• Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire - 7 sept. 14

    Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     Des guetteurs

     

     Textes bibliques : Lire

    Dans la 1ère lecture, nous lisons que le prophète Ezéchiel reçoit la mission de « guetteur » pour la maison d’Israël. Cette mission lui vient directement de Dieu. Elle consistera d’abord à être à l’écoute de Dieu. Il devra ensuite transmettre fidèlement au peuple les paroles qu’il aura entendues. Et surtout, il ne devra jamais oublier qu’il est lui-même le destinataire de ce message qu’il lui adresse. Toutes ces paroles sont une invitation à se convertir et à changer de vie. Si le peuple ne se convertit pas, il mourra dans son péché. Le prophète ne sera pas tenu pour responsable de cette mort. Il ne le serait que s’il avait manqué à sa mission de porte-parole du Seigneur.

     

    Cette mission de veilleur nous concerne tous. Aujourd’hui, des hommes, des femmes, des groupes religieux se croient investis d’une mission divine. Ils nous font croire que leur parole vient d’en haut. Ils se servent de la faiblesse, de la peur et de la crédulité de ceux qui n’ont plus d’espoir. Ils se présentent comme les sauveurs, les défenseurs dont le monde a besoin. Certains vont même jusqu’à déposséder de leurs biens ceux qu’ils prétendent défendre.

    En fait, tous ces gens ne parlent qu’en leur nom propre ou au nom des sectes dont ils font partie (Témoins de Jéhovah ou autres). Ils sont les prophètes de leurs idées. Leur message conduit à la mort plutôt qu’à la vie. Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle « prophètes de malheur ». Il est donc important que nous entendions cet appel à la vigilance. Le vrai  guetteur veille sur les autres, en  particulier ceux qui risquent de se perdre dans des doctrines ou des groupes qui pourraient les entrainer vers leur perdition. Notre mission n’est pas de nous sauver nous-mêmes mais de sauver le monde.

    Dans sa lettre aux Romains, l’apôtre Paul apporte un éclairage nouveau. Il réagit très fortement contre le légalisme juif. Dans un premier temps, lui-même avait été enfermé dans une attitude rigide et écrasante pour les autres. Il en était venu à être un persécuteur acharné des chrétiens. Ce qui l’a sauvé, c’est la découverte de l’amour miséricordieux du Seigneur. Plus un amour est grand, plus on voit ce qui l’offense. Nous sommes tous invités à nous imprégner de cet amour qui est en Dieu pour le porter aux autres.

    C’est dans ce sens qu’il nous faut comprendre l’Evangile de ce jour. Il nous dit que nous sommes envoyés vers le frère qui a péché. Il a tourné le dos  à cet amour de Dieu et s’est enfoncé dans son refus. Notre mission n’est pas de le corriger ni de lui faire la morale. Nous devons d’abord nous rappeler que Jésus est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Il veut ramener à lui tous ses enfants dispersés. Aujourd’hui, il nous invite à partager son souci en nous aidant mutuellement à vivre en enfant de Dieu. Notre mission n’est pas d’épier le péché de notre frère mais de lui montrer le chemin qui peut le sauver.

    Nous ne devons jamais oublier que celui qui a péché est d’abord notre frère. Avant d’être un coupable, il est un frère qu’il faut aimer, un malade qu’il faut soigner et guérir. Il ne s’agit plus d’accuser ou de dénoncer mais d’avoir un regard qui accueille et redonne confiance. C’est cette attitude qu’a eu Jésus envers la Samaritaine. Il a eu une qualité d’écoute et un regard qui ont provoqué en elle ce retournement et cette conversion.

    Si cette rencontre individuelle n’aboutit pas, Jésus nous invite à faire comme le médecin qui fait appel à un confrère : « Prends avec toi deux ou trois personnes… » A deux ou trois, on y voit plus clair. On arrivera à mieux le persuader. Puis en cas de refus, on va le dire à la communauté de l’Eglise. Elle va tout faire pour le porter dans sa prière et le ramener à Dieu.

    « S’il n’écoute pas l’Eglise, considère-le comme un païen et un publicain. » Non, ce n’est pas la condamnation finale qui exclut le pécheur. C’est lui qui s’est mis en dehors. Tout doit être entrepris par l’ensemble de la communauté pour ramener celui ou celle qui s’est égaré en prenant une mauvaise orientation. Nous connaissons tous la parabole de la brebis perdue. Son maître fait tout pour la retrouver. On peut dire qu’actuellement, c’est tout le troupeau qui est perdu. Nous sommes tous concernés. Personne n’a le droit de dire que ce n’est pas son problème. Nous sommes tous responsables les uns des autres : un jour, Dieu nous posera la question : « qu’as-tu fait de ton frère ? »

    Cet Evangile se termine par un appel à nous unir dans la prière. Quand nous sommes réunis en son nom, Jésus est là. Il est présent aujourd’hui dans l’Eucharistie qui nous rassemble. Il nous rejoint pour mettre son amour en nos cœurs. C’est avec lui que nous pourrons refaire la communion qui est cassée. Et surtout, n’oublions jamais que pour gagner tous ses frères, Jésus s’est donné jusqu’au bout, jusqu’à la mort sur une croix. Alors « aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur. Amen

    Sources : Revue Feu Nouveau – Guide Emmaüs des dimanches (JP. Bagot) – Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye)

    source http://dimancheprochain.org

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