• Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire -27 janvier 2013

    Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire (27 janvier)

    Abbé Jean Compazieu

     

    Une Parole qui libère

     

    Parole et lampionTextes bibliques : Lire

    La première lecture et l’évangile nous disent l’importance de la Parole de Dieu dans la vie des croyants. C’est ce qui apparaît dans le livre de Néhémie. C’était vers l’an 400 avant Jésus Christ. A ce moment-là, les repères religieux étaient effondrés. La Terre promise est passée sous tutelle étrangère. Le temple de Dieu avait été détruit. Les nations voisines sont toutes puissantes et elles le font sentir. Alors on se pose la question : où sont les temps glorieux annoncés par les prophètes ? Dieu a coupé les cieux ; désormais, toute communication est impossible.

     

    Mais voilà que le livre de Néhémie vient leur apporter un message d’espérance : d’accord, il n’y a plus de temple. Alors, on se rassemble sur la place. Et on se met à écouter la loi de Moïse que le Seigneur avait donnée à Israël. Cette loi a été écrite dans la langue des Hébreux. Mais après cinquante ans d’exil à Babylone, beaucoup ne la connaissent plus. Alors des lévites interviennent pour traduire et en donner le sens. Et cela dure toute une matinée… Mais quand on découvre la Parole de Dieu, on ne compte pas. Face à cette parole, le peuple pleure de joie mais aussi de douleur. Comprenons bien : la parole de Dieu éclaire notre vie ; elle nous révèle notre péché ; et surtout, elle nous fait découvrir que nous avons tous à faire pénitence.


    Ecouter la Parole de Dieu est absolument essentiel. En elle, c’est Dieu qui nous parle. Il prend l’initiative de se tourner vers nous. C’est ce qui se passe quand nous lisons la Bible. Si nous la lisons comme parole de Dieu, elle peut nous remuer au plus profond de nous-mêmes. Cette rencontre avec le Seigneur est source de joie. C’est pour cette raison qu’Esdras invite les gens à faire la fête. Après la dure épreuve de l’exil, le peuple comprend que Dieu continue à l’aimer et à le bénir. Il ne faut pas être dans la peine car « la joie du Seigneur est notre force ».


    L’Evangile de ce dimanche nous ramène à la synagogue de Nazareth. Jésus se lève pour lire la Parole de Dieu. On lui présente le livre d’Isaïe. Cette lecture, c’est lui qui la cherche et il la trouve. « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur ». Voilà cette lecture que Jésus proclame. Et en réponse à ce texte d’Isaïe, il annonce que cette bonne nouvelle c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. Quand Jésus prêche, on ne peut pas lui reprocher d’être trop long. Il va directement à l’essentiel et tout est dit.


    La nuit de Noël, nous avons fêté la venue de Jésus dans notre monde. Il est l’accomplissement de la bonne nouvelle. La Parole de Dieu n’est plus gravée sur des pierres comme au temps de Moïse. Elle est inscrite dans le cœur d’un homme. Jésus est « la Parole faite chair ». Il est la Parole vivante de Dieu. En lui, tous les textes de l’Ancien Testament s’éclairent d’une lumière nouvelle. La bonne nouvelle c’est que cette Parole s’accomplit « aujourd’hui », ici et maintenant. Comme pour les disciples d’Emmaüs, le Seigneur est là ; il chemine avec nous pour nous expliquer les Ecritures. Pour nous aujourd’hui, il se fait parole vivante et agissante.


    Cette bonne nouvelle est destinée en priorité aux plus pauvres, aux prisonniers, aux aveugles. Ils sont nombreux ceux et celles qui souffrent de l’exclusion, des injustices et des violences de toutes sortes. Jésus leur annonce « une année de bienfaits accordée par le Seigneur. » En lui, c’est Dieu qui rejoint tous les hommes pour les combler de son amour et les conduire sur les chemins de la vie. Quand nous souhaitons une bonne année aux autres, nous avons l’habitude d’ajouter « et surtout une bonne santé. » Jésus va beaucoup plus loin : il nous parle d’une « année de bienfaits ». C’est avec lui que cela pourra se réaliser.


    Le premier de tous ces bienfaits, c’est le rassemblement de tous les hommes en une grande famille. Saint Paul nous le dit à sa manière : nous sommes tous membres du Corps du Christ. En lui, nous pouvons devenir Parole de Dieu pour le monde. Mais cette Parole ne sera reçue que si nous sommes vraiment unis à Jésus et entre nous. Jésus lui-même a prié à cette intention: « que tous soient un pour que le monde croie. » La semaine de prière pour l’unité est un appel très fort pour les disciples du Christ. Elle vient nous rappeler que c’est en lui que cette unité doit se construire. En nous rassemblant autour de lui, nous nous rapprochons les uns des autres.


    Ces trois lectures nous adressent donc un appel de la plus haute importance. Elles nous invitent à remettre la Parole de Dieu au centre de notre vie. Aujourd’hui, le même Christ voudrait nous apprendre à prier en ouvrant la Bible avec soin et en lisant les textes proposés pour ce dimanche. Il est indispensable que toute prière, tout témoignage et toute prédication s’appuient sur la Parole de Dieu. Il est heureux de constater que l’Écriture retrouve toute sa place dans la liturgie. De plus en plus de familles prennent du temps dans la semaine pour se préparer à mieux accueillir les textes qui seront proclamés le dimanche. Cette Parole doit être accueillie avec le même respect que l’Eucharistie.


    En ce jour, nous pouvons faire nôtre la prière du psaume : « La parole du Seigneur est parfaite qui redonne vie. La charte du Seigneur est sûre qui rend sages les simples ».


    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse, Lectures bibliques des dimanches année C (Albert Vanhoye)

    Source http://dimancheprochain.org

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