Acclamez le Seigneur car il vient !
Homélie
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Nous approchons de la fin de l’année liturgique. Chaque année, la liturgie nous annonce le basculement vers le monde nouveau. Le prophète Malachie (1ère lecture) s’adresse à des croyants qui ne savent plus très bien où ils en sont. Les hommes ont longtemps cru pouvoir espérer une justice immédiate, une rétribution de leur vivant. Mais il a bien fallu se rendre à l’évidence : les justes qui restent fidèles au Seigneur sont persécutés. Par contre, les impies et les partisans du mal prospèrent.
Mais Dieu a une bonne nouvelle pour nous : le mal n’aura pas le dernier mot. Les croyants ne doivent pas désespérer. Un jour, Dieu manifestera qu’il sait faire la différence : il l’emportera sur les forces de destruction qui agitent les hommes et le monde. Ce sera l’établissement tant espéré de la justice de Dieu. Elle marquera sa victoire sur les ténèbres, sur le mal et sur la mort. Plus tard, Jésus annoncera que ce salut n’est pas que pour les fidèles ; il est offert à tous les hommes. Le Seigneur attend patiemment que tous se convertissent à son amour.
À l’époque de saint Paul, on pensait que ce retour du Seigneur était pour bientôt. Pour certains, c’était devenu un prétexte pour ne rien faire. On estimait que cela ne servait à rien de faire des projets, d’entreprendre ou de travailler. Dans sa lettre, Paul vient les recadrer ; lui-même se donne comme exemple : il a toujours exercé une activité pour ne pas peser sur les ressources de la communauté. Il les invite à travailler pour manger le pain qu’ils auront eux-mêmes gagné. Les chrétiens doivent être présents dans le monde par une vie de travail exemplaire. L’apôtre a des paroles dures pour les paresseux : “Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus.”
Dans l’Évangile de ce jour, nous avons entendu parler de catastrophes : il y aura la ruine du temple de Jérusalem, des guerres, des famines, des persécutions. En cette journée des pauvres, le pape nous appelle à une vraie solidarité envers les personnes déplacées ou exilées : « La guerre en Ukraine est venue s’ajouter aux guerres régionales qui sèment la mort et les destructions. À cause d’une superpuissance qui entend imposer sa volonté, des millions de gens sont déracinés… Ceux qui restent dans les zones de conflit vivent chaque jour avec la peur, le manque de nourriture, d’eau et de soins médicaux. » Saluant « la disponibilité des populations qui ont ouvert leurs portes pour accueillir des millions de réfugiés, au Moyen Orient, en Afrique centrale et maintenant en Ukraine, le pape reconnaît les difficultés pour assurer la continuité du secours, mais souligne le devoir chrétien de persévérer : « Pour nous, la générosité trouve sa motivation la plus forte dans le Fils de Dieu. De riche qu’il était, dit saint Paul, il s’est fait pauvre, pour nous enrichir par sa pauvreté. »
Le Seigneur est toujours bien présent au cœur de nos vies. Aucune épreuve ne peut nous séparer de son amour. Quand tout va mal, il est celui qui nous donne le courage de travailler à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel. En ce temps de violences et dans nos jours de faiblesse, nous avons du mal à le reconnaître. Le jour du Seigneur semble tarder. Mais n’oublions jamais : Il n’y a pas d’autre sauveur à attendre que Jésus mort sur la croix et ressuscité.
Ceux qui se réclament de lui seront victimes de persécutions. Depuis de nombreux mois, nous voyons bien qu’elles ont pris une ampleur effrayante, surtout dans les régions de culture islamique. Nous pensons aussi aux chrétiens de Chine, de Corée du Nord et de bien d’autres pays. Et même dans nos pays d’Europe, le fait d’être chrétien est de plus en plus souvent motif d’exclusion.
Jésus nous annonce des temps difficiles. Nous aurons à lutter contre les forces du mal qui cherchent à nous détourner de lui. Le danger viendra également des “divertissements de ce monde” qui risquent d’en égarer beaucoup. Ce sont là des idoles qui viennent piéger notre attention et nous avaler tout entier. “Prenez garde !” nous dit Jésus. La seule attitude qui convient, c’est celle du veilleur. Nous sommes appelés à être ceux qui guettent l’aube du jour du Seigneur.
La liturgie de ce dimanche nous rappelle que nous sommes invités à avancer humblement et avec courage en nous ressourçant chaque jour à la Parole de Dieu. Cette Parole est “lumière pour nos pas”. Chaque dimanche, le Seigneur nous donne rendez-vous pour l’Eucharistie source et sommet de toute vie chrétienne. Puis il nous envoie pour agir comme lui et avec lui au service des autres. C’est avec lui que nous pourrons rester en éveil pour témoigner de l’espérance qui nous anime.
“Fais paraître ton jour… Seigneur !” À ce monde que tu fais chaque jour avec tendresse, donne un cœur de chair, donne un cœur nouveau. Sur les hommes qu’il t’a plu de créer à ton image, envoie ton Esprit, un Esprit nouveau. Amen
Télécharger : 33ème dimanche du temps ordinaire
Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, fiches dominicales – Homélies pour l’année C (A Brunot) – Célébrer Dimanche (Assemblées de la Parole)
source https://dimancheprochain.org/
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