Le cardinal Baldisseri encourage les jeunes à contempler la liberté de Jésus pour, a leur tour, « aller toujours à contre-courant » et « ne se laisser enchaîner par personne », rapporte L’Osservatore Romano en italien du 8 avril 2017.
Le quotidien du Vaticna rapporte son homélie pendant la messe célébrée vendredi matin 7 avril, au collège romain Mater Ecclesiae, siège du congrès international « De Cracovie à Panama », et donne un écho du congrès
Libres comme Jésus
Aujourd’hui, de nombreux jeunes ne voient le Christ que « comme un homme ». Peut-être « exemplaire, extraordinaire, charismatique », peut-être même « un superman ou une superstar », mais « ils peinent à reconnaître » en lui le Fils de Dieu. C’est ce que constate le cardinal secrétaire général du synode des évêques, Lorenzo Baldisseri, qui invite les nouvelles générations de croyants à « ne pas renoncer à proclamer en Jésus le Sauveur du monde hier, aujourd’hui et toujours ».
Au cours de la messe célébrée vendredi matin 7 avril, au collège romain Mater Ecclesiae, siège du congrès international « De Cracovie à Panama », le cardinal a souligné combien de nombreux jeunes déclarent dans les interviews qu’ils reconnaissent dans le « maître de Nazareth un ami, un héros de la non-violence, un prédicateur de paix et de pardon, et même le plus grand révolutionnaire de l’histoire ». Ceci confirme le fait que son histoire « continue d’interroger les nouvelles générations et qu’elles sont capables de mettre en lumière certains aspects de son mystère souvent laissés dans l’ombre par la prédication traditionnelle ». Et pourtant, a fait noter le cardinal, on observe une tendance à diminuer sa divinité. Ce qui, pour les chrétiens, équivaut à trahir « son message, pour lequel il n’a pas hésité à aller au-devant du refus et de la mort ». C’est pour cette raison, a-t-il poursuivi, que dans le thème du synode, on fait explicitement référence à la foi : « cette lumière intérieure qui, grâce à l’action de l’Esprit, permet de reconnaître en Jésus le Seigneur ».
Dans son commentaire des lectures liturgiques, le cardinal s’est arrêté sur le thème de la liberté du Christ, qui « n’a pas peur du jugement d’autrui et ne se laisse pas intimider par les menaces. C’est peut-être aussi pour cela que beaucoup croient en lui, sans se laisser phagocyter par la pensée dominante ni influence par les faiseurs d’opinion de l’époque ». Parce qu’aujourd’hui, « s’il y a une valeur que les jeunes désirent plus que toute autre, c’est justement la liberté. Ils sont en effet « les premiers à réagir contre les régimes politiques oppressifs et contre toute limitation des libertés. À travers des initiatives audacieuses et originales qui, en peu de temps, impliquent de très nombreux adhérents – comme le sit-in, flashmob, tweetstorm – et attirent l’attention publique sur des thèmes de grande importance, démontrant une capacité d’organisation qui dépasser les barrières géographiques, raciales et culturelles ».
Mais en même temps, les jeunes sont les premières victimes d’une pensée « homologante » qui pousse à assumer des comportements de masse, dictés par ceux dont l’intérêt est d’obtenir des avantages politiques ou économiques ».
Voilà pourquoi, comme y a invité le célébrant, « l’exemple de Jésus, homme libre, doit encourager à aller toujours à contre-courant, à ne se laisser enchaîner par personne ». Certes, a-t-il averti, cela « ne signifie pas se rebeller contre tout et tout le monde, toujours et de toute façon, simplement par parti pris. Jésus n’est pas un simple contestataire, ni un subversif ni un violent ». En effet, a-t-il conclu, « sa fière opposition au mensonge, à la lâcheté, au compromis, culmine dans son obéissance désarmée au Père ».
En marche vers le synode
La célébration s’est déroulée dans le cadre d’une série d’interventions de présentation du document synodal, qui se sont articulés entre l’après-midi du jeudi 6 et celui du vendredi 7 : le démographe Alessandro Rosina s’est arrêté sur la première partie inhérente aux aspects sociaux. « On n’est pas jeune, a-t-il dit, de la même manière à toutes les époques ; l’expérience d’être jeune aujourd’hui est unique et doit être reconnue comme telle ». Le jésuite Jean-Paul Hernandez a, quant à lui, analysé les aspects vocationnels, tandis que le salésien Fabio Attard a abordé les aspects pastoraux.
Jeudi 6 avril, après-midi, deux tables rondes ont eu lieu, avec les délégués venus à Rome sur l’invitation du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. Des Etats-Unis est arrivé l’invitation à présenter le document préparatoire de façon créative et avec les médias sociaux ; en France, le consensus pour le thème choisi a été unanime, dans la conviction que la synodalité est la forme de l’Église moderne ; aux Philippines, en mars, a eu lieu une rencontre nationale avec les responsables locaux de la pastorale des jeunes ; pour l’Église australienne, 2018 sera l’année des jeunes ; le Burundi présente de nombreux défis auxquels fait face une foi consciente, responsable et mûre. La Terre sainte ne compte que deux pour cent de catholiques, mais ceux-ci sont très actifs et engagés ; enfin en Colombie, terre elle aussi troublée, l’Église cherche d’offrir des réponses aux problèmes de la pauvreté, de la violence et de la sécularisation.
Les participants se sont ensuite divisés en groupes de travail et la célébration de la messe les a réunis de nouveau pour conclure la journée, rappelant, comme l’a fait dans l’homélie le sous-secrétaire pour le synode, Mgr Fabio Fabene, que « la rencontre avec Jésus n’est pas le but, mais le point de départ pour faire de sa vie un don ».
© Traduction de ZENIT, Constance Roques
source ZENIT.org
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