jamais oublier que la terre et ses richesses ont été créées par Dieu au bénéfice de tous les hommes. Ces richesses continuent à appartenir à Dieu. Il nous les confie pour que nous les fassions fructifier au bénéfice de tous ses enfants. Nous avons le droit d’en user mais non d’en abuser. Par la bouche de Jésus, Dieu traite de fous ceux qui s’y laissent enfermer. En se prosternant devant le veau d’or, ils oublient d’aimer Dieu et le prochain. Ils n’aiment que leur propre personne ; ils deviennent des idolâtres qui se condamnent eux-mêmes. Notre trésor est dans notre cœur. En cette période d’été et de dépenses pour beaucoup, ça vaut la peine de réfléchir au vrai sens de la vie.

    Alors, plus que jamais, nous accueillons cette supplication : « Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur ».

    Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, Missel communautaire, Pour la célébration Eucharistique (Feder et Gorius), lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye)

     Source http://dimancheprochain.org

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