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    Le ressuscité est là sur nos rivages

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    Le Seigneur ressuscité apparaît au bord de la mer de Tibériade : Jean 21,1-19
    Autres lectures : Actes 5, 27b-32.40b-41; Psaume 29(30); Apocalypse 5, 11-14

     

    La rencontre des disciples avec le Seigneur, sur le rivage, à l’aube, est un pur moment de grâce. La pêche et le repas sont des signes de la présence du  Ressuscité, de cette présence dont nous sommes comblés tous les dimanches. Pour Pierre surtout, c’est le moment décisif d’une profonde adhésion de foi et d’un acte d’amour intense. Désormais, il suivra le Seigneur jusqu’au don du martyre. Pourquoi, aujourd’hui, ne pas faire mémoire de nos moments d’engagement à la suite du Christ? Pourquoi ne pas entrer dans l’émerveillement et dans une louange à l’Agneau immolé avec les millions de vivants de tous les âges?

    Un récit riche en images et en symboles

         Le récit évangélique de ce dimanche pascal se caractérise par un grand nombre de réminiscences et de reprises, de contrastes et de symboles, et il surabonde de sens. Répertorions lieux, temps, action et personnages. On n’est plus à Jérusalem, mais bien en Galilée, près du lac où les disciples ont repris leur  activité habituelle, la pêche. Le temps! on passe de la nuit, où la pêche a été infructueuse, à l’aube, avec une pêche prodigieuse, surabondante : 153 poissons. Cette pêche miraculeuse en  rappelle une autre, racontée en Luc 5, 10, qui est signe de la mission de Jésus.

         Les disciples ne sont pas trois, comme à la transfiguration, mais sept, nombre qui évoque la perfection, la totalité et la présence, il va sans dire, de toute la communauté croyante. Quant au personnage principal, Jésus, il manifeste sa présence (vv. 1 et 14), invite à déjeuner (v. 12), entre en dialogue, exerce son action bienfaisante et salvifique.

         Le repas post-pascal, rappelle aux convives la multiplication des pains, le repas de la cène (13, 1-20), et rejoint également le repas pris avec les disciples d’Emmaüs dont les yeux et le cœur s’ouvrent au moment du partage du pain.

         N’oublions pas que ce qui est relaté ici superpose différentes expériences. Il s’agit, d’une part, d’un moment qui se déroule un certain temps après la résurrection; d’autre part, des décennies après, on se trouve à une époque où l’Église vit vraisemblablement des heures difficiles, peut-être un travail apostolique infructueux, qui rencontre revers et oppositions. Il s’agit également de nous, les disciples d’aujourd’hui.

    Des détails riches de sens

    • Après l’observation du disciple bien-aimé, Pierre passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui. Les commentateurs découvrent dans ce détail un rappel de Genèse  3, 7 où la nudité exprime la faiblesse et la pauvreté de l’homme pécheur, ou encore la misère humaine. Ce détail indiquerait que Pierre expulse sa honte et redécouvre sa dignité grâce à sa reconnaissance du Ressuscité.
    • Le matin rappelle l’aube de la résurrection.
    • 153 poissons! Ce chiffre 153 constitue la somme de tous les chiffres compris entre 1 et 17 et, selon les cogitations et les représentations graphiques d’initiés, ces chiffres renvoient à un triangle et évoquent la multitude et l‘universalité. La pêche fructueuse symbolise évidemment les largesses du Seigneur, ses dons, ainsi que le travail apostolique et missionnaire. Le filet non déchiré, évoque l’unité de l’Église naissante, composée de Judéo-chrétiens et de Gentils de différents pays, partageant une même foi. La barque où ont pris place les disciples renvoie à l’Église.
    • Le pain et le poisson sont deux symboles qui représentent le Christ dans l’Église primitive. Le poisson peut aussi évoquer les chrétiens nés, par le baptême, à la vie en Christ

    Reconnaître le Ressuscité

         Le disciple bien-aimé qui décode les signes est le premier à reconnaître le Ressuscité (v. 7). Au tombeau, il avait déjà saisi le mystère de Jésus vivant et, par sa foi clairvoyante et intense, il deviendra le modèle de la communauté croyante.  Mais, sur le chemin de la foi, de nombreuses expériences se croisent. Thomas est celui qui exprime son doute avec force mais, peu après, de façon fulgurante, il proclame sa foi dans un cri, repris par une multitude de croyants à travers les âges : Mon Seigneur et mon Dieu (20, 24-29). Marie de Magdala, fut prompte à reconnaître le Maître (20, 11-18). Quant à Pierre, son attachement, qui deviendra indéfectible un certain temps  après son triple reniement (18, 25-27), transparaît parfaitement lorsqu’il se lance à l’eau, sur l’ordre de Jésus.

    Vivre du Ressuscité
    par et dans la foi, l’amour et  l‘émerveillement

         Pour les sept disciples présents lors de cette troisième apparition du Ressuscité, ainsi que pour les autres, tout recommence après la résurrection. À la déception et au doute succède un nouvel élan.  Une grâce inattendue, imprévisible, réchauffe leur cœur et éclaire leur esprit. Sous l’inspiration de l’Esprit, l’acte de foi jaillit, ainsi que l’attachement, l’agapè. Jadis, face aux murmures de la foule et à l’éloignement de certains des disciples, Jésus avait demandé aux Douze : Et vous, n’avez-vous pas l’intention de partir? Pierre s’écrie : Seigneur, à qui irions-nous? Tu as des paroles de vie éternelle (6, 68). Ici, sur le rivage, face au Ressuscité  qui offre le pain et le poisson, la question incisive et poignante de Jésus, reprise trois fois, laisse au renégat d’une nuit ténébreuse, la possibilité d‘exprimer son attachement avec vigueur, un attachement plus vrai, plus solide et plus humble : Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci (vv. 14.16.17)? Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime.

         Dans cette question, Jésus ne fait pas de reproches à Pierre; il l’aime et suscite chez lui un engagement définitif en l’établissant guide de ses frères et sœurs dans la foi. Il invite Pierre à être comme lui le bon pasteur de l’Église. La suite du Christ le conduira à supporter souffrances et humiliations (vv. 18-19), à donner sa vie jusqu‘au bout. C’est dire à quel point le service d’autorité confié à l’apôtre Pierre est lié d’une façon définitive à l’attachement qu’il porte au Christ. Au fil des années, l’apôtre découvrira jusqu’où l’amour et la présence du Ressuscité le gardent fidèle à sa mission.

    La joie s’exprime en louange
    (Apocalypse de saint Jean 5, 11-14)

         Dans un moment d’extase, dans un élan mystique, Jean voit le rassemblement de centaines de millions de vivants chantant l’amour de Dieu, créateur du cosmos et des humains (4, 1-11), et l’immense dignité de l’Agneau immolé. Cette louange de gloire, enthousiaste et vivante, met l’accent sur l’unité de l’infinie profondeur et de l’insondable mystère de la mort et de la résurrection de Jésus.

     

    Julienne Côté, CND

     Julienne Côté

    Source: Le Feuillet biblique, no 2226. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    Source www.interbible.org

     

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