• Partage de la Parole - 5è Dimanche du Carême Suzanne

    Partage de la Parole 

    5è Dimanche du Carême *

    Jr 31,31-34 ;  Ps 50 ; He 5,7-9 ; Jn 12, 20-33

     

     

     

    Suzanne G TestutCe cinquième temps de Carême nous replonge au cœur de ce que nous avons partagé. Dans l’Evangile de ce jour, Jésus annonce sa passion :

     « En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »

    Ce message est un enseignement fondamental car Jésus nous dit que, pour renaître, il faut mourir à soi-même.

    Associés à la mort du Christ et à sa résurrection, nous sommes invités à choisir la conversion du cœur c’est-à-dire, nous détacher de notre propre vie. Toutefois, Dieu ne nous demande pas de renoncer à nos affections les plus naturelles -  Il est au cœur de ces affections de par son humanité - il veut simplement leur donner une dimension plus profonde :

    Il nous invite à descendre en nous-mêmes et à extirper de nous les racines de mort, et à renaître par la transformation de notre vie en une offrande d’amour.

    Quand nous mourons à nous-mêmes, la grâce nous entraîne dans cette intimité qui nous fait ressentir la souffrance du Christ. C’est alors le Christ qui souffre en nous. Son combat et sa lutte pour la Vie deviennent nôtres. « Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ? … Père, délivre-moi de cette Heure ? Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure. Père, glorifie ton nom !

    Pour mourir à soi-même  il ne s’agit pas de laisser tomber les bras, ni de baisser les épaules, ni de courber l’échine comme un vaincu. Il n’est donc pas question d’échec puisqu’il y a nouvelle naissance dans l’Esprit.

    Il s’agit de renoncer à toutes nos prétentions personnelles, de renoncer à vouloir tout comprendre, tout posséder, tout contrôler. Il s’agit d’accepter nos limites, de nous arracher à nos conditionnements pour les transfigurer. Il s’agit d’appeler et de ne pas perdre courage mais de faire confiance, d’espérer et de nous confier à celui qui est plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes et qui, lui, peut tout dans son immense miséricorde. Enfin, il s’agit de nous laisser engendrer. « Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi »

     

    Le Carême est  un temps de retour.

    « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera. » Monter à Jérusalem et suivre le Christ, c’est donc accepter de risquer sa vie.

    Le but du carême n’est pas de nous imposer quelques obligations extérieures, mais d’attendrir notre cœur pour qu’il puisse s’ouvrir aux réalités de l’esprit et faire l’expérience d’une faim et d’une soif secrètes de communion avec Dieu.

    Le temps de Carême est un temps d’appel et un temps d’obéissance

    -          Quand la charge devient trop lourde à porter

    -          Quand la tempête gronde parce que le cœur souffre et qu’il est troublé

    -          Quand le désarroi est à son comble

    -          Quand nous nous retrouvons seuls

    C’est alors qu’il faut ouvrir notre cœur et crier vers Dieu. « C’est lui qui, dans les jours de sa chair, a présenté avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplication à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé à cause de sa piété. Il a appris, bien qu’il soit Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes. (Epitre de s. Paul - He 5,7)

    Le temps de Carême est un temps de détachement qui, ne l’oublions pas,  implique un « oui » total à la vie, y compris dans l’épreuve, la souffrance, la maladie, l’injustice et surtout à l’heure de notre mort afin de mourir « vivants » pour continuer le chemin « vivants » avec le Christ.

    Accepter de mourir à soi-même, ne peut être vécu qu’à partir d’un désir immense de rencontre, de communion, désir qui balaie tout sur son passage.

    Le temps de Carême est un temps de pèlerinage et de repentance.

    Notre pèlerinage sur cette terre consiste  à faire de notre existence un atelier de perfectionnement et de transformation afin d’aiguiser toutes nos facultés, toute nos qualités, pour entrer dans l’existence future que nous propose le Christ.

    Le repentir est une réponse radicale à l’appel de Dieu, c’est une disponibilité à livrer sa vie. « Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle »

    Le temps de Carême est un temps de responsabilisation et de radicale dépossession. Il nous est offert pour faire de nous des ressuscités avec le Christ ressuscité et nous préparer à entrer dans sa joie.

     

    Suzanne Giuseppi Testut  -  ofs

    24 mars 2012

    * Partage de la Parole” que le père Georges VICENS, “aumônier du centre régional de lutte contre le cancer” m’a demandé de faire lors de la messe qui se déroulera après mon intervention samedi à Béziers.

     

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