• Homélie du 4ème dimanche du temps ordinaire (3 février 2013)

    Homélie du 4ème dimanche du temps ordinaire (3 février 2013)

    Abbé Jean Compazieu 

     

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    Le texte du prophète Jérémie (1ère lecture) a été écrit bien avant la venue de Jésus. Et pourtant, il reste d’une actualité brulante. Il faut d’abord se rappeler que le prophète n’est pas celui qui prédit l’avenir. Sa mission, c’est de parler de la part de Dieu. Les paroles qu’il devra adresser à son peuple ne sont pas les siennes mais celles de Dieu. Cette mission ne sera pas facile ; il sera tourné en dérision par les siens ; il devra faire face à leur hostilité. Nous savons tous qu’un authentique porte-parole de Dieu ne laisse jamais tranquille. Mais le Seigneur n’abandonne pas Jérémie. Il lui recommande de rester ferme et solide dans sa confiance.


     

    Nous, chrétiens d’aujourd’hui, nous devons être de la race des prophètes. Le vrai prophète ne craint pas de s’élever contre les privilèges qui s’attachent à la fortune, à la culture ou à la position sociale. Il n’a pas peur de se compromettre pour la défense des petits, des travailleurs, des peuples pauvres ou opprimés. Il devra parfois aller à contre courant de ce que disent les médias. Aujourd’hui comme autrefois, l’Evangile reste cause de mépris, de persécution et de mort. Le vingtième siècle est celui qui a connu le plus grand nombre de martyrs. Mais rien ne peut empêcher la Parole de Dieu de produire du fruit.


    C’est cette bonne nouvelle que nous lisons dans l’Evangile d’aujourd’hui. Dimanche dernier, nous avons entendu Jésus dire : « Cette Parole que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit (Luc 4. 21). Mais très vite, il comprend qu’il y a un problème dans l’assemblée. Les gens de Nazareth ont entendu parler de ses miracles à Capharnaüm. Ils voudraient bien qu’il en fasse autant chez eux dans son village. Mais Jésus n’est pas d’accord avec cette attitude possessive car elle ne correspond pas au plan de Dieu. Sa mission ne se limite pas à faire des miracles chez lui dans sa patrie. Il est aussi envoyé pour les autres. D’ailleurs, il constate que les païens sont souvent plus ouverts au message de Dieu que ceux qui se disent croyants fidèles.


    Et pour bien appuyer son message, Jésus rappelle deux événements de l’Ancien Testament : la veuve de Sarepta avait vidé sa dernière réserve d’huile et de farine pour nourrir le prophète Elie. Suite à l’intervention du prophète qui agissait au nom du Seigneur, la réserve d’huile et de farine n’ont pas diminué. Elle et son fils ont eu à manger jusqu’à la fin de la famine. Le deuxième événement concerne Naaman le Syrien. Après s’être baigné sept fois dans le Jourdain, il a été guéri.


    Or cette veuve ainsi que Naaman étaient des païens. C’étaient des étrangers par rapport au peuple de Dieu et à sa religion. A travers ces deux récits, Jésus voudrait faire comprendre aux gens de Nazareth  que Dieu aime aussi les païens. Il les aime d’un amour de prédilection. Toute l’histoire biblique est là pour nous le prouver. Dieu aime sans frontière. Il aime les incroyants, les pécheurs, les ingrats. Ils sont nombreux à travers le monde ceux et celles qui n’ont jamais entendu parler de lui. C’est vers eux que nous sommes envoyés. Comprenons bien : nous ne pouvons pas être en communion avec le Seigneur si nous n’entrons pas dans son projet d’amour universel.


    Dans la seconde lecture, nous avons la lettre de saint Paul aux Corinthiens. Il a précisément été envoyé par le Seigneur pour être l’apôtre des nations païennes.  Comme tous les prophètes et comme Jésus lui-même, il a dû affronter les persécuteurs. Aujourd’hui, il s’adresse à des chrétiens divisés pour leur parler de cet amour universel de Dieu qui doit guider toute leur vie. Chacun pourra relire ce texte en remplaçant le mot « amour » par Dieu car Dieu est amour. Et pour nous aider à faire notre examen ce conscience, nous pouvons tenter de le lire en remplaçant ce mot « amour » par notre prénom. C’est très important pour le témoignage que nous avons à donner. Des chrétiens divisés ou repliés sur eux-mêmes ne seront jamais de la race des prophètes. L’Evangile nous invite inlassablement à ouvrir notre cœur aux dimensions de celui de Dieu. Si nous voulons annoncer la bonne nouvelle au monde, il nous faut d’abord aimer ce monde comme Dieu l’aime.


    La liturgie de ce dimanche vient apporter un éclairage nouveau à la fête de l’Epiphanie que nous avons célébrée le 6 janvier. Cette fête annonçait au monde que Jésus était le Messie promis à la terre entière. Aujourd’hui, c’est lui-même qui l’affirme. Comme à Nazareth, il nous amène bien au-delà de nos clivages, de nos clochers et de nos frontières. Nous avons trop tendance à nous habituer à sa Parole et à nous installer dans la routine. En ce jour, nous le supplions : « Ô Seigneur, guéris-nous, Ô Seigneur, sauve-nous. Donne-nous la paix. »


    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse, Lectures bibliques des dimanches année C (Albert Vanhoye), Commentaires du missel communautaire (Père André Rebré)

     

    Source http://dimancheprochain.org

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